Utilisateur:Zyephyrus/Text
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KTES SCIENTrA VERITAS
1
I
L'OISEAU BLEU
FASQUELLE ÉDITEURS, 11, rue de Grenelle, Paris (7*) OUVRAGES DE MAURICE MAETERLINCK
DANS LA BIBLIOTHÈQUE-CHARPENTIER
La Sagesse et la Destinée (104* mille) l yoK
La Vie des Abeilles (174» miUe) i yol.
Le Temple Enseveli (38« mille) i yol.
Le Double Jardin (31« miUe) 1 yol.
L'Intelligence des Fleurs (62* mille) i yol.
La Mort (70« miUe) 1 yol.
Les Débris de la Guerre (19« mille) i yol.
L'Hôte Inconnu (36« mille) 1 yd.
Les Sentiers dans la Montagne (24« mille).. 1 yol.
Le Grand Secret (25* mille) 1 yol.
La Vie des Termites (97« mille) i yol.
La Vie de l'Espace (50* mille) 1 yol.
La Grande Féerie (30* mille) i yol.
La Vie des Fourmis (76» mille) 1 yol.
L'Araignée de verre (40* mille) l vol.
La Grande Loi (30« mille) 1 yoî.
THÉÂTRE
Théâtre, Tome I. — Xa Prtncesst MaUlne, L* In- truse, Lea AçeugUa 1 yoL
Tome II. — PeUéas et Mélisande (1892), AUa- dine et Pahmideê (1894), Intérieur (1894), La
Mort de Tintagikt (1894) 1 vol.
Tome III. — Aglavaine et Sélyaette (1896), Ariane
et Barbe-Bleue (1901), Sceur Béatrice (1901) 1 vol.
Joyzelle, pièce en 5 actes (15» mille) l voL
L'Oiseau Bleu, féerie en 6 actes et 12 tableaux
(94« mille) 1 yol-
La Tragédie de Macbeth, de W. Shakespeare.
Traduction nouvelle avec Introduction et Notée,,, 1 vol.
Marie-Magdeleine, drame en 3 actes l vol.
Monna Vanna, pièce en 3 actes (54« mille) l vol.
Monna Vanna, drame lyri<|iie en 4 actes et 5 ta- bleaux, livret (musique de Henry Février) (14« mille). 1 broch.
Pelléas et Mélisande, dr. lyrique en 5 act. (27« m.). 1 broch«
Intérieur, pièce en 1 acte 1 broch.
La Mort de Tintagiles, drame lyrique en 5 actes, i broch.
Ariane et Barbe-Bleue, conte en 3 actes 1 broch.
Le Miracle de Saint Antoine, farce en 2 actes. 1 broch.
Le Bourgpoiestre de Stilmonde, suiyl de Le
Sel de la Vie i yol.
CHEZ DIVERS ÉDITEURS
Le Trésor des Humbles (Mercure de France).. i vol.
Serres Chaudes, poésies i vol.
L'Ornement des Noces spirituelles, de Ruys- broeck l'Admirable, traduit du flamand et précédé
d'une Introduction (Lacomblei) 1 yd*
Les Disciples à Saïs et les Fragments de }
Novalis. traduits de l'allemand et précédés d'une \
Introduction (Lacomblez). •
Album do doose CShansons (Stock) Bpuisé
\ ffuiêé 1
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m .Jm !
MAURICE MAETERLINCK
L'OISEAU BLEU
FÉERIE EN SIX ACTES ET DOUZE TABLEAUX
Représentée pour la première fois,
mr le Théâtre Artistique de Moscou, le 30 Septembre 1908,
et à PariSy sur la scène du Théâtre Réjane,
le S Mars i9H.
• Il
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PARIS
FASQUËLLE ÉDITEURS
11, RDI DE GRENELLE, 11
action, de reprodootton et de reprôtentatton réserrés poor toas paye. CopyiigM by Evoénb Fasqoills, 1909.
^
C -
IL A ÉTÉ TIRÉ DE CET OUVRAGE :
iOO exemplaires numérotés sur papier du Japon réimposée dans le format in-octavo et ornés de i6 compositions en couleurs de Wladimir Egoroff.
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COSTUMES
TYLTYL : GottuaM d« Petii-P6it««t «tM tes contai Jt P^*^ lault : petiU eulotU rouge-y«rmilloo, courU Teiie bien tendre, bti bltucs, loaliers ou bottiees de cuir fauvt.
MYT YL : GoetuiM de QretM o« Mm d« FHil Cbeptron rouge*
LA LUMIÈRB : Robe ooutour de Inse, c'eet-à-dlre d*or paie à refiets d'argent, gasee ecintillantee, formant dee rayons, etc. Style néo-grec on anglo-grec genre Waiter Crâne on même plni ou moine Empire. — Taille haute, brai nus, etc. — Coiffure : sorte de diadème ou même de eouronne lég ire.
LA FÉB BËRYLUNB, LA VOISINE BBEUNQOT : Cos- tume classique des pauvresses de contes de fées. On pourrait snpprisser u premier acte la transformation de la Fée en princesse.
LE PÈRE TYL, LA MÈRB TTL, ORAND-PAPA TYL, ^AND'MAMAN TYL : Costumes légendaires des fiteiàoffl^ et des paysans aliemaad dans les contes df Qrimm<
LES FR^ES tt SdlURS DB TYLf TL t Vtrtetei d costume du PetH-PoQceti
w
liB TEMPS : Costvme classique du Tempt ; TftgU imaat^av noir ou gro« bleu, barbe blanche et flottante» (aulx» tablier.
V* AMOUR BfATERNEL : Costume à pen près temblabSe à celui de la Lumière c'est-à-dire yoiies souples et presque transparents de statue grecque, blancs autant que pos- sible. Perles et pierreries aossi rishes et aussi nom- breuses qu'on voudra, pourvu qu'elles ne roni|»ent pas l'harmonie pure et candide de l'ensemble.
LES QP.ÂNDES JOIES : Comme il est dit dans le texte, robes lumineuses aux subtiles et suaves nuances : réveil de rose, sourire d'eau, rosée d'ambre, asur d'aurore» etc.
LES BONHEURS DE LA MAISON : Robes de diverses couleurs, ou si l'on veut, costumes de paysans, de bergers, de bûcherons, etc., nais idéalisés et féeriquement inter- prétés.
LES GROS BONHEURS : Avant la^ansformation : amples et lourds manteaux de w&àris rouges et Jaunes, bijoux énonaes et épais,' etc. Après la transformation : maillots café ou chocolatt donnant l'impression de pantins en baudmclifi
LA NUIT : Amples vêtements noirs mystérieusement cons- tellét, à reflets mordorés. Voiles, pavots sombres, etc.
LÀ PETITE HLLB DB tJk VOISINE : Gbevelure blonde et lumineuse, longue robe blanche.
LK CHIEN : Habit rouge, culotte blanche, bottes vernies shapeau ciré; costume rappelant plus ou moins celui dd JohnBuIL
J^A CHATTE : Ma£Uol de soie noire à paillettes
n eenvient que les tètes de ces' deux p«rseBM|cni soient diacrètemdnt animalisées.
mmm^
V& PAIN: SomptuMix eostaae de pacha. Ample robe èe soie ou de yeloun eramoûii, broché d'or. Vaste turbaa Gmeterfe. Ventre énorme, face ronge et extrêmement Joufflue*-
LB SUCRE : Robe de soie, dans le genre de ceDee des eunuques, mi-partie de blanc et de bleu pour rappeler le papier d'emballage des pains de sucre. Coiffure des g&rdiens du séraiL
LB FEU : Maillot rouge, manteau Termillon à reflets cha- toyants, doublé d*or. Aigrette de flammes yersicolores.
L'EAU : Robe couleur du tempe du conte de Peau d*Ane, c'est-à-dire bleuAtre ou glauque, à reflets transparents, effets de gaze ruisselante, également style néo ou anglo- grec, mais plus ample, plus flottant. Coiffure de fleurs et d'algues ou de roseaux.
LES ANIMAUX : Costumes populaires ou paysans
LES ARBRES : Robes, nuances yariées du yert ou de la teinte tronc d'arbres. Attributs, feuilles on branches qui les fassent râooaaattre.
^
TABLEAUX
1«TABLBAU
2» TABLEAU
3* TABLEAU
4« TABLEAU
5^ TABLEAU
6* TABLEAU
7» TABLEAU
8* TABLEAU
9» TABLEAU
10> TABLEAU
if TABLEAU
i^ TABLEAU
(aeto I) I (aete H) : (acte n) : (acte III) (aete UI) (acte IV) (acte IV) (acte IV) (acte IV) (acte V) (acte VI) (acte VI)
La Ookuw 4a MêthePêm,
OheM la Féê*
L$ Paift du Sùu9€idr»
U PaiaU é9 la Ifmii.
La ForêL
Deçant le Rtdêam
Le Oimelière*
Deçant le RideoMé
Le Palalê dee Bcmkemm
Le Royaumi de VÀ99itifi
VAdUu.
URiPeU.
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... f.
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PERSONNAGES
LA MÈRB TYL. lYLTYL. . . . liYTYL, ^ . • LA FSEB* • • • LE PAIN. » i • LE FEU. h t • L'EAU. .«Il LE LAIT. • 4 i LE SUCRB. • LE CHIEN* • I LE CHAT. • . MLUmàRl.
L£S UëUAËS
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M»» MinnTWv M. Oblpbir.
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M"« QiRA Babbiiu, MM. R. L. FuoftBB. AuBiLi Stomit*
U^ lilB. DlBIB.
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Hbvbibttb Maillivi FiavAKSi Fatbbbv BftAveii Fatebit*. SoiAHvi Baullt. Ratxokob FaYBBBIi IaAvbixci Pbtit. lAm Fatbbit. BBitrat Laont». Abvoibbttb Ratvox
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1
LB PÈRE TYL M. Flux Biiftié
GRAND'HÈRB TYL. H»« Datris Geasmm
aRAND-PÈRE TYL. ..«...«. M. Maillakd.
PIERROT M"- SuTEBKi.
ROBERT Makia Promit.
JEANNETTE Jiarhi Eveakd.
MADELEINE. « • ■ . Oiayblli.
PIERRETTE. .••••«...•..• Hbnribttb Qallit.
PAULINE. . a • • • • é • . . . ( r • Hbnriettb Maillbfb
RIQUETTE. ••...... NiNi Mano.
LA NUIT. . • • i Clarbl.
LE SOMMEIL .....«» LouiftB Stabcb.
LA MORT. ^ ^ . • . ^ • kft- V j^ • » Rachbl Hobbugx.
LE RHUME DE dERVEAU. . < • Rbnéb Dador.
!•' ENFANT BLEU . 4 i Maria Frombt.
S* -» • • è • « • « 3 • Laura Waltbi.
P — • i a • k • t • • Maria Dumoitt.
ifl «- « I ê a « s t t I FbRHANDB FaYBBBV*
5* •«» a « 9 a • a fc « ■ Maud Loti.
6^ -» «Itaaiaai SUTBBBR^
7* '^ I a a a a a « • a SUIARIIB BlILLTa
I* «-» • . a a • a a a . QlAVBLLI.
9* — ........ a Madblbinb Fboiibt.
LE ROI DES NEUF PLANÈTES. Batistina Roumiav.
11« ENFANT BLEU Rbr^b Psift.
12* — • • a a a t a « a HbNBIBTTB MAILtSBilI/
11* — a a a a a a a a • a BIatrXCB RATHORri*
14* — ». a a a a i i I a JbaNBB COBRàCB.
L'AMOUREUX. « a a a a a a a a a . LVGT FlbURT.
L'AMOUREUSE, a a ........ . Blancbb Bobblli.
LE TEBiPS. M. Gabbt.
LE PETIT FHlRB A NAITRE. . M"* Maria FbombtI
M** BbRTHB LlBOVITg.
Fbrrabbb Favbbbv. LES AUTM» ENFANT» BUSU8. J Subah bb Fatbbbt.
BirARGsa Faybbbt. Eatmobdb Faybbb&(
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LES i^HTRUB KNFAMTS BLEUS.
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LE CHEF DES GROS BONHEURS. M. LES AUTRES BONHEURS. . • . .)
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SOLiESILi* • • • • «
— DU PRINTEMPS- DES œUCHSRS
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LES ÉTOILES . . «- DB LA PLUIE . .
— DU FEU D*HIVBR« -» DES PENSÉES IN-
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LA JO!B D*tTRB JUSTE. . . é é
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L*AlfOUR MATBRNBU • • • i i #
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LA VOISINE BBRUNQOT. 441. M*- SA PBTITB WUâA s . . 1 . . . . M»*
Boitiiiui RiHÉi Dabor.
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OiomoBt. DAuàné
GAmàm.
LAVIA WlLTBft^
AiroïKBTTB Ratsiok»' Albibt.
BCLAIMB.
Tbélcb.
DbBCI8IT« LBrBBVBB.
DiDisa^ Dbbti»-
IfÊTHIYBti BoTBg.
DblbtthaBi
DBStOVBB, Bte- Qiv.L Babbieb*.
JVUITTB MaLCXBBB,
L^OISEAU BLEU
ACTE PREMIER
PREMIER TABLEAU
Là GÂBANB Dti BUCHERON
Le ihéfttre représente rintérieur d'une cabane de bûcheron, simple, rustique, mais non point misérable.
— Cheminée k manteau oik s'assoupit un teu de bûches»
— Ustensiles de cuisine, armoire, huche, horloge k poids, rouet, fontaine, eto. t^^^ ^^^ tabFe, une lampe alhi* méi* — Au pied de Ta^t^ire, de chaque c6té de celle-ci, endormis, j^otônnésii le nez sous la que^ip, un Chien et une Chatte. — ^tre eux deux, un grand pain de sucre blanc et bleu. ^— Accrochée au mur, une cage ronde ren- fermant une tourterelle. — > Au fond, deux fenêtres dont les voleta intérieurs sont fermés. — Sous Tune def fenêtres, un escanéau. — A gauche, la porte d'entrée de la maison, munie d'un gros loquet. — A droite, un« autre porté. -*- tchelle menant k un grenier. — Égala
I
I L'OISEAU BLEU
ment ft droite, deux petits lits o'enfant, au chevet des- quels, sur deux chaises, des Tdtements se trouvent soi- gneusement plies.
(Au le?er du rideau, Jyltyl et Mjtyl lont profondémeat endor- mi! dam leurs petitaliliC Di flère T3fl les borde une dernière fois, se penche sur eui» eontemple un moment leur sommeil, et appelle dS^la main le père Tyl qui passe la ^ dans l'entre- bâillement de la porte. La Hère Tjl met un doigt sur les lèTréi'pour lui eommander le silence, puis sort à droite sur la pointe des pieds, après a?oir éteint la lampe. La scène reste obscure un instant, puis une lumière dont Tintensité auf- mente peu à peu filtre par les lamefi des volets. La lampe sur ' < la table set rallume il'elle-mèmerLes dens ealants semblent
s'ételller et se mettent sur leur ■ds{|.|
TTLTTl»
Mytyl?
Tyltyl?
nXTTL
Tu dors?
fi KTTTL
Et toi?.^
TTLTTL
Mais non, ]o dors pas puisque }e te parie^
J' J Jl . ' . \'4 i ' .
ACTE PREMIER» PREMIER TABLEAU 3
KTTTIt
Cest Noely dis?.-
TTLTTL
Pas encore; o'est demain. Mais la petit Noël m'apportera rien cette année.^
■TTTI.
Pourquoi?—
TTLTTL
J'ai entendu maman qui disait qu'elle n'avait pu- aller à la ville pour le prévenir— Mais il viendra l'année prochaine—
MTTTL
Cest longy l'année prochaine?—
TTLTTL
Ce n'est pas trop court... Mais il vient cette nuit ches les enfants riches—
MTTTL
Ah?.
TTLTTL
Tiens L.. Maman a ouUié la lampe I— J'ai une id4er*M
L'OISEAU BLEU
TTLTTL Nous allons nous levers.
C'est défendu.»
TTLTTL
Puisqu'il n'y a personne... Tu vois les voIëIs'.'.
Oh 1 qo^ wmi clairs L*
TTLTTL
C'est les lumières de la fSte.
Quelle lète?
TTl-TTl
En face, chez les petits riches. C'est l'arbM de NofiL Nous allons les ouvrir».
AGT£ PREMIER, PREMIER TABLEAO (
■TTTI.
Esi-M qu'on peut?
WLTTli
Bien sûr, puisqu'on est seub... Tu entends la musique ?... Levons-nous...
Les dtnz enfants le Uvtnt, courent à Tuoe des (toêtres, montent sûr retçgbftau et poussent les voI^ts^Une vive ^ ' elarté pénètre dani la pièee. Lei enfants regardent avidement au dehortf. ^ , .. . ,
TTLTTL
On voit toutl
!••*
MTTTL, qui wê trwv« qu'une place précaire lur i^eseabeau.
Je vois pasu.
TTLTTL
Il neige!.». Voilà deux voitures à six cbe vauxL««
STITL
«ort douze petits garçons!^
y"-
/
L'OISEAU BLSe TTLTTL
Tes bête h^ C'est des petites flUet^
UTITL
Ils ont des pantaloniM.
TTLTTl.
Tu t'y connais... Ne me pousse pas ainsi 1^
MTTYl.
Je t'ai pas touché.
Tu prends toute la placa^»
MTTTL
Mais J'ai pas«du tout de placel«»
TTLTTL
Tais-toi donc, on voit l'arbfoL»
KTTTL
I*"
Quel arbfe?.^ ■■'>■ =
^ ^v. ■
- »• ■
't ./
I
T— m-7
ACTE PREMIER, PREMIER TABLKAD
TTLTTl
Mais l'arbre de Noël h.. Tu regardes le mari
•••
■TTTL
Je regarde le mur parce^qu'y a pas de place...
rfLTTLy Ini eëdtot une petite plaee arere fw Teseabetii.
Làl... En as-tu assez?... G'est-y pas la meil*. leure?... D y en a des lumières 1 II y en at..«
■TTTI.
Qu'est-ee qu'ils font donc ceux qui ûmi tant de bruit ?.M
TTITTL
Us font de la musique.
Est-ce qu'ils sont fflohés?,^
TTLTft
Non^^mais c'est fatigani,
•a
$ L'OISEAU BL£U
■TTTL
Encore uneToitureatieléedecheTauz blanc&I
TTLTTI*
Tais-toi t... Regarde doncL.
MTTTt
Qu'est-ce qui pend là^ en or, après les bran- ches?.-
WLTTÏ.
Mais les Jouets, pardi 1... Des sabres, des fusils, des soldats, des canons.
!••«
KTTTL
Et des poupées, dis, est-ce qu'on en a mis?.,<
t LTTL
Des poupées ?.•• C'est trop béte; ça ne les amuse pas^
■TTTL
Et autour de la table, qu'est-ce que c'est tout
ça?.
•••
•?> Ja f^m " "'
>
ACTE PREMIER. PREMIER TABLEAU 9
fTLITL
Cest des gâteaux, des (ruitSi ém tartes à la
J'en ai mangé une fois, lorsque j'étais petite*..
TTLTTL
Moi aussi; c'est meilleur que le pain, mais on en a trop peu.^
MTTTL
Ils n'en ont pas trop peu*.. Il y en a plein la table... Est-ce qu'ils vont les manger P^.
TTLTTL
Bien sûr; qu'en feraient-ils ?m.
MTTTL
Pourquoi qu'ils ne les mangent pas tout de suite?.*.
TTLTTL
Parce qu'ils n'ont pas fainu*
/■.•:
MTTTL, iluj^ftiili.
Ils n'ont pftB faim?.». Pourquoi ?•«
TTLTTL
Cest qu'ils mangent quand ils voulealMi
Tous les Jours ?•«•
nxm
On ledits
UtTth
Est-ce qu'As mangeront tout?... Est-oe qu'ib en donneront ?•••
TTLTTL
Aiquî?^..
KTTTL
A nous...
TTLTTI»
Ils ne nous connaissent pas*»
■ %
\ j
ACTE PHSHIER. PREUIEB fABUKAO 11 ICTTTL
Si on leur «fomandait?»
Cela D«-8e tait pas.
mrm
Pourquoi ?w
TTLTTI,
Parce que c'est défendu.
KTT^L, iMUut &m maim,
Ohl qu'ils sont donc joliaL.
TTLTTL, anthMiiiauné.
Et ils rient et ils rieutt..
Et les petits qui dansent l„
TTXTTL
Oui, oui, duwns aussi U.
Il L'OISEAU BLBO
■nrii
Ohl que c'est amusant L«
TYLTTI.
On leur donne les gâteaux I... Hs peuvtfit y toucher Lm Us mangent! iis mangent! ils man- gentL««
■TTTL
Les plus petits aussi !•*• Ils en ont deux, trois, quatre !•••
TTLTTLf ivrt et J^it.
Ohl o'est bonLo Que o'est boni que o'est boni,
!•••
MTTTL| 0Mq»UB( ém fiteaiii iaiginiiri^
Moi, j'en ai reçu dousaL^
TTLTIIi
Et moi quatre (ois douze!.- Mais Je t'en donnerai...
0m firif 1^ à là fttU éfê I» «ftkattt.
\ •]
ACTE PREMIER, PREMIER TABLEAU ' ii TTLTTLi rabâtemeat talmé et efflraié*
Qu'esi-ce que c'est ?.m Cest papal.
!•••
Comme ils tardent à ourrir, on voit lé groi loqnot te foiiiever de lui-même, en grinçant; la porte l'entre- b&ille pour livrer pauage à une petite vieille habillée de vert et ooil^e d'un chaperon rouge. Elle est bosi witf boiSute, borgne;^ m net et le menton le rencon- trent, et elle marche courbée fur un bâton. n*oat pai douteui ^me ce ne soit une fée.
LA FÉl
Avez-vous ici l'herbe qui chante ou l'oiseau qui est bleu?«
•••
TTLTTL
Nous avomi de l'herbei mais elle ne ohante pas... m
Tyltyl a un oiseau.
TTLTTL
Mais je ne peux pas la donnerai
1--=-
U L'OiSBàU BIJHI
lA WtM
Pourqu<d?««
mm Parce qu'il esi'à moL
LA Fil
C'est une raison, bien sûr. Où est-fl, oet ol« seau?^
TTLTTLy mibwÈnM la eag». .
Dans la cage^
LA FÉEy aMUiiit •€• kMictot povr exaaiaer foiseatt.
Je n'en yeux pas; il n'est pas asses bleu. Il faudra que vous m'alliez chercher odui dont j'ai besoin.
TTLTn
Mais Je ne sais pas où il est.^
LA FÉl
Moi non plus. Cest pourquoi fl faut le cher^ cher. Je puis 4 la riguett? me passer de l'herbe
T3^
ACTE PREMIER» PREMIER TABLEAU 15
qui chante; mais il me faut absolument l'Oiseau Bleu. C'est pour ma petite fille qui est très ma* lade.
Qu'est-ce qu'elle a?.-
LA FÉl
On ne sait pas au Juste; elle voudrait être heureuse^
fTLTTL Ah?!
LA FÉl
Savei-Yous qui je suis?.^
TTLTYL
Vous ressemblez un peu à notre voisine. Ma» dame Berlingot»**
LA Fil y M Heliaat fubitMitnt
En aucun« façon... il n'y a aucun rapport.» Ceat abomind»!»!... J« suis 1» Fée Béry]aae««
15 L'OISEAU BUD
TTLTTIi
Ahl très bien*..
LA vil U faudra partir tout de suita
TTLTTL
Vous viendrei avec nous?.*»
LA Fil
Cest absolument impossible à eause du pot- au-feu que j'ai mis ce matin et qui s'empresse de déborder chaque fois que je m'absente plus
d'une heure... (Montrant fuceetsivement le plafond, la ohe« minée et la fenêtre.) Voulez-VOUS SOrtÎT par ici, par
là ou par là?.
•••
TTLTTLy montrant timidement U j^eite.
J'aimerais mieux sortir par là...
LA FÉEy se llebant encore nibitenent
C'est absolument impossible, et c'est une ha*
bitude révoltante I... (Indiqnant la fenêtre.) NouR sor-
•• .
I
ACTE PREMIER, PREMIER TABLEAU !7
••«
tirons par là... Eh bienl... Qu'attendei-vous?
Habillez-vous tout de suite... (Lei enfants obéissent
•t iiiâbiUent rapidement) Je vais aider MytyL«.
TTLTTL
Nous n'avons pas de soulienu.
LA FÉl
Ça n'a pas d'importance. Je vais vous donner (m petit chapeau merveilleux. Où scmt donc vos parents?...
TTLTTL, Montrant la porta à teâts;
Us sont là; ils dorment.^
LA fil
Efc voire bon-papa et votre bonne*maman?
..•
TTLTTL
Us sont morts...
LA Fil
Et vos petits frères et vos petites sœurs... Vous en aves?...
\ • ' jf-
ii L'OISEAU BLES
TTLTTI.
Oui, oui; trois petits frères^»
■TTTL
Et quatre petites sœunu.
LA fil
Où Bont-fls?.^
TTLTTIi
Ils sont morts aussL-
LA wàm
Voulei-vous les revoir?.-
TYLTTL
Oh-'OuiL. Tout de suite I... Montre
LA FÉl
j* •
Je ne les ai pas dans ma poche tombe à merveille ; vous les reverrez en > par lecpays du Souvenir* C'est sur la r;
••• • ' \'
\ . < .
' V
f GTS PREMIER, PREMIER TABLEAU 49
rOisé^u-Bleu. Tout de suite à gauche, après le troisième carrefour. , — Que faisiez-vous quanil J'ai frappé?.
•••
TTLTTL
Nous Jouions à manger des gflteaux.
LA Fil
Vous avei des gâteaux ?••« Où sont-ils?
TTLTTL
Dans le palais des enfants riches..- Venez voir, c'est si beaul...
U estraloe U Pée f«n U taêlm.
LA FÊB, à It feoêtM.
Mais 06 sont les autres qui ks mangenvl...
TTLTTL
Oui; mais puisqu'on voit tout^
LA Fil
Tu ne leur en veux pas?.-
il> L'OISEAU 1
TTLin
Pourquoi?».
LA PÉI
Parce qu'Us mangent tout. Je trouTe qu'Qf |
Boni grand tort de ne pas t'en donner...
MaÎB non, pQîsqu'ils sont riches». Hein? que c'est beau cliex euxl...
LA Pil
Ce n'est pas plus beau que ohei toL
Heul... Chei nous c'est plus aoïr, plus petit,
sans gâteaux»
C'est absolument la même efaose; c'est que tu n'y vois pas—
TTLin
Mais si, j'y vois tràs bien, et J'ai de très ^orti
AGTB PREMIER, PREMIER TABLEAU tl
yeux. Je lis l'heure au cadran de l'église que papa ne voit pas.-
LA FÉBy M flehant Mbltemeni.
Je te dis que tu n'y vois pasi... Comment done me vois-tu ?... Ciomment donc suis- je faite ?••• (Siienee gdné de Tyityi.) Eh bien, répon- dras-tu? que Je sache si tu vois?... Suis-Je belle
ou bien laide ?... (Silence de plus en plus embarrassé.)
Tu ne veux pas répondre ?... Suis- je jeune ou bien veille?... Suis- je rose ou bien jaune ?••• J'ai peut-être une bosse ?•••
TTLTTL, tesefliaiÉ.
Nim, non, elle n'est pas grandOM»'
LA Fil
Mais si, à voir ton air, on la croirait énorme..* Ai- je le nei crochu et l'œil gauche crevé?.
•••
TTLTTL
Non, non, Je ne dis pas... Qui est-ce qui Ta 0revé?«««
3
21 L'OISEAU BLED
LA FÉB| de plof M plm Irrita*.
Maia il n'est pas crevé t... Insolent! misé« rable t... II est plus beau que l'autre ; il est plua grand, plus clair, il est bleu comme le ciel*. Et mes cheyeuxi vois-tu ?••• Ils sont blcnds comme les blés... on dirait de Tor vierge!... Et J'en ai tant et tant que la tête me pèse... Ils s'échappent de partout... Les vois-tu sur mes mains?,..
lUe étale devx maigrof mèehet de eheirenx grle,
TTLTTli
Oui, J'en voit quelques-uns.»
LA FÉB, indignéa.
Quelques-uns I... Des gerbes 1 des brass^osl des touffes I des flots d'orl... Je sais bien que des gens disent qu'ils n'en voient point; mai^ tu n'es pas de ces méchantes gens aveugles, je suppose ?•••
TTLTTt
Non, non, Je vois tràs bien ceui; qui ne m cachent point...
.. J
AGTB PREMIER, PREMIER TABLEAU 13
«
LA vim
Maïs il faut roîr les autres avec la môme au* \ /p dace !.•. C'est bien curieux, les hommes... Depuis! V" , - la mort des fées, ils n'y voient plus du tout et ne - s'en doutent point... Heureusement que j'ai toujours sur moi tout^ce qu'il faut pour rallu- mer les yeux^éteints..* Qu'est-ce que je tire de mon sac?.
< *••
TTLTTL
Ohi le Joli petit chapeau vertL. Qu'est-ce qui brille ainsi sur la cocarde ?•••
LA FÉl
Cest le gros Diamant qui fait voir.
•««
TTLTTL AhU
LA ftm
Oui; quand on a le chapeau sur la tête, on tourne un peu le Diamant : de droite à gauche, psf exemple, tiens, comme ceci, vois-tu?... Il àpi:iâe alors sur une bosse de la tête que par- ne connaît, et qui ouvre les yeux,«
U L'OtSKAU BLEB
TTI.TTli
Ça ne fait pas de mal?««
LA FÉI
An-contraire, il est fée— On voit à l'instant floidme oe qu'il y a dans les choses ;rftme du pain, du Yin^ du poivre, par exemple^
mr TTL Est-oe qu'on voit aussi Tftme du suore?...
Ul FÉB, tabilement flehée.
Cela va sans direl... Je n'aime pas les ques- tions inutiles... L'ftme du sucre n'est pas plus in- téressante que celle du poivre... Voilà, je vous donne ce que J'ai pour vous aider dans la re« cherche de l'Oiseau-BIeu... Je sais bien que FAnneau-qui-rend-invisible ou le Tapis- Volant vous seraient plus utiles... Mais j'ai perdu la de! de l'armoire où Je les ai serrés... Ah! j'aliaia oublier... (Montrant le DitmiAt,) Quand on le tient ainsi, tu vois... un petit tour de plus, on ra^'oit le Passé... Encoi^ «m petit touTi et l'oit^
i».
ACTE FftËMIEK, PREMIER TABLEAU Î5
l'Âyenir... C'est curieux et pratique et ça ne fait pas de bruit...
TTLTn
Papa me le prendra...
LA FÉl
Il ne le verra pas; personne ne peut le voir tant qu'il est sur ta tête... Veux-tu l'essayer?...
(Elle eoiff» Tyltyl ds petit chapeau vert.) A présent,
tourne le Diamant... Un tour et puis après...
A peine Tyltyl a-t-il tourné le Diamant, qv'no ebanf e« ment soudain et prodigieux s'opère en toutes ehoset. La vielUe fée est tout à coup une belle princesse mer- veilleuse; les cailloux dont sont bâtis les murs de la eabane s'illuminent, bleuissent comme des saphirs, deviennent transparents, scintillent, éblouissent i l'égal des pierres les plus précieuses. Le pauvre mobilier i'anime et resplendit ; la table de bols blanc s'affirme aussi grave, aussi noble qu'une table de marbre, le cadran de Tborloge cligne de l'œil et sourit avec amé- nité, tandis que la porte derrière quoi Ta et vient le balancier s'entr'ouvre et laisse s'échapper les Heures, ftti, se tenant les mains et riant aux éclats, se mettent i danser aux sons d'une musique délicieuse. Effare- ment légitime 4ê Tyltyl qui l'éorie ea montrant les Benree.
TTLTTL
Qu'est-ce que c'est que toutes ces belles dames?.«i
."
M L'01S£AU fiLEO
LA rtm
N'aie pas peur; ce sont les heures de ta Tie qui sont heureuses d'être libres et visibles un instante
TTtTTL
Et pourquoi que les murs sont si clairs ?•« Est-ce qu'ils sont en sucre ou en pierres pré- cieuses ?«m
LA fin
Toutes les pierres sont pareilleSi toutes lea ^^>X/^ pierres sont précieuses : mais l'homme n'en çyx ^^^^ 9^® quelques-unes^
Pendant qu'ils parlent ainsi, la féerie eonttane et m complète. Les âmes des Pains-de-quatre^liTreSy sovs la forme de bonshommes en maiUoU ooulear croftte- de»pain, ahuris et poudrée de farine, se dépêtrent de la huehe et gambadent autour de la table oâ ils sont rejoints par le Fen, qui» sorti de Tàtre en maillot seuflre et TermiUoB^ Us paorsuil es se tordanl de rire.
f TYLTYL
/. Qu'est-ce que c'est que ces vilains boup/
- V».
ACTE PREMIER, PREMIER TABLEAU t7
LA vin
Rien de grave; ce sont les ftmes des Pains-de* ]uatre*Iivres qui profitent du ràgne de la vérité pour sortir de la huche où elles se trouvaient
4 rétroit*-
TYLWI.
Et le grand diable rouge qui sent mauvais ?•••
LA f£l
GhutL.« Ne parle pas trop haut, e'est le Feu... Il a mauvais caractère.
C% dialoc^ n'a pu interrompii la U^dt. hê Chien et la Chatte» couchés en rond au pied de rarmolre» poussant simultanément un grand eri, disparaissent dans une trappe, et à leur place surgissent deux personnages, dont l'un porte un masque de houledogne, et l'autre nne tête de chatte. Aussitôt, le petit homme au m^que de houledogue — que nous appellerons dorénaVant le Chien — se précipite surjyltyl qu'il embrasse violem- ment et accable de brujantes et impétueuses caresses, cependant que la petite femme au masque de chatte -» que nous appellerons plus simplement la Chatte — se donne un coup de peigne, se lave les mains et se
' litse la BMMistachCy avant de s'approehar de Mjt|l.
LK CHIBlly hurlant, sautant, bonscnhuit tevt,
insupportable*
Mon petit dieuL*. Bonjour I bonJouTi mon
/'
t (
\
U L'OISEAU BLEU
petit dieul... Enfin, enfin, on peut parler! J'avais tant de choses à te dirai.,. J'avais beau aboyer et remuer la queue L. Tu ne comprenais pasK.. Mais maintenant I... Bonjour I bonjour L.» Je t'aime I... Je t'aime I... Veux-tu que Je fasse quelque chose d'étonnant ?... Veuz*tu que je fasse le beau?... Veux-tu que je marche sur les mains ou que je danse à la corde ?.M
TTLTTL, à la fét.
Qu'est-ce que c'est que ce monsieur à tête de chien ?••
LA PÉB
Mais tu ne vois donc pas?... Cest l'ftme de Tylô que tu as délivrée...
LA CHATTE, l'approchant da Mytjl et hil tendant la uaiB, eérémonieoiementy avee dreonipection.
Bonjouri Mademoiselle.- Que vous êtes jolie ce matin L»
«YTTIi
Bonjour/ Madame.^ (à ta rda.) Qui est-ce?.
j
i
ACTE PREMIER, PREMIER TABLEAU 29
LA Fis
C'est facile à voir; c'est rftme de Tylette qui te tend la main... Enibrasse-la,
M—
LB GHIBHy boaiettUai U Chatte.
Moi aussi I... J'embrasse le petit dieul.^ J'embrasse la petite fille I... J'embrasse tout le monde!... Chic!... On va s'amuser I... Je vais faire peur à Tylette I... Hou I hou I hou 1*^
LA CHATTB
Monsieur, Je ne vous connais pas^*
LA FÉEy menaçant le Chien de sa bagueitew
Toi, tu vas te tenir bien tranquille; sinon tu rentreras dans le silence, jusqu'à la fin des temps...
Gependanti la féerie a poursuivi aon cours : le Rouet
V s'est mis à tourner vertigi^eufte)i^ent dans son coin en
/ • filant de splendides rayons de lumière; la Fontaine,
^ dans Tautre angle, se prend à chanter d'une voix sur»
\^ 9&%\ïë et, ^8^ transformant en fontaine lumineuse,
tnpnde Veviér de nappes de perles et d*émeraudes,
è travers lesquelles s'élance l'âme de l'Eau, pareille
à nne jeune OUe ruisselante, échevelée, pleurardCj qiû
\^ m incontinent te battre avee le Fen,
su L'01S£AU BLU
nvrth £t la dame mouillée?^
LA FÉB
N'aie pas peur, c'est l'Eau qui &bit du ro- biuet...
L« Pot>au-'lait le renverst« tombe de la Ubie» fe brti# sur le sol ; et du lait répandu a'élëve une grands lome blanche et pudibonde qui temble avoir peur de leut.
♦yltyi Et la dame en chemise qui a peur?
•••
LÀ FÉB
C'est le Lait qui a cassé son pot.-
^■JiO Pain-de-eucre poaé au pied de l'armoire grandit, ^ i'ëlargit et crève ton enveloppe de papier d'où éfflfer|f e
<, «n être doucereux et papelard, vêtu d'une i0tt<tae^<- ) nille mi-partie de blanc et de bleu, fui» aouriant bda«
i tement, e'aaiance vers Mytj^L
MTTTL, atvee inquiétiida»
Que veut-'il?.-
UL FÉB
Mais c'est l'âme du Sucre L»
■p^
ACTE PREMIER, PREMIER /ABLEAU Si
ICTTTLy rtiMuré*.
Est-ca qu'il a dos sucres d'orge ?•«
f ^— -
Mais il n'a que ça dans ses poches, et chacun de ses doigts en est un.
!•••
La LAmpe tombe de la table» et aasiltdt tombée, st ' lamme §e redresse et «e transforme en une lumineuse vierge d'une incompariJile beauté. Elle est vêtue de > -^ngs voiles transparents et ébiouissantsi et se titnt
^
ioimobiie en une serte d*eitase«
TYLTYli
C'est la Reinel
IIYTYL
Cesi la Sainte Vierge 1^
LA FÉB
Non, mes enfants, c'est la Lumière...
Cependant, les casseroles, sur les rayons, tournent eomme des toupies hollandaises, rariaoire à linge claque ses ^^ battants et commence un magnifique déroulement / d'étoffes couleur de lune et de soleil, auquel se mêlent, v_ mùn moins splendîdes, des chiffons et des guenilles qai descendent Téchelle du grenier. Mais voici aue trais eoops asses rudes sont frappés à la porte de droite.
/ ♦-
9% L'OISEAU BLKO
TTLTTL9 tSimjé.
C'est papal.*. II nous a entenduaL»
LA FÉB
Tourne le Diamant l... De gauche à droite I...
[Tyltyl tourne vivement le diamant.) Pas si vitel... MoQ
Dieul II est trop tardl... Tu Tas tourné trop brusquement. Ils n'auront pas le temps de re- prendre leur place, et nous aurons bien des en«
nuis.** (La Fée redeyieni vieille femme, les murs de li cabant éteignent leun s plendeurs, les Heoret rentrent dans rborloge, le Rouet s'arrête, etc. Mais dans la hâte et le désarroi général, tandis que le Feu court follement autour de la pièce, à ki recherche de la cheminée, un des Pains-de-quatre-livres, qui n*a pu retrouver place dans la huche/éblate cni sanglots tout «o Doussanl dee rugissements d'épouvante.) Qu'y a*t*il?M«
L8 PAIN, tout en larmes.
il n'y a plus de place dans la huche 1.^
LA FÉ8, ae penchant sur la huche.
Mais si, mais si... (Poussant les autres oaina qui ont repris leur plaoe primitive.) VoyonS, viteiranges-VGOS».
Oo heurte encore à la ptrte^
).« i
ACTE PREMIER, PREMIER TABLEAU
LE PAIN, ëperdK, i'«ffeitint vtiMmeat d'entrer
dam U hvehe.
Il n'y a pas moyen I... U me mangera le pre- mier t
i*—
LE CHIEHy gambadant antovr da Tyltyl.
Mon petit dieul... Je Buis encore ici h.. Je puis encore parler 1 Je puis encore t'embrasserl... Encore I encore I encore L»
LA fil
Comment, toi aussi ?••• Ta es encore M^
LB CHIBH
« y
J'ai de la vëinB... Je n'ai pas pu rentrer dans le silence; la trappe s'est refermée trop vite^
LA GRATTB
La mienne aussi... Que va-t-fl Est-ce que c'est dangereux?
• f»
1
14 LWSEAU BLEU
I.A FÉB
Mon Dieu, Je dois vous dire la vérité ; tout ceux qui accompagneront les deux enfantSi mourront à la fin du voyage..*
LA CHATTI
Et ceux qui ne les accompagneront pas?.»
LA pAI
Ils^nrvivroat quelques minutes.^
LA CHATTK, au Chiêtt.
^ens, rentrons dans la tn^pe^.
Ll CHIKlf
Non, nonl... Je ne veux pasl«.. Je veux'aocom* pagner le petit dieu L- Je veux lui parler tout le temps L.«
tA CHATT8
Imbécile !«.•
On ll««rt« cve^re à U porto
ACTE PRBHIBB, PRïMIBR TABLEAU Sft
U PAIH, plmcBM 4 diodM lam».
Je ne reux pas mourir à la fin du voyaget.» Je veux rentrer tout de suite dans ma huche 1.^*^*4^
LR FSD, qui n'i eeiii de pai^^Q'^ vertiglBauiMaml la pitca en pouiiant dfli BifllainaDt» d'«ngoiua.
Je ne trouve plus ma oheminéel».
l'eau, qni l«nt« raiMment 4« mtrw dtai )• robluec Je ne peux plus rentrer dans la robinet (...
!•■ SUCBB, qai t"*!!!* •ataw «l< wn «mUpp* de papfw.
J'ai cnvé mon papîw d'embalIegeL.
Û LAIT, iTinphrtlqn* «I p«dibM4. On a oossé mon petit potL.
LA riM
Sonti^BjbStes, mon Dieul... Sont-ils bêtes et PoIu^blTvous aimeriez donc mieux oontinuer de ' vivre dans vos vilaines bottes, dans vos trappes et dans vos robinets que d'accompagner les enfants qui vor.t ehereher l'Oisean?»
t
M L'OISEAO BLBU
TOUS, I resMptioB dv ClOeB et 4ê la l^aière.
Oail ouil Tout de suite I... Mon robinet I... Ma huche I... Ma cheminée I... Ma trappe I.
\*—
LA FÉKy A la Lumière qal regarde rAteuaement las dé^if de ta baipe.
Et toi, la Lumière, qu'en dia-tu?^»
LA LUMIÈRl
J'accompagnerai les enfant&MP
LB CHIEH y harliat de jolc
Moi auasi I; moi aussi L.
LA f£i
Voilà qui estdes mieux. Du reste, fl eet trop tard pour reculer; vous n'avez plus le choix, TOUS sortirez tous arec nous... Mais toi, le Feu, ne t'approche de personne, toi, le CShien, ne ta- quine pas la Ghatte,!et toi, l'Eau, tiens-toi droite et tfiche de ne^pas couler- partout...
ftef eaupfl vîaleata ioat eseora frappés à la farta éa draik.
kCn PREMIER, PREMIER TABLEAU 9!
TTLTTLy ^OMiUiit.
Cert encore papa t..» Cette f ois, il se lève, je l'entends marcher..»
LA f£|
Sortons par la fenêtre... Vous^ viendrez tous chez moi, où j'habillerai convenablement les
VA
animaux et les phénomènes... (Au Pain.) Toi, le Pàifij prends la cage dan'S laquelle on mettra rOiseau-Bleu... Tu en auras la garde... Vite, vite, ne perdons pas de temps.-
L« fenêtre l'allonge bnisquemeoty eomme une porte. Us sortent tous, après quoi la fenêtre reprend sh forme primitive et se referme innoeemment. La chambre est rederenue ebseure, et les deux petits lits sont plongés dans l'ombre*' La porte à droite s'entr'ouvre, et dans rentrebàillemeat paraissent let têtes du père el de la aère T|l.
U PÈEl TTL
Cô n'était rien... C'est le grillon qui chant8.M
LA MÉlll tn
Tu las vois7.«
'Jf^--:-7 -- ■
IM PftiUi TTIi
Bien sûr— Ils donnent tranquiIIemeii&M«
LA MiRi Tn le les entends respirer^t»
I* porte M refèRDt»
s
ftlDCAM
^ ■
NX-
ACTE DEUXIÈME
DEUXIÈME TABLEAU
CHEZ LA FÉB
Un magnifique yestibule dans le palais de la Fée Bérylune. Colonnes de marbre clair à diapiteaux d'or eL d'argent, escaliers, portiques. balustradeSi etc.
Entrent an fond, I droite, fomptueuiement habillés, la Chatte, le Suere et le Fen. Ils lortent d*un appartement d'oft émanent des rayons de lumière; e*e«l la, jt$f(9^ro^4le la Fée. La Chatte a Jeté une gaze légère sur son maillot de sole noire, le Suere a roTètu une robe de soie^ mi-partie de blanc et de J^leu tendre, et le Feu, coiffé dfaigrettes jnultieolores, un long ^^ inStêau~\erainoisî doublé d'or. Ils traversent toute la salie et descendent au premier plan. I droite, où la Chatte les réunit ■oua un portique.
LA CHATTl
Car ici. Je connais tous les détours de ce,pa« lait... La Fée Bérylune Ta hérité de Barbe-
N
êê L'OISEAU BLEU
Bleue... Pendant que les enfants et la Lumière rendent visite à la petite fille de la Fée, profi- tons de notre dernière minute de liberté... Je vous ai fait venir ici, afin de vous entretenir' ie la situation qui nous est faite... Sommes- nous tous présents?.
•••
U SUCM
Voici le Chien qui sort de la garde-robe de la Fée.
I*—
Comment diable s'est-il habillé ?m«
LA CHATTB
) . ■ ' .
Il a pris la livrée d'un des laquais du carrosse
< de Cendrillon... C'est bien ceJqîi'il lui fallait.^
/ Il a une âme de valet... Mais dissimulons-nous
derrière la balustrade... Je m'en méfie étrange*
ment... Il vaudrait mieux qu'il n'entende pas
ce que J'ai à vous dire.
!..•
LB SUGM
C'est inutile... Il nous a éventés... Ttei^s, voil^
ACTE DEUXIÈME, DEUXIÈME TâBLEAO 41
•0
TEau qui sort en caême temps de la garde^robe Dieu t qu'elle est belle I...
Le ChÎMi et TEau rejoignent le premier groupe. LB GHIEH, gamnedanU
Voilât Toilàl... Sommes-nous beaux I Regar^ dez donc ces dentelles, et puis ces broderies t.. « } C'est de Tor et du vrai I...
LA CHATTE, à l*Kaii.
C'est la robe t couleur-du-temps » de Peau*^ d'Ane?..* Il me semble que je la connais...
l'eau Oui, c'est encore ce qui m'allait le mieuz.«
LE FEU, entre les denta.
Elle n'a pas son parapluie.
l'eau Vous dites ?..•
le feu RioB| rien^t
^;^
a L*OISEAU BLBO
l'iait
Je croyais que vous parliez d'un gros nez f ouge que j'ai vu l'autre jour...
LA GHATTB
Voyons, ne nous querellons pas, nous avons mieux à faire... Nous n'attendons plus que le Pain : où est-U?,
> •—
LB CHIBB
Il n'en finissait pas de faire de l'embarras pour choisir son costume.
- •••
LB FBU
C'est bien la peine, quand on a l'air idiot et qu'on porte un gros ventre.
f—
LB CHIBB
Finalement, il s'est décidé pour une robe turque, ornée de pierreries, un cimeterre et un turb^M^
ACTE DSUXIâMS, BKUXlfiME TABLEAU il
LA CHATTI
Le Yoilà^L.. n a mis la plus belle robe de Barbe-Bleue...
Bntre le Pain, dans le eoftume qu'on yient de décrire. La robe de soie est péniblement croisée sur son énorme ▼entre. Il tient d'une main la garde du cimeterre passé dans sa ceinture tt de l'autre la cage destinée à l'Oi- seau-Bleu.
LE PAIN, le dandidant Taniteusemeiil.
Eh bien?... Comment me trou vez- vous ?.m
LB CHIENy gambadant autour du Paiu.
Qu'il est beaul qu'il est bétel qu'il est beaul qu'il est beau I.
).••
LA CHATTB, tu Ma
Les enfants sont-ils habillés ?*m
LB PAIV
Oui, Monsieur Tyltyl a pris la veste rouge, les bas blancs et la culotte bleue du Petit-Pou- cet; quant à Mademûiselle Mytyl, elle a la robe
U L'OISEAU BLEU
de Grethel et les pantoufles de CendriUon».. Mais la grande affaire, c'a été d'habiller la Lu- mière !•••
hk CHATTI
Pourquoi?..*
Ll PAin
La Fée la trouvait si belle qu'elle ne youlait pas rhabiller du tout!... Alors j'ai protesté au nom de notre dignité d'éléments essentiels et éminemment respectables; et j'ai fini par décla- rer que, dans ces conditions, je refusais de sor- tir avec elle<
7...
LB PlU
Il fallait lui acheter un abat-jourL*
LA CHATTB
Et la Fée, qu'a-t-elle répondu ?.«
Ll PAIS
Elle m'a donné quelques ooups de bâton sur la tête et le ventre.
»...
ACTE DEUXIEME» DEUXIÈME TABLEâD 45
LA CHATTl
Et alor8?*«
LB PAIV
Je fus promptement convaincu, mais au der* nier moment, la Lumière s'est décidée pour la Fobe « couleur-de-lune » qui se trouvait au fond du coffre aux trésors de Peau-d'AneM«
LA CHATTl
Voyons, c'est assez bavardé, le temps presse... Il s'agit de notre avenir... Vous Tavez entendu^ la Fée vient de le dire, la fin de ce voyage mar* quera en même temps la fin de notre vie... Il s'agit donc de le prolonger autant que possible et par tous les moyens possibles... Mais il y a encore autre chose; il faut que nous pensions au sort de notre race et à la destinée de nos infants.-
LB PAIH
Bravo I bravo L. La Chatte a raison !.••
LA CHATTl
Ecoutez-moi... Nous tous ici présents, ani-
AO L'OISEAU BLSU
maux, choses st éléments, nous possédons «ne âme que l'homme ne connaît pas encore. Cest pourquoi nous gardons un reste d'indépen- dance; mais, s'il trouve l'Oiseau- Bleu, il saura / tout, il verra tout, et nous serons complètement,
.à sa merci... C'est ce que vient do m'apprendra ma vieille amie la Nuit, qui est en même temps la gardienne des mystères de la Vie... Il est donc de notre intérêt d'empêcher à tout prix qu'on ne trouve cet oiseau, fallût-il aller jusqu'à mettre en péril la vie même des enfants.
- •••
LB CHIEN, indigné.
Que dit-elle, celle-là?... Répète un peu que j'entende bien ce que c'est?
LB PAIN
Silence I... Vous n'avez pas la parole L.. Je préside l'assemblée.^
LB FB0
Qui vous a nommé président ?•••
L'BAU, m F6«.
Silence i..« De quoi vous mêlez-vous ?•••
ACTE DEUXIÈME, DEUXIÈME TABLEAU 47
Je me mêle de ce qu'il faut... Je n'ai pas d'ob^ servations à recevoir de vous.^
LB SUCRKy eoncilianl.
Permettez... Ne nous querellons point... L'heure est grave... Il s'agit avant tout de s'en- tendre sur les mesures à prendre...
LB PAIN
Je partage entièrement l'avis du Sucre et de la Chatte...
LB CIIIEB
C'est idiot i... Il y a l'Homme, voilà toutl... Il faut lui obéir et faire tout ce qu'il veutl... Il n'y a que ça de vrai... Je ne connais que luil... Vive l'Homme i... A la vie, à la mort, tout pour l'Homme i... l'Homme est dieul.
•••
LI PAIN
Je partage entièrement l'avis du Cliien
LA CHATTB, au Ckien.
Mais on donne ses raisons...
L'OISEAU BLBO
Ll CHIBH
Il n'y a pas de raisons I... J'aime l'Homme, ça suffit i... Si vous faites quelque chose contre lui, je vous étranglerai d'abord et j'irai tout lui révéler.*.
LB SUCRE, ÎBteffTtBant avec douceur.
Permettes... N'aigrissons pas la discussion... D'un certain point de vue, vous avei raison, l'un et l'autre... Il y a le pour et le contre
»...
LB PAIR
Je partage entièrement l'avis du Sucre U.
LA CHATTl
Est-ce que tous ici, l'Eau, le Feu, et yous- mêmes le Pain et le Chien, nous ne sommes pas victimes d'une tyrannie sans nom?... Rappelés- vous le temps où, avant la venue du despote, nous em^islibrement sur la face de la Terre... l'Eau et le Feu étaient les seuls maîtres du monde; et voyez ce qu'ils sont devenus!..^ Quant à nous, les chétifs descendants des grands fauves... Ajttentionl... N'ayons l'air de rien.^ Je
Z'
ACTE DEUXIÈME, DEUXIÈME TABLEAU 49
▼pis s'ayancer la Fée et la Lumière... La Lumière s'est mise du parti de T Homme; c'est notre pire emiemie... Les voici.
latreot à droite, la Fée tt la Umière, MUvies de Tyltyl
et de Mytyl.
LA PÉI
Eh bien?... Qu'est-ce que c'est?... Que faîtes- ▼ous dans ce coin?... Vous avez l'air de conspi- rer... Il est temps de se mettre en route... Je ▼iens de décider que la Lumière sera votre chef... Vous lui obéirez tous comme à moi-même et je lui confie ma baguette... Les enfants visiteront 06 soir leurs grands-parents qui sont morts... Vous ne les accompagnerez pas, par discrétion... Ils passeront la soirée au sem de leur famille décédée... Pendant ce temps, vous préparerez tout ce qu'il faut pour l'étape de demain, qui sera longue... Allons, debout, en route et cha- cun à son poste 1
!•••
LA GHATTl, hypoeritemeaL
Cest tout Juste ce que je leur disais. Madame la Fée... Je les exhortais à remplir conscien- deusement et courageusement tout leur de- voir; malheureusement, le Qiim qui ne cessait de m'interrompr«M«
Tï*^
«
M L'OISEAl] BLEO
U GHIBR
Que dit-elle ?••• Attends un peuU*
Il va bondir lur U Chatte, mais TfH^t gui a préveva sœ mouYefflent» l*arr4ta d'an geste Menaçant
TTLTTL
A bas, Tylô!... Prends garde; et s'il t'arrive encore une seule fois de«
'•••
Ll CHIIH
Mon petit dieu, tu ne sais pas, c'est elle qui...
TTLTTLi le menaçaot.
Tais-toi L.
LA FÉI
Voyons, flnissons-en... Que le Pain, ce soir, re- mette la cage à Tyltyl... U est possible que rOiseau-Bleu se cache dans le Passé, chez les grands-parents... En tout cas, c'est une chance qu'il convient de ne point négliger... Eh bien» le Pain, cette cage?.
•••
LB PÂINy solesnel.
Un instant, s'il vous plaît, Madame la Fée,-
(Gomme m ertteur ^ui pren4 la h^^) VoU8 touS,
ACre BEUXiÈMË» DEUXIÈME TABLEAU 51
Boyei témoins que cette cage d'argent qui me fut confiée par.
'•••
LA fAb, riBtMToaptal.
Âsseil... Pas de phrases... Nous sortirons par rà, tandis que les enfants sortiront par ici*.
TTLTTL, asiei inquiet
Nous sortirons tout seuls ?«m
IITTTÎ.
J'ai faimL.
TTLTW ^
Moi aussi L.
M FÉE, AU Palm
Ouvre ta robe turque et donne-leur une tranche de ton bon yentre.'.i
La Paio ouvre la robe, tire son cimeterre et coupe» à même ton fros ventre, denx tartinef qu'il offlre aux enlanla.
LB 8X7 GRE, f 'approchant dei enOtnti
Permettez-moi de vous offrir en même tempi quelques sucres d'orge...
B «esse un à un les cinq doigts de sa main gauche et les
■♦*■ V ^- . ,
SI L'OISEAU BLEU
HTTTL
Qu'est-ce qu'il fait?... Il casse tous ses doigts...
^y^ LB SUCRE y engageant.
uoûtez-les, ils sont excellents... C'est de vrais sucres d'orge.'W^t*^
HTTTL, suçant un 4e8 doigts.
Dieu qu'il est boni... Est-ce que tu en as beaucoup ?•••
LB SUCRBi modatti.
Mais oui, tant que je veuzM»
MTÎTL
Est-ce que ça te fait bien mal quand tu les casses ainsi?.
'•••
LB SUCBl
Pas du tout... Au contraire; c'est très avan- tageux, ils repoussent tout de^suite, et de cette façon, j'ai toujours des doigts propres et neufs,.
LA Pil
Voyons, mes enfants, ne mangax |iyp \i$i^ i^
\
àCTE DEUXIEME, DEUXIÈME TABLEAU &3
sucre. N'oûiMef pas que rons sonperez tout à l'heure chez vos grands-parents^
' '^^î
TTLTYL
Hs sont ici?.
•••
••m
LA Fil
Vous allez les voir à l'instant
TTLTTL
Gomment les verrons-nous, puisqu'ils sont morts ?•••
LA FÉl
Comment seraient-ils morts puisqu'ils vivent '>^ dans votre souvenir?,.. Les hommes ne savent pas ce secret parce qu'ils savent bien peu de chose; au lieu que toi, grâce au Diamant, tu ▼as voir que les morts dont on se souvient vivent aussi heureux qufe s'ils n'étaient point X morts.
r.««
TTLTYL
La Luioiôre vient avec nous?.
•«r»
LA LUHIÈRI
N<m, il est pfog eonvenable que cela se pasae
5
f'-
54 L'OfSEAU BLEU
en famille... J'attendrai ici prôs pour ne point paraître indiscrète.... Ils ne m'ont pas invitée.
TTLTYL
Par où faut-il aller?.
- ••
LA FÉI
Par là... Vous êtes au seui! du « Pays du Sou* venir ». Dès que tu auras Journé !o Diamont,. tu verras un gros arbre muni d'un écriteaa, qui te montrera que tu es arrivé... Mais i^'oubliez pas que vous devez être rentré tous les dqux à neuf heures moins le quart... C'est extrême- ment important.- Surtout soyez exacts, car tout serait perdu si vous vous mettiez en re- tard... A bientôt... (Appelant la Ghatle, I« Chien, 1» Lu- mière, etc.) Par ici... Et les petits par là...
£Ue tort à droite avec la Lumière, les auimaïut, ete«, tandis que lea eofants iortâut à f auc!;e«
«lOEAU
1
y'
rROISIÊME TABLEAU
LE PAYS DU SOUVENIR
Un épais brouillard d'où émerge, à droite, au tout pre- mier plan, le tronc d'un gros chêne muni d*un écriteao. Clarté laiteuse, diffuse, impénétrable.
Tjltyi et MTtyl se trostent ai pied du ehêat
CTLTTL
Voici rarbrel...
n y a réoriteau !••«
rrLTTL
Je ne peux pas lire... Attends, Je vais montet sur cette racine... C'est bien ça... C'est écrit s s Pays du Souvenir ».
le L'OISEAU BLE9
HTTTIs
C'est ici qu'O comnieBee?
- «*
TTLTTÎ.
Oui, U y a une Ûèche.
tm—
MTTTL
£h bien, où qu'ilg sont, bon-papa et bonn^* maman?
TYLTTI.
Derrière le brouillard... Nous allons voir...
HTTYIi
Je ne vois rien du tout !... Je ne vois plus mes pieds ni mes mains... (Pieumiehftnt) J'ai froid i..- Je ne veux plus voyager... Je veux rentrer à la maison^*
TTLTTL
Voyons, ne pleure pas tout le temps, comme l'Eau... T'es pas honteuse?... Une granlb petite
""«5
ACTE DEUXIÈME, TROISIÈME TABLEAU 57
fille t... Regarde, le brouillard se lève déjà...^ Nous allons voir ce qu'il y a dedans...
la effet, la brume s'est mise en mouvement; elle s'allège» s'éclaire, se disperse, s'évapore. Bientôt, dans une lumière de plus en plus transparente, en découvre, sous une voûte de verdure, une riante maisonnette de paysan, couverte de plantes grimpantes. Les fenêtres et la porte sont ouvertes. On voit des ruches d'abeilles lous un auvent, des pots de fleurs sur l'appui des croi- sées, une cage odi dort un merle, etc. Près de la porte un banc, sur lequel sont assis, profondément endormis, un vieux paysan et sa femme, c'est-ànUre It grand- père et la grand'mèrt de TyltyL
TTLTTLy les reconnaissant tout à co«p. ^^
CTest bon*papa et bonne-maman I...
MTTTLy battant det maîM»
Ouil cuit..* C'est euxl... C'est euxU*
TTLTTLi ese^re un peu méfiant.
Attention!... On ne sait pas encore s'ils re- muent... Restons derrière l'arbre...
Grand'maman Tyl ouvre les yeux, lève la tête, s'étire, pousse un soupir, regarde grand-papa tTyl qui lui auss] ••ri lentement de son sommeil.
<uiand'hâman ttl
J'ai idée que nos petits-enfants qui sont en- core en YÎe nous vont Tenir voir aujourd'hui...
Si rOISBAU BLEO
OEAND-PAPÀ TTL
fm
GBAND'MAUAIV TTL
k«*«
ORAND-PAPA TTL
,Non, non ; ils sont fort loin... Je me sens en- core f aible<
'«••
ORAND'MAUAN TTL
Je te dis qu'ils sont là; J'ai déjà toute ma force...
TTLTTL et HTTTL| M prMfUuà et 4erf9ère le eii6ne.
Nous voilà I... Nous voilà!... Bon-papa, bonn»« maman !•.• C'est nous!... C'est nousl...
ORAND-PAPA TTL
Làl... Tu vois?... Qu'est-ce que je disais! J'étais sûr qu'ils viendraient aujourd'hui.
1
4
Bien sûr, ils pensent à nou?; car Je me sens {
tout chose et j'ai des fourmis dans les jambes
Je crois qu'ils sont tout proches, car des lar- 1 mes de joie dansent devant mes yeux
N-
ACTE DEUXIÈME, TROISIÈME TABLEAU 59
gkakd'hahah ttl Tyltyll... Mytyl!... C'est toi t.. C'est ellel...
C'est eux !••• (S'efforçtnt de courir aii-dtYant d'eux.) Je ne
peux pas courirL. J'ai toujours mes rhuma- tismest
GRAND-PAPA TTL, tcoourtnt de même ea clopiaail.
Moi non plus... Rapport à ma Jambe ^e bois qui remplace toujours celle que j'ai cassée en tombant du gros chêne.»
- Uef grands •par«atf et lee eoCanta t'embratteat foUameni
oiuho'mamau ttl
Que tu es grandi et f orci^ mon Tyltyl !••«
GRAHD-PAPA TTL, eareiMiBt !•• ektvaui da Mftfl.
Et Mytyl I... Regarde donc!... Les beaux che- ▼eux, les beaux yeuxL. Et puis, ce qu'elle sent boni^M
orand'haiiaii tt^
Embrassons-noui encore i.- Venw sur mes genoux^
•0 L'OISEAU BLBU
GRAND-PAPÀ m»
Et moi| Je n'aurai rien?..«
orand'mahan ttl
Non, non... A moi d'abord... Comment vont Papa et Maman Tyl?.
i •*•
TTLTTL
Fort bien, bonne-maman...^ Ite donnaient quand nous sommes sortis...
GRAMD'uAM AU TTL, loi eontempliBt et l«f aecaklant
de earesset.
Mon Dieu, qu'ils sont jolis et bien débar- bouillés 1... C'est maman qui t'a débarbouillé ?.•• Et tes bas ne sont pas troués I... C'est moi qui les reprisais autrefois. Pourquoi ne venez-vous pas nous voir plus souvent ?... Cela nous fait tant de plaisir I... Voilà des mois et des mois que vous nous oubliez et que nous ne voyons plus personne.^
TTLTTL
Noos ne pouvions pas, bonne-maman | et c'est grâoe à la Fée qû'auiourd'hui,
f
]
I
]
^
,_^ 1- "^
AGTB DEUXIËMB, TROISIÈME TABLEAU êi
grakd'maman ttl
Nous sommes toujours là, à attendre une petite visite de ceux qui vivent... Ils viennent si rarement 1... La dernière fois que vous êtes ve- nuSy voyons, c'était quand donc?... C'était à la Toussaint, quand la cloche de Téglise a tinté...
TTLTYL
A la Toussaint?... Nous ne sommes pas sortb ce jouMà, car nous étions fort enrhumés^M
ORAND'mAHAR Tth
Non, mais vous avez pensé à nous^*
TYLTTL GRAND'MAMAN TTlè
Eh bien, chaque fois que vous pensez à nouti \ nous nous réveillons et noua vous revoyons*.*
ITLTTli
Gommenti fl suffit qn^*^
62 L'OISEAU BLED
GRAUD'M AMAK tn
Mais voyons, tu sais bien*^
TTLTTL
Mais non, Je ne sais pas...
GRAND 'maman TTL, à Grtnd-Fftj^ T]fl.
Cest étonnant, là-haut... Us ne savent pas encore... Us n'apprennent donc rien?.^
GRAND-PAPA TTL
C'est comme de notre tepoips... Les Vivants sont si bêtes quand ils parlent des Autres...
TTLTTL
Vous dormei tout le temps?...
GRAND-PAPA TTL
Oui, nous dormons pas mal, en attendant qu'une pensée des Vivants nous réveille... Ahl c'est bien bon de dormir, quand la vie est finie... Mais il est agréable aussi de s'éveiller de temps en temps.
'0t.
■P^
âCTE DEUXIÈME» TROISIÈME TABLEAU 61
TTLTYL
Alors, TOUS n'êtes pas morts pour de yrai?..«
ORAUD-PAPA TTL, fnnantant
Que dîs-tu?,.. Qu'est-ce qu'U dit?.,. Voilà qu'il emploie des mots que nous ne compre- nons plus... Est-ce que c'est un mot nouveau, une invention nouvelle ?«m
TTLTTIi
Le mot c mort »?,-
ORÀND-PAPA TTL
Oui; c'était ce mot-là... Qu'est-ce que ça veut dire?M«
TYLTTL
Mais ça veut dire qu'on ne vit ploiM»
GRAUD-PAPÀ TTL
Sont-ils bêtes, là-haut L.
TTLTTL
Bst-ee qu'on est bien ici?
L'OISEAU BLBU
GRAND-PAPÀ T7L
Mais oui ; pas mal, pas Imal ; et même si Ton priait encore*..
TTLTTL
Papa m'a dit qu'il ne faut plus pri^..* .
ORAMD-PAPA TTL
Mais si, mais si... Prier c'est se souvenir.»
ORAND'hAMAN TTL
Oui, oui, tout irait bien, si seulement vous Ve- niez nous voir plus souvent... Te rappelles-tu, Tyltyl?... La dernière fois, j'avais fait une belle tarte aux pommes... Tu en as mangé tant^et tant que tu t'es fait du mal...
TYLTTL
Mais Je n'ai pas mangé de tarte aux pommes depuis l'année dernière... Il n'y a pas eu do pommes cette année.
'..«
ORAND'HAlIAlf TYL
Ne dis pas de bêtises^. Ici il y en a touiottni.«i
^
•ACTE DEUXlÊiiE, TROISIEME TABLEAU 65
TTLTTIi
Ce n'est pas la même chose...
grand'haman ttl
Comment? Ce n'est pas la même chose ?*^ Mais tout est la même chose puisqu'on peu4 s'embrasser...
TTLTTL, regardant tour i tour aoci grand-père et sa grand'mère.
Tu n'as pas changé, bon-papa, pas du tout, pas du tout... Et bonne-maman non plus n'a pas changé du tout... Mais vous êtes plus beaux...
GRAND-PAPA TTL
Eh I ça ne va pas mal... Nous ne vieilIissoiA plus... Mais vous, grandissez- vous I... Aht oui VOUS poussez ferme!... Tenez, là, sur la porte on voit encore la marque de la dernière fois... C'était à la Toussaint... Voyons, tiens-toi bien
droit... (Tyltyl 8t dresse contre la porte.) Quatre doigts I... C'est énorme I... (Mytyl se dresse également
eontee la porte.) Et Mytyl, quatre et demi!... Ah, aljil la mauvaise graine i... Ce que ça pousse, ce que ça pousseU*
\
- 6 L'OISEAU BLED
TTLTTLy rtf ardaat «ntoor 4« mI afte rtvItieaiMt.
Comme tout est bien de mêmei eoroime toat est à sa place I... Mais comme tout est plus beaul... Voilà Thorloge avec la grande aiguille dont J'ai cassé la pointe..-
graho-papa ttl Et voici la soupière que tu as écornée—
TTLTYL
Et voilà le trou que j'ai fait à la porte, le jour que j'ai trouvé le vilebrequin...
ORAND-PAPA TTL
Ah oui, tu en as fait des dégâts I... Et voici le prunier où tu aimais tant grimper quand je n'étais pas 1&... il a toujours ses belles pnmee rouges...
TTLTYL
Mais elles sont bien plus belles 1.^
MTTTL
Et voici le vieux merle I... Est-ce ç . enc<ttd?...
L« ■«rit M révtiUe «t t« met â ehMiter
ÂGT£ DEUXIÈME, TROISISMB TABLEAU 67
grand'mamait m Tu vois bien... Dès que Ton penseji lui*.
TTLTTL| remarquant a^ec stupéfaction que le merU
est parfaitement bleu.
Mais il est bleui... Mais c'est lui, l'Oiseau^ Bleu que je dois rapporter à la Féel... Et f^us ne disiez pas que vous l'aviez ici! Oh! qu'il est bleu, bleu, bleu, comme une bille de verre hïeu I... (Suppliant.) Boïi-papa, bonne-maman, voulez- vous me le donner?.
•••
ORAND-PAPA TTL
Bien oui, peut-être bien... Qu'en penses-tu, maman Tyl?.
\ luaiucuâ avift.»
GRAIVD'MAHAIf TYL
Bien sûr, bien sûr... A quoi qu'il sert ici... Il ne fait que dormir... On ne l'entend |amais..«
TTLTYL
Je vais le mettre dans ma cage... Tiens, où est-elle, ma cage?... Âhl c'est vrai, je l'ai oubliée derrière le gros arbre... (n couk à i*arbre, rapporte la
cage el y enferme le merle.) AlofS, vrai, VPU8 me le
m L'OISEAU BLED
,« f
donnez pour de vrai?*.. C'est la Fée qui sera entente I... Et la Lumière donc!.
»•••
OKAND-PAPA TTL
Tu sais, je n'en réponds pas, de Foiseau... Je .rains bien qu'il ne puisse plus s'habituer à la vie agitée de là-baut, et qu'il ne revienne ici par le premier bon vent... Enfin, on verra bien..« Laisse-lc là, pour l'instant, et viens donc voir la yaobe.««
TTLTTL, remarquant 1m mchen.
Et les abeilles, dis, comment vont*eIIes?«.«
GRAND-PAPA TTL
Mais elles ne vont pas mal... Elles ne vivent plus non plus, comme vous dites là-bas; mais elles travaillent ferme.
>•••
TTLTTL, s*approchaiit dea rathaf.
Ob o\iil... Ça sent lé miell... Les ruches vent être lourdes I... Toutes les fleurs son- belles I... Et mes petites sœurs qui sont mor .. sont-^et id atta»?.^
ACTE R^XIÈHB, TROISIÈME TABLEAU
Et mes trois petits frères qu'on arait etite^ rés, où goDt-ils?...
A wi moti, (spl pttiti cnrinti do Uillei inégalu, «b flûU à» PUt Mrteat ■■ 1 un d* la mutan.
'oBAND'mAM AK TTL
Les Toîei, les voici I..'. AossitCt qu'où y pense, aussitôt qu'on en parle, ils sont là, les gall* lards I...
TjUjI et Uytjl «oimat la-dennt dra «atanli. On )« boDt- wle, on t'embmi*, on danM, •■ louiDilleiuie, «a ^UH* dH cri* d« j«i«.
liens, Pierrot I... (lU ■• pnaninl au «lictcos.) Ahl nous allons nous battre encore comme deins le temps... Et Robert!... Bonjour, Jeanl... Tu n'as plus ta toupie?... Madeleiae et Pierrette, Pau- line et puis Riquette...
Obi Biquette, Riquettel... Elle marche encore à quatre pattes t«* .
~'/^'
ld L'ÛtSËAU BLÈO
Ouif elld ne grandit plus.
9»é»
TTLTTLy remarquant le petit Chien qui Jappe antoor d'eoi
Voilà Kiki dont j'ai coupé la queUd avec les ciseaux de Pauline... Il n'a pas changé non plus...
GRANn-PÀPÀ TYLy MttteaeiMi.
Non, rien ne change ict.««
lYLTTL
Et Pauline a toujours son bouton sur le nezi.
>•••
GRANn'MAMAN TTL
Oui, il ne s'en va pas; il n'y a rien à faire...
TTLTtl
Oh ! qu'ils ont bonne mine, qu'ils sont gras et luisants I... Qu'ils ont de belles joues !••• Ils ont l'air bien nourris.
fm
graud'haman tti* Us se portent bien mieux depuis qu'ils ne
ACTE DEUXlÈxME, TROISIÈME TABLEAU îl
vivent plus... Il n'y a plus rien à craindre^ on n'est jamais malade,.on n'a plus d'inquiétude»..:
Bana U maiioo, Thorloge lenne huit beurtl. ORAHD'MAMAN tYL, stupéfaite.
Qu'est-ce que c'est ?.«•
QRAND-PAPA TTL
Ma foi, Je ne sais pas«.. Ce doit être l'hor- loge.
»•••
ORAHD-MAMAIf m
Ce n'est pas possible... Elle n« sonne jamais...
GRAND-PAPA T7L
Parce que nous ne pensons plus & rheure... Quelqu'un a«4-il pensé & rheure?.^
TTLTYI,
Otit, c'est mol,« Quelle heure est-il?.
- «•
ORAnD-PAPA tth
Ma foi) }e ne sais plus... J'ai perdu Thabi- tude> Elle a sonné huit coups, ce doit être ce que» là haut, Ub appellent huit heures.
n L'OISEAU BLBU
TTLTTL
La Lumière m'attend à neuf heuree moins le quart... C'est à cause de la Fée... C'est extrême* ment important... Je me sauve...
orand'hamah ttl
Vous n'allez pas nous quitter ainsi au mo* ment du souper I... Vite, vite, dressons la table devant la porte... J'ai justement une excellente soupe aux choux et une belle tarte aux prunes...
Oo lort 11 table, on la dresse deTaot U porte, on apporte les plats» les assiettes, ete... Tooi y aideat.
ITLTTL
Ma foi, puisque J'ai TOiseau-Bleu... Et puis la soupe aux choux, il y a si longtemps I... Depuis que je voyage... On n'a pas ça dans les hôtels...
orand'mauan m.
Voilai... C'est déjà fait... A table, les enfants... Si vous êtes pressés, ne perdons pas de temps...
Ob a allamé la lampe et servi la soupe. Les grand»- pareats et les enfants s'assoient autour dn repas de •oir, parmi des bonsculades, des bourrades, ém erit elëes rires de joie.
ACTE DEUXIÈME, TROISIÈME TABLEAU 78 TTLTTLi BtaogMat flouftonatnitat.
Qu'elle est bonne l... Mon Dieu, qu'elle est donc bonne l... J'en veux encore I encore I...
U Grandit m 'ëuilier 4e boii et en frappe bruyamment
assiette. ^ . .-^t-
GRAND-PAPA TTL
Voyons, voyons, un peu de calme... Tu es toujours aussi mal élevé; et tu vas casser ton assiette.-
TTLTTL» M dreisiBl à demi fw sta eiéabeiieV
J'en veux encore, encore i.-
Il atteint et attire à sei la soupière qui te renverse et se répand sur la table, et de là sur les geaouz des eonvives. Cris et hurlements d'échaudés.
ORAHD'HAMAN TTL
Tu voisl... Je te l'avais bien dit»M
GRAND-PAPA TTI«, donnant à Tjlt|l une gifle reteatissMte,
Voilà pour toil
>..•
TTLTTLi na instant déconcerté, mettant eatuila la aaig
sur la joue, avec ravissement
Oh! oui, c'était comme ça, les claques que tu donnais quand tu étais vivrait... Bon*papa, qu'elle est bonne et que ça fait du bienL« U £giut ^e je t'aiobrasselt.»
f4 VQlS^U BIP)
Bon, bon; il y en a encore si ça te fait plaisir..
La tanie de huit heures soane à Itiorlefe. TTLTTIiy ramautant
Huit heures et demie I... (n jette m «iiiiier.)Mytyly aous n'avons que le temps 1.
»•».
GRAllD-HAtf AN TTL
Voyons I... Encore quelques minutes I... Le feu n'est pas à la maisoi^..* On se voit si rare- ment.
f*9
Non, ce n'est pas ppssiblç... lia Lumière est si bonne... Et je lui ai promis... Allons, Myt^rl, allons 1.
i..«
ORANn-PAPA TTL
I 4
Dieu, que les Vivants sont donc contrariants avec toutes leurs affaires et leurs agitations I...
TTLTTLy prpiitnt es eaf f et embranaat tout !• Bonde ta
bâte et à la roode.
Adieu, Bon-papa... Adieu, Bonne-maman... Adieu, fi'èreSy sœurs. Pierrot, Robert, Pauline,
ACTE DEUXIËMB, TROISIÈME TABLEAU 71
Madeleine, Riquette, et (oi aussi, Kikil...Je sens bien que nous ne pouvons plus rester ici... Ne pleure pas, Bonne-maman, nous reviendrons souvent...
Reveney tpus les jours 1.
»...
fTLTYl.
Oui, ouil nous reviendrons le plus souvent possible...
ORAlfD'MAMAII TTL
C'est notre seule joie, et c'est une telle fêt^» ({uand votre pensée nous visite 1.^
GRAND- PAPA TTL
Nous n'avons pas d'autres distracticMUk^
TTl-TTL
Vite, vite!... Ma cagei... Mon oiseau L..
/ OKAKD-PAPA TTL, lai passant U eagtt.
Les voici I... Tu sais, je ne garantis rien; et s'il y est pas bon teint!.
t...
TTLTTIk
Adieu! adieu 1...
n L'OISEAU BLEU
LES FRÈRES ET SŒURS T7t
Adieu, TyltylL. Adieu, Mytyll.,. PenseE au sucre d'orge I... Adieu I... Revenez I... Revenez I...
Tous agitent des mouchoirs tandis que Tyllyl et Mytyl f*éloigfteBt lentement. Mais déjà, durant les dernières répliques, le brouillard du début s'est graduellement reformé, et le son des vois s'est afTaibli, de manièri qu*à la fin de la scène, tout a disparu dans la bnuDf •t qu'au moment oik le rideau baisse, TjUyl et M|t|I M retrouvent seuls visibles soos le gros cbdae*
Ttvm Cesi par ici, Mytyl.^
HTTTL
Où est la Lumière ?.^
TYLTTL Je ne sais pas... (Regardant roiseau 4tns b eag^)
Tiens I l'oiseau n'est plus bleui... Il est devenu noirl
HTTTL
Donne-moi la main, petit frère.- J'ai bien peur et bien froid.
!«••
BIDEAM
ACTE TROISIÈME
QUATRIÈME TABLEAU
LE VALAIS DE LA NUIT
Une vaste et prodigieuse salle d'une magnificence &ustôre, rigide, métallique et sépulcrale, donnant Pim-
Eression d'un temple grec ou égyptien, dont les colonnes. is architraves, les dalles, les ornements seraient de marbre noir, d'or et d'ébène. La salle est en forme de trapèze. Des degrés de basalte, qui occupent presque toute sa largeur, la divisent en trois plans successifs qui s'élèvent graduellement vers le fond. A droite et à gauche, entre les colonnes, des portes de bronze sombre. Au fond, porte d'airain monumentale. Une lumière dif« fuse qui semble émaner de l'éclat même du marbre et de Tébène édaire seule^le palais.
Au lever du ridenu, la Nuit, sous la figure d'une très beUe femme, eouverle de longs vêtements noirs, est assise sur les marches du second plan, entre deux eofants. dont Tud, presque nu, comme TAmour, sourit dans no profond sommeil,
^ tandis que Tautre se tient debout, immobile et voilé des piedi à la tète. — Kotre, à droite, au premier plan, la Chatte.
LA HUIT
Qui va lè?Mf
- >
»
L'OISEAU BLEO
LA CHATTB, se laissant ehoir afeo teeal^leaent sur les degrés da marbre.
Cest moi, mère la Nuit... Je n'en g^z plus.^
LA NUIT
Qu'as-tu donc, mon enfant?... Tu es pâle, amaigrie et te voilà crottée jusqu'aux mous- taches... Tu t'es encore battue dans les gout- tièresi sous la neige et la pluie ?•••
X
LA CHATTl
Il est bien question de goyttières I... C'est de notre secret qu'il s'agit I... ^C'est le commence- ment de la fini... J'ai pu m'échapper un instant pour vous prévenir; msdis Je crains bien q[u'il n'y ait rien à faire...
LA NUIT
Quoi?... Qu'est-il donc arrivé?
•••
- «A CHATTB
Je vous ai déjà parlé du petit Tyltyl, le fils du bûcheron, et du Diamant merveilleux.... Eh bien, il vient ici pour vous réclamer l'Oiseau- Bleo^M
/
ACTE TROiSlËMB, QUATRIËMB TABLOAD 79
LA NUIV
Il AQ le tient pas encore.^
J
Ul ghattb
Il le tiendra bientôt, si nous ne faisons pas t quelque miracle... Voici ce qui se passe : la Lumière qui le guide et qui nous trahit tous car elle s'est mise entièrement du parti de r Homme, la Lumière vient d'apprendre que rOiseau-Bleu, le vrai, le seul qui puisse vivre ^ la clarté du Jour, se cache ici, parmi les oi- seaux l^leus des songes qui se nourrissent des rayons 4^ i^^^ et ipeurent dès qu'ils voient le I soleil... Elle sait qu'il lui est interdit de fran- chir le seuil de votre palais ; mais elle y envoie les enfants; et comme vous ne pouvez pas empê- cher l'Homme d'ouvrir les portes de vos se- crets, je ne sais trop comment tout cela finira... En tout cas, s'ils avaient le malheur de mettre la main sur le véritable Oiseau-Bleu, nous n'au- rions plus qu'à.disparaltre...
LA Nurr Seigneur, Seigneur!... En quels temps vivons^
■•.».' '
V
SO L'OISEAU BLEU
nousl Je n'ai plus une minute de repos... Je ne comprends plus l'Homme, depuis quelques années... Où veut-il en venir?... Il faut donc qu'il sache tout?... Il a déjà saisi le tiers de mes Mystères, toutes mes Terreurs ont peur et n'osent plus sortir, mes Fantômes sont en fuite^ la plupart de mes Maladies ne se portent pas bien.^
LA GHATTB
I Je sais, ma mère la Nuit, Je sais, les temps \ éont durs, et nous sommes presque seules à lutter contre l'Homme... Mais je les entends qui s'approchent... Je ne vois qu'un moyen : comme ce sont des enfants, il faut leur faire une telle peur qu'ils n'oseront pas insister ni ouvrir la grande porte du fond, derrière laquelle se trouvent les oiseaux de la Lune... Les secrets des autres cavernes suffiront à détourner leur attention ou à les terrifier...
LA HUIT, prêtant roreUle à . \hm.
Qu'es t-ee que J'entends?.. ^< mo plu-
lîeun?^
3".
ACTE TROISIEME, QUATRIËMB TABLEAU tl
LA OHATTB
Ce n'est rien ; ce sont nos amis : le Pain et le Sucre; TEau est indisposée et le Feu n'a pu venir, parce qu'il est parent de la Lumière..- Il n'y a que le Chien qui ne soit pas pour nous; mais n'y a jamais mo^en de Técarter.
. •••
Entrent timidement, à droite, au premier plui, Tfltyl, Mytyl, U Pain, le Sncre et U Chien.
LA CHATTB, se précipitant m-devant de Tyltyl.
Par ici, par ici, mon petit mettre... J'ai pré- venu la Nuit qui est enchantée de vous rece- voir... Il faut l'excuser, elle est un peu souf- f rante ; c'est pourquoi elle n'a pu aller au-devant de vous.f
TTLTTL
Bonjour, madame la Nuit^
LA HUIT, froissée*
Bonjour? Je ne connais pas ça... Tu pourrais bien me dire : bonne nuit, ou tout au moins f bonsoir.^
^
%
n IA>1S£AU BLEU
TTLTTL, mortifié.
PardoAi madame... Je ne savais pas»»« (iio«»ai
du doigt let deai enfaati.) Ce BOnt VOS deUS petilS
garçons?... Ils sont bien gentils.!* .
LÀ NUIT
Oui| voici le Sommeil...
TYLTTL
Pourquoi qu'il est si gro3?<«»
LA MVIf
Cest parce qu'il dort bien«i*
TTLTTL
Et l'autre qui se cache?... Pourquoi qu'il se voile la figure?... Est-ce qu^il est malade?.. Comment c'est qu'il se nomme?.-
LA HUIT
C'est la sœur du Sommeil... Il vaut mieux âs pas la nommer...
JA
^
àGTB TR01SIËM£» QUâT&IÊMB TABLEAU 83
TTLTTL
Pourquoi ?«M
LA HUIT
Parce que c'est un nom qu'otl n'àime pfts à entendre... Mais parlons d'autre chose... La Chatte vient de me dire que vous venez ici pour chercher rOiseau-Bleu?«
i«M
TTLTTL
Oui, madame» si vous le permettei..» Voulez- I vous me dire où il est?—
^ LA ÎIUIT
I Je n'en sais rieUi mon petit ami... Tout ce que
je puis affirmer, c'est qu'il n'est pas ici... Je ne l'ai jamais tiu»
TTLTTL
Si| sL*. La Lumière m'a dit qu'il est ici; et elle sait ce qu'elle dit, la Lumière... Voulez* vous me remettre vos clefs ?•••
LA NUIT
Mais, mon petit ami, tu comprends bien que
8i L^OISËAU BLEU
je ne puis donner ainsi mes clefs an'premier venu... J'ai la garde de tous les secrets de ia Nature^ j'en suis responsable et il m'est abso- lument défendu de les livrer à qui qua ce soit, surtout à un enfant.-
r
TTLTYL
Vous n'avez pas le droit de les refuser à l'Homme qui les demande... je le saia-.
LA nui?
Qui te l'a dit?... ^
TTLTTI.
La Lumière.
- •••
LA HUIV
Encore la Lumière I et toujours la Lumière! De quoi se mêle-t-elle à la fin?,^
LB GHim
Veuz*tu que je les lui prenne de force,, petit dieu?.- ^
TTLT7L
Tais-toi^ tiens-toi tranquille et tflcbe ci
ACTE TROISIË&IE, QUATRIÈME TABLEAU 1
.loli... {k u NuiL) Voyons, madame, doonez-mi Toa clefs, s'il vous platt...
LA Hcn
As-tu le aigne, au moins?... Où «Bt-il?«*
TTLTTL, UBChUI iM cbapHM.
Voyez b Diamant.-
LA HDIT, M réBigninl i l'inéTiliU*.
EnÛD... Voici celle qui ouvre toutes les porte de la salle... Tant pis pour toi s'il t'arriv malheur». Je ne réponds de rien.
tl PAIR, ftrt inqulit.
Est-ce que c'est dangereux ?.«
Dangereux?... C'est-à-dire que moi-même J
De sais trop comment je pourrai m'en Urei
'- — ue certaines de ces.j)ortes de bronze s'ou
nt sur l'aoliiie... Il y a là, tout autour de 1
, dans chacune de cee cavernes de basalte
les niàuic, tous les âéaux, toutes les mais
/
86 L'OISEAU BLEU
dies, toutes les épouvantes^ toutes les oatas- trophes, tous les mystères qui affligent la vie depuis le commencement du monde... J'ai eu assez de mal à les enfermer là avec Taide du Destin; et ce n'est pas sans peine^ je tous as« sure, que je maintiens un peu d'ordre parmi ces personnages indisciplinés... On voit ce qu'il arrive lorsque l'un d'eux s'échappe et se montre sur terre...
LB PAm
Mon grand ftge, mon expérience et mon dé- vouement font de moi le protecteur naturel de ces deux enfants; c'est pourquoi, madame la Nuit, permettez-moi de vous poser une quea- tion.M
LA BTurr
Faites...
LB PAI!f
En cas de danger, par où faut-fl timf^
LA HUIT
n'y a pas moyen de fuir»
AGtB TROISIÈME, QUATRIÈME TABLEAU 81 TTLT7L, prenant la elef et montant les pienières Marchee.
Commençons par ici... Qu'y a-t-fl derrière cette porte de bronze ?.••
LA KUIT
Je crois que ce sont les Fantômes... II y a bien longtemps que je ne Tai ouverte et qu'ils ne sont sortis...
TTLTTL, mettant la dtef dans la aenve.
Je vais voir... (A» Pain) Avez-vous la cage de rOiseau-Bleu?...
LS PAIll, eUifnaiit dea dente.
Ce n'est pas que j'aie peur, mais ne croyez- vous pas qu'il serait préférable de ne pas ouvrir et de regarder par le trou de la serrure ?.-
TTLTTL
Je no vous demande pas votre avis.,»
MTTTL^ ae mettant à pleurer tout à eonp.
J'ai peur I... Où est le Suore?... Je veux rentrer à la maison L..
SS L'OiSEAD BUSH
1.1 StJCHEy empretié, obilqviMX.
Ici, mademoiselle, je suis ici... Ne pleurez pas, Je vais couper un de mes doigts pour vous offrir
un sucre d'orge...
«
TYLTTIé
Finissons-eii<
Um
Il tourne la clef et entr'oune prudemment U porte. Aus- •itdl «'échappent cinq ou sis Spectre» de formes diverses •t étranges qui se répandent de tous côtés. Le Pain épouvanté jette la cage et va se cacher au fond de la •aile, pendant ({lie la Nuit, pourchassant les Spectres, «rie à T|it|I :
LA HUIT
Vite! vite!... Ferme la porte I... Ils s'échappe- rai&nt tous et npus ne poumons plus les rat- traper!... Ils s'ennuient là-dedans, depuis que l'Homme ne les prend plus au sérieux... (Elle
pourchasse les Spectres en s*eiTorçant, à raide^d*un fouet formé de serpents, de les ramener vers la porte do lov prison f
Aidez-moi!... Par ici!... Par icil—
TTLTTL, au Chîea.
Aide-là, Tylô, vas-y donc!
•••
LE CHIER» bondissant en al^oyaiali
Oui! oui! ouil.«.
ACTE TROISIÈME, QUATHiÈMË TABLEAU S9
TTLTYL
Et le Failli où est-il ?•-
LB PAIKy eu fond éê la Mllt,
Ici... Je suis près de la porte pour les empê- cher de sortir...
Comme un dei Spectres f'aT&nee de ce côté» il fiiit à toutes jambet, en poussant des hnrlcmeals d'épouvante.
LA MUITy à trois Speciros qu'elle a pris an eoUet
Par ici, vous autres !... (A Tyityi.) Rouvre un
peu la porte... (£Ue pousse les Spectres dans la caverne.) Là, ça va bien... (Le Chien en ramène deux autres.) Et
encore ceux-ci... Voyons, vite, rangez-vous... Vous savez bien que vous ne sortez plus qu'à la Toussaint.
BUe referme la
TTLTTL, allant à une antre porta
Qu'y a-t-il derrière celle-ci ?•-
LA HUIT
A quoi bon?... Je te l'ai déjà dit, TOisei^u-Bleui
90 L'OISËAU BLfiU
n'est Jamais venu par ici... Enfin, comme tu voudras... Ouvre-la si ça te fait plaisir... Ce sont les Maladies.
r...
TTLTTL| la clef dans la ferrura.
Est-ce qu'il faut prendre garde en ouvrant?...
LA NUIT
Non, ce n'est pas la peine... Elles sont bien tranquilles, les pauvres petites... Elles ne sont pas heureuses... L'Homme, depuis quelque temps, leur fait une telle guerre I... Surtout de* puis la découverte des microbes... Ouvre donc, tu verras...
Tyltjfl ouvra la parta tante granda. Eieo aa paraît.
TYLTTl
Elles ne sortent pas?.
...
LA NUIf
Je t'avais prévenu, presque toutes sont souffrantes et bien découragées... Les méde- cins ne sont pas gentils pour elles... Entre donc un instant, tu verras...
Tfltrl entra dans la eaverae at resiort atiiifitdt aprèa.
AGTB TROISIEME, QUATRIÈME TABLSAO 91
TTLTTL
L'Oiseau-Bleu n'y est pas... Elles ont Tair bien maladesi vos Maladies... Elles n'ont même
pas levé la tête... (Une petite MiUdie» en pantoufle^ robe de ehaabre et bonnet de eotea, s'éehappe de la caverne et se met à gambader dans la salle.) Tiens !••• Une
petite qui s^évadel... Qu'est-ce que c'est?.
.••
LA HUIT
Ce Q'est fifin^ c'e^t la plus petite, c'est le Rhume xie^cerveaii... C'est une de celles qu'on persécute le moins et qui se portent le mieux...
(Appelant le Rhume de cerveau.) Viens ici, ma petite..*
C'est trop tôt ; il faut attendre le printemps...
Le Rhume de cerveau, étemuant, toussent et se mouchant, _ rentre dans la caverne dont T|ltjl referme la porte.
TTLTTLy allant à la foite voisine.
Voyons donc celle-cL*. Qu'est-ce que c'est?...
LA IfUR
Prends garde... Ce sont les Guerres..^. Elles sont plus terribles et plus puissantes que ja> mais... Dieu sait ce qui arriverait si l'une d'elles
92 L'OlSEÀU BLEU
s'échappait !••• Heureusement, elles sont assez obèses et manquent d'agilité... Mais tenons- nous prêts à repousser la porte tous ensemble, pendant que tu jetteras un rapide coup d'œil dans la caverne...
Tyltyl, avec mille précautioDi» entrebâille la porte de manière qu'il n*y ait qu'une petite fente eà il puisse appliquer l'ttil. Aaasitdt, il s'are^boul* en criant :
TTLTTl
Vite! vite!... Poussez donc 1... Elles m'ont vul... Elles viennent toutes I... Elles ouvrent la porte L
!•••
Là NUIT
Allons, tousl... Poussez ferme!... Voyons, le Pain, que faites-vous?... Poussez tousl... Elles ont une force!... Âhl voilà! Ça y est... Elles cèdent... U était temps!... As-tu vu?<
•••
TTLTTl
Oui, oui!... Elles sont énormes, épouvan*» tables !••• Je crois qu'elles n'ont pas l'Oiseau- Bleu,M
^
i
ACTE TROISIÈME, QUATRIËMB TABLEAU 9B
LA H0IT
Bien sûr qu'eUes ne Tont point... Elles le man* géraient tout de suite... Eh bien, en as-tu assez?... Tu vois bien qu'il n'y a rien à faire...
TYLTTL
Il faut que je voie tout... La Lumière Ta dit.
••
LA NUIT
La Lumière Ta dit... C'est facile à dire ouand on a peur et qu'on reste chez soi.
- ■•—
TTLTTL
Allons A la suivante... Qu'est-ce?^»
LA HUIT
Ioi| J'enferme les Ténèbres et les Terreura^-
TTLTTL
Est-ce qu'on peut ouvrir 7.^
LA NUIT
Parfaitement... Elles sont assez tranauilles; c'est eonune les Maladies...
1
3
9i l'oiseâu bled
TTLITL, entr^ov^rtnt la port* avee «m eertaioe KéfliMC et ri«qaant un regard dam la eavarne.
Elles n'y sont pas.-
LA MUIT| regardant à loi tour daM la eaTania.
Eh bien, les Ténèbres, que faites-vous?... Sor- tez donc un instant, ça vous fera du bien, ça vous dégourdira. Et les Terreurs aussi... Il n'y
a rien à craindre... (Quelques Ténèbres et quelques Terreurs, sous la figura de femmes couvertes, les premièree- de voiles noirs, les dernières de voiles verditres, risquent pi- teusement quelques pas hors de la caverne, et, sur un geste qu'ébauche Tyltyl, rentrent précipitamment.) Voyons, te- nez- VOUS donc... C'est un enfant, il ne vous fera pas de mal... (A Tjitjfi). Elles sont devenues extrêmement timides; excepté les grandes^ celles que tu vois au fond...
TTLTTLi regardant vers le fond de la eaveme.
Ohl qu'elles sont effrayantes!...
LA NUIT
Elles sont enchaînées... Ce sont les seules qui n'aient pas peur de l'Homme... Mais referme la porte, de crainte qu'elles ne se fâclient...
\
\
ACTE TROlSifiMB, QUATRIÈME TABLEAU t« TTLTTL, «lUat à li porte •oiTtnto.
Tiens !«•• Gelle-oi est plus sombre... Qu'est-ce que c'est?*
>•••
LA HUIT
n y a plusieurs Mystères derrière oeUe-ci... Si tu y tiens absolument, tu peux l'ouvrir aussi... Mais n'entre pas... Sois bien prudent, et puis préparons-nous à repousser la porte, comme nous avons tait pour les Guerres.^.
TTLTYL, entr'ouvrant avec des précautions inouïes, et passant craintivement la tète dans rentre-bâiUement.
Obi... Quel froid I... Mes yeux cuisent I... Fer- mez vitei... Poussez doncl On repousse 1... (La
Nuit, le Chien, la Chatte M la Sucre repoussent la perte^)
Obi j'ai vuL->
LA IIIÎIT
Quoi donc?...
TTLTTLi bouleYené.
Je ne sais pas, c'était épouvantable I... Ds étaient tous assis comme des monstres sans yeux... Quel était le géant qui voulait me sai-
96 L'OISEAU BLED
%k nu»
Cest probablement le Silence; il a la garde de cette porte... Il parait que c'était effrayant?... Tu en es encore tout pâle et tout tremblant...
TTLTTL
Oui, |e n'aurais pas cru... Je n'avais jamais vu... Et j'ai les mains gelées...
LA NUIf
Ce sera bien pis tout à l'heure si tu continues.
..
TTLT1X| ailaat à la j^trte foivanit.
Et celle-ci?... Est-elle aussi terrible?
LA HUIT
Non, il y a un peu de tout... l'y mets les Ëtoiles sans emploi, mes parfums personnels^
<
aussi la Rosée^ le Chant des RossignolSi etc.».
ACTE TROISIÈME. QUATRIÈME TABLEAU 91
TTLTTL
Justement, les Etoiles, le Chant des Rossi- gnols... Ce doit êtfrxelle-là.
LA NUIT
Ouvre-dono si tu veux; tout cela n'est pas bien méchant...
Tyltyl ouTre la porta tevte grands. Aussitôt les fitoiles; soui la ft>rme de belles jeunes filles voilëes de lueurs ▼ersicola[res, s'échappent de leur prison, se répandent dans la salle et forment sur les marches et autour des eolonnes de gracieuses rondes baignées d'une sorte de lumineuse pénombre. Les Parfums de ia Nuit, presque iB?isib)es« les Feux-foUets, les Lucioles, la Rosée trans- parente se joignent à elles, cependant que le Chant des Rossignols, sortant à flota 46 la caverae, inesét k palais Boetumô.
KTTTL, fKvIe, battant dea nataL
Ohi les Jolies madamesL»
TTLTTL
r
Et qu'elles dansent bien t^
MTTTL
Et qu'elles sentent bonUt
- ,
8S ti'OiSEAU BUSB
TTLTYL
Et qu'elles ekantent bientni»
MTTTL
Qu'est-ce que e'est, ceux-là, qu'on oo vdt presque pas?.
i***
tA HUIT
Ce sont les Parfums de mon ombre^M
TTLTTL
Et les autres, là-bas, qui sont en verre filé?...
LA NUIT
C'est la Rosée des forêts et des plaines... Mais en voilà assez... Ils n'en finiraient pas... C'est le diable de les faire rentrer une fois qu'ils
se sont mis à danser... (Prippanl dans sss ataini.)
Allons, vite, les Ëtoilest.*. Ce n'est pas le mo- ment de danser... Le ciel est couvert, il y a de gros nuages... Allons, vite, rentrez tous^ linon j'irai chercher un rayon de soleil...
Fttite épouTtntée des Atoiles, Parfum», «te..., qui m pré^pitent dans It eaverae que l'on referme ntr «ui Xb m4BM tenpa l'éielnt le Chant dea RosaigneU.
^
AGTB TROISIÈME, QDÂ^lÊMI TABLEAU 01 TTLTTL, allant à la porte da fond
Voici la grande porte du milicoM»
LA NUIT, gTKWtWM/L
N'ouTra pas celle-ci.-
TfhTth
Pourquoi?.
'•••
LA HUIT
Parce que c'est défenda«N
TTLTYL
C'est donc là que se eacbe l*0!seau-BIeu; la
Lumière me Ta dit—
LA HUIT, maternelle.
Ecoute-moi, mon enfaQl.*« l'ai été bonne et oomplaisante... J'ai fait pour toi ce que je n'avais fait jusqu'ici pour personne... Je t*ai livré tous mes secrets... Je t'aime bien. J'ai pitié de ta jeunesse et de ton innocence et Je te parle comme une mère... Ëcoute-moi et orois-moi| mon en«
".j
- uO L'OÏSEXU BLEU
fant, renonce, ne va point plus avant, ne tente' pas le Destin, n'ouvre pas cette porte.
F«M
TTLTTL, aiMS ébraaM. '
Mais pourquoi ?.M
LA NUIT
Parce que je ne veux pas que tu te perdes... Parce que nul de ceux, entends-tu, nul de qg^x qui Tont entr'ouverte, ne fût-ce que de l'épaisseur d'un cheveu, n'est revenu vivant à la lumière du jour... Parce que tout ce qu'on peut imaginer d'épouvantable, parce que toutes les terreurs, toutes les horreurs dont on parle sur terre, ne sont rien, comparées à la plus innocente de celles qui assaillent un homme dès que son œil effleure les premières menaces de Tablme auquel per- sonne n'ose donner un nom... C'est au point que moi-même, si tu t'obstines, malgré tout, à tou- cher cette porte, je te demanderai d'attendre que je sois à l'abri dans ma tour sans fenêtres... Maintenant c'est à toi de savoir, à toi de réflé chir...
Mjtyl, tovt en Unnes, pontie àt% cris A% terreur inarii- •ttl4f et ehereke à entreiaer Tyityl»
■i^ .'.
ACTE TROISIÈME, QUATRIEME TABLEAU lOi U PAIKi claquant des dentt»
Ne le faites pas, mon petit maître 1... (Se jeunt i >noiix.) Ayez pitié de nous I... Je vous le demande i genoux... Vous voyez que la Nuit a raison...
I.A CHATTI
C'est notre vie à tous que vous jiacrifiezM
TTLTTIi
Je dois rouvrir.^
UTTTLy trépignant parani dm MmçjlélÊ»
Je ne veux pas t... Je ne veux pasL*.
TYLTTL
Que le Sucre et le Pain prennent Mytyl par fa main et se sauvent avec elle... Je vais ou- vrir...
Sauve qui pMtiu» Yenei vitoL.. 11 est tenqML.
/
i(A L'OISEAU BLBO
Ll PAIK, tajtài épèraornèal
Attendez au moins que nous soyons au bout de la salle l
!•••
LA GHATTK^ foyant éfaiemMt.
Attendes!;., attendez I.
f»
Us le cachent derrière les eolonnei à fautre bout de la aalle. Tyltyl reste seul avec le Ghieiiy près de la porte monumental.
LB CHIEH, haletttl el hoquetant d'épouvante contenue.
Moi, je reste, je reste..; Je n*ai pas peur... ie reste 1... Je reste près de mon petit dieu... Je reste 1... Je reste...
TTLttL^ èaréssattt le Cblen.
C'est bien, Tylô, c'est bienl... Embrasse-moi... Nous sommes deux... Maintenant gare à nousl...
(Il inet la clef dafttla serrure. Un cri d'épouvattte part de Tautro bout de la salle où se sont réfugiés les fuyards. A peine la clef a-t-elle touché la porte que ics hauts battant; de celle-ci s'ouTrcnt par le milieu, glissent latéralement et dilparaissent
ACTE TROISIËHÊ, QUaTRIEHE TABLEAU lt)3
k droite et i gtncht) <Ubi l'épaiiHur d«i «■») dieenTranr^ loul i eoup, irréel, inniii, ineSUble, le plui inattendu dei jar- diat de rêve <H d« tutnlèïv notttirBe, oA, parmi lei éteilei et p|qnitei,~îlluîniniat~tirat crqu1tr~1buchent, tdUiiI swii ci de pierrec4u en pietretiei, de rayoni da lune en rajeni de lune, de féeriques olieaiiz bleua évoluenl perpétuellement e barmoDieutement juiqu'aui coaflba de l'hariion, innombrable! lu point qulli aembleat être le •oaOle, l'atmoapliire unréa, la Rubstance mEmn du jardin mer«eill«ui. — ' fjlljrl, ébloui, éperdu, debout dan« la iHmière du jardlb ;} Oh I.^. le CÎelt.ik (S« loumaal vbN eeux qui ont fUi.) VeDee vitel... Ils sont làl... C'est eùzl c'est euxl c'est eux I... Nous les tenons enfin I... Des inillien d'oiseaux bleus I Des millionBl... Des milliards)... Il y en aura tropl... Viens, Mytyll... Viens, TylÔt... Venez tOUBh.i Aider-moi L.. (S'élançnnt parmi lee oi«Miix.)On les prend à plaines maitisl... II& ne âdnt pas farouc&es I... Ih n'ont pas peur de nous!... Par icil par icil... (Hïtjl «l let tntreiJiecoartfif. Ih entrenl tau» dan* te jardin éblouiuant, hannli la Nuit et la Cfaille.) Vous YoyezI... Ils sont tropl... Ils viennent dans mes mainsl... Regardez donc, ils mangent {es rayons de la lunel... Mytyl, où donc es'tuP... U y a tant d'ailes bleues, tant de plumes qui tombent qu'on n'y voit plus du toutl... Tylôl ' ne les mord pas... Ne leur tais pas de mail... Prends-les très doucement I
104 L'OISEAU BLEU
MTTTL, M^loppéa 4*oiietiix bltat.
J'en ai déjà pris sept!... Oh! qu'ils battent des ailes !••• Je ne puis les tenir L-
TTLTTL
Moi non plusl... J'en ai tropl... Ils s'échap- pent 1... Ils reviennent I... Tylô en a aussi!... Ils ▼ont nous entraîner I... nous porter dans le ciell... Viens, sortons par ici!... La Lumière nous
attend 1... EUe sera contente I... Par ici, par
- * •
!•••
Us s'éyadeot du jardin, les mains pleines d'oiseaux qui se débattent, et, traversant toute la salle parmi TafTolement des ailes axurées, sortent à droite, par où ils sont entrés, suivis du Pain et du Sucre qui n'ont pas pris d'oiseaux. — Restés seuls, la Nuit et la Chatte remooteot Tort le fond et regardent anxieusement dant le jardin.
LA MUIT
Ils ne l'ont pas?.
LA CHATTl
Non... Je le vois là sur ce rayon de lune... Ils
ACTE TROISISME, QUATRIËUE TABLEAU itS n'ont pas pu l'atteindre, U se tenait trop haut...
La rideaa tombe. ÀuitiUI iprtt, denal le rideau (ombé, •Dirent timnl Uniment, i gancbe la LuniAre, à iroila - Tjltjl, Hjtjl et le Chisii, accourant tout couverte dei oiieaui qu'ilg vieaneat de capturer. Kaii déjà ceui'«l j pvaiitent întuiinii ai, U iJSte pendante et Im «te* [ OTuiet, ne tant pluj dui leuri Buiiu v** 4'iMrlai * dépeuiUet. ^i/,, ■■
ik LDHliU
Eh bien, l'aTez-vous-pris?..
TTLTTl
Oui, oui!... Tant qu'on voulait... R y en a des milliersl... Les voici!... Les vois-tul... (Regardui
lei oiieauz qu'il tend *en la Lumiira at a'apercavanl qu'ili
lont mocta.) Tîens 1... lia ne vivent plus... Qu'est-o* qu'on leur a fait?... Les tiens aussi, Mytyl?.,. Ceux de Tyld aussi. (JeUoI avee colèra le* cadavre* d'oiaaaui.) Ahl DOD, c'est trop vilaiot... Qui est-ce qui les a tués?... Je suis trop malheureux !..
H M cacha la Ute iaai k brai at paraît tout aecoa' 4a «agi M.
LA LUMIÈRE^ U HTranl matarnetlemcQl dani lea bra*.
Ne pleure pas, mon enfant... Tu n'as pas
106 LH)ISEAC BLED ^
pris oelui qui peut vivre en plein Joutt,* U eat allé ailleurs... Nous le retrouverons...
Ë0k-€6 qu'on peut les manger?.*»
lit torteat Um à ganeiia.
1
CINQUIÈME TABLEAU
LA rORBT
■■l-
■ x' ■ • ^1
^:i
One toTét. — B fait nuit. — Clair de lune. -- Vteux r^res de divenea aspôcea. ndtànvmopt i un ohehe, us , m orme, un peupUçr, un É(^pln» ^n eyprôHi W Mi- leur, un marronnier, ete.
âalul à tous les «rbrait.^
MTJRMUIUB DIS flUILLAQIl
Salait^
M çSATTi
Cest «n grand Jour que ce Jaur-dl... Notre eimenû vient délivrer vos éner^s ei se livrer
s
108 L'OISEAU BLED
lui-même... C'est Tyltyl, le fils du bûcheron qui TOUS a fait tant de maL.. Il cherche l'Oiseau- Bleu que tous cachez à T Homme depuis le «Sommencement du monde, et qui sait seul notre
lecret... (Murmare ilaai les feuillei.) VouS dites ?•*.
Ah I c'est le Peuplier qui parle... Oui, il possède un Diamant qui a la vertu de délivrer un ins- tant nos esprits; il peut nous forcer à livrer rOiseau-Bleu, et nous serons dès lors, définiti- vement, à la merci de THomme... (Murmure daa» les
fmuies.) Qui parle ?••• Tiens! c'est le Chêne... Gomment allez- vous?... (Mur?Bur« i^ù» Im feoiiief du Chêne.) Toujours enrhumé?... La Réglisse ne vous soigne plus?... Toujours les rhumatismes?... Croyez-moi, c'est à cause de la mousse; vous en mettez trop sur vos pieds... L'Oiseau-Bleu est
toujours chez vous?... (Ilamiures dani les feuilles du
Cbdne.) Vous dites ?... Oui, U n'y a pas à hésiter, 11 faut en profiter, il faut qu'il disparaisse...
(Murmure daus les feuilles.) Pla!t-il?... Oui, il est avec
sa petite sœur; il faut qu'elle meure aussi... (Murmure dans les feuilles.) Oui, le Chien les accom- pagne; il n'y a pas moyen de l'éloigner... (Mur-^^y^ mure dans les feuilles.) Vous dites ?.«• Le corrompre?.^
Impossible... J'ai essayé de tout... (Murmures parai
tM feuiUes.) Ahl o'est toi, le Sapin?... Ouf^ pré-
ACTE TROISIÈME, CIHQDIBME TABLEàC 109
pare quatre planches... Oui, il y a encore le Feu, le Sucre, l'Eau, le Pain... Ils sont tous avec nous, , 3xceptâ le Pain qui est assez douteux... Seule la Lumière est favorable à l'Homme; mais elle oe viendra pas... J'ai fait croire aux petits qu'ils devaient s'échapper en cachette pendant qu'elle dormait^.. L'occasion est unique... (Vurmura dam Im buUi».) Tiens! c'est la voix du Hêtre I... Oui, TOUS avez^' raison ; il faut que l'on prévienne les Ajùihauz... Le liapin a-t;il sontanibour?... ' -^it'^chM vous?... Bien, qu'il batte le rappel, tout de suite... Les voici I...
Oé aataBil ^éloigner ~l«i raulcmMU da Umbew te Upln. - Entrant Tjlljl, H^tj! H ta Cbifa.
U CHATTE, obiéqulen H précipitant au-
Ahl TOiU voilà, mon petit maltret... Que tous avez bonne mine et que vous êtes joli, ce soirl.» Je TOUS ai précédé pour annoncer votre arrivée- Tout va bien. Cette fois nous 'tenons l'Oiseau- Bleu,î'en suis sûre... Je viens d'envoyer le Lapin battre le raopel afin de convoquer les princi-
m LVISEAU BLBD
pçuvADÎmanx du pays... On lea entend iijk dana U fauillage... EcoutezI... Ils sont un peu timides et n'osent approcher... (Bniti 4'ani)uvs diver), telf ^M Tiehai, |Mrw, oti«*«ax, &■■»! «le. -^ Su i T]r|i]ii, l« inaint i put) Mais pourijuoi avez-vous amené leJChi^n?.^ Je vous l'ai déjà dit, il rat au plus ntal avec tout le monde, mUme avec les arbres... Je crains bien que ça préaaooq odieuse 09 iasae tout manquer^' " '
Je n'ai pa m'eb débarrasser». (An mm, h ■«■■faut.) Veux-tu bien t'en aller, vilaine bStel...
Qui?.» Mol?» Pourquoi?» Qu'esi-oo que J'ai fait?»
mm.
Je te dis de t'en allerl... On n'a que ftdre de-' toi, e'ett bien simple-. Tu nous embAtea & la
Je ne dind rien... Ja suivrai de loin... On ne me verra pas... Veux-tu qu« Jfi faBae le beau?.»
ACTE TBOlSIÈMSi CINQUIËMB TABI«EAU Ht
Mi
LA GHAVTKy bti, à Tyllft
VooB tolérez pareille désobéissance?... Don- nez-lui donc quelques coups de bâton sur le nez, il est Traiment insupportable L.
TTLTTI., battant le GhiM.
VoiI& qui t'apprendra à obéir plus vitet^
Ll QBIBII, iMfliiÉi
Alel Alel AleU
Qu'en dis-tu ?«M
txvnh
Ll GHim
Il faut que Je t^emhrasae puisque battu !•••
n embrMse «t <irMM violeqm^t T|ll||»
fTLTVL
Voyons... C'est bien.<i. Ça suffit... Va^'enL
■■ 4 -t. 'nfl'f
.'Vi
IITTTL
Non, non; Je veux qu'il reste.,. J'ai peur de tout quand il n'est pas IIum
iit L'OISEAU BLEU
tS CHIENi bondissant «t renverstat pros^ne MytyL
fu'il accable de caresses précipitées et enthonsiastes.
Ohl la bonne petite fille L.. Qu'elle est belle! Qu'elle est bonne h*. Qu'elle est belle, qu'elle est douce !.•• Il faut que je l'embrasse 1 Encore 1 encore I encore!,
!•••
LA CHATTB
Quel idiot !••• Ma foi, nous verrons bien».. Ne perdons pas de temps.«« Tournez le Diamant...
TrLTYL
Où faut-il me placer?
LA CRATTl
Dans ce rayon de lune; vous y Terrez plus clair... Là I tournez doucement.
'•••
/
Tyltyl tourne ie Diamant; aussitôt un long frémis semesl agite les branches et les feuilles. Les troncs les plus anciens et les plus imposants s*entr'ouvrent pour livrer passage à Tàme que chacun d'eux renferme. L'aspect de ces Ames dilTère suivant Taspect et le caractère de Tarbra qu'elles représentent. Celle de TOrme, par exemple, est une sorte de gnome poussif, Yentru, bourru; celle du Tilleul est placide, familière, Joviale; ,iB0ttV du Hêtre, élégante et agile ; celle du Bouleau,
/
i
ACTE TROISIÈME, CINQUIÈME TABLEAU 118
Manehe, résenré^, inquiète ; celle lu Saule» rtboufrie, éeherelée, pUintive ; celle du Sapin, longue, efflan- ^ëe, tadturne; celle du Gyprèi, tragique; telle du Marronnier, prétentieuse, un peu snob ; celle du Peu plier, allègre, encombrante, bavarde. Les unei aortent lentement de leur tronc, engourdies, 8*étirant, eomme après une captiTité ou un sommeil séculaire, les autres l'en dégagent d'un bond, alertes, empressées, et toutes Yîennent se ranger autour des deux enfants, toat en se tenant autant que possible à proximité de Tarbre dent elles sont néee.
'^'■■'\ '- ' ■
LE PBUPLIEll/aeeourant le premier et criant à tue-tête.
Des Hommes I... De petits Hommes K*. On pourra leur parler t... C'est fini le Silence I... C'est fini!... D'où viennent-ils?... Qui est-ce ?••• Qui
sont-ils ?••• (Au Tilleul qui s'aVance en fumant tranquille- ment an pipe.) Les connaîs-tu, toi, père Tilleul?../
Ll TILLBUL
Je ne me rappelle pas les avoir vus...
U PBUPUIB
Mais si, voyons, mais sii... Tu commis tous les Hommes, tu es toujours à te promienei autour de leurs maisons.
p.*.
iU L'OISEAU BLBO
A LB TiLIiBtJL, eiàmniant las eBfliBti»
Mais Aôn, je fom assure... Je ne les eonnais pas... Ils sont encore trop jeuixes... Je iie con- nais bien que les amoureux qui viennent me voir , au clair, de lune ; oti les buveUtjB de bière qUi trin- pient sous mes branches^.é
A
V . • yj
LB MARR0NI9IER, pincé, ijuttint ton monocle.
Qu'est-ce que c'est ^e çat... C'est des pauvres de la campagne?. '^
'••m
LB PBUPUBB
Ôbl vous, moûjsîeUi' \é Marronnî^ef, depUià itue vous hé fréquenteïE pl^s que les boulevards des grandes villes.^ ^ v^ \j^
luLE, s'aTançant en tanoU et
LB SATTLE, s'avançant en taSSU et geignard.
Mon Dieu, mon Dieui... Ils viennent encore me couper la tête et les bras pour en faire des fagots U^
LB PSUPUBR
Sâelicel... Voici le Cbêiïe qai sort de son pa* laist*. Il a l'air bien soulh'ant ce soir... Ne
AGTB TROISIÈME, CINQUIÈME TABLEAU liS
trouvez-vous pan qu'il vieillit ?••• Quel fige peut-il avoir?... Le Sapin dit qu'il a quatre mille ans; mais je suis sûr qu'il exagère... Atten- tion, il va nous dire ce que c'est...
Le Chêne •'avaiàce lentement. Il ett fabuleusement vieux, eouronné de gui et vêtu d'une longue robe verte bro- dée de mousse et de lichen. U est aveugle, sa barbe ^ Manche flotte au vent. U s'appuie d'une main sur un / 1^ bàtoB noueux et de l'autre sur un Jeune Ché^oaii qui v. loi sert de guide. L'Oiseau-Blen est perché 4ur son \ épaule. À son approche, mouvement de respect parmi ) lei aH»res qui se rafagent et allielittelit
TYLTYL
n à lt)isBau-&leUl... Vitél titieL^ Par idU Donnez-le-moi t.
!•••
LEâ ARBIUI8
Silence Lé.
LA CHATTBy à l^ltfL
Découvrez- vous, c'est le Chêne !•«
Le chême, à Tyh^ Qui es-tu ?i^
TYLTYL
Tyltyl, monsieur... Quand est-ce que Je pourrai prendre roiseau-ÔleuFéM
lift L'OISEAU BLEO
LB CHÊNl
Tyltyl, le fils du bûcheron?^
TTLTTl
Oui, monsieur»-
tB GHÊKB
Ton père nous a fait bien du mal... Dans ma seule famille il a mis à mort six cents de mes fils, quatre cent soixante-quinze oncles et truites, douze cents cousins et cousines, troia dent quatre-vingts brus et douze mille arrière-petits- fiIsU *
TTLTTL
Je ne sais pas, monsieur... Il no l'a pas fait
exprès. -
LB CHftHB
Que viens-tu faire ici, et poifâquoi as-tu fait
sortir nos fimes de leurs demeures?.- V
TTLTTL
Monsieur, |a vous demande pardon de vous
ACTE TSOISfËUE, aHQViEHE TABLEAU 117
«Toir dérangé... C'est la Cbatte qui m'a dit que vous alliez nous dire où se trouve l'Oiseau Bleu»
L> GHÊN>
Oui, {e sais, tu cherches l'Oiseau-Bleu, «*€>( / &-dire le grand secret des choses et du bonheur fl pour que les Hominei rendent plus dur encoN 1 notre esclavage... '
TTLTn
Mais non, monsieur; c'est pour la petite fille de la F6e Bérylune qui est très malade».
M CHÊRB, M iHpouM iUmm.
n suffit t.« Je n'entends pas les Animaux... Où ■ont-ils?... Tout ceci les intéresse autant que nous... II ne faut pas que nous, lesArbres, assa- mioQS seuls la responsabilité des mesures graves qui s'imposent... Le jour où les Hommes appren- dront que nous avons fait ce que nous allons faire, il j aura d'horribles représailles... Il convient donc que notre accord soit unanime, pour que luAte ulenœ le soit également.»
111 L'OISEAU BUO
Ll SAPIlly rôgtrduit ptr-desf m les antres Bri^rat.
Les Animaux arrivent... Ils suivent le LapÎQ..« Voici Tâme du Cheval, du Taureau, du Bœuf, le la Vache, du Lopp, du Mouton, du Porc, du Coq, de la Chèvre^ de l'Ane et de TOurs...
Cttrée sncceisWe des ftmes des Animâui qui, à mesure que les énumère le Sapiu, s'avancent et font s*asseoir entre les arbres, à l'exception de Tàmo de la Chèvre qui vagabonde çà et là, et de ceHe do Père qui fouille les racines,
Ll CHÊNl
Tous sont-ils loi présents ?•«
Ll LAPIN
La Poule ne pouvait pas abandonne^r , ses œufs, le Lièvre faisait des courses, le Cerf a mal aux cornes, le Renard est souffrant, — voici le certificat du médecin, — TOie ioi a pas compris et le Dindon s'est mis en colère
•••
Ul CHÊNl
V
Ces abstentions sont extrêmement regretta* bles..« Néanmoins, nous sommes en nombre suffisant»*. Vous savez» mes frères» de quoi il
ACTE TROISIÈME, CINQUIEME TABLEAU 119
est qu^tion^ L'enfant que voici, grfice à un talisman dérobé aux puissances de la Terre, " peut s'emparer de notre Oiseau-Bleu, et nous arracher ainsi le secret que nous gardons de- puis Torigine de la Vie... Or, nous connaissons assez l'Homme pour n'avoir aucun doute sur le sort qu'il nous réserve lorsqu'il se trouvera en possession de ce secret. C'est pourquoi il me semble que toute hésitation serait aussi stupide que criminelle... L'heure e^t grave; il faut qut Tenfant disparaisse avant qu'il soit trop tard..
TTLTTL
Que dit-fl?«^
LB CHIEN, rôdant lutour d« Chèae en montrant tes cfoat.
As-tu va mes dents, vieux perclus?,
LS HÊTRX, fndigné« V
Il insulte le Chanel
•••
U CHtKB
Cest le Chien?... Qu'on l'expulse! Il ne faut pas que nous tolérions un traître parmi nousl.»«
m L'OISEAU BLgU
LA' CHATTSy bat, à T|lt|l.
Éloignes le Chien... C'est un malentendu.- Laisses-moi faire, j'arrangerai les choses.- Mail éloignes-le au plus vite.
'•••
TTLTTLy «■ Ciàm»
Veuz-ttt t'en aller L.
U CHIIH
- ' > '" »-H^i,
l^aissermoi >!o];iQ lui déchirer ses pantoufles de mousse à ce vieux, gouUeux-làl... On va rireLt
TTLTTL
Tais^toi donel— Et ra-t'en!... Mais va-t'en, vilaine hêteL.
u CHfBH
Bon, bon, on s'en ira... Je reviendrai quand tu auras besoin de moi—
LA CHATTE, bat, à Tjltjl.
Il sorait plus i>rudent de l'enchaîner, s fera dos bêtises; les Arbres sa ffichero tout eela finira maL.
j
■.fi T^
ACTE TROISIËMB, CINQUIÈME TABLEAU iSi
mm.
V
Comment faire?.^ J'ai égaré sa laisBa^^
^ LA GHATTl
^ Voici tout Juste le Lierre qui s'avance avec de
solides liens...
LB CHiKKy frtnétni.
^6 , reviendrai, Je . reviendrai \.» Poda^ I
Y bronchiteux L. Tas de vieux rabougris, tas de
vieillesracinesl...G'estlaChatte(iui mène tout !••.
Je lui revaudrai çaï... Qu'as-tu donc à chuchoter
ainsi^ Judas, Tigre, BazàineL. Wa, wal wal...
LA CHATTI
Vous voyei, fl insulte tout le rnonde^^
TTLTTL
Cest vrai, fl est insupportable et l'on ne s'entend plus... ' Monsieur le lierre, voulez- vous rencbalner?.
..•'
LE Lismtl, l'approehint asMi craintif ement du Ghiei.
Il ne mordra pas?...
12Î L'OISEAU BLBU
U CHIEM, ffondMt
Âa eratrairel au oontraireL. Il ti bien l'embrasser I... Attends, tu vas voir ç$il... Ap* , proche, approche donc, ta^ de vieilles ÉceÛe^.^^'^
TTLTTLf le Bonafant du hàlmu
TylôU
LE CHIBHy rimpant ns pMt de ffiljX en afilanl la ^eoe.
Que faut-il faûra, mon petit dieu?.»
ITLTTL
Te coucher, à plat ventre I... Obéis au Lierre Laisse-toi garotter, sinon
^••«
LB CHISHi grendant «Btra let deali h*^mé fM le U»n
Vie garoUe.V
Ficelle t.M Corde à pendus!... Laisse A veaux !!•« Chaîne à porcs !.•• Mon petit dieu, regarde^. U me tord les pattes... Il m'étrangle L.
TTLTn
Tant pisl... Tu Tas voulu !..• 1 toi tranquilioi tu es insupportabL
i
AGTB TEtOlSlËHB, CINQUIÈME TABLE&D 133
Cest égal, tu as tort... Ih ont de vil^dnea la- tenticMis... Mon petit dieu, prends garde t». U me fenae la bouchet.. Je ne peux pliu pailarU.
Où faut-il te porter?... Je 1^ bien bftil- louné.» il ne souffla pliu mot» V
Qn'cm l'aUaebe Bolidemenl là-bas, derridra ' mon tronc, & ma grosse ;^acine... Nous verrons ensuite ce ^'îl convient d'en faire.» (b ùem
tiii (la PaapUer porM !• CU<n dirriirt le tm» in CMm.) Ë3t-ce fait?,.. Bien, m^ntenant qne noua Toilà débarrassés de ce témoin gênant et de ce renégat, délibérons selon notre justice et notre vérité... Mon émotion, je ne tous le cache point, est profonde et pénible.» C'est la première fois qu'il nous est donné de juger l'Homme et de lui faire sentir notre puissance... Je ne crois pu qu'après le mal qu'il nous a fait, après las mons- trueosM injustioes que nous avoni subies, il reste U moindn douta sur U aantenoe qui l'at- tend*.
114 L'01S£AU BLBO
TOUS LB8 ARBRES «1 TOUS LIS AIUMAUX
Non 1 Non t Non t.*. Pas de doute t... La penda>- Bon i... La mort I... Il y a trop d'injustice I... Il a trop abusé L. Il y a trop longtemps i... Qu'on Técraset Qu'on le mange l.«. Tout de suite !••• Tout de suite 1...
TTLTTL, à la Chttt*.
Qu'ont-ils donc?.«. Ils ne sont pas oontents?.
•••
LA CHATTB
Ne vous inquiétez pas... Ils sont un peu fâchés à cause que le Printemps est en retard... Laiss6Z*moi faire, j'arrangerai tout ça...
LB CHÊNB
Cette unanimité était inévitable... Il s^agift à présent de savoir, pour éviter les représailles quel genre de supplice sera le plus pratique, le plus commode, le plus expYditif et le plus sûr; celui qui laissera le moins de traces accusa- trices lorsque les Hommes retrouveront les petits eorps dans la forêt.
'.«•
ACTE TROISIËKE, ClNQUl&HB TABLEAU 125
Qu'est-ce que c'flst que tout ça?... Où veut-il •m venir?... Je commence à en avoir assez... Puisqu'il a l'Oîaeau-BIeu, qu'il le donne...
Ll TAUÀAD, l'aniifiit.
I^eolus pratique et le plua sûr, c'est un bon coup de corue au ci«uz da l'estomac — Vou- lez-vous que je fonce?...
u catna Qui parie ainsi?».
LA CHATTl
C'est le Taureau.
II ferait mieux de se tenir tranquOIea. ^foi, j« Qe m'en mêle pas... J'ai à brôiiterïone l'herbe de la prairie qu'on voit là-bas, dans le bleu éi la lune... J'ai trop à faire...
Ll BOBUr
Moi aussi. D'a'Ueurst j'approuve tout
«m« L'OISEAU BLEO
LB HÊTU
Moi, J'offre ma plus haute braoche pour les pendra*.*
LI;UBRRB \
> .y
Et moi le nœud coulant.-
U 8API1I
Et moi les quatre planches pour la petite boite...
LB GTPRàS
Et moi la concession à perpétuitâ.M
LB 8AULB
\
Le plus simple serait de les noyer dans une àe mes rivières... Je m'en charge...
LB TILLEULi eoncUlMt.
Voyons, voyons... Est-îl bien nécessaire d'en venir à ces extrémités? Ib sont encore bien jeunes... On pourrait tout bonnement les em- pêcher de nuire en les retenant prisonniers dans
ACTE TROISIÈME, GINQUIËME TABLEAU m
un clos qae Je me charge de construire en me plantant tout autour.*.
LB CHÊNB
Qui parle ainsi ?... Je crois reconnaître la voii mielleuse du Tilleul.
i«»«
LB 8APIH
Su effets*
LB GHÊNB
Il y a done un renégat parmi nous, conmie i
parmi les Animaux?... Jusqu'ici, nous n'avions à déplorer que la défection des Arbres fruitiers; mais ceux-ci ne sont pas de véritables Arbres.. Ç
LB PORGy'rottlaat de petite yeux gloutons.
Moi, je pense qu'il faut d'abord manger la petite fille... Elle doit être bien tendre«
'...
TTLTYL
Que dit-fl celui-là?... Attends im oeu, espèct de...
itS LVISKAU BLBD
lA GHATTB
Je ne sais ce qu'ils ont; mais cela prend mau« vaise tournure...
LB CHÈNB
Silence I... Il s'agit de savoir qui de nous aura rhonneur de porter Ip premier coup ; qui écar- tera de nos cimes le plus grand danger que nous ayons couru depuis la naissance de r Homme...
L7 SAPIH
C'est à TOUS, notre roi et notre patriarche» que revient cet honneur... n
LB GH&NB
C'est le Sapin qui parle?... Hélas I Je suis trop vieux I Je suis aveugle» infirme» et mes bras engourdis ne m'obéisseit plus... Non» c'est à fOus» mon frère» toujours vert» toujours droit,
- 'est à vous» qui vlt^g, naître la plupart de ces
Arbres» qu'éenoit» à mon défaut» la gloire du noble geste de notre délivrance...
ACTE TROISlËMEt CINQUIÈME TABLEAU it9
U 8API1I
Je TOUS remercie, mon vénérable pèrc.« Mais comme j'aurai déjà Tbonneur d'ensevelir les deux victimes, je craindrais d'éveiller la juste jalousie de mes collègues; et je crois qu'après nous, le plus ancien et le plus digne, celui qui possède la meilleure massue, c'est le
LB KÈTIUI
Vous savez que je suis vermoulu et que ma maàsue n'est point sûre... Mais l'Orme et le Cyprès ont de puissantes armes-*
l'orm ■ JàJl'y^^
Je ne demanderais pas mieux; mais je puis à peine me tenir debout... Une taupe cette nuit, m'a retourné le gros orteiL-
M CTPAiS
Quant à moi, Je suis prêt... Mais, 4K>mme mon bon frère le Sapin, j'aurai déjà, sinon le privi- lège de les ensevelir, tout au moins l'avantage de pleurer sur leur tombe... Ce serait illégiti- mement cumuler^. Demandes ou Peuplier.
r«*«
180 L*OISEAU BLEir
XM PBUPLIBS
A moi?.- Y pensez-youfli.?«.. Mais mon bois est plus tendre que la chair d'un enfant I... Et puis, je ne sais ce que j'ai... Je tremble de fièvre... Regarde2 donc mes feuilles... J'ai dû prendre froid ce matin au lever du soleiL.«
LE CHÊKB, éeUtast d'indigaatieii.
Vous avez peur de l'Homme i... Même ces petits enfants isolés et sans armes vous inspirent la terreur mystérieuse qui fit toujours de nous les esclaves que nous sommes t... Eh bien, noni C'est assez I... Puisqu'il en est ainsi, puisque l'heure est unique, j'irai seul, vieux, perclus, tremblant, aveugle, contre l'ennemi hérédi- taire i... Où est-il?.
•••
TàtonnaAt de sob Mton, il s*ftvaoc8 tert Tyltfl. TTLTTLy tirant ton eouteav à» •« pœke.
C'est à moi qu'il en a, ce vieux-là, avec son gros bâton ?...
ToQi les autres Arbree, poussant un eri d'épouvante à le vue du couteau, l'arme mystérieuse et irrésistible de fHofflme, s'interposent et retiennent le Chdne.
ACTE TROISIEME, Ciri^QUlEMS #a0LEAU ISi
un ÀlIBBBt
Le eoutêauU*. Prenez garde l««. Le couteau I...
LB CHÊ1IE« M débattiBL
Laissez-moi I... Que m'importe I... Le couteau ou la hactie I... Qui me retient ?... Quoi 1 vous êtes tous ici?..« Quoil tous tous vous voulez?... (jeuntson btton.) E^^ ^î^i^» soitl... Honte à nouai... Que les Animaux nous délivrent L*
U TAUMAV
C'est celai... J^ m'en charge I... Et d'un seul ooup de corne l.ii^"'^*^
LK BQKUF «1 LA VACHI, it nCentnt par U queue.
De quoi te mêles-tu ?... Ne fais pas de bêtises I... Cest une mauvaise affaire t.». Cela finira mal... Cest nous qui trinquerons... Laisse donc... C'est affaire aux Animaux sauvageiM»
LX TAURXAV
Non, nont... C'est mon affairai... Attendez I... Mais retenez-moi donc ou Je fais un malheur I...
^.^MMABiÉÉb
^ L*01SBAU iLBO
TTLTTL, à Mjtyl qui po«Mt des crU tlfit.
N*aie pas peurt«. Mets-toi derrière moL^ J'ai
mon couteau...
U COQ
Cest qu'il est erâna, le petit L»
tTLTTL
Alors, c'est décidé, c'est à moi qu'on en
T6Ut?«.«
l'ahb
Mais bien sûr, mon petit, to 7 a mis le temps, à t'en apercevoir I...
U PORO
Tu peux faire ta prière, ts, c'est ta dernière heure. Majs ne cache pas la petite fille... Je veux m'en régaler les yeuiu. Cest elle que je man- gerai U première...
TTLTIX
Qu'est-ce que Je TOUS ai fait ?wM.
ACTB TROISltHE, CINQUISHK TABLUD 1» Ll KOIITOII
Rien il toat, idou petit... Mangâ mon petit frère, mes deux MBim, mea trois oncles, ma tante, boa-papa, bonne-maman... Attends, at- tends, quand tu seras par terre, tu verras que j'ai des dents aussi»
Et que J'ai des sabots I« U'
U CHSVAL, pUflant AftamoH.
Vous aOez voir oe que voua aHei Tolrl». Aimez-Tous mieux que je le déchire A belles dents ou que je vous l'abatte & coups de pied ?...
<D CanBe* maïaïUquenent inr Tflljl qtd W bit bca «■ )•- TMl Ml MBtMii. Toit à Mnp, le Cfanat, frii d* ptoiqM, taurmt U doi tl fuit 1 («itM jtmbw.) Abl mais DOnL,. Ce n'est pas juste L» Ce n'est pas de jeul... Il se défend l.„
liX COQ, ■• piwnmt CMher toi «dmirtlisB.
2*esk égal, le petit n'a pas froid aux yeuxl.»
LB PORC, t VOart H u Lm^.
Préeipitons-noBs tous ensemble... h vous
134 L'OISEAU BLEU
soutiendrai par derrière... Nous les renverserons et nous nous partagerons la petite fille ^and elle sera par terre...
U LOUP
Amusez-les par là... Je vab faire on mouve- ment tournant...
u toarne Tjltjl qo*U «ttaqiM pat derrière «1 rsnverte i étmL
TYLTTL
Judas 1... (Il 86 rtdrcMe fur «n fenoa, brandissant aon couteau et couYrant de ton nieux sa petite sœur qui pousse des hurlements de détresse. — Le Toyant à demi renversé, tous letAnimauxetles Arbres se rapprochent et cherchent à hti por- ter des coups. L'obscurité se Ihit subitemenL ftperdument» Tyltjl
appeUe à l'aide.) A moi 1 A moi 1... Tylô 1 Tylô 1... Où est la Chatte ?.•• Tvlôl... Tylettel TyletteL.. Venez 1 venez !•••
LA CHATTBy hjpoeritMMnt, I l'écart.
Je ne peux pas... Je viens de me fouler la patte.«i
- TTLTTLi parait les eospt el te défendant da eea miMV>
i moil.*. Tylôl Tylôl... Je ne peux plust... Us
V.
ACTE TROISIÈME, CINQUIÈME TABLEAU 185
sont trop!... L'Ours I le Cochon I le LoupI l'Ane I le Sapin I le Hêtre!... Tylôl Tylôl Tylôl..-;
Traînant lei liens brisés, la Chien bondit de derrière le tronc du Cliéne et, bousculant Arbres at Animaux, sa jette dotant Tyltyl qn'il délend avec rage.
LB CHIERy tout en distribuant d*éDormes coups de dents.
Voilai voilà I mon petit dieul*.. N'aie pas peur I Allons-y 1... J'ai de bons coups de gueule t... Tiens, voilà pour toi, l'Ours, là dans ton gros derrière l... Voyons, qui en veut encore?... Voilà pour le Cochon, et ça pour le Cheval et la queue du Taureau I Voilai j'ai déchiré la culotte du Hêtre et le jupon du Chêne 1... Le Sapin f... le camp 1... C'est égal, il fait chaud I
!•«•
tTLTTL, aeeablé.
Je n'en peux plust... Le Cyprès m'a donné on grand coup sur la tête.
»•••
LB CHIBB
Alel c'est un coup du Saule l.«. Il m'a cassé la patte Lé
TTLTTIp
- Ils reviennent à la charge I Tous ensemUéh
Celte fois, c'est le LoupL
l*«9
136 L'OISEAU BLBU
Ll GHIBII
4ttendft, que Je i'étrenneL*
Ll LOUP
Imbécile I... Notre frère !.•• Ses perents ont ^ noyé tes petits L-
LB CHim
Ils ont bien faitl... Tant mieux i.«. C'est qu'ils te ressemblaient L.
TOUS LIS ARBRES fli TOUS LB9 AHIliAUZ
Renégat I... Idiot 1... Traître I Félon i Nigaud I... Judas L« Laisse-le I Cest la morti Viens à nousl
Ll CHIBK| Itrt d'ardeur •! de déTêUMMnt
Non! nonl... Seul contre tousl... Non, nonl.« Fidèle aux dieux I aux meilleurs I aux plus grands !••« (A T|ityi.) Prends garde, void l'Ours 1.- Méfie-toi du Taureau... Je vais lui sauter à la gorge... Alel... C'est un coup de pied... L'Ane m'a cassé deux dents..«
ACTE TROISIÈME CINQUIÈME TABLEAU 1«7
TTLTTL
Je ne peux plus, Tylôl... Âlel... Cesl un Mup de rOrme... Regarde, ma main Baigne.*. C'est le Loup ou le Porc
f—
Ll GHIM
Attends, mon petit dieu... Laisse-mol Vem- brasser. Là, un bon coup de langue... Ça te fera du bien... Reste bien derrière moi... Ils n'osent plus approcher... Sil... Les voilà qui revien- nent !.«« Ahl ce coup, c'est sérieux l..« Tenons ferme L«
TTLTTL, f UiMMit tomber mstUw^
Non, ce n'est plus possible..»
Ll CHim
On vient L« J'entends, je flaire U»
TTLTTL
Oft donc?«M Qui donc?.*»
Ll CHIIK
Làl làL. C'est la Lumière i... Elle nous a
IM^ L'OISEAU BUU
tetrouvéft I... SauyéSi mon petit roi t... Embrasse- moi 1... Sauvés l... regarde L.. Us se méfientl.. Il» s'écartent !.•• Ils ont peurL-
TYLTYL
La Lumière I... La Lumière I... Venez donct... «
Hâtez-vous l... Ils se sont révoltés I... Us sont tous contre nousl.
(•••
Bntre la Lumière; à mtfv» qmWè l'afâMê, fAiirora M lève lur la forêt ^ aV
LA LUMIÈM
Qu'est-ce donc?... Qu'y a-t-il?... Mais, malheu- reux! tu ne savais donc pasl... Tourne le Dia- mant I Ils rentreront dans le Silence et d^ rObscurité; et tu ne verras plus leurs senu- men^.,«
/ Tyltyl tourne la Diamant — Aussitôt lei âmei 4a tout ' les Arbres se précipitent dans les troncs qui sa rafar- ment. — Les âmes des Animaui disparaissent égale- ment; et Ton voit, au loin, brouter une Vache et un Mouton paisibles, etc. — La Forêt redevient inno* cente. Étonné, Tyltyl regarde autour de aai.
TYLTYL
Où sont-Us ?•«• Qu'avaient-ils ?••• EstH^ qu'ils étaient fous?.*, - ^ ^
ACTE TROISIÈME» CINQUIÈME TABLEAU 139
hk LUMiiM
Mais noii| ils sont toujours ainsi; mais on ne le sait pas parce qu'on ne le voit pas... Je te l'avais bien dit : il est dangereux de les réveiller quand je ne suis pas là^
C'est égal; sans le Chien et si Je n'avais pas eu mon couteau... Je n'aurais jamais cru qu'ils fussent si méchants !•« ^
hk hvuiixÊ
Tu vois bien que l'Homme est tout seul contre tous, ex^ ce monde*- ^
LB GHIIM
Tu n'as pas trop de mal, mon petit dieu?«»
TYLTTL
Rim de grave... Quant à Mytyl, ils ne l'ont pas touchée.^ Mais toi>mon bon Tylô?... Tu as la bouche en sang, et ta patte est cassée?^
!•••
L'OISEAU BLED
Ll CHim
LB GHIBII
J'aimerais bien earoir laquene^t'
MTTTLi «arefsaiit U Chatte*
Ma pauvre Tylette, est-ce vrai?*.. Où donc te trouvais-tu?... Je ne t^ai pas aperçue...
LA CHATTB| hypoeritêatat.
Petite m&rei J'ai été blessée tout de suite, en attaquant le vilain Porc qui voulait te manger... C'est alors que le Chêne m'a donné ce grand coup qui m'a étourdie.^
t
Pas là peine d'en parler... Demain, il n'y pa- raîtra plus... Mais l'ailaire était chaude!—
LA CHATTE, sartaat 4\
fourré tn bottant S
Je crois bien!... Le Bœuf m'a donné un coup de corne dans le ventre... On n'en voit pas la trace, mais il me fait bien mal..* Et le Chêne m'a cassé la patte*.*
ACTB TROISISMB, «UfQUIÈME TAfiLBAU 141 Ll CHIBHy à U Ghttto» Mtrt 1m «eiU.
Toit tu sais, J'ai deux mots à te dire... Tu ne perdras rien pour attendre I«m
Là CHATTI, plilBttVMl«iil, à Mytil.
Petite mère, il m'insulte.- U reut me (aire du mal...
UTTTL, M eues.
Veuz*tii bien la laisser tranquillOi vilaine béte.
f—
RIDEAU
ACTE QUATRIÈME
SIXIÈME TABLEAU
DEVANT LB RIDEAU
■ttftat Tyltyl, Hytjl, la Umlère, le Chien» le Chai, It PaiBy It Feu» le Suere, l'Eau et le Lait
LA LUMIÈRB
J'ai reçu on petit mot de la Fée Bérylune qui m'apprend que l'Oiseau-Bleu 86 trouve proba- blement icLt
Oûça?^
LA LUHliM
Ici, dans le cimetière qui est derrière ce mur... U parait qu'un des morts de ce cimetière le
r
144 L'OISEAU BLKU
cache dans la tombe... Reste à savoir leoud^* H Xaudra qu'on les passe en revneM*
TTLTTL
En revue?... Gomment qu'on fera?*»
LA LUHIÂRl
^S'est bien simple : à minuit, pour ne pas trop les déranger, tu tourneras le Diamant. On les verra sortir de terre; ou bien on apercevra au fond de leurs tombes ceux qui ne sortent pas
'•••
fTLTni
Os ne seront pas fâchés ?••
LA LUMliSB
Nullement, ils ne s'en douteront même pas. • Ils n'aiment pas qu'on les dérange; mais comme de toutes façons ils ont coutume de sortir à mi« nuit, cela ne les gênera pas^
TTLTTL
Pourquoi que le Pain, le Sucre et le Lait sont si pâles et pourgud qu'ils ne.diarat rien?.
<
•♦•
ACTE QUATRIÈME, SIXIÈME TABLEAM IA5
Ll LAIT,
Je mi qae Je vais touraer.*
. LA LUM làRl, tel, A T^trL
1 \
J Ne fais pas attention... Di ont peur des morts..
Ll FEU, fMiteéaiii
Moi, Je n'en ai pas peur t.. J'ai Thabitude de . les brûler... Dans les temps, je les brûlais tous; I e'était bien plus amusant qu'aujourd'hui.
u««
TTLTTL
Et pourquoi TyXt tremble-t-il?... Est-ce qu'il a peur aussi?.
LM CHIIM, ete^Jtal #•■ 4«i«f.
Moi?... Je ne tremble pasl... Moi, Je n'ai Ja- mais peur; mais si tu t'en allais, je m'en irais aussL
WLTTL
Et k Oiatte ne dit riani.^
m L*OISBAU BLSD
LA OBATTI, qMArieiM
!• Mil ee qo» o'aSLm
TTLTTL, tbrUBièn.
Tu viMidm arao doqi?m
LA LDMltaE
Non, D Mt préférable que Je reste à la porte du cimetière aveo les Choses et les Animaux... L'heure n'est pas venue... La Lumière ne peat pas encore pénétrer chez les moita». Je vais te laisur seul aveo MytyL*.
mm
Et Tyld ne peut pas rester avee nous?-.
U CHISB
SI, à, le reste, je rMte ioL* Je veux restai près de mon petit dienL- .
'-^^i^im^- "
■^^
▲GTE QDATRIËHE, SIXIËMB TABLEAU 141
LA LUMliRB
«
C'est Impossible... L'ordre de la Fée est tor» mel; du reste, il n'y a rien à craindre—
tB CHIBH
Bien, bien, tant pis... S'ils sont méchants, mon petit dieu, tu n'as qu'à faire comme ça m siffle.) et tu verras... Ce sera comme dans la forêt rWalWalWaU
LA LUMlini
Allons, adieu, mes chers petits... Je ne serai pas loin... (SUe embrasM^ les enfants.) Ceux qui m'ai- ment et que j'aime me retrouvent toujours..*
Aux Choses et anx Animaux.) VouS autres... par ict
Ble sort aree les Choses tt les Aninuvx. Les enfants restent seuls au milieu de la seène. Le ridean s'omrrt fMir découvrir le septième laUena.
page 528 -1 2602 2973
"-I
SEPTIÈME TABLEAU
LB GIMBTIÉRB
Il fait nuit. Ctolr do hiii^Uii eimoUèro de campagne. Nombreuses tombes, tertm de gaibn, croix de bois, j
dalles fonéraireSt etc.
Tiritil el Hylil swrt dêbwrt K*» *«• c'îU'
J'ai peuil
TTLTTLf ttseï pea rassuré.
Moi| Je n'ai jamais peur.«
MYTTL
C est méchant, les morts, dis?*»
ÉÊm
^^mgfmr^-
ACTE QUATRIÈME, SEPTIÈME TABLEAU 149 TTI.TTL
Mais non, pnùqu'ils oe Tiveni pas.
Tu en as déjà tu?.m
TTLTTL
Oui, une fois, dans le temps, loraqae J'étais
Oomment o'est fait, dû?«.
C'est tout blanc, trâs tranquille et tris froid, ' ça ne parle pas..
Nous allons les voir, dis?^
•mm Bien sûr, puistfue la Lumière 1'* promis—
."^W^
Où o'eat qu'ils sont, les morts?»*
TTLTTL
Ici, sous le gazon ou soos e» grottws pierrw»
Ib sont U toute l'année?.. TTLTTK
M.
V
■TTTL, a«itr«at ht ddlM. ' "est les portes de leurs maisons?»
!st-oe qu'As sortent quand fl fait beau?.-
trvnt Is ne peuvent sortir qu'à la nuiL»
ACTE QDATRIËKE, SBPTIËHE TiU£iD IH
Pourqiud?.»
TTLTTL
Parce qu'ils sont en chemis»»
EstH» qu'Us sortent aussi quand il pleut?^
TTLTTl
Quand fl pleut, ils restent chei eux».
«TTTL
Cest beau chez eux, dis?»
TTLTTl On dit qu« o'est fort étrmiw
MTTTL
Est-œ qu'ils ont des petits enfanta?»»
TTLTTL
Bioi iûrt ils ont tons ceux qui meurent.»
ISI L'OISEAU BLSg
MTTTL
Et de quoi vivent-ils?.^
TTLTTl
Ils mangent des racines^ x
MTTTL
Est-ce que nous les verrons ?««
TTLTTL
Bien sûr, puisqu'on voit tout quand le Dia« mant est toumét
'»
Et qu'est-ce qu'ils dircMït?.^
fTLTTL
Ils ne diront rien, puisqu'ils ne parlent pas*.
MTTTL
Pourquoi qu'ils ne parlent pas?.
TTLTTL
parce qu'ils n'ont rien è
I
ACT£ QUATRIEME, SEPTIÈME TABLEAU 153
MTTTL
I
Pourquoi qu'Ai n*ont rien à diie?«#
y TTLTTIà
Tu m'embêtesJ'^^'^^Ti
MTTTli
Quand toumeras^tu le Diamant?,»
TTLTTL
Tu sais bien que la Lumière a dit d'attendre è minuit, parce qu'alors on les dérange moins..,
MTTTL
Pourquoi qu'on les dérange m(Hns?*«
TTLTTL
Paroe'^que c'est l'heure où ils sortent prendre l'air.
HTTT&
Il n'est pas minuit?*»
I&4 L'01S£AU BLKD
TTLTTL
V Vois-tu la cadran de Téglise?.
MTTTL
V Oui, Je Tois même la petite aiguill
TTLTTL
Et bien I minuit va sonner... Là I...Tout juste. Entends-tu?.
.*•
On «nteBd fonnar les 4oiim Miipf éê nunnU»
MTTTL
Je veux m'en aller 1...
TTLTTL
Ce n'est pas le moment..* Je vais tourner le Diamant.^
MTTTL
Non, nonl... Ne le fais pasi... Je veux m'en aller i... J*ai si peur, petit frère I... J'ai terrible- ment peurltM
wtF^ — -r
ACTE QUATRIEME, SEPTIÈME TABLEAU IK
TYLTTh
Mais il n'y â pas de danger.^
Je ne Teuz pas voir les morts L- Je ne Teux pas les ToirL*
TTLTTL
C'est bon, tu ne les verras pas, tu fermeras les yeux.-
MTTTL, l'aecroehnl aw TètemMts 4« l^ttyl.
Tyltyl, Je ne peux pas!... Non, oe n'est pas poeiE^UeL. Qs vont sortir de terreL.
ITLTYL
Ne tremble pas ainsi*.. Us ne sortiront qu'un fooiomentM*
HTITIi
Mais to trembles aussi» toil... Us seront
eflrayantsL
m vnsuv mm
TfhTth
Zl est tempsy I^eiire passe
•—
11*';
Tf}tyl toarnê le Diamant Une torriflasit afiiito de si- lenee et dlmmobilité; après quoi» lentement, les eroix ehancelleity let tartree i'estr'evfrent» l«f dallea le sou- lèvent
MTTTL, te Mottiisaat aaiM T)f^|t
Os sortent I... Ils sont lài.-
!.«-.TI
-¥■
Âlerty de toutes les tombes béantes monte gradvellement
une floraison d'abord grêle et timide eemme wie Ta-
peur d*eau, puis blanche et Tirginale et de plut en plus
v}' touffue, de plus en plus haute, surabondante et mer-
veilleuse, q«i peu à peu, irrésistiblement, eiTahissant toutes choses, transforme le cimetière en xmt aorte de |avdin féerique et nuptial, sur lequel ne tardent pas à ae lever les premiers rayons de ranbe. La rosée scin- tille, les fleurs s'épanouissent, le vent murmure dans les feuilles, les abeilles bourdonnent, les oiseaux iTéveillent et inondent Teapace des premières ivresses do leurs hymnea au soleil et à la vie. Stupéfaits, éblouis, Tyityl et Mytyl, se tepant par la main, font quelques poi parmi les fleura on cherchant la traœ 4ea tombée.
V
MTTTL, eherohaat daaa le gaiM
Où sont-ilSy les morts ?•••
TTLTTLy cherchant de méaM.
n n'y a pas de morts...
RIDEAU
fx
- •
HUfTIËME TABLEAU
DEVANT LE RIDEAU QUI REPRÉSENTE
DE BEAUX NUAGES
tatrenl; Tyltyl, Mytyl, la Lvmièn, !• Chien, la Ciuitte, la Ma, le Feu, le Suere, TEau et le Lait.
LA LUUIÂRB
Je erois que cette fois nous tenons ItMsean- Bleu. J'aurais dû y penser dès la première V étapj^.. CSe n'est que ce matin, en reprenant mes/^orces dans Taurore, que Tidée m'est ve- "^^^e comme un rayon du ciel... Nous sommes à l'entrée des jardins enchantés où se trouveni réunis sous la garde du Destin, toutes les Joies, tous les Bonheurs des Hommes...
i58 L'OISEAU BLfiO
TTLTTL
n y an â beaucoup? Est-ce qu'on en aura7 Ëi^-ce qu'ils sont petits ?•••
LA LUMliM
n en est de petits et de grands, de gros et de délicats, de très beaux et d'autres qui sont moins agréables... Mais les plus vilains furent, il y a quelque temps, expulsés des jardins et cherchèrent refuge chez les Malheurs. Car il faut remarquer que les Malheurs habitent un antre contigu, qui communique avec le jardin des Bonheurs et n'en est séparé que par une sorte de vapeur ou de rideau suDtil que le vent qui souffle des bauteurs de la Justice ou du fond de l'Ëtemité soulève à chaque instant... Maintenant, il s'agit de s'organiser et de prendre certaines précautions. En général, les Bonheurs sont fort bons, pourtant il en est quelques-uns qui sont plus dangereux et plus perfides que les plus grands Malheurs^
LB PAIH
J'ai une idéel S'ils sont dangereux et per*
ACTE QUATRIfiBIE, HUITIÈME TABLEAU i59
fides, ne serait-il pas préférable que nous at- tendissions tous à la porte, afin d'être à même \de prêter main-forte aux enfants s'ils étaient -obligés de fuir?.*.
LS GHIXH
Pas du touti pas du toutl... Je veux aller partout avec mes petits dieux I... Que tous ceux qui ont peur restent donc à la porte l...
Nous yn'avons pas besoin (Regardant le Pain.) de
poltrons, (Regardani la Chatte.) ni de traîtres..*
U FIV
•••
Moi, J'y vais i...Il iparait que c'est amusant I On y danse tout le temps...
u PAn
Est-ce qu'on y mange aussi?««
l'eau» fémissant
Je n'ai jamais connu le plus petit Bonheur !..• Je yeux en voir enfin 1...
IM L'OISCAD BLEO
LA LUUliBB
Taisez-Tousl Personne ne demande vos ayfB... Voici ce qne J'ai décidé : le Chien, le Pain et le Sucre accompagneront les enfants. L'Eau n'en- trera pas, parce qu'elle est trop froide, ni le Feu qui est trop turbulent. J'engage vivement le Lait à rester à la porte, parce qu'il est trop impressionnable; quant à la Chatte» elle fera comme elle voudra^»
Ll CHI»
Elle a peurL.
LA GHÂTTl
J'irai saluer en passant quelques Malheun qui sont de vieux amis et habitent à côté des Bonheurs^
TTLTTL
Et toi» la Lumière, est-ce que to ne Tiens pas?...
LA LUMIÈRl
Je ne peux pas entrer ainsi chez les Bonheim; la plupart ne me supportât pas.- Mais J'ai
ACTE QUATRIÈME, HUITIÈME TABLEAU 161
|ci le voile épais dont je me couvre quand \i
vbite les gens heureux... (EUe déplie un long voiledolf elle l'enveloppe soigneutement.) II ne faut pas [qu'un
rayon de mon âme les effraye, car il est beaucoup de Bonheurs qui ont peur et ne sont pas heu- reux... Voilà, de cette façon, les moins jolis et. \es plus groa eux-mêmes n'auront plus rien à redouter...
Le rideau l'ouvre p«ir déeowfir It stufième tableau.
>
NEUVIÈME TABLEAU
LES JARDINS DES BONHEURS
Quand 8*onTre le ridean, on découvre, prise sur les premiers plans des Jardim, une sorte de salle formée de hautes colonnes de marbre entre lesquelles, masquant tout le fond, sont tendues de lourdes draperies de pourpre que soutiennent des cordages d*or. Architecture rap« pelant les moments les plus sensuels et les plus somp> tueux de la Renaissance vénitienne ou flamande (Véro- nôse et Rubens). Quirlandes, cornes d'abondance, tor> sades, vases, statues, dorures prodigués de toutes parts. — Au milieu, massive et féerique table de jaspe et de vermeil, encombrée de flambeaux, de cristaux, de vais- selle d'or et d'argent et surchargée de mets fabuleux. — Autour de la table, mangent, boivent, hurlent, chantent, s'agitent, se vautrent ou s'endorment parmi les venai- sons, les fruits miraculeux, les aigiiières et les amphores renversées, les phis gros Bonheurs de la terre. Ils sont N.s^ énormes, invraisemblablement ob^gfM et rubiconds, "^ couverts de velours et de brocarts, couronnés d'or, de perlés et de pierreries. De belles esclaves apportenf sans eesse des plats empanachés et des breuvages écii-
1
ACTE QUATRIÈME, MEUVIËME TABLEAU l(»
manfto. — Musique vulgaire, hilare et brutale où domi- nent les cuivres. — Une lumière lourde et rouge baigne la scène.
Tyltyl, Mytyl» le Chien» le Pain et le Sncre, d*abord aisex intimidés» le pressent, à droite, au premier plan, autonr de la Lumière. La Chatte, sans rien dire, se dirige vers le fond, également à droite, seulèYe un rideam sombre et' disparaît.
TTLTTL
Qu'est-ce que ces gros messieurs qui s'amu- sent et mangent tant de bonnes choses?
LA LUMIÈM
Ce sont les plus gros Bonheurs de la Terre, ceux qu'on peut voir à l'œil nu. Il est possible, bien qu'assez peu probable, que l'Oiseau-BIeu se soit un instant égaré parmi eux. C'est pour- quoi ne tourne pas encore le Diamant. Nous allons, pour la forme, explorer tout d'abord cette partie de la salle.
TYLTTL
Est-ce ou'on peut s'approcher?
164 L'OISEAU BLEU
hà LUMIÈRS
Certainement, Ib ne sont pas méchant^ bien que yulgaires et» d'habitude, asaex mal élevés.
■TTTL
Qu'Us ont de beaux gâteaux l-«
Et du gibier I et des saucisses 1 et des gigots d'agneau et du foie de veaut... (ProcUmant.) Rien au monde n'est meilleur, rien n'est plus beau et rien ne vaut le foie de veau L-
Ll PAIH
Excepté les Pains-de-quatre-livres pétris de fine fleur de froment! Ils en ont d'admirables L*. Qu'ils sont beaux! qu'ils sont beaux L.. Us sont plus fifros que moil.
- •••
Ll sucni
Pardon, pardon, mille pardons... Permettes, permettez... Je ne voudrais froisser personne; mais n'oubliez-vous pas les Sucreries qui sont
ACTE QUATKIËME, HECYIÈNB TABLEAU 165
la gloire de cette table et d(mt l'éclat et la ma- gnificence surpassent, si J'ose m'exprimer ainsi, tout ce qu'il y a dans cette salle et peut-être eu tout autre lieu-.
TTLTTL
Qu'ils ont l'air contents et heureux I... Et ils crient t et ils rient 1 et ils chantent L. Je crois qu'ils nous ont vus.
'•••
In effety vue deniaine des pl«t Groê Bonhevn se sont levés de table et s^aTtncent péniblement, ea soute- lani le«r veatre, vers le grovpe des eaUuils. *
hk LITMliBB
Ne crains'^rien, ils sont très accueillants... Ils vont probablement t'inviter à dîner... N'accepte pas, n'accepte lien, de peur d'oublier ta mis- sion...
TYLTTL
Quoi? Pas même un petit gâteau? Ils ont l'air si bons, si frais, si hiea glacés de sucre, ornés \^de fruits confits et débordants de crème L.
hk LITMliM
Ils sont dangereux et briseraient ta volonté.
i66 L'OISEAU BLEU
\
\ II faut SEToir sacrifier quelque ohose au devoir qu'on remplit. Refuse poliment mais avec fer- meté. Les Yoioi...
IM PLUS GROS DES BONHEURS, tendant la main à 1^Hyl<
Bonjour, Tyltyll...
TTLTTL, 4toaaé.
Vous me connaissez donc?... Qui étes^vous?...
LB 01109 BONHIUB
Je suis le plus gros des BonheurSi le Bonheur- d'être-riche, et je viens, au nom de mes frères, vous prier, vous et votre famille, d'honorer de votre présence notre repas sans fin. Vous vous trouverez au milieu de tout ce qu'il y a de mieux parmi les vrais et gros Bonheurs de de cette Terre. PermettfiZ que je vous présente les principaux d'entre eux. Voici mon gendre, le Bonheur*d'être-propnétaire,qui a le ventre en poicé. Void le Bonheur^e-la-vanité-Mtisfaite^ dont le visage est si gracieusement bouffi.
(Le BoBbeur-de-la-Tanité-iatisfaite lalve d'us air protectenr.)
Voici le Bonheur-de-boire-quand-on*n'a-plus- soif et le Bonheur-de-manger-qiia&d-<m-ii'a*
ACTE QUATRIÈME, NEUVIÈME TABLEAU 167
T- V
plus-faim, qui sont jumeaux et ont les Jambes
en macaroni. (lU salvent en ehaoeelant.) Voici l€
Bonheurrde-ne*rien-saToir, qui est sourd eomme une limande, et le Bonheur-de-ne-rien-com- prendre, qui est aveugle comme une taupe. Voici le Bonheur-de-ne-rien-faire et le Bonheur- de-dormir-plus-qu'il-n'est-nécessaire, qui on les mains .gnjaûfi de pain et les yeux en gelée ide pêche. Voici enfin le Rire-Ëpais qui est fendu jusqu'aux oreilles et auquel rien ne peut résister...
Le Rire-ftpait seine en le tordant TTLTTL, montrant du ô*^
Et celui-Ut. tourne le ^
- â '
168 L'OISEAU BLEU
cris?... Je ne puis vous fes présenter tous, ils sont extrêmement nombreux... (Oifrant le hn» aux deux enTtnto.) Permettez que je TOO0 conduise aux deux places d'honneur.
k«««
TTLTTL
Je VOUS remercie bien, monsieur le Gros
Bonheur... Je regrette vivement... Je ne peux
-«> nour le moment... Nous sommes très presséSt
^<i rOiseau-Bleu. Vous ne sauriez
•' 9Ci cache?
Oui| oui,
^pS.M
ie»»
ACTE QUATRIÈME, MSUVIËME TABLEAU 169 LS GROS BONHBUB
Mais ùous nous occupons sans cesse à ne rien faire... Nous n'avons pas une minute de repos... Il faut boire, U faut manger, il faut dormir. C'est extrêmement absorbant...
TYLTTli
Est-ce que c'est amusant?
LB GROS BONHBim
Mais oui... Il le faut bien, il n'y a pas autre chose sur cette Terre...
LA LVMliBB
CroyeB-yous?.«.
IM GROS BOIIHBUR, indi^anl du 4«ifl U Lumière» bis, à TJfltjL
Quelle est cette jeune personne mal élevée ?...
Burtnt toute le eonverietioii précédente, une foule de Gros llonheurt de second erdre s'est occupée du CUen, du Sucre et du Pain, et les a entraînés vers Iforgie. Tyltyl aperçoit soudain ces derniers qui, att»- Ués fraternellement avec leurs hôtesi mangent, M- ?«it et se trémoussent foUemeiit.
X N
170 L'OISEAU BUU
TTLTTL
Voyei done, la Lumière!... Us sont à table i...
LA LUHIÈRB
Rappelle-les 1 sinon cela finira mal !.««
TTLTTL
Tylôl...TylôI ici!... Veux-tu venir ici, tout de suite, entends-tu f ... Et vous, là-bas, le Sucre et le Pain, qui donc vous a permis de me quitter?..» Qu'est-ce que vous faites là, sans autorisation?,..
LB PAIH, la bouehe pMne.
Est-ce que tu ne pourrais pas nous parler plus poliment ?«
!•••
TTLTTL
Quoi? C'est le Pain qui se permet de me tu- toyer ?... Mais qu'est-ce qui te prend?... Et toi, Tylôl... Est-ce ainsi qu'on obéit? Allons, viens ici, à genouZf à genoux U. Et plus vite que çal
I
!•••
ACTE QUATRIÈME, NEUVIÈME TABLEAU 17 1 LB CHIEN, à mi-Yoix M du bont d« k table.
Moi, quand Je mange, je n'y suis pour per* sonne et je n'entends plus rien<
u»«
LB 8UGRB, atolttUMMSt
Excusez-nous, nous ne saurions quitter ainsi, sans les froisseri d'aussi aimables hôtes.
- •••
U GROS BOMHBUB
Vous voyez!... Ils vous donnent l'exemple.» Venez, on vous attend... Nous n'admettons pab de refus... On vous fera une douce violence... Allons, les Gros Bonheurs, aidez-moi i... Pous- sons-les de force vers la table, pour qu'ils soient heureux malgré euxL
T««i les Gros Bonhtiirs» afee des cris de joie et gam- bedant de leur mieux, entraînent les enfants qui se débattent, tandis que Jle Rire»£pais saisit vigoureuse- ■ait U Lumière par la taille.
&▲ LUMiiRB
Tourné It Diamant, il est temps 1*^
T|tt|l fait ee qn^erdenne la Lumière. Aussîldt la seène iTllfaunint d'vne clarté ineffablement pure, diviiemeot
\
172 L'OISEAU BLBU
rosée, karmoiiiwie tt légèft. Ltt Itirdt oniMieatt du premier plan, let éptiMes teataree rouges ee d^ tachent et dispataitseiity dé?oiltnt un fabuleux et doux jardin de paix légère et de térénité, une sorte de palais de verdure aux perspectives lumnonieuses, où la magni- ieenee des feuillages, puissaats et lumineux, exubéraatr et néanmoins diseipliaéf , ti Hvresse Tirginale des fleurs et la fraîche allégresse des eaux qui eeulent, ruisseUent et jaillissent de toutes parts sembleot entraîner jus- qu'aux confins de Pherison l'idée même de la félicité. La table de l'orgie s'effondre sans laisser de traces; let velours, les brocarts, les eourennes des Gros Bonheurs, an souffle lumineux qui envahit la scène, se soulèvent, se déchirent et tombent, en même temps qne lesmuques hilares, aux pieds des convives abasourdis. Ceux-el se dégonflent à vne d'est!, comme des vessies erevées, s'entre-regardent, clignotent sous les rayons inconnnt qui les blessent, et, se voyant enfin teb qu'ils sont en vérité, c'est-à-dire nus, hideux, flasques et lamentables, M mettent à pousser des hurlements de honte et d'épon- ▼ante, parmi lesquels on distingue très nettement eenx du Rire-Épais qui dominent tous les autres. Seul le Bonheur-de-ne>rien-comprendre demeure parfaite- ment calme, tandis que ses collègues s'agitent éperdu- ment, cherchent à tfàif, à se cacher dans les coins qu'ils espèrent plus sombres. Mais il n'y a plus d'ombre dans le jardm éblouissant. Aussi la plupart se déci- dent-ils à Aranchir, en désespoir de cause, le rideau menaçant qui, sur la droite, dans un angle, ferme la voûte de la caverne des Malheurs. A chaque fois que ^ l'un d'eux, dans la panique, soulève un pan de ce ri- deau, on entend s'élever dn creux de l'antre une tem- pête d'injures, d'imprécations et dn malédictions. Quant au Chien, an Pain et an Sucre, l'oreille basse, Us r^oignent le groupe des enlanti, «1» très ptnands, se dissimulent dorrière
f
î
\
ACTE QDATRIÊMEi MËUVIËMË TABLEAU I7S
TTLTTLi ngtrdiBi Iteir !•• Grof Bonheuff.
. V'
Dieu qu'ils sont laids I... Où vont-ils?.^
LA LUMIÈRB
Ma foi, Je crois qu'Os ont perdu la tête... Ils '
vont se réfugier chez les Malheurs où je crains } fort qu'on ne les retienne définitivementi
»•••
TTLTTLy regardant autour da toi, émer?eiUé.
Ohl le beau Jardin, le beau jardin !..• Où sommes-nous?,
•••
LA LUMliai
Nous n'avons pas changé de place; oe sont tes yeux qui ont changé de sphère... Nous voyons à présent la vérité des choses; et nous allons apercevoir Tême des Bonheurs qui sup- portent la clarté du Diamant.
TTLTTL
Que c'est beaul... Qu'il fait beau!... On sa croirait en plein été... Tiens I on dirait qu'on
17i L'OISEAU BLBU
s'approche el qu'on va s'occuper de nous..*
Ia effet, lee jtrdim eommeneent à se peupler de fermée togéliquee qui eemblent eortir d'un long •emmMl et gliieent harmeDieueemeDt entre let arbres. Illei sont Yètuei 4e robee lumineuies, aux subtiles et suaves Duanees : féveil 4e rese» sourire d'eau, arar 4'airere, rteée 4'aabre, ete...
LA LUMlàRl
Voici que s'avancent quelques Bonheurs ai- mables et curieux qui vont nous renseigner*
t«M
TTLTTL
Tu les connais?.^
LA LUMlènS
Oui, je les connais tous; je viens souvent chez euX| sans qu'ils sachent qui je suis^..
VTLTTL
n y en a.il y en aL..Ils sortent de tous oôtësL*.
LA LUMIÈRB.
Il y en avait beaucoup plus dans le temps. Les Gros Bonheurs leur ont fait bien du torl.
ACTE QUATRIÈME, NEUVIÈME TABLEAU i7S
TTLTTI.
C'est égal, il en reste pas maL^
LA LUMIÈRl
Tu en verras bien d'autres, à mesure que l'in- fluence du Diamant se répandra parmi les jar- dins... On trouve sur la Terre beaucoup plus de Bonheurs qu'cm ne croit; mais la plupart des Hommes ne les découvrent point,
>•••
TYLTTL
En voici de petits qui s'avancent, courons à leur rencontre.-
LA LUXIÂRl
Cest inutile; ceux qui nous intéressent pas-^ seront par ici. Nous n'avons pas le temps de faire la connaissance de tous les autres...
Use bande d^ Petits Bonheurs, gimbadant et riant amx éélats» aeeoirt dn fond dee verdures et danse une ronde autour des enfanti.
TTLTTL
Qu'ils sont jolis, jolis t... D'où viennent-ilt| qui sont-ils ?.M
«?• LtHSEAU BLED
hk LUMliM
\ Ce sont les Bonheurs des enfanta^»
TYLTTL
Est«C6 qu'on peut leur parler?.^
LA LUMliM
C'est inntfle. Ils chantent, fli dansent, Us rient, mais ils ne parlent pas encore.-
TTLTTL, frétiUant
Bonjour! Bonjour 1... Oh! le gros, là, qui ritt... Qu'ils ont de belles joues, qu'ils ont de belles robes !..• Ils sont tous riches ici?.
'•—
LA LUMliM
Mais non, ici conune partout, il y a bien plu9 de pauvres que de riches—
TTLTTL
OÙ sont les pauvres?.-
LA LUMliM
On ne peut pas les distinguer— lie Bonheur
ACTE QUATRIÈME, NEUVIÈME TABLEAU 177
d'un enfant est toujours revêtu de ce qu'il y p de plus beau sur terre et dans les deux* y
TTLTTL, ne tenuit plvi en plutb
Je voudrais danser avec eux««
LA LUMliEB
C'est absolument impossible, nous n'avons pas le temps... Je vois qu'ils n'ont pas TOiseau- Bleu... Du reste, ils sont pressés^ tu vois, ils sont déjà passés... Eux non plus n'ont pas de temps / à perdre, car l'enfance est très brève.
p*««
Dne*^ Mtre bande de Bonheurs, an peu plus grandi que les préeédentSy se précipite dans le jardin, et chantant à tue-téte : c Les voilà I les' Yoilàl Ils nous voient! Ils nous voient I... • danse autour des enfants une joyeuse fsrandole, à la fin de laquelle, celui qui parait 6tre le chef de la petite troupe § avance vers T|ll|l en tel tendant la main.
tl BONHBUB
Bonjour, Tyltvll.r.
TTLTTL
Encore un qui me connaît L.. (A b Lumière.) On 3ommenc9 à me connaître un peu partout*. Qui es-tu ?•«•
V
178 L'OISEAU BLEU
L8 BONHEim
Tu ne me reconnais pas?... Je parie que tu ne i
reconnais aucun àe ceux qui sont ici?
•••
TTLTTL, aiseï embarriitA,
Mais non... Je ne sais pas... Je ne me rappelle pas TOUS avoir vus...
LS BOHHBim
Vous entendez ?••• J'en étais suri... Il ne.noui
a J€anais VUSl... (Toas les autrei Bonheurs de la bandt
éclatent de rire.) Mais, mon petit Tyltyl, tu ne connais que nousl... Nous sommes toujours autour de toil... Nous mangeons, nous buvons, nous nous éveillons, nous respirons, nous vivons avec toit
!•••
TTLTTL
Oui, oui, parfaitement. Je sais, Je me rap- pelle... Mais Je voudrais savoir comment on vous appelle*^
Ll BOHHSUB
Je vois bien que tu ne sais rien..« Je sols le
1
ACTE QUATRIEME, NEUVIÈME TABLEAU il9
chef des Bonheum-de-ta-maison; et tous ceux-ci sont les autres Bonheurs qui Thabitent...
TTLTTL
Il y a donc des Bonheurs à la maison?.^
Tous lei Bonheun éelatent de rire.
LB BONHIim
Vous Tavez entendu I... S'il y a des Bonheurs dans ta maison I... Mais, petit malheureux, elle en est pleine à faire sauter les portes et les fe- nêtres I... Nous rions, nous chantons, nous créons de la joie à refouler les murs, à soulever les toits; mais nous avons beau faire, tu ne vois rien, tu n'entends rien... J'espère qu'à l'avenir tu seras un peu plus raisonnable... En atten- dant, tu vas serrer la main aux plus notables... Une fois rentré chez toi, tu les reconnaîtras ainsi plus facilement... Et puis, à la fin d'un beau jour, tu sauras les encourager d'un sourire, les remercier d'un mot aimable, car ils font vrai- "Oient tout œ qu'ils peuvent pour te rendre la vie légère et délicieuse... Moi d'abord, ton ser-; viteur, le Bonheur-de-se-bien-porter... Je né suis fêB le phis joH| mais le plus sérieux. Tu me
180 L'OISEAU BUD
reconnaîtras ?... Void le BonheurHle-rair-pnr qui est à peu prds transparent... /Voioi le Bonheur-d*aimer-ses-parentSy qui est vêtu de gris et toujours un peu triste, parce qu'on ne le regarde jamais..j Voici le Bonheur-du-ciel- bleuy qui est naturellement vêtu de bleu; et le Bonbeur-de-Ia-forôt qui, non moins naturelle- ment, est babillé de Tert, et que tu reverras ebaque fois que tu te mettras à la fenêtre... Voici encore le bon Bonbeur-des-beures-de- soleil qui est couleur de diamant, et celui du- qui est d'émeraude folle^
TTLTTIi
Et TOUS êtes aussi beaux tous les Jours?.»
LB BOMHIUm
Mais oui, c'est tous les Jours dimancbe, dans / toutes les maisons, quand on ouvre les yeux.- \/ Et puis, quand vient le soir, voici le Bonbeur- des-coucbers-de-soleil, qui est plus beau que tous les rois du monde; et que suit le Bonbeur-de- voir-se-lever-les-étoiles, doré comme un dieu d'autrefois... Puis, quand il fait mauvais, voici le Bonbeur-de4aiipluie qui est oouvesida perles»
ACTE QUATRIÈME, NEUVlËHfi TABLEAU 181
et le Bonheur-du-fea-d'hiT0r qai ourre aux mains gelées son beau manteau de pourpre*. «Et je ne parle pas du meilleur de tous, parce qu'il est presque frère des grandes Joies lim- pides que vous verrez bientôt, et qui est[^iii-* Bo nheur-des-pensées-innocentesTI le plus clair "â^tre nous... Et puis, voici en^re.*. Mais vrai- ment, ils sont tropl... Nous n'en finirions pas, et je dois prévenir d'abord les Grandes-Joies qui sont lA-haut, au fond, près des portes du fiel, et ne savent pas encore que vous êtes arri- vés... Je vais leur dépêcher le Bonbeur-de-courir- nu-pieds-dans-Ia-rosée, qui est le plus agile...
(Au Bonheur qu'il YÎent à% nommer^ et qui l'afauee «a ftittat des cabriolet.) Val...
A ee moment, une sorte de diablotin en maillot noir, bousculant tout le monde en poussant des crit tnartl* eulés, s*approche de Tyltyl, et gambade follement en raccablant de nasardes, talocbes et eoups de pied insai- aitsabies.
TTLTTL, aburi et profondément indigné,
Qa'est*C6 que c'est que ce sauvage?
Ll BONHEUR
Bonf c'est encore le Plaisir-d'âtre-insuppo^
13
!
I
m L'OISEAU BLEU
tabla qui s'est échappa de la careni» dea Mal- heurs. On De sait où l'anfermer. Il s'évade de
artout, et les Malheurs eux-mêmes ne veulent
lus la garder.
La dlabltlin eonlione de laUner Tjltjl qai «utj« Taina mut de H défendre, pui*, loudaln, rlast aux fcteb. di^u^ Hu raiMS, coouaa il italt vnm.
TTLTTL
Qu'est-ce qu'il a? II est un peu fou?
LA LUHiins
Je ne sais. Il paraît que c'est ainsi que tu es ai-même lorsque tu n'es pas sage. Mais en at- jndant, il faudrait s'informer de l'Oiseau-Bleu. I se peut que le chef des BonbeurS'de-ta- laison n'ignore pas où il le trouve...
rTLTTL
Où est-i]?...
va BonHim
11 ne sait pas où se trouve l'Oiseau-Bleul... ToM Iw l»Bkeuff-d«-la-iiuiK»i «slateot M tbt.
AGTB QUATIOËME, NEUVIÈME TABLEAO 189
TTLTTLi vexé.
Mais non, Je ne sais pas... Il n'y a pas de quoi rire..*
Nouf «MUL éeUti de rirei.
U BOlfHlUB
Voyons, ne te fâche pas... et puis, soyons sérieux... Il ne sait pas, que roulez-TOus, il n'est pas plus ridicule que la plupart des Hommes... Mais voici que le petit Bonheur- de-courir-nu-pieds-dans-Ia-rosée a prévenu les Grandes-Joies qui s'avancent vers nous.
In effet, lea htulef «I beUes flgvrei aigéUqneit vétMS é0 robef Uimineutef, f'âppr^clieat laateaeit
ttvm
Qu'elles sont belles 1... Pourquoi ne rient- fles pas?.- Ne sont-elles pas heureuses?.**
LA LUMliM
Ce n'est pas quand on rit qa'on est le plw
heureuz.M
^
^
/ / \ .
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à
• 1k
184 LtHSEAU BLBO
TTXim
Qui 8ont-eneB?.M
LB BONHIfJB
Ce tout ki Grandes-JoietM»
ITLTTL
Tq laif bon Mm»?,»
/
U BOKHIUB
Natordlement, nous Jouons souvent tTse •Des.^ Voici d'abord : devant les autres, la Grande-Joie-d'être- juste, qui sourit chaque fois qu'une injustice est réparée, — Je suis trop jeune, Je ne l'ai pas encore vu sourire. Der- rière eUe, c'est la Joie-d'être-bonne, qui est la plus heureuse, mais la plus triste; et qu^on a bien du mal à empêcher d'aller chez les Malheurs qu'elle voudrait consoler. A droite, e^'est la Joie-du-travail-accompli à côté de la Joie-de^^ penser. Ensuite, c'est la Joie-de-comprendre qui cherche toujours son (rdre, le Bonhrar-de-ne- nea*oomprendre^ n
- r js - ^'
.* ■
"^
àCTS QUATRIEME, NËUVIËME TABLEAU 185
TTLTTli
Mais Je l'ai vu, son frère I... Il est allé chez les Malheurs avec les Gros Bonheurs.^
U BONHBUB
J'en étais sûrl,.. U a mal tourné, de mau- vaises fréquentations Tout entièrement per- verti*.. Mais n'en parle pas à sa sœur. Elle voudrait aller le chercher et nous y perdrions une des plus belles joies... Voici encore, parmi les plus grandes, la. Joie-de-voir-ce-qui-est- beau, qui ajoute chaque Jour quelques rayons à la lumière qui règne ici<
!.••
TTLTTL
Et là, au loin, au loin, dans les nuages d'or, celle que j'ai peine à voir en me dressant tant que Je peux sur la pointe des pieds ?•«
Ll BORHEUll
C'est la grande Joie«d*aimer... Mais tu auras beau faire, tu es bien trop petit pour la voir vx tout entière.
H—
1
iH L'OISEAU BLED
TYLTTL
£t là-bas, tout au fondi celles qoi 8<mt Toflées et ne s'approchent pas?«
•••
U BONEBUB
Gs sont délies ^e les Hommes ne connaissentl pas encortiM ^
TTLTTL
Que nous roulent les autres?.^ Pourquoi 6'écartent-elles?.«,
u BONHira
Cest deyant une Joie nouvelle qui s'avance ^ peut-être la plus pure que nous ayons icL
TTLtn
Qui eet-ee?.*.
u BOlfEBUB
Tu ne la reconnais pas encore?..* Mab re* garde donc mieux, ouvre donc tes deux yeux Jusqu'au cœur de ton ftmeLr Elle t'a vu, elle
ACTE QUATRIÈME, REUYIËME TABLEAU 181
t*a YuL. Elle accourt en te tendant les brasi.. C'est la Joie d e ta mèn e^^c'est la Joie-sans-égale- dârramour-matemel l
!«••
Après ravoir aeeUméa» 1m autres It ias, aeeottrvM aa ttvias parts» B*4cartaBt a» silaaee davaal la laianla- raaoïr-matamaL
l'aMOUE MATIRNBL
Tyltyll Et puis Mytyll... Comment, c'est vous, c'est vous que Je retrouve icil... Je ne m'attendais pasi... J'étais bien seule A la mai- son, et Toici que tous deux tous montez jus- qu'au ciel où rayonnent dans la Joie l'Ame de toutes les mères t.- Mais d'abord des baisers, des baisers tant qu'on peutt.. Tous les deux dans mes bras, il n'y a rien au monde qui donne plus de bonheur I... Tyltyl, tu ne ris pas?.^ Ni toi non plus, Mytyl?.., Vous ne c<mnaisses pas Tamour de votre mère?... Mais regardei- moi donc, et n'est-ce pas mes yeuxi mes làvies et mes bras?.^
Mais si, Je reconnais, mais je ne savais pas.^ ta ressembles à maman, mais tu es bien plus bdk^
188 L*OIS£AU fiLED
l'amour KATiBRRIL
ËTidemmenty moi, Je ne vieillis plus... Et chaque Jour qui passe m'apporte de la force, dei la Jeunesse et du bonheur... Chacun de tes sourires m'allège d'une année... A la maison,^ cela ne se voit pas, mais ici Ton voit tout, et o'est la vérité...
TTLTTL, éswreiUé, la costemplant et rembruMAl
tour à tour.
Et cette belle robe, en quoi donc qu'elle est faite ?... Est-ce que o'est de la soie, de l'argent ou des perles?...
l'amour VATERH8L
Non, ce sont des baisers, des regards, des ca- resses... chaque baiser qu'on doxme y ajoute un rayon de lune ou de soleiL..
TTLTTL
C'est drôle. Je n'aurais Jamais cm que tu ^
étais si riche... Où donc la cachais-tu?... Ëtait- elle dans l'armoire dont papa a la clef ?Mt
ACTE QUATRIÈME, NEUVIÈME TABLEAU 189
l'amour materuil
Mais non, Je Tai toujours, mais on ne la voit pas, parce qu^on ne voit rien quand les yeux sont fermé3..nroutes les rn^es sont riches quand elles aiment leurs enfan^sul. Il n'en est pas de pauvres, il n'en est pas de laides, fl n'en est pas de vieilles... Leur amour est toujours la plus belle des Joies... Et quand elles semblent tristes, U suffit d'un baiser qu'elles reçoivent ou qu'elles donnent pour que toutes leurs larmes deviennent des étoiles dansle fond de leurs y eux...
1 TTLTTLy U ref ardttt avec étonnemeni.
Mais oui, c'est vrai, tes yeux, ils sont remplis d'étoiles... Et ce sont bien tes yeux, mais ils sont bien plus beaux... Et c'est ta main aussi, elle a sa petite bague... Elle a même la brûlure que tu t'es faite un soir en allumant la lampe... Mais elle est bien plus blanche et qu'elle a la peau finel... On dirait qu'on y voit couler de la lumière... Elle ne travaille pas comme celle de la maison?.
>•••
l'amoub vatirubl Mais st, ast bien la même} ta n'avais donc
"^T"
19* L'OISEAU BLEU
pas vu qu'elle devient toute blanche et s'emplit de lumiàra dès gu'elle te caresse?^
TYLTYL
(Test étonnant, maman, c'est bien ta voix aussi; mais tu parles bien mieux qae chez nous^
l'amour MATSRlfBL
Chez nous on a bien trop à faire et Ton n'a pas le temps... Mais ce qu'on ne dit pas, on l'en- tend tout de même... Maintenant que tu m'as vue, me reconnaitras-tu,sous ma robe déchirée, lorsque tu rentreras demain dans la chaumière ?•••
TTLTTL
Je ne veux pas rentrer... Puisque tu es ici, j'y veux rester aussi, tant que tu y seras...
l'amour matirnil
Mais c'est la même chose, c'est là-bas que Je
suis, c'est là-bas que nous sommes... Tu n'es
^venu ici que pour te rendre compte et poui
ACTE WAlWns, nBUVliME TABLEAU 191
apprendre enfin comment il faut me voir qw^i tu me vois là-bas... Comprends-tu, mon Tyl- tyl?... Tu te crois dans le ciel; mais le ciel est partout où nous nous embrassons... Il n'y a pas deux màresi et tu n'en as pas d'autre... Chaque enfant n'en a qu'une et c'est toujours la même et toujours la plus belle; mais il faut la con- naître et savoir regarder... Mais comment as-tu fait pour arriver ici et trouver une route que les Hommes ont cherchée depuis qu'ils habitent la Terre?^
TTLTTLy moDtnnt U immière qui» ptr dtserétioa»
•*est un pev écartée.
Cest elle qui m'a conduit.^
l'amour matermbl
Qui est-ce ?.«
TTLTTIi
La Lumière.
»»••
L'AXOUII MATBRNn
Je ne l'ai Jamais vue... On m'avait dit qu'elle
1^- L'OISEAU BLEU
TOUS aimait bien et qu'eUe était très bonne... Mais pourquoi se oache-t-elle?... Elle ne montre jamais son visage?.^
TTLTTI.
Mais si, mais elle a peur que les Bonheurs aient peur s'ils y voyaient trop clair...
l'amour maternil
Mais elle ne sait donc pas que nous n'atten- dons qu'elle 1... (Appelant le« autres Grandet Joiet.)
Venez, venez, mes sœurs! Venez, accourez toutes, c'est la Lumière qui vient enfin nous visiter r
!•••
Prémifsement parmi les Grandet ieiea qui se rappro- ehent. Cris : < La Lumière est id 1... La Lianièra, la
Lumière I... >
LA JOIB-DB-COMPBERDRB, écartant toutes !•• Mires pour Yenir embrasser la Lumièra.
Y ous êtes la Lumière et nous ne savions pas i.« Et voici des années, des années, des années qua nous voTTS attendons 1... Me reconnaissez- vous ?... C est la Joie-de-comprendre qui vous a tant
ACTE QUATRIËMEt NEUVIÈME TABLEAU i93
cherchée... Nous somm^ très heureuses, mais nous ne Toyons pas au delà de nous-mêmes.
p..»
LA roiB-D'ÊTRB-/USTB, mbramtl la Lmièfe
à MB tOU.
Me reconnaissez-TOus ?... C'est la Joie-d'étre- fuste qui tous a tant priée... Nous sommes très heureuses, mais nous ne voyons- pas au delà de nos ombres...
LA roiB-DB-V0IR-CE-QUI-B8T-BBAU| rtmbrtuait
4ftleBitat
Me reconnaissez-YOus?... C'est la Joie-des** beautés qui tous a tant aimée... Nous sommes très heureuses, mais nous ne voyons pas au delà de nos songes^»
LA roiB-DB-COMPRBHDIIB
Voyez, voyez, ma sœur, ne nous faites plus attendre... Nous sommes assez fortes, nous /sommes assez pures... Ecartez donc ces voiles qui nous cachent encore les dernières vérités et les derniers bonheurs... Voyez, toutes mes sœurs s'agenouillent à vos pieds... Vous êtes notre reine et notre récomoâuse.
u—
m L'OISEAU BLEU
LA LUMIÈRB, retMrnttt Ml veilMi
Mes sœurs, mes belles sœurs, j'obéis à mon Maître^.. L'heure n'est pas venuOi elle sonnera peut-être et je tous reviendrai sans craintes et sans ombres... Adieu, relevez-vous, embrassons- nous encore comme des sœurs retrouvées, en at- tendant le jour qui paraîtra bientôt^.
l'amour MÂTKRHEL, «abrastant U Lumière.
Vous aves été bonne pour mes pauvres petits...
LA LUmÂM
Je serai toujours bonne autour de ceux qui nTaiment.
>•••
LA JOIE-nE-GOHPRBnDRB, l'approchant de îa Lnmière.
Que le dernier baiser soit posé sur mon front...
KIIm t'emlirafaeiit long^uemaat, et, quand elles «e fé- parent et relèvent la tdtei^ on voit dei lannei danf leurs yenz.
TTLTTL, dtonni. Pourquoi pleurez«VOUS?t.. (Regardant les avtret
\' ^
ACTE QUATRIÈME, NEUVIÈME TABLEAU 195
joies.) Tiens 1 vous pleurez aussi... Mais pourquoi / tout le monde a-t-il des larmes plein les yeui;.?..* /
LA LUMIÈRE
Silence^ mon enfant. ••
RIDEAU
1
-^ J
ACTE CINQUIÈME
DIXIÈME TABLEAU
LB ROTAUMB DB L'AVBNIR
Les Ballet immenses du PaCgg d'Azy, où attendent' les enfants qui vont naître. — Infinies perspectives de colonnes de saphir soutenant des voûtes de turquoise. Tout ici, depuis la lumière et les dalles de lapis-lazuli fusqu*aux pulvérulences du tond où se perdent les der* niers arceaux, jusqu'aux moindres objets, est d'un bleu irréel, intense, féerique. Seuls les chapiteaux et les socles des colonnes, les clefs ,de voûte, quelques siègesi quelques bancs circulaires sont de marbre blanc ou d*albâtre. — A droite, entre les colonnes, de grandes portes opalines. Ces portes, dont le Temps, vers la fin de h scène, écartera les battants, s'ouvrent sur la Vie actuelle et les quais de l'Aurore. Partout, peuplant har- monieusement la salle, une foule d'enfants vêtus de longues rot>es azurées. — Les uns jouent, d'autres se promènent, d'autres causent ou songent; beaucoup sont endormis, beaucoup aussi travaillent, entre les colon- nadeSf aux inventions li&iiires; et leurs outils, leurs ins-
191 L'OISEAU BLEU
iruments, les appareils qu'ils constnii: .<^ tes, les fleurs et les fruits qu'ils cultivent c;; v- ent sont du même bleu surnaturel et lumis .* Bos- phore générale du Palais. — Parmi les • < aes d'un asur plus pâle et plus diaphane, ; < ; as» sent quelques figures de haute taille, d'^- > . ^ : r )u« Teraine et silencieuse, qui paraissent 6tre des anges. -
Intrent à gauche, comme à la dérobée, en m gliisant parmi lei colonnes du premier plan, Tyltyl, Blytyl et la Lumière. Leur arrivée provoque un certain mouvement parmi les Enfants-Bleufl qui bientôt accourent de toutes parts et te groupent autour dea inaolitei vliitears qu'ils contemplent avec cariosité.
■TTTl.
Où est le Sucre, la Chatte et le bon Pain?
•••
LA LUMIÂRl
I / Ils ne peuvent pas entrer id; ils connaîtraient
f / l'Avenir et n'obéiraient pluo.*.
TTI.Tn.
Et le Chien ?..«
LA LtmiÈBl
Il n'est pas bon, non plus, qu'il sache ce qui
Pli":"
¥rrr' "ïr '\
ACTE CWQDIËMB, DIXIÈME TABLEAU m
Fattend dans la suite des siècles... Je les ai em- \ prisonnés dans les souterrains de réglise^
TTLTTL
Où 8onuaes-nous?.««
"^ LA LumiM
Nous sommes dans le Royaume de TAvenir, au milieu des enfants qui ne sont pas encore nés. Puisque le Diamant nous permet de voir dair en cette région que les Hommes n'aperçoivent pas, nous y trouverons fort probablement TOi* ^ seau-BleoM.
iTLm
Bien si^ que TOiseau sera bleu, puisque tout
y est bleu... (Regardast toil avUvr de mL) Diou que
e'est beau tout çaL.
I.A LUMIÈBB
Regarde les enfants qui aocourealHi
WLTtl.
Est-ee qu'ils sont f Aobésik»
y
100 L'OISEAU BLKO
LA LUMIÂRl
Pas du toul... Tq Toifl bien, ils sourienl, mais ils sont étonnés.-
LIS E1IFÂ9TS-BLBUS, teeounwl 4e ^ai «0 plit nombreux.
Des petits Vivants... Venes voir les petits Vivants Im*
fTLTTL
Pourquoi ff^ïiê nous appellent t las petits Vivants bPm.
LA LUMlim
Paroe ija'eiiz, ils ne vivent pas enooroM»
TTLTVL
Qu'esl-œ qu'ils font alorsP.^
LA LUMlill
fls attendent l'heure de leur naiisancttMt
TTLTTL
L'heure de leur naiseancehn
A.
ACTE GIIIQUIEME, DIXIEME TABLEAU 101 LA LimiillB
Oui; e'est d'id que viennenl toin les enfanta qui naissent sur notre Terre. Chacun attend son jour... Quand les Pères et les Mèr^ désirent des enfants, on ouvre les grandes portes que tu vois là, à droite; et les petits descendent...
TTLTTL
Y tn a<t*ill Y en a-t-ilL.
LA LUMlini
Il y en a bien davantage... On ne les voit pas tous... Pense donc, il en faut de quoi peupler la fin des temps... Personne ne saurait les comp- ter.
'.••
TTLTTL
Et ces grandes personnes bleues, qu'est-ce que c'est?.
i .••
LA LUMliKl
On ne sait plus au juste... On croit que ce sont des gardiennes... On dit qu'elles viendront sur
er re après les Homm e^... Mais il n'est pas per- mis de les interroger.
••*•
\-<i f
toi L'OISEAU BLBU
TTLTTL
Pourquoi?
LA ttJllIÈXUI
Parce que c'est le secret de la Terre.»
, TTLTTL
Et les aiitres, les petits, on peut leur parler ?«m
LA LUMiiRB
Bien sûr, il faut faire connaissance... Tiens, en voilà un plus curieux que les autres..» Ap- proche^^toi, parle-lui.
!.••
TTLTTL
Qu'est-ce qu'il faut lui dire?.^
LA LUMiiKl
Ce que tu voudras, comme à on petit cam» rade<*.
TTLTTL
Est-ce qu'on peut lui donner la main?
i .
ACTE CUIQUIËHE, DIXIÈME TABLEAU SOS LÀ LUHIÈRI
ËTidemmeat, il ne te fera pas de mal— MaÎB Toyoïu, n'aie donc pas l'air si emprunté... Je vais TOUS laisser seuls, voua serez plus à l'aise entre vous... l'ai d'ailleurs k causer avec la Grude-personne Bleue.»
TTLTTL, ■'approchant d« I'EdDuI-BIm <I lui tMdwl Bonjour I... (ToaehaDl du doigt la rab» bleue de l'tataM.)
Qu'est-ce qus c'est que ça?
L BHFAHT, MMhMrt ffnm'nt i* Mfl i» tàtfum
deTjlQl.
Et ça?»
mm
Ça?... Cart oum diapeau... Tu o'as pu de ehapeau?.»
L'infart Non t pourquoi «*«•! fairs?»
Cest pour dira btuinir». Et puis, pour quand il tait froid.»
104 L-OISEAU BLBD
Qu'est-M que c'est faire froid?^
ITLTTIi
Quand on tremble comme ça : brrri brrri qu'on souffle dans ses mains et qu'on fait aller les bras comme ceci
•••
!•••
Il M bfftiM fi|tir«iiitiBiat
Il fait froid sur la Terre?..}
TTLTTL
Mais oui, des fois, l'hiver, quand on n'a pas de feu...
L'nnrAHf Pourquoi qu'on n'en a pas?«»
TTLTTI
Parce que ça coûte cher et qu'il faut de l'ar- gent pour acheter du boisai.
ACTE CINQUIEME, DIXIEME TABLEAU K»
l'bhfahy
Quoi que c'est de Targent?
TTLTfl.
Cest avec quoi Ton paie^
l'bnfaht AhU
TTLTTL
n y en a qui en ont, d'autiee qui n'en <mt
point.-
l'enfant
Pourquoi ?as»
TTLTTt
C'est qu'ils ne sont pas riches... Est-ce que tu es riche?... Quel Age as-tu ?•-
l'infant
Je vais naître bientôt... Je naîtrai dans dousi ans... Esrt-ce que c'est bon, naître?*^
TTLTTL
Oh ôuil... Cest amusanILtt
LiRrAin
OonuiiMit qu« ta a> (ait?^
TTLTn
ie ne me rappelle plua... Il y a si loogtemp* I ...
On dit que o'eet b! beau, la Terre «t les^Vi- vantai.^
Maù oui, œ n'est pas mal... Il y a des oiseaux, des gâteaux, des jouets... Quelques-uns les ont tous; mais ceux qui n'en ont pas peuvent re- garder les autres..
On nous dit que les mères attendent à la porte... Elles sont bonnes, est-ce vrai?.-
Ob oui)... EUes sont meilleures que tout ce qu'il y al... Les bonnes- mamans aussi; mais ellea meurent trop rite...
iCTB dNQUlfiMB, DIXIÈME TABLEAD 107 l'BItFAMT
Elles mearaDt?M. Qu'est-ce que c'est 9a 7...
rrLTTi. Elles s'ea Toot un soir, et ne reviennent plus.»
L'inrART
Pourqu<H?«'
m-TTt
Est-ce qu'on sait?... Peut-être qu'elles sont biates..
l'erfaut Elle est partie, la tienne?»
nvm. Ht boone-in«man?».
Ta maman on ta bonne-maman, est-oe que je sais, moi?».
nriTTL
Abi mais, ça n'est pas la mtma ehosel... Les
tM LVISBAV BLEP
boiiDM-inamans s'en vont d'abord) c'est déj& uwg triste... La mienne était très bonne».
Qu'est-ce qu'ils ont, tes yeux?... Est-ce qu'île font des perles?.»
TTLTTL
Mais non) c'est pas des periei«a
l'infant
Qu'estH» que c'est alors?»*
TTLTTL
Cest rien, c'est tout ce bleu qui m'ébloait on
peu...
l'ihfaht Comment que ca s'appelle?»
TTLTTI,
I^r--^
ACn CINQUiEHB, DIIlfiMB TASLBUI 103 TTLTTt
C'eit riva, s'est on peu d'eau...
l'irpart
Est-w qu'elle sort des yeaz?iM
TTLTTt
Oui, det foii, quand on pleurs...
t'KRF&TIT
Qu'«it-ee que c'est pleurer?
Moi, Je n'ai pas pleuré; o'eet la faute à ee bleu... Mais si J'avais pleuré ce serait la même chose...
lbufaut
Est-ce qu'on pleure souTent^Mt
Pas les petits garçons, mais les petites flUes.. On ne pleure pas ici?M
t«
210 VOISSAO BLKD
l'ihfaut Mab non, Je wm Mb
YTLTYh
Eh nfen, ta apprendras... Avec qnol que tn {oues, ces grandes ailes bleues?.
9—
l'hipant
Ça?... C'est pour Tinvention que Je ferai sur
Terre...
TYLTTli
Quelle invention?.^ Tu as d<me inventé quelque chose?-.
L'iIfFAIfT
Mais oui, tu ne sais pas?... Quand je serai sur Terre, il faudra que J'invente la Chose qui rend Heureux...
TTLTTL
Est-elle bonne à manger?... Est-ce qu'dle fait du bruit ?,w
ACTE CINQUIÈME, DIXIÈME TABLEAU SU
l'infant
Mais noiit on n'entend rien*,*
TTLTTL
C'est dommage...
l'biifarv
J'y travaille chaque jour... Elle est presque achevée... Veux-tu voir?.
i •••
TTLTTL
Bien sûr... Où donc est-elle?.««
l'bmfaht Là, on la voit d'ici, entre ces deux colonnes.
UN autre enfant-bleu. 8'approcliant d« Tjlijl •t le tirant ftr le mtnohii
Veux-tu voir la mienne, dis ?m*
TTLTTL
Mais oui| qu'est-ce que c'est ?•••
..
/
212 L'OISEAU UX9
DlUXlim MVWlMt
Les trente-trois remèdes pour prolonger la ne.: Là, dans ces flacons bleus*
f—
TROISIEME EN FAUT, Mrtaal 46 la finit.
Moi, J'apporte une lumière que personne ne
connaît !••• (U s'Ulumine tout entier d'wna flamme eilraordi-
naire.) C'est assez curieux, pas?...
QUATRIÈME ENFAIfT, tirast T^ltyl par la bref.
Viens donc voir ma machine qui vole dans les airs comme un oiseau sans ailes !..«
GIlIQUliMB HIFAIIT
Non, non; d'abord la mienne qui trouve les irésors qui se cachent dans la lunel
»••«
Les Enfants-Bleus s'empresseat autour de T^ltyl et de Mytyl en criaut tous ensemble : f Mon, non. Tiens Toir la mienne !... Non, la mienne est plus belle 1... La mienne est étonnante 1... La mienne est tout en sucre f... La tienne n'est pas curieuse... Il m'en a pris ridée!..., etc. ». Parmi ces eiclamations désordonnées, on entra)n. : - petits Vivants du cM des ateliers bleus; et là, ci des inventeurs met en mouvement sa machine U:^ C'est un tournoiement céruléen de roueo, de l ' . . ia volants, d'engrenages, de poulies, de eo • utr
iL
ACTE CINQUiCHE, DIXIEME TABLCAO Itt
d'ol^al* étoingai «t eoMn faDoumii qn'eaKlopptVl 1m blealtrei npenri da l'itriel. Uns foule d'appwtUi biiarrei et mjitérieus «'élancent et pluieil wu* iM voûte*, ou rampent ma pied dei colonne*, Undii qn* du enfuit* déroulent de* carte* et de* plan», ourrenl dM liirM, découTTent de* itatue* Muréet, qiporteat d'teonnei Bann, de (iguiteique* fruU* qai lembleil twmét de Mphin «t d« tM^nolm.
va PBTIT ENFANT-BLin, a*uMHW.UftM de c»le*Bale* pftqoerettet d'tm.
Regardez donc mea fleanL.
ffTLTn
Qn'Mt-oe foe e*eft?«. h d« 1m oonnali
>aB...
U Pim ■HVAIIT-ILIU
Ce Miai dw pAquerettetI».
Pu pouiblel... Elles lont grandes oomine dM
ti nn* ■iirAMT-H.B* Et ot su'flllei Mntent hoikUm
îu L'OISEAU tum
j^digieuzl.-
Ll PBTIT IHFAHT-BLlir
Elles seront oomme 9a quand Je àeraî sur Terre.
f—
ITLTTL
Quand donc?.-
Ll PETIT llfFAHT-BLlU
Dans einquante-trois ans, quatre mois et neuf jours»..
Arrivent deux BnfaaU*Bleiit qei portent comme un luttro, pendue à une perche^ une inTraisemblable grappe de fabina doBi lea Mea aont plua groaaea que dea poirea.
L'UH nSS llfFANTS QUI PORTENT LA OaAPPB
Que dis-tu de mes fruits?.^
TTS»TTlk
Une grappe d» poiiesL.
l'bbpaiit Mais non, e^est des raisins I... Ils seront tous
â^
ACTE CINQUIÈME, DIXIÈME TABLEAU Îi5
ainsi, lorsque J'aurai trente ans... J'ai trouvé le moyeii«M
4
09 AUTRB E If FAUT, ^raté sous une eorbeille de foiuset Mevei grouM cemina def meloBt.
Et moiL.^Voyex mes pommes L»
TYLTTl.
Mais oe sont des melons L.
L'iIfFAHT
Mais nonl... Ce sont mes pommes, et les moins belles encore!... Toutes seront de même quand Je serai vivant... J'ai trouvé le système t^
un AUTRE EUFAUT, apportant tur lae brouatte Uana das^metona bleui plua grof q«e daa aitffMuUaa.
Et mes petits melons ?•»
TTLTTL
Mais oe sont des citrouilles L.
l'bhfaiit aux kblohs Quand Je viwdrai sur temb las melons seront
.>?
ll« L'OiSEAO BLE0
fiers l.«. Je serai le Jardinier da Roi des neui Plandtes.^
TTLTTL
Le Rcri des neuf Planètes ?••• Où est-il ?•-
LB ROI DIS NBUF PLANÂTES, s'aTaBçant fièrement. II temble avoir quatre ans et peut à g rand'peiae m tenir debout isr lee peûtee jambet tenea.
Leyoidl
TTLTYL
Eh bienl ta n^es pas grand»..
U ROI DBS VBUF PLASÈTES, gravs il aenteadeœL
Ce qpie |e ferai sera £rand.
mm Qn'estHM que tu feras?
LB ROI DBS RBUF PLABATBS
Je fonderai la Confédération générale des Planètes solaires.
TTLTTL» isterlofil
Atu Traiment?
■^—fr* 1 <f
AQfB CINQUIÈME, DIXI&ME TABLEAU 117 LB ROI DES NEUF PLAHÈTES
Toutes en feront partie, excepté Saturne, Uranufl et Neptune qui sont à des distances exagérées et incommensurables,
D M r«lir« Mae dignités
ITLTTIi
Il est intéressant.^
UN B1IPA1IT-*BUII
Et Tois^tu oelui-Ià?
TTtm
Lequel?
l'infant
Là, le petit qui dort au pied de la eolonne.
TTLTTL
Eh bien?
l'en FAN
n apportera la Joie pure sur le Globe...
TlLTri
Comment?
. \
■'K
\
/
Îi8 L'OISEAU BLEU
L'SHFAHT
Par des idées qu'on n'a pas encore eues...
TYLTYL
Et l'autre, le petit gros qui a les doigts dans le nei| qu'est-ce qu'il fera, lui?.
I •••
l'bhfaht
Il doit trouver le feu pour réchauffer la Terre quand le Soleil sera plus pâle.
»•••
TTLTTIi
Et les deux qui se tiennent par la main et s'embrassent tout le temps; est-ce qu'ils sont frôre et sœur?«
'•••
l'irfamt
Mais non, ib sont trèi drôles.^ Ce sont les Amoureux.-
TTLTTI»
Qu'est-ce que c'est?-
r
ACTB ClNQUl&HB, DIXIËMB TABLEAU %t$
le ae Mis pai... C'est le Temps qni las appelle ainsi pour s'en moquer... Ils se regardeni tout le Jour dana les yeux, ils s'eoibi^waut et sa disent adieu...
Pourquoi?
Il parait qu'ils ue pourront pas partir «D' semble...
Et le petit tout rose, qui semble si sérieux et qui suce son ponce, qu'est-ce que c'est?...
n paraît qull doit affaMr llnjustiee i Terre...
Ah?»
L'iHVAn
On dit que e'est nn trarail e&ayant.«
TT-
Î^O LVISfiACJ fiLEU
TTLTTL
Et le petit rousseau qui marche comme s'il n'j Toyait pas« Eit-ce qu'il est aTeugle?^
L'ilfFAHf
Pas encore; mais il le deviendra... Regarde-le bien ; il parait qu'il doit rainore la Mort.^
ITLTTL
%i'est-M que 9a yeut dire?-
le ne sais pas au Juste; mais on dit que c'est
grand...
TYLTYL, montrant vne foule d'enfanti endormis au pied des colonnes, sur les marches, les bancs, etc.
Et tous ceux-là qui donnent, — comme il y en a qui dorment! — est-ce qu'ils ne font rien?,*.
l'iiipakt
Us pensent à quelaue chosa...
ACTE CINQUIÈME, DIXIEME TABLEAU tfi
TTLfTIi
A quoi?..
l'irpart
Ils ne le savent pas encore; mais ils doivent [ apporter quelque chose sur la Terre; il est dé- \ fendu de sortir les mains vides^
TYLTYL
Qui est*ce qui le défend ?•«
l'brfart
C'est le Temps qui se tient à la porte... Tu <rerras quand il ouvrira... Il est bien embêtant...
UR BRFART, fteeourant 4u foad U U MOle, en fendant U footo.
I...
Bon jour, Tyltyll
TTLTTL
Tiens I... Comment sait-il mon nom?,
l'eRFART, qui Tient d'accourir et qui embraiiê Tjl^
et Vlyiyl nte effuiion.
Bonjour I... Ça va bien?^ — Voyons, ein*
222 L*01SEAU BLEU
brasse-moi, el toi aussi, Mytyl... Ce n'est pas étonnant que Je sache ton nom, puisque je serai ton frère... On vient seulement de me dire que tu es là... J'étais tout au bout de la salle, en train d'emballer mes idées... — Dis à ma- man que je suis prât...
TTLTTI.
Comment?... Tu comptes Tenir chei nous?
L'ilIPAlIT
Bien sûr, Tannée prochaine, le dimanche des Rameaux... Ne me tourmente pas trop quand je serai petit... Je suis bien content de vous avoir embrassés d'avance... — Dis à Papa qu'il répare le berceau... — Est-ce qu'on est bien chef nous?..
TTLTTL
r
Mais on n'y est pas mal... Et Maman e: bonnet..
l'shfaht
Et la nourriture?..*
V
îi-^,— ï'.".
ACnS CINQUl&ME^ DIXIEME TABLEAU ttt
WLTTL
Ça dâpend^ U y a même des Jours où Ton a des gftteauXi n'eetril pas vrai, Mytyl?...
«YTYL
Aa Noavd An et le Quatorze Juillet... C'est maoïan qpii les f aijt.
»••
TTLTTL
Qu'as-ta là, dans ce sac?... Tu nous apportes quelque chose ?«
>•••
L'eNFAKT, très flèraaMBt
J'apporte trois maladies : la fl&vre scarlatinei la coqueluche et la rougeole...
TTLTTL »-
Eh bien, si c'est tout çal... Et après, que fe- ras-tu?...
L'ENFANT
Après?... Je m'en iralM
m L*OISEAU BLEU
TTLTTL
Ce sera bien la peine de venir I...
l'snfant
Est-ce qu'on a le choix?..
▲ ce moment, on entend l'élever et M répandre une lort» de vibration prolongée, paissante et erittalline (|«i semble émaner des colonnes et def portas d'opale^qne tauelia nne lumière plus Yivn.
TTLTTL
Qu'est-ce que c'est ?•••
un IlfTAlIT
C'est le Temps I... Il va ouvrir les portes I...
Aussitôt, un vaste remous se propage dans la foule des Enfants-Bleus. La plupart quittent leurs machines et leurs travaux, de nombreux dormeurs s'éveillent^ et les uns comme les autres tournent les yeux vers les portas d*opale et se rapprochent de celles-ci.
LA LUMIÈRE, rejoignant TjltyL
Tâchons de nous dissimuler derr:<'/ ionnes... Il ne faut pas que le Temj OQuvref
ACTB CINQUIÈME, DIIIËMB TABLBAD 2%
TTLTTl»
H'oû vient ce bruit?.
•••
UN BNFAKT
C'est l'Aurore qui se love... C'est l'heure où les enfants qui naîtront aujourd'hui vont desh cendre sur Terre...
TTLTTL
Comment qu'ils descendront ?••• Il y a des échelles?-
Tu Tas Yoir... Le Temps tire les yerroua—
TTI.TTI.
Qu'est-ce que c'est le Temps?
•••
l'infant
Cest un vieil homme qui vient appeler ceux qui partentMM
TTLTU.
Est-ce ou'il est méchiuit?.««
2S6 L'OISEAU BLEU
Non, mais H n'entend rien... On a beau aop« plier, quand ce i>'e9t pas leur tour, il repousse tous ceux qui voudraient s'en aller...
TTLTYL
Est-oe qu'ils sont heureux de partir?.
l'cniaiit
On n'est pas content quand on reste; mais on est triste quand on s'en Ta... Làl Làl... Voilà qu'il ouvre 1.^
Les grandes portes opalines roolest lentement sor levrs gouda. On entend, eomme vue musique lointaine, les rumeurs de la Terre. Une clarté rouge et verte pénètre dans la salle; et le Temps» haut vieillard à la barbe Sottante, armé de sa faux et de son sablier» paraît sur le seuil, tandis qu'on aperçoit l'extrémité des Toiles Manchet et dorées d'une galère amarrée à «ne sorte d# qui qne forment les vapeurs roses de rAnrore.
Ll TI1CP8, sar !• SMitt.
Ceux dont l'heure est sonnée sont-Ils prMs?.
•«t
DES I9FAKTS-BLEDS, /endant la fonie et aceonrant
de toutes parts*
Nous voici l... Nous voici h*. îiom voici I
ACTE GINQUIÈMB, DIXIËMB TABLEAU . 2»
Ll TEMPSf d*iifte voii bourrie, a«x eafiuiU qui déllleot devant lui pour lortir*
Un à un I... Il s'en présente encore beaucoup plus qu'il n'en faut!... C'est toujours la même chose I... On ne me trompe pasi... (RepontMiit m enfant) Ce n'est pas ton tourl... Rentre» c'est pour demain... Toi non plus, rentre donc et re- viens dans dix ans... Un treizième berger?... Il n'en f aUait que douze ; on n'en a plus besoin, nous ne sommes pTus au temps de Théocrite ou de Virgile... Encore des médecins?... I] y en a déjà trop; on s'en plaint sur la Terre... Et les ingé- nieurs, où sont-ils?... On yent un honnête homme, un seul, comme phénomène... Où donc est l'honnête homme?... C'est toi?... (L'entent fait ligne que oui.) Tu m'as l'air bien chétif... tu ne vivras pas longtemps I... Holà, vous autres, là, pas si vitel... Et toi, qu'apportes-tu?... Rien du tout? les mains vides?... Alors on ne passe pas... Prépare quelque chose, un grand crime, si tu veux, ou une maladie, moi, cela m'est égal... mais il faut quelque chose... (AtiMuit nn petit qm
d'aotrae ponuent 00 avant M qni rétiata 4a tavtaa ica liorcea.)
Eh bien, toi, qu'as-tu donc?... Ta sais bien que
»
c'est l'heure... On demande un héros qui com- batte l'Injustice; c'est toi, il faut oartir,
i...
V» L'OISEAU BLBO
U8 IKrAlITS-BLIUS
II M Ttat |^«i| monsieur»-
U TBMPS
Gomment ?••• Il ne veut pas?... Oà donc se croit*!!, ce petit avorton?... Pas de réclamations^ nous n'avona pas le temps...
Non, non!.- Je ne veux pasi... J'aime mieux ne pas naître!.- J'aime mieux rester ici!.-
Ll TUPS
n ne s'agit pu de ça... Quand c'est Theure, c'est rheurel... Allons, vite, en avant L.
Oh! laissez-moi passer I... J'irai prendre sa place I... On dit qae mes parents sont vieux et m'attendent depuis si longtemps!—
Ll TXMP8
Pas de ça... L'heure est l'heure et le temps est
ACTE CINQUIÈME, DIXIÈME TABLEAU ti9
le temps... On n'en finirait pas si Ton tous écou- tait... L'un veut, l'autre refuse, e'est trop tôt,
e'eet trop tard... (ieiHtiit dei enfants qui tnl envahi le
MvO.) Pas si près, les petits... Arrière les curieux...' Ceux qui ne partent pas n'ont rien à Toir dehors... Maintenant vous avez hftte; puis, votre tour Tenu, vous aurez peur et vous reculerez... Tenez, en voilà quatre qui tremblent comme
des feuilles^. (A la entai ^i, fw k poini 4ê francàir le
ienii, raiiM bra^MMai.) Eh bien, qud?— Qu'as-tu donc?-
L'iHfAKT
J'ai oublié la boite qui contient les deux crimes que je devrai commettre.
f—
UN AUmi IHrAIIT
Et moi le petit pot qui renferme l'idée pour éclairer les foules.-
nOISliMl INFAIIT
l'ai oublié la greffe de ma plus belle poire I
•••
U TIMFS
Goura vite les cheMherL. Il ne nous reste
16
^v
— - >
V» L'OISEAU BLBU
plus que six eent douze Becondes... La galère de TAurore bat déjà des voiles pour montrer qu'elle attend... Vous arriverez trop tard et vous ne naîtrez plus... Allons,^ vite, embar- quons t.*. (Saifiiiant un enfuit qui Tant lui ptsaer entre let jambes pour gagner le quai.) Ab I toi, non, par exemple 1...
C'est la troisième fois que tu essayes de naître avant ton tour... Que Je ne t'y prenne plus, sinon ce sera l'attente étemelle près de ma sœur r Éternité; et tu sais qu'on ne s'y amuse pas... Mais voyons, sommes-nous prêts?... Tout le
monde est à son poste ?•.. '(Parcourant du regard les enfants réunis sur le quai ou déjà assis dans la galère.) Il
en manque encore un... Il a beau se cacher, je^ le vois dans la foule... On ne me trqmpe-pas... Allons, toi, le petit qu'on appelle l'Amoureux, dis adieu^^taJb^e...
Les deu petits qu'en appelle t les Amonreni i, tendra ment enlaeés et le ?lsage livide de désespoir» s'afaneent fan le Temps et s'agenettillcnt à ses ^eds.
PMDIIIA IHrAllV
Monsieur k Temps, laissei-md partir avM luil
»•••
iCTB GlNQUifiMË, DIUËME TABLEAU tSi
DEUXliMl SNFANT
Monsieur le Temps, laissez-moi rester avec ellel.
!•••
1.1 TEMPS
Impossible 1.*. II ne nous reste plus que trois cent quatre-vingt-quatorze secondes*.
nUEMISR INVAHT
J'aime mieux ne pas naître !•.•
Ll TKMFt
On n'a pas le choix...
DBUXIÈMB BHFAHT, •opplttBt
Monsieur le Temps, j'arriverai trop tardU^
PREMISR BIIFAMT
Je ne serai plus là quand elle descendrai
•••
DBUXIÈMB BHViUT
Je ne le verrai plusl*..
23i L'OISEAU BLBO
raiMIlR 151 AlIT
Nous serons seuls au inonde !•••
Ll TIMPt
Tout ça ne me regarde pas,.. Réclamez auprès de la Vie... Moi, j'unis, je sépare, selon ce qu'on m'a dit... (SaUimit iNm to eoftuiu.) Viens U
tREKim SKFÂKT, M d4teltuil.
Non, non, nonl... Elle aussi L.
DIUXIÈMI EHFAHT, l'aecroehuit UJL vlteiMSli
dtt premier.
Laissez-le i.«.. Laissez-le 1
•••
Ll TIMPS
Mais voyons, ce n'est pas pour mourir, c'est
pour vivre 1... (Entnînattt le premier enfanu) Viens I...
DEUXIÈME EHFAHT, tendant éperdument lea brte Ters l'enfant qu'on enlève.
Un signe!... Un seul signe 1... Dis-moi, com- ment te retrouver !•«•
y
ACTE CINQUIÈME, DIXIEME TABLEAU t8>
PREMISR BRFAMT
ie t'aimerai toujounl.M
DBUXIÈMB BBFAHT
Je serai la plus triste l... Tu me recomiat- tras I...
BUe tomb« «1 rttte étendue nir/k mL
LB TBMP8
Vous ferieB beaucoup mieux d'espérer... Et maintenant, c'est tout... (Couutta&tson sablier.)!! ne nous reste plus cpie soixante-trois secondes..
Derniert et Tiolents remo«f parmi les enfants qui partent et qui demeurent. — Cl échange des adieux précipités : fl Adieu, Pierre I... Adieu Jean... — As-tu tout ce qu'il but?... Annonce ma pensée I... — N*as-ti| rien on* Mié?... ~ T&che de me reconnaître I... — Je te re- trouverai I... — - Ne perds pas tes idées T... ~ Ne te penche pas trop sur l'Espace 1... — Donne moi de tes nevvellesl...— Oadit qu'on ne peut pas !...«- Si, sil... ••saie toujoun I... — Tâche de dire ai c'est beau I.. — J'irai à ta rencontre I... — In Battrai rar ni tria«L*t* ele.» M.
tu L'OISBAU BLEU
LS TEMPS, agiUnt ms de£i et ta tamu
Assesl assez I... L'ancre est levée I...
Lei Tonas de la galère passent et disparaissent. On en- tend s'éloigner les cris des enfants dans la galère : c Terre I... terre I... Je la vois 1... Elle est belle 1... EUt est claire I... Elle est grande I... ». Puis, comme sortant du fond de Tabime, un chant extrêmement lointala d'allégrease et d'attente.
TTLTTL, à la Lnalèrt.
Qu'est-ce?... Ce a'est pas eux qui chantent... On dirait d'autres voix...
LA LUHliRI
Oui, c'est le chant des Mères qui viennent à leur rencontre.
7..
Cepoidant, le Temps referme les portes opalines. U se retourne pour jeter un dernier regard dans la salle, et soudain aperçoit Tjlfyly Mytyl et la Lumière.
LH TXMP8, atvpéteit et fttrteus.
Qu'est-ce que c'est ?... Que faites-vous ici?... Qui êtes-vous?... Pourquoi n'êtes-vous pas bleus?... Par où êtes-vous entrés?
> •..
n t^avanee en lef monaçant de m tes.
&CT£ CiJKQlIlËMB, DIXIÈME TABLEAU 235 LA LUMlàRH, à Tyttyl.
Ne réponds pasi... J'ai TOiseau-Bleu... II est caché sous ma mante... Sauvons-nous... Tourne le Diamant, il perdra notre trace...
Ui •'•■quiTMt à gateli*» entn 1m e«l«nMt d« premiei plM.
•eOEAU
Tk
ACTE SIXIÈME
ONZIÈME TABLEAU
L'ADIEU
Lt scène représente iu mur perc4 dTnne petite porte. Cest la pointe du Joun
Iniveni i Tylt|l, Mitjl, la Umière, k Me« Is Svere»
le Fe« «t le Lait
LA LUMliRl
Tu ne devinerais jamais où noussommea-^
TTLTTL
Bien sûr que non, la Lumière» puisque Je ne sais pas,^
238 L'OISEAU BLEU
LA LUMIÈRl
Tu ne reconnais pas ce mur el oette petite
porte ?••
TTLTTL
C'est un mur rouge et une petite porte verte...
LA LUMlilil
Et ça ne te rappelle rien?...
TTLTTL
Ça me rappelle que le Temps nous a mis à la porte...
LA LUXIÂEl
Qu'on est bizarre quand on rêve... On ne leconnalt pas sa propre main<
i...
TTLTTL
Qui est-ce qui rêve?... Est-ce moi?..
LA LUMliBl
C'est peut4tre moi... Qu'en sait-on?... En
%
ACTE SlXiËME, ONZIÈME TABLEAU Î39
attendant, ce mur entoure une maison que tu as vue plus d'une fois depuis ta naissance...
TTLTTL
Une maison que j'ai vue plus d'une fois?
LA LUHIÈRl
Mais oui, petit endormi I... C'est la maison que nous avons quittée un soir, il y a tout juste, jour pour jour, une année.
r...
TTLTTL
Il y a tout juste une année?... Mais alors?...
LA LUMliM
PTouvre pas des yeux comme des grottes de saphir... C'est elle, c'est la bonne maison des parents...
TTLTTLy i*appro«lMirt ée ht ptU.
Mais je crois... En effet... Il me semble... Cettt petite porte... Je reconnais la chevillette... Ils sont là?... Noos sonomes près de Maman?... Je yeux entrer tout de suite... Je veux l'embrasser tout de suite L
I
lié L'OISEAU iLKO
Là LUMliM
Un instant... Ils dorment profondément; il ne faut pas les réveiller en sursaut... Du reste, la porte ne s'ouvrira que lorsque l'heure sonnera*.
TTLTTL
Quelle heure ?•«. Il y a longtemps à attendre?.-
LA LUMIÈM
Hélas, nonL- quelques pauvres minutes. J
, TTLTTL
Tu n'es pas heureuse de rentrer?... Qu'as-tu donc, la Lumière ?•«• Tu es pâle» on dirait que tu es malade-
LA LUMlftnV
Ce n'est rien, mon enfant... Je me sms un peu triste, parce que je vais vous quitter—
TTLTTL
Nous quitter?-*
ACTE SniEME, ONZIEME tABLBAO 141 LA LVMliRl
Il le f aut... Je n'ai plus rien à faire ici ; Tannée est révolue, la Fée va reTenir et te demander rOiseau-Bleu.^
TTITTL
Mais c'est que je ne Tai pas, rOisean-BIeuL*. Celui du Souvenir est devenu tout noir, celui de TAvenir est devenu tout rouge, ceux de 1% Nuit sont morts et je n'ai pas pu prendre celui de la { Forêt..* Est-ce ma faute à moi s'ils changent de ; couleur, s'ils meurent ou s'ils s'échappent ?••• \ Est-ce ([ue U Fée sera f Achée, et qu'est-ce qa'dle
LA LUMliRl
Nous avons fait ce que nous aviyns pu... Il faut croire qu'il afeziste pas, TOiseau-Bleu; ou qu'il change de couleur lorsqu'on le met en cage...
Où eet-eUei la cage?^ .
Ul PAIV
Id, maltrt.., Ella fut confiée à mev «oms dili«
/
2l« L'OISEAU BLED ^
gents durant ce long et périlleux voyage ; aujour- d'hui que ma mission prend fin, je vous la restitue, intacte et bien fermée, telle que je la reçus..*
(Gomme un orateur qui prend U ptrole.) Maintenant, aU
nom de tous, qu'il me soit permis d'ajouter quelques mots...
Ll f iv
U n'a pa» la parole I—
SilenoeL.
u PAIH
Les interruptions malveillantes d'un ennemi méprisable, d'un rival envieux... (tieTint u ?oix.) ne m'empêcheront pas d'accomplir mon devoir jusqu'au bout.- C'est dono au nom de tous...
Ll rxn Pas au mien-. J'ai une langue L-
LX PAIX
•••^
.C'est done au nom de tous, et avec une f tion contenue mais sincère et profonde, q *
^
ACTE SIXIÈME, ONZIÈME TABLEà?] 2i3
prends congé de deux entants prédestinés, dont la haute mission se termine aujourd'hui. En leur disant adieu avec toute raffliction et toute la tendresse qu'une mutuelle estime*.
TTLTTL
Gomment ?••• Tu dis adieu?... Tu nous quittes donc aussi?.
•••
Ll PAIR
Hélas I il le faut bien... Je vous quitte, il est vrai; mais la séparation ne sera qu'apparente, vous ne m'entendrez plus parler..."
Ll FBU
Ce ne sera pas malheureux 1.^ Silence i..t
Ll PAIN, trèi digfio.
Gela ne m'atteint point... Je disais donc: vous ne m'entendrez plus, vous ne me verrez plus sous ma forme animée... Vos yeux vont se fermer à la vie invisible des choses; mais je sei^i
__iv -'""^v.
tu L'OISEAU BLBD
toujours là, dans la huche, sur la planche, sur la table, à côté de la soupe, moi qui suis, j'ose le dire, le plus fidèle commensal et le plus vieil ami de THomme.-
Ll f ■«
Eh bien, et moi?.
•••
LA LUliriM
Voyons, les minutes passent, Theore est près de sonner qui va nous faire rentrer dans le silence... Hâtet-yous d'embrasser les enfants...
Ll F1U| M pré«îpitaBi.
Moi d'abord, d'abord moi I... (n embrasse violem- ment les enfants.) Âdieu, Tyltyl et Mytyl I,.. Adieu, mes chers petits... Souy^nez-vous de moi si Jamais yous ayez besoin de quelqu'un pour mettre le Feu quelque part...
VTTTIi
Alel alel... Il me brûle I...
TTLTTL
Ale^ alel. Il me roussit h nisiLMi
f -J
^•i ', —
ACTE SIXIÈME, ONZIÈME TABLEAU ftf LA LUMliRl
Voyons^ le Feu, modérez un peu vos trans- porto... Voui n'avez pas affaire à votre che-
minée.^
I
l'iav Quel idiot L-
iM PAnr
Est-il mal élevé 1.^
L'iAUy f'approehaat é«f ezliiliu
Je vous embrasserai sans vous faire de mal, tendrement, mes enfants*.
Li wmv
Prenez garde, ça mouille I.J
l'iav
Je suis aimante et douce; je suis bonne au humains...
Et les noyés?.-
L^
tàê L'OISSAU BLBO
Aimes bien les Fontaines, écoutes les Rois seaux... Je serai toujours là^.
Ll f lU
EDe a tout^ inondé L
»••
l'iav
Quand vous vous assiérez, le soir, au bord des Sources, — il y en a plus d'une ici, dans la forêt, — essayez de comprendre ce qu'elles essaient de dire... Je ne peux plus... Les larmes me suf- foquent et m'empêchent de parler.
>..«
Ll flU
n n'y parait point L«
l'bau
Souvenez-vous de moi lorsque vous verrez la carafe... Vous me trouverez également dans le broc, dans l'arrosoir, dans la citerne et dans le robinet.
r..«
àCTE SIXIÈME, ONZIËMB TABLEAU Ul LB 8UCRB| BâturelUflieftt papelard et doucereux.
S'il reste une petite place dans votre sou- ^enir, rappelez-vous que parfois ma présenci vous fut douce... Je ne puis vous en dire davan- tage... Les larmes sont contraires à mon tempé- rament, et me font bien du mal quand elles -tombent sur mes pieds..
Ll PAIB
JésuiteL.
LB FBU, i^pifaaut
Suere d'orge I berlingots! caramels I...
TTLTTL
Mais où donc sont passés Tylette et Tylô?... Que font-ils?..*
▲u même BOBi»!, •■ eatead ém erii aigus ponaeda pai la Chatte.
MTTTLi alarmda.
C'est Tylette qui pleure L. On lui fait du mall.M
Alt
tu L'OISEAU BLEU
latre en ••vraiit la Chatte, hértotée, dépeignée, lea Yètenentf déchirée, et tenant son monehoir lar U joue, etmme fi elle avait mal aux dente. EUe pouiie dei fémitiements courroucée et est serrée de très près pai le Chien qui l'aceable de coupe de tète, de coupe de poing et de coupe de pied»
LB CHIIH, batUnt la Ghttte.
Làl... En as-tu assez ?.«• En veux-tu encore?... L4I làl làL*.
LA LUMiiBly TTLTTL et MTTTLy M pfféeipiUnt
pour les séparer.
Tylôl... Ett-tu fou?... Par exemple L. A basi..» Veux- tu finir I... A-t-on jamais vuL. Attends I attends I.
!..«
On les eépare énergiqaeaeat
LA LUMlini
Qu'est-ce que c'est?-. Que s'est-il passé?.^
LA CHATTE, plevniehant et e'eesvfaBt toe fwou
C'est lui, madame la Lumière... Il m'a dit des injures, il a mis des clous dans ma soupe, il m'a tiré la queue, il m'a roué de coups, et Je n'avais rien fait, rien du tout, rien du tout 1,
!••«
AGR aXIÊMB, ONZIËMB TABLEàU lit tl CHIB9, llMiUil.
Rida du tout, rien du toutl... (A mi-Yote» M faisaot la nique.) C'est égal, t'en as eu, t'en ai en^ et da bon, et t'en auras encore I.
t—m
MTTTLi Mrrant la Ghattcr dani mi bras.
Ma pauvre Tylette, dis-moi donc où c'est que t'as mal... Je vafs pleurer aussi l
- •••
LA LUMIÈRE, a« Chia», séT^ laat
Votre conduite est d'autant plus indigne que TOUS choisissez pour nous donner ce triste spec- tacle le moment, déjà assez pénible par lui- même, où nous allons nous séparer de ces pauvres enfants...
LE GHIEM, fibitamaat dégrisé.
Nous séparer de ces pauvres enfants?.^
LA LUMliU
Oui, l'heure que vous savez va sonner... Nous allons rentrer dans le Silence... Nous ne pour- rons plus leur parler..
K --n
^
L^
t50 L'OISEAU BLSD
LE CHIS9, ponssut tout à eovp de Téritablef bvlemaatt de déf espoir et le jetant fur lei enfants qu'il teealile de eareuet Tîoleiitea et tumultueuief .
Non, nonl... Je ne veux pasi... Je ne veux pasi... Je parlerai toujours I... Tu me compren- dras maintenant, n'est-ce pas, mon petit dieu?... Oui, oui, ouil.... Et Ton se dira tout, tout, tout I... Et je serai bien sage... Et j'apprendrai à lire, à écrire et à jouer aux dominos I... Et je serai toujours très propre... Et je ne volerai plus rien dans la cuisine... Veux-tu que je fasse quelque chose d'étonnant ?••• Veux-tu que j'embrasse la Chatte ?..•
■TTTLi à la Chatte.
Et toi, Tylette?... Ta n'as rien à nous dire.
LA GHATTli pineée, énifmatifM.
Je vous aime tous dtvx, autant fue voua h
mérites.^
LA LUMliBI
Maintenant, qu'à mon tour, met enlanta» Je vous donne le dernier baiser.*.
ACTE SIXIÈME, ONZIÈME TABLEAU 251 TTLTTL et MTTTL, i^aeenebait à U féb% éê la Lumière.
Non, non, non, la Lumièrel... Reste ici, avec nousl... Papa ne dira rien... Nom dirons à Maman que tu as été bonne.**
LÀ LUMIÈRl
Hélas i Je ne peux pas... Cette porte nous est fermée et je dois vous quitter-
nxTn
Où iras-tu toute seule?
LA LUXlilU
Pas bien loin, mes enfants; là-bas, dans U pays du Silence des choses*.
TTLTTL
Non, non; Je ne veux pas... Nous irons aTec toi... Je dirai à Maman.-
LA LUMliU
Ke pleures pas, mes chers petits... Je n'ai pas de Toix commerEau; Je n'ai que ma clarté que
A. >
25i L^OISBAO BLKtJ
l'Homme n'entend point... Mais Je veifle snr loi Jusqu'à la fin des Jours... Rappelez-vous bien que c'est moi qui vous parle dans chaque rayon de lune qui s'épanche, dans chaque étoile qui sourit, dans chaque aurore qui se lève, dans chaque lampe qui s'allume, dans chaque pensée bonne et claire de votre ftme... (H«it Uwê lomiMkt àmihrt le m«r.) Ëcoutex I... L'heure sonne... Adieu L.. La porte s'oavrel... Entres, entrez, entrez I...
Zlle pooue l«f «nfanti étns r»«?titm d% la petiU porU qui Tient ë« f*entre-b&iller et •• referme fw evx. — Le Pain eituie nne larme furtÎTe, le Sucre, TEan, tout eo pleurs, ete., fuient précipitamment et disparaisfent à droite et à gauche, dani la coulisse. Hurlements du Chien i la cantonade. La scène reste Tîde un instant, puis le décor figurait le mur de >• petite pi rte sV ^•r le milieu, p#«r ëéeoafrir m daraier lahleta.
^
DOUZIÈME TABLEAU
LE RÉVEIL
Le même intérieur qu'au premier tableau, mais tout, les murs, l'atmosphère, j paraît incomparablement, féeriquement plus frais, plus riant, plus heureux. — La lumière du jour filtre gaiement par toutes les fentes des voleta c&oi.
A droite» a« fond de la pièee, en levn deu petits lits» Tyltyl et Mytyl lont profondément endormit. — La Ghttte, le Chien et les Objetf lont à U place <|tt'i[s occupaient a« premier tableaa. avant Tarrivée de U Fée. — latre la Mère T|l.
LA IIÂRB TTLy d*aie veb aHégrement frondease.
Debout, voyons, debout! les petits pare»* seux!... Vous n'avei donc pas honte ?••• Huit heures sont sonnées, le soleil est déjà plus haut que la forêt !..« Dieul qu'ils dorment, qu'ils
dorment L«« tKUe •• peache tl eaSmiMe Uf eaftaU*) Ib
»4 L'OISEAU BLBO
sont tout nwes... Tyltyl MDt la lavande et
Mytyl le muguet... (le* embniaant encore.) Que c'est
boD les enlantal... Ils ne peuvent pourtant pas dormir jusqu'à midi... On ne peut pas en fain des paresseux... Et puis, je me suis laissée dire que ce n'est pas trop bon pour la santé... (BecooMi deneeiuBi Tjiiii.) AlloQS, allons, TyltyL..
TTLTTL, l'éieillaiiL
Quoi?... La Lumière?... Où eBt-ene?Noii, non, De t'en vu pas...
LA miUM TTL
La Lumière?... mais bien sûr qu'elle est là... Il y a déjà pas mal de temps... Il fait aussi olaii qu'à midi, bien que les volets soient fermés... Attends un peu que je les ouvre... (EUe poniM in
«oleU, l'iTcugliml* el&rU dm gnad jew UTtUI là pitce.) Là,
voilai .. Qu'est-ce que t'as?... Tas l'air tout aveuglé...
TTLTTL, M Avttant te* jan.
Maman, mamanl... C'est toit»
LA UÈKt TTL
Mais bien sûr que c'est moi.» Qui veaz-ta que «e soit?-.
ACTE SIXIÈME, DOUZIÈME TABLEAU
TTLTTL
C'est tôt.. Mais oui, c'est tolL.
LA MÈRE TTL
Mais oui, c'est moi... Je n'ai pas changé de yisage cette nuit... qu'as-tu donc à me regarder comme un émerveillé ?••• J'ai peut-êtrA le nei à l'envers?*^
TTLTTL
Oh t que c'est bon de te revoir I... D y a si long- temps, si longtemps I... Il faut que je t'embrasse tout de suite... Encore, encore, encore I... Et puis, c'est bien mon litl.^ Je suis dans la maison !•••
LA MiRB TTL
•••
Qu'est-ce que t'as?... Tu ne t'éveilles pas? T'es pas malade; au moins?... Voyons, montre ta langue... Allons, lève-toi donc, et puis habille-toi«M
TTLTTL
Tiens I Je suis en chemise L«
L_
«H L*OISEAU BLEO
LA HiRI m
Bien sûr... Passe ta culotte et ta petite veste... Elles sont 1&, sur la chaise...
TTLTTL
Est-ce que J'ai fait ainsi tout mon ifoyag6?#««
LA MiRi m Quel voyage?...
TTLTTL
Mais oui. Tannée demidraH.
LA HiRB TTL
L'année dernière?.
I...
TTLTTL
Mais oui, doncl... A Noêl| lorsque Je sui^ parti...
LA MiRB TTL
Lorsque t'es parti?... T'as pas quitté la chambre... Je t'ai couché hier soir, et je te retrouve ce matin^.. Tas donc rêvé tout ça?
ACTE SIXIËHS, VOUZIËHE TABLEAU 331
Mais tu ne comprends pas I... C'était l'année passée, lorsque je Buis parti avec Mjtyl, la Fée, la Lumière... elle est bonne, la Lumière I le Pain, le Sucre, l'Eau, le Feu. Ils se battaient tout le temps.., T'es pas fâchée ?... T'as pas été trop tnsteP... Et Papa, qu'a-Vil dit?... Je ne pouvais pas refuser... J'ai laissé un billet pour expli- quer...
lA HÈRE TTL
Qu'est-ce que tu chantes là?... Bien sûr que t'es malade, ou bien tu dors encore... (sue lui
dauw ana bourrade «mlcala.) VoyOUS, révellle-toi...
Voyou, ça Ta-t41 mieux?...
Mais, Maman, Je t'assure... C'est toi qui don
encore...
U MÈRE TTL
Comment! Je dors encore?... Je suis debout depuis mz heures... J'ai fait tout le ménage et rallumé le feu..-
Mais demande à Mjtyl si c'est pas vrai... Ahl nous en avons eu des aTentoretlM
U. HiBS TTL
Comment, Mytyl?... Quoi donc?—
Elle était avec mot.. Noua avona revu bon- papa et bonne-maman...
LA MàRl TTL, d« phu ai p(«i «kvk.
Bon-papa et bonne-maman ?.«
Oui, au Pays du Souvenir... C'était sur notre route... Ils sont morts, mais ils se portent bien... Bonne-maman nous a fait une belle tarte aux prunes... Et puis les petits frères, Robert, iean. sa toupie, Madeleine et Pierrette, Pauline el puis Riquette...
lUquette, elle marche i quatre patteaL
nr
iCTE SlUâHK. DOUZl&HS TABLBAD ttt TTLm
Et Pauline a toujours boh btmioii sur le nés.»
Nous t'avons Tue aussi hier an soir.
LA HÈBB TTl.
Hier au soir? Ce n'est pas étonnant puisque Je t'ai c
Non, QtHi, aux Jardins des Bonheurs, tu étais bien plus belle, mais tu te ressemblais...
LA HÈBI TTL
Le Jardin des Bonheurs? J« ne connais pas oa.»
TTLTTL, b «MltlWfllrt, p«li l'aabruunt.
Oui, ta étais phis belle, maia Je t'aiou mieux oommc oIh
2b0 L'OISEAU BLED
HTTTL, NmbraiMBi égakatat
Moi aussi, moi aussi^
LA MÈRB TTL, attendri*» mais fiwi inquIiU.
Mon Dieul qu'est-co qu'ils ont?... Je vais les perdre aussi, comme j'ai perdu les autres I...
(Subitement affolée» eUe appelle.) Papa Tyll Papa
Tyll... Venez doncl Les petits sont malades I...
lAtrt !• Pèm fjU trèa ealme «ne hache à la mata
Li piu Tn Qu'y a-i*il?.
!•••
TTLTTL et MTTTI«| aeeowaat Joy em aat a t paw aaihraaser
leur pèra.
Tiens, Papa I... C'est Papa t.*. BonjouTi Papa L. Ta as bien travaillé cette aiuiée?.^
U PÂRB TTL
Eh bien, quoi?... Qu'est-ce que c'est?... Ils n'ont pas l'air malade; ils ont fort bonne mine
'•••
ACTE SIXlÊMEi DOUZIÈME TABLEAD tSi LA HÈRE TTL, knMjttili.
U ne faut pas s'y fier... Ce sera eomme les autres... Ils avaient fort bonne mine aussii Jus* qu'à la fin ; et puis le bon Dieu les a prb... Je ne sais ce qu'ils ont... Je les avais couchés bien tranquillement hier au soir; et ce matin, quand ils s'éveillent, voilà que tout va mal... Ils ne savent plus ce qu'ils disent; ils parlent d'an voyage... Ils ont vu la Lumière, grand-papa, grand'maman, qui sont morts mais qui se portent bien^
tntth
Mali bon-papa, a toujours sa Jamba da bois.-
■TTTI.
Et bonne-maman ses rhomatismeaM.
LA Hiai m Tu entends ?••• Cours chercher le médecin l..«
18
S6t L'OISEAU BL£0
U PÈKM m
Mais non, mais non... Ils ne sont pat enmie morts... Voyons, nous allons voir.- (Oa frtf p« A k fvu de U maiMn.) Entres I
intre la Voisine» petite fieUle f«i reieemble à U Fée du premier acte, et.fvi Maiehe en s'appuyant avr «■ bâioa.
LA TOISINI
Bien le bonjour et Ixmne fôte à tousl
TTLTTL
C'est la Fée Béryhmel
LA Y0I8INI
Je viens chercher un peu de feu pour mon pot-au-feu de la fête... Il fait bien frisq^T^ ^ matin... Bonjour, les enfants, ça va bien '
TTLTTL
Madame la Fée Bérylune, je n'ai pas t rOiseau«B!ea»»
F»
ACTE UXIÈHE, DOUZIÈME TABLEAU 163 LA TOISini
Que dit-il?^
LA MiRB TTL
Ne m'en parlez pas, madame Berlingot... Ils ne savent plus ce qu'ils disent... Ils sont comme ça depuis leur réyeiL^. Ils ont dû manger quelque chose qui n'était pas bon,
i—
LA TOISINI
Eh bien, Tyltyl, tu ne reconnais pas la mère Berlingot, ta voisine Berlingot?.
' •••
TTLTTL
Mais si, madame... Vous êtes la Fée Béry- lune.- Vous n'êtes pas fAch6e?<
'•••
LA VOUlHl
Béry.,« quoi?
ffLin
Bérylunaii
Mi LtXSGAD BLEO
Beriingol» tu reux dire Berlingol.M
TTLTTI.
Bérjluntt Berlingot, comme toui TOodiMi madamt.». Mais Mytyl qui sait bien—
LA Htni m VoUà k pia, e'ett que Ujiyl antaL.
u piM m
Bah, bahl... Gela se passera; |e Tais leur donner quelques claques.-
hk TOISIHl
Laisses donc, m n'est pas la peine... h e^ nais ça; c'est rien qu'un peu de songeriet* ** auront dormi dans un rayon de lune... Ma fille qu'eet bien malade est souvent eoaiiik
ACn SlIlEME, DOUZIEME TABLEAO ^ LA HiM m
A propos, comment qu'elle Ta» ta petite fille?
LA TOISIKI
Gouoi-ooueL- Elle ne peut se lerer... Le doc- teur dit que c'est les nerfs... Tout de même je sais bien ce qui la guérirait... Elle me le deman- dait encore ce matin, pour son petit nofil ; c'est une idée qu'elle a^.
LA HiRI TTL
y
Ou!| Je saiSi c'est toujours Toiseau de TyltyL. Eh bien, Tyltyl, ne vas-tu pas le lui donner enfin» à cette pauvre petite?.-
TTLTTL
Quoi, Maman?.«i.
LA HiU TTL
Toft oiseau... Pour ce que tu en fais... Tu ne le regardes même plus... Elle en meurt d'envie depuis si longtemps!^
I
L'OiSEAO BLEU
TTLTTI.
Tiens, e'est vrai, mon oiseau... Où est-il?... Ahl mais voilà la cagel... Mytyl, vois-tu la cage?... C'est celle que portait le Pain... Oui^ oui, c'est bien la même; mais il n'y a plus qu'un oiseau... Il a donc mangé l'autre?... Tiens, tiens t... Mais il est bleui... Mais c'est ma tour- terelle t... Mais elle est bien plus bleue que quand Je suis partit... Mais c'est là l'Oiseau-Bleu que nous avons cberché I... Nous sommes allés si loin et il était icil... Abl ça, c'est épatant I... Mytyl, vois-tu l'oiseau?... Que dirait la Lumière?... Je
vais décrocher la cage... (H monU sur une ehaiie et décroche la cage qa*a apporte à U Teiiine.) La Voilà,
madame Berlingot... Il n'est pas encore tout à fait bleu; ça viendra, vous verrei... Mais portes-le bien vite à votre petite fille.
»..•
LA VOISIHl
Non?... Vrai?... Tu me le donnes, comme < tout de suite et pour rien?... Dieul qu'elle être heureuse I... (EabraManii^i^.) Il faut qux* t'embrasse I... Je me sauTel... Je me sauve L
"']
àCSi SaiÈME, DOUZIÈHB TABLEA» «61
Oui, oni; «Itei Tite... Il y en a qui ohangent de ' couleur»
U. T0I8IRB
Je reviendrai tous dire ce qu'elle aura dit...
TTLITL, aprti btdIt lonfuencnt reganlé nleor 4» Mi.
Pspa, Maman; qu'avez-vous fait A la mai- son?... C'est la même ohoBe; mais aile est bien plus belle.»
Ll FÂRI m.
Comment, elle est plus belle?»
Mais oui, tout est repeint, tout «st r neuf,. tout reluit, tout est propre.» Ça pas comme {«, l'année dernière»
!■> pÂita Tn L'année dernière?»
Ui VOt&tkV BLEU
TtLTTli, tllftst • Il fesltn.
Et la forfit qu'on voitl... Est-eUe grande, att- elle belle I... On croirait qu'elle est neuTel^M Qu'on est heureux ici I... (Allant «vYrir la kMA%.) Où est le Pain?... Tiens, ils sont bien tranquilles... Et puis, voilà Tylôl... Bonjour, Tylô, Tylôl... Aht tu t'es bien battu i... Te rappelles-tu dans la foret?
i.«.
■TTn
Et Tylette?... Elle m» recannilt btea, mala dia ne parla ^oa.-
Tnm
Monsieur la Pain... (Se tâtant iq front.) IleDi, Je n'ai plus le DiamantI Qd eafc-W qui m'a pris mon petit chapeau Tert?... Tant pis! Je n'en ai plus besoin... — Ahl le Feu!... U est boni... Il pétille en riant pour faire enrager TEau... (Cou- rant à u fontaine.) — Et TEau?... Bonjour, TEau!.. Que dit-elle?... Elle parle toujours, mais Je ne la comprends plus aussi bien^
vrm
Je na vois pas le Sucra^^
ACTE SIXIÈME, DOUZIËNE TABLEAU 269
TTLTn
Dieu que Je luis heureux, heureux, heureux l.«
MTtn.
Moi aussi, moi aussi !..
LA Mimi TTI.
Qu'ont-ils donc à toumiUer comme çaf
LX FiM TTL
Laisse dono, t'inquiète pas... Os Jouent à être heureux...
TTLTTL
Moi, J'aimais surtout la Lumière... Od est sa Iampe?«.. Est-ce qu'on peut Tallumer?... (Regar- âant eseert tutovr 4f Mi.) Dieu I que c'est beau tout ça et que Je suis content !«..
Ob flrappt à U porte d« la maiaoe.
hÉ Piai TTL
Entres doncl...
Sotre la Voitiae, tenaat par la aaia «sa patite fllla d'un baauté bloada el mer?eiUe«ia fiU aarre dana §•• bn« la lawrtaraUa da Tylljrl.
270 L'OISEAU BUBO
I^ YOISIXI
Vous voyez le miracle !•••
LA MÈRI m
Pas possible !.•• Elle marche ?<
LA ▼oisini
Elle marche I... Cest-à-dire qu'elle eourli qu'elle dansci qu'elle volel... Quand elle a vu Toiseau, elle a sauté, comme ça, d'un saut, vers la fenêtre, pour voir à la lumière si c'était bien la tourterelle de TyltyL.. Et puis pfffl... dans la rue, comme un ange... C'est tout juste si Je pouvais la suivre^.
TTLTTL, s'approehant, émerveillé.
Oh 1 qu'elle ressemble à la
mrTTL
Elle est bien plus petite
TTLTTL
Sûrl... Mais '«lie grandira^
r
ACTI SIXIËHE DOUZIËllB TABLEAD VU
LA VOISIHI Que disent-iI>P... Ça ne va pas enoora?.-
Ça Ta mieux, ça se passe... Quand ils auront déjeuné, U n'y paraîtra plus...
LA VOISIKB, pouuni It petite dite dui lei bru de lyitjrl. Allons, va. ma petite, va remercier Tyltyl... I^UjI, (•niUinemeal iotimiiU, recnle d'un pu.
LA MARI TTL
Eh bien, Tyltyl, qu'est-ce que t'as?... Tas peur de la petite £IIe?... Voyons, embrasse-la... Voyons, un gros baiser... Mieux que ça... Toï si effronté d'habitude I... Encore uni... Mais qu'est-ce donc que t'as?... On dirait que tu vas jpleurer...
T}lt;rl> *V^* •^oir ftuchemeDt embrat*! la patil* Bile, 'retteoDinonieiildaboiit devant elle, et Ibi deux «ofaDti ■e regardent mu rim dira ; paii, Tjltil car«tuii1 la tlla de l'eliean.
TTLTIJ
Est-ce qu'il est asses bleu?...
272 LX)1S£AU fiLBD
XA nmm filu Mais oui. Je suii oimtente^
TTLTTL
J'en ai vu de plue bleus... Mais les tout à fait bieus, tu sais, aa a beau faire, on ne peut pas les attraper.
LA PBTITl FILU
Ça ne fait rien, il est bien JolL»
TTLTn
Est-ce qu'il a mangé?.-
LA PITITl VILLI
Pâs encore... Qu'est-ce qa'û mange?...
tTLTTL
De tout, du blé, du pain, du mab, des cigales»
LA PBTITl FILLI
Gomment qu'il mange, dis?.«
'1
ACTE SmËME, DOOZIËME TABLEAU 179
TTLTYl
Par le bec, to yas voir, Je vais te montra,..
fl ?ft povr prendre Toiseau des maini do la petite flUe; eelle-ci rétiste instinctiYementy et, profitant de l'héfi- tatioft de leur geste, la tevrterette t*éehappe et l'et- ▼elt.
LA PBTITB FILLE, powMiit «B eri de ddaespefir.
MamanL. D est partiL.
WÊê éilali m MBfltli.
fTLTTL
Ce n'est rien... Ne pleure pas... Je le rattra-
perai... (S*aYançant sar le devant de la fcène et l'adreitant
an pnbUc.) Si quelqu'un le retrouve, voudrait-il nous le rendre?... Nous en avons besoin poui être heureux plus tard^.
RSDEAU
1
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10992. — Lib.*Imp, réuilef, 7, m* Saint-Benott, Parif.
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