Vers d’amourDans les bureaux de La Jeune Belgique (p. 9).


II

SES YEUX



SES yeux où se blottit comme un rêve frileux
Ses grands yeux ont séduit mon Âme émerveillée !
D’un bleu d’ancien pastel, d’un bleu de fleur mouillée,
Ils semblent regarder de loin, ses grands yeux bleus.

Ils sont grands comme un ciel tourmenté que parsème
— Par les couchants d’automne et les tragiques soirs —
Tout un vol douloureux de longs nuages noirs ;
Grands comme un ciel, toujours mouvant, toujours le même !

Et cependant, des yeux, j’en connais de plus beaux
Qui voudraient sur mes pas promener leurs flambeaux,
Mais leur éclat répugne à ma mélancolie.

Les uns ont la chaleur d’un ciel oriental
D’autres le mol azur des lointains d’Italie,
Mais les siens me sont chers ainsi qu’un ciel natal !