Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/1 modifier

NF Z 43-120 "VALABLE POUR TOUT OU PARTIE DU DOCUMENT REPRODUIT'-

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/2 modifier

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/3 modifier

NF Z 43-120

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/4 modifier

HENRI DEGRON CORBEILLE ANCIEMf POÈMES RACONTARS PRÉALABLES ADOLPHE RETTÉ PARIS LÉON PAR 1895 Tous droits réservés.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/5 modifier

CORBEILLE ANCIENNE

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/6 modifier

DU MÊME AUTEUR Les champs en fleurs. (Plaquette hors commerce.) Epuisé. Pour paraître Pèlerinages vers l'automne. Proses. L'écran aux paysages. Proses. La légende d'Orientine. Rêverie féerique. A l'étude Rêves de Mandoline. Symphonies.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/7 modifier

HENRI DEGRON GQPEILLE ANCIENNE HACONTARS PRÉALABLES PAR LÉON VANIER, LIBRAIRE-ÉDITEUR 19, QUAI SAINT-MICHEL, 19 POÈMES ADOLPHE RETTÉ PARIS 1895 Tous droits réservés.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/8 modifier

1. A MA ROBERTE Simplement, Henri DEGRON

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/9 modifier

RACONTARS PRÉALABLES

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/10 modifier

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/11 modifier

RACONTARS PRÉALABLES Imaginez un soir, mi parti, où le crépuscule aurait l'air d'une image japonaise et le paysage d'un tableau de Corot; imaginez encore un prince exotique, attentif aux murmures de la nature chanteuse et fleurie où il se réfugia, gardant tou- tefois la nostalgie des gentils artifices de l'empire du soleil levant un taïkoun qui pour se con- soler de .son exil, se ferait troubadour. En ce Degron, sentimental et sceptique à la fois, avec ses yeux profonds où survit la fierté de ra- dieux rois abolis ses paroles méprisantes à l'égard du Miiffle », son penchant vers les bons poètes fraternels et enfin et surtout sa haine contre l'imbécile vie.quotidienne, apparaît vrai- ment le paradoxal symbole du pays baroque et

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/12 modifier

X RACONTARS PRÉALABLES charmant d'où il vit. Paradoxal? Oui. N'est-ce pas là son privilège de poète? Le poète n'est-il pas excellent en ceci, qu'il diffère de la majorité compacte des sots qui vivent selon les vérités acceptées par tous ? Mais Degron étant un bon poète a bien d'autres âmes de rechange. Je le vois encore en son village de Crespières, en son bois des Flambertains, vivant une exquise vie animale, dormant des journées entières dans l'herbe de son verger où les cerises luisent comme des gouttes de corail, buvant le parfum de la campagne et prenant part à d'héroïques batailles rangées contre les paysans voisins. Puis aussi, le voici qui prêtait tout à coup l'oreille à la Muse, il s'enfuyait sous bois et là, tandis que frémissaient les sapins et les chênes, il inventait des madrigaux à la lune, aux lilas défunts, des chansons pour la très douce, imagi- nant des rythmes où s'allient délicieusement l'âme de la nature et la puissance d'un esprit qui connaît ses classiques bien! Le taïkoun exilé des mélancoliques palais d'Orient, le nostalgique taïkoun, vous le trou- verez moins dans ce petit livre, que le troubadour harmonieux qu'il voulut être. Ce sont ici des

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/13 modifier

RACONTARS PREALABLES XI chansons pareilles à des fleurs rares groupées de sorte exquise, c'est une corbeille de printemps disposée selon l'art d'un jardinier qui serait un prince et qui porte en lui l'avenir! AnoLPHE REfTÉ.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/14 modifier

1 MÉDAILLONS POUR ROBERTE

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/15 modifier

MÉDAILLONS POUR ROBERTE Va, ma plainte, est en somme une chanson Très douce et très lente un rire d'automne, Ah sais-tu pas le Frisson Qu'en Rêve, le Poète abandonne ? Sous le ciel, il est pareil au baiser D'une aile sur les eaux et sur les feuilles. Avec ce tremblement apaisé Des rosées que l'on cueille. .Que ma plainte s'en aille vers toi, En la voile folle de ma pensée Sar la lisière où tu m'as nommé Roi, Sur la colline où tu rêves délassée.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/16 modifier

4 MÉDAILLONS POUR ROBERTE Je n'ai point d'azur pour voiler mieux tes yeux, Ni de couronne. ma Reine ignorée. Mais j'ai des rimes venant des cieux, Des rimes d'aurore et de vesprée. Tranquille, j'ai buriné ces vers. Pour ajouter à ta corbeille. Et que m'importent et les succès et les revers, Si ma chanson vaut celle de l'abeille. Ce matin, je suis venu, ma toute petite. Par le vallon bercé de molles brises, A toi comme un enfant vers la Prière. Te réservant la plus exquise des surprises; Et j'avais des clématites, Pour fleurir ton réveil devant la lumière! Or, tu dormais à peine aux bords d'une pensée, Faite d'un peu de printemps et riche de rêves Tu reposais tes yeux haussés vers la rosée, Laissant flotler ton âme au loin de quelles grèves?..

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/17 modifier

MÉDAILLONS POUR BOBEIITE 5 1 Et, tant d'oiseaux, sais-tu, chantaient pour ton silence, Imprégnés de soleil et cnuronnés de joie, Que j'ai laissé glisser ta main, sans violence, Sur des bouquets d'iris aux volutes de soie. J'ai mis sur ton front mes fleurs comme des étoiles, Pour bercer ton repos de gentille inbénue C'était sur toi, comme un printemps fleuri de voiles Demande aux ruisseaux en larmes de l'avenue J'arrive du Pays des rosées Et des lumières pâles mon Amie, Et les oiseaux d'avril, sur les branches, posés, M'ont dit que tu rêvais endormie Chez toi, comme une épousée. Et me suis assis sur la borne des plaines, Où naguère, comme une étoile, Tu venais cueillir, dégrafant ton voile Et la pervenche et les imarjolaines.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/18 modifier

i> MÉDAILLONS POU)\ ROBERTE N'est-ce toi, qui dors si près du Rêve, En la gloire des murmures et des délires; Ton Poète a fini sa vilianelle brève, Et le soleil, las d'illuminer sa lyre, Voudrait comme lui, se miter à ton sourire De Robei te. ma mie; ma soeur, De Roberte, au fol minois, la si gente, Je chante grâce et douceur, Et ne sais en vallons imprégnés d'aurore, Bergère aucune, plus charmante Et plus mutine encore! Au Jardin d'amour, roses se cueillent Par sa main qua je crois experte, Alors que ramageries folles des feuilles, Chantent, chantent pour Robjrte! Et moi, pastour dn rêve, pour elle toute, Je donnerais mes ris, Et ma besace pleine d'espoirs, de chants appris, Et ma houlette, compagne de route.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/19 modifier

MÉDAILLONS POUR ROBERTE 7 Or, Prince errant, époux de Roberte, Je vais dans les sentiers rimailler à ma Reine, Mes vers assez diront que sa beauté m'entraîne, Vers les folies permises. Puisque deulce Roberte est folle experte, De par ses yeux et richesses découvertes, Aux combats précieux des mignardises J'ai suivi l'eau frileuse à travers des prairies L'eau s'en allait vers un lac imprégné de soir, Roulant avec ses reflets d'or, des rêveries Qui chantaient ma tristesse et pleuraient ton espoir. Ainsi, pensif, j'allais au fond du crépuscule, Tout ouvert aux jeunes sentiers bleus du printemps, Itavi. simplement, de sentir la libellule M'offrir le baiser des eaux et des soirs latents Longtemps, la n'ut m'a noyé de ses rayons calmes, Et l'eau, plus chantante encore, avait des pâleurs, Comme Une qui dormirait sur de lentes palmes, Au clair du ciel et sous l'obscurité des fleurs.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/20 modifier

8 MÉDAILLONS POUR ROBERTE Alors, vers quel deuil allait-elle en la nuitée. Dans la solitude est les bois sans rossignols ?. Vers, quelle allégresse aux bords de l'aube enchantée, Parmi les soleils et les radieux envols? Et ses ondes me semblaient être les années, Qui coulent ainsi vers un autre lac le Cœur, Roulant la joie ou la peine et des fleurs fanées En dépit des saisons et du ciel cajoleur.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/21 modifier

POUR LA DAME DE MON SILENCE

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/22 modifier

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/23 modifier

POUR LA DAME DE MON SILENCE Souvenir d'Automne. Vous m'êtes apparue un soir, le long des bois, Alors qu'une vapeur bleue estompait la plaine Les champs muets, dorés d'un soleil d'autrefois Confiaient à votre âme un peu de leur haleine. Et c'était sur la nuit la. manne de douceur Chère aux âmes du parc, mollement endormies; Vous étiez belle et douce en un maintien bercer Et votre chant d'amour enchantait les ramies. Craintif, je vins à vous et vers votre beauté, Puisqu'en vos yeux lascifs dormait la flamme aimante Je vins, timide pèlerin des soirs d'été, Vous demander pardon en vous nommant « Amante

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/24 modifier

12 POUR LA DAME DE MON SILENCE Et comme en un printemps, je vis dans vos yeux bleus, Le sillage si doux de toutes vos pensées. Et par vous je connus dans la feinte des jeux, La subtile moiteur des mains longtemps pressées. J'aurais pu vous voler, rien qu'un tremblant baiser. Mais pourquoi détacher la rose à peine éclose, Si son parfum qui s'exhale est divinisé Les lèvres ont le temps d'être une fois en cause Avec mon cœur, je vous offris une anémone, Vous en souvenez-vous? C'était presque en aatomne

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/25 modifier

2 RAMAGERIES AMOUREUSES Alphonse Boogaerts.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/26 modifier

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/27 modifier

RÊVE A Léon Deschamps. Je voudrais être un pâtre blond, Montant à pas lents la colline Pastour, sur un chemin bien long Jouant un air de mandoline. J'irais par la sente des bois, Rêver aux larmes des étoiles, Et les anges que seul je vois Cacheraient mes pas sous leurs voiles. Des rossignols, aux chants en pleurs Par delà le dais vert des branches A l'entour, charmeraient vos fleurs 0 marguerites et pervenches

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/28 modifier

16 RÊVE Des cors berceraient l'horizon De leurs sanglots lointains d'amante, Et j'irais, fuyant ma maison, Chanter ma rondelle charmante. Seuls, mes doux agneaux, dans la nuit, Emus par la chanson du pâtre. S'endormiraient au Val, sans bruit, Dans les touffes de thym bleuâtre.. Et je serais le pâtre blond, Montant à pas lents la colline, Pastour, sur le chemin bien long, Jouant un air de mandoline.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/29 modifier

LES PETITS BENGALIS A F.-A. Gazals. Au ciel du Bengale et de Bangalore, Il est, ma charmante, des bengalis Nuancés d'azur et frisés d'aurore Qui chantent et qui volent si jolis Avril, sais-tu, les prend pour des caprices Ayant une âme où dorment les baisers Et quand ils rêvent, c'est ?n des calices Que le soleil, sur des fleurs a posés. Un arc-en-ciel lointain les a vus naître, Tous ces oiseaux bijoux du matin d'or. Sous les parfums de néroli, peut-être, En des berceaux bleus d'intime décor.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/30 modifier

NF Z 43-120

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/31 modifier

20 LES PETITS BENGALIS Moins loin, sous un autre ciel, mais en cage, Je sais aussi deux petits bengalis, S'aimant en n'importe quel paysage. Qui chantent et qui rêvent si jolis!

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/32 modifier

2. ROI D'UN PAYS TRÈS BLEU. A Stuart Merrill. Roi d'un pays très bleu de fantaisies, Il m'a fallu courir de par le monde Pour m'emparer de ces terres choisies Où, paraît-il, le Rêve vagabonde. J'ai pris la nacelle fraîche des brises Et vu toutes les forêts endormies; Mais les tourterelles, par moi surprises, Ne m'ont point conte de choses amies. Et puis j'ai cueilli des gerbes de roses Qu'au vent du soir lentement j'ai fanées Mais ces fleurs d'amour n'étaient guère écloses, En les effeuillant j'ai compté mes années.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/33 modifier

18 ROI D'UN PAYS TRÈS BLEU Et seul, perdu dans la grandeur des plaines, C'est enfin grâce au regard des étoiles Et la voix enjôleuse des fontaines Que j'ai pu gouverner toutes mes voiles Las m'y voici dans mon brumeux r oyaume 0 ces chansons d'exil et ces pensées Qui s'élèvent du seuil de chaque chaume Et que le vent d'hiver n'a point chassées Roi d'un pays très bleu de fantaisies, J'ai pour vassaux, dit-on, des gens tranquilles Qui, jour et nuit, brodent des poésies Tout comme les gais baladins des villes!

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/34 modifier

L'ILE D'AMOUR A Alphonse Germain. Je sais, là-bas, une île au fond des bois sauvages, Où sous les berceaux d'or inconnus des oiseaux, Les amoureux épris parlent de doux langages, Quelle vent des soirs mêle aux soupirs des roseaux. Les fleuris n'y fleurent pas, tant est fraîche son ombre: La mousse y croît timide à l'abri du soleil, Et dans les coins perdus de cette fraîcheur sombre, Jadis un nid chantait des couplets de réveil C'étaient aussi, la nuit, des voix mystérieuses, Montant au firmament lamé d'argent et d'or Mais ces chants ont cessé pour les âmes peureuses, Qui s'en venaient pleurer le soir au son d'un cor.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/35 modifier

22 L'ILE D'AMOUR Les lointains se tairont d'un immense silence, Quand, à genoux sur l'herbe et ma lèvre à tes yeux, Je dirai, tout tremblant, ma dolente romance Villanelle d'amant à faire envie aux deux. Et, fatigués d'amour, nous irons sous un saule, Rêver longtemps tout bas, en écoutant nos cœurs, Ou, sans émoi, dormir mon front sur ton épaule, Dans le canot bercé par les grands joncs en fleurs

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/36 modifier

LES BERCEAUX VERTS A Joseph Canqueteau. Aux bois caressés tant, par la brise des soirs. Brise folle d'avril au parfum de la fraise, Allons, mie, au sentier où sont les reposoirs, Voir les papillons blancs convoler à leur aise. Que, discrètes, les fleurs en ces lointains berceaux Aux courtines d'azur qui ne sont que des feuilles; Et sous les gazons frais le rire des ruisseaux, Ressemble-à tes aveux, ah quand tu te recueilles! Il y fait toujours nuit et les ailes d'oiseaux, N'osent y trembloter tant la Chanson des chênes Est rêveuse et berceuse et les pleurs des roseaux N'ont pas d'accents pareils à l'horizon des plaines.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/37 modifier

24- LES BERCEAUX VERTS En ces longs palais d'ombre où rôdent les baisers, Tous les liserons fous prodiguent leurs couronnes Allons y sommeiller sous les yeux apaisés Aussi beaux que tes yeux, ah! lorsque tu frissonnes Et, nous verrons alors pour la dernière fois. La nature accueillir par un sourire immense, Celles qui vont mourir aux berceaux verts des bois, A genoux sur les fleurs en un lit de silence!

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/38 modifier

3 LES GLYCINES A Geôles d'Espagnal. 0 belle qui passez sur la sente effacée Parmi lâ moiteur des frileuses marjolaines, 0 ma belle, vous sèmble-t -il que la pensée Du printemps fleuri s'est posée en votre haleine?. Mais vous passez sur les verdures imprécises Blondes encor avec vos ailes de phalène Vous passez, disant au ciel des choses exquises Que tous les oiseaux bleus se content dans la plainte La beauté plaça les fleurs sur votre personne, Puisqu'en vos yeux il a mis de beaux bleuets bleus, Et puisque pour vous jusqu'en la saison d'automne Se donne la glycine aux balcons fabuleux.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/39 modifier

26 LES GLYCINES Passez dans les bois votre rire s'éparpille! Et la nature en joie ayant baisé vos mains En a gardé les ors pour fleurir ses chemins Et se parer gaîment comme une jeune flle.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/40 modifier

SUR LE CHEMIN D'AUTOMNE A Albert Saint-Paul J'ai surpris ta beauté comme on surprend la rose Au détour du jardin paré d'ombre et de soir De vers la douce allée, à peine Où tes pas, mes pas, scandaient les bruits de la plaide. C'était loin dans la forêt au sentier d'espoir Qui vit jadis' le printemps sous sa mante éclose! Tu semblais si triste. au soleil, Que l'oiseau frileux n'osait son chant de réveil. Craignais-tu, pour ton cœur, que la feuille d'automne N'allât voiler tes yeux en tombant sur le sol? Pourquoi ces larmes en rosée, Pourquoi comme une plainte, en ton âme, exposée ?.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/41 modifier

28 SUR LE CHEMIN D'AUTOMNE Un souvenir ancien, presque semblable au vol D'une aile, paraissait alanguir ta personne Ton regard ne vit-il le mien?. Ma pensée était là. tu ne devinas rien. Malgré la mousse d'or, sur la déserte allée, Tu as passé, seule; une Heur à cloaque main! Devant toi, l'automne en déroute, S'obstinait bien pourtant à te barrer la route! Et moi, le vagabond, j'ai suivi ton chemin, Parmi la l'orét qui m'apparut désolée, Heureux d'avoir vu ta beauté, Jeter un peu de clair sur ma réalité!

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/42 modifier

3. AUTOMNALE A Louis Dumur. Des glaïeuls et des anémones Ont fleuri le berceau de son âme Et tapissé la trace de ses pas Elle est si douce, elle est si femme, Et ses baisers si délicats, Qu'on les dirait mouillés d'automne.. Un soir, on ne voyait personne, Et c'était à la fin du sentier. Un oiseau chanta, si monotone, Que mon cœur en eut pitié.. «  Ecoute, me dit-elle, cette voix « De mourante. au fond des bois! »

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/43 modifier

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/44 modifier

JONCHÉE PRINCIÈRE

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/45 modifier

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/46 modifier

JONCHÉE PRIIVCIÈRE A Emmanuel Signal'et. Emule des rossignols de la nuit d'été, Chanteur, qui va confier aux sentes du rêve, Les accents mêmes de la beauté, Sais-tu pas que le crépuscule s'achève?. C'est le soir- et l'étendue a des frissons Qui font gémir les fleurs des plaines Mais quelles sont ces mille et mille chansons Si douces qu'on dirait celles des fontaines?. Ah! c'est que le Poète, en la Nuit s'avance Avec des baisers à même la voix; Et les feuilles lui dressent courtines, Et les oiseaux dorment en silence,

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/47 modifier

34 JONCHÉE PRINCIÈRE Sur le miel violet des glycines, Au fond des Bois! Tu vas. tel un flambeau fait de clarté d'aurore, Parmi les taillis d'or où tes rythmes effleurent L'auréole des nuits et des heures! rt les rossignols se réjouissant encore, Volent sur le sein des fleurs Avec leurs chants en pleurs. Tu yas, Pauvre, aux forêts inconnues Où ne bruit jamais le murmure! Tu vas avec un peu de sourire, Cueillir la gloire au son des lyres Cependant que les nymphes demi-nues, T'offrent l'amphore de verdure! A toi les lauriers et la royauté des chênes, A toi le berceau frais où s'exile la mousse, Alors Poète, prends des marjolaines, Ecoute le sanglot que font les frênes. -Il n'est, pour ton cœur, de plainte si douce! Chante encor et que ta harpe soit claire, Car je sais des bocages fleuris de pervenches

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/48 modifier

JONCHÉE PRINCIÈRE 35 Que nul oiseau ne célébra; Car je sais des forêts où nulle voix pleura; Sois leur chanteur emmi la rosée blanche Des matinales lumières! Vois-tu comme la nuit fraternelle s'éclaire, Dépouillant sa dentelle noire de vierge, 0 que d'étoiles, pour que se mire solitaire, Ton âme. La clarté blanche des cierges, Est-elïe si belle et si séculaire?. Tu choisiras ton repos au fond des allées, Où le silence est roi d'un seul domaine Et les oiseaux aux ailes éployées Sauront qu'avec toi c'est la voix humaine Qui chante éperdue et qui pleure désolée Sur une lyre d'or émergeant des vallées

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/49 modifier

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/50 modifier

4 MUSETTES SENTIMENTALES A Adolphe Retié.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/51 modifier

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/52 modifier

PROPOS D'AVRIL A Gabriel Randon. Avril! berceau des cauces De narcisses, Est venu pour nous, du ciel, Offrir sa gerbe de fleurs En couleurs Et son panier blond de miel. Les nids tremblent aux tonnelles Des venelles, Et les flûtiaux des oiseaux Et la plainte des rainettes Inquiètes Nous bercent au bord des eaux,

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/53 modifier

40 PROPOS D'AVRIL Avril! chante dans les sentes Aux passantes, Et le frou-frou des baisers, Et l'union des haleines Dans les plaines Aux sillons is apaisés!

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/54 modifier

BERCEUSE A Henri Mazel. Sa belle amie est endormie et rêve. Au loin, doucement triste est la grève. Et la mer est amoureuse. Une étoile clignote et pleure au ciel, Versant des rayons d'or de miel, Et la mer est langoureuse. Sa belle Amie s'éveille et sa voix s'élève, Parmi le silence de la nuit brève, Mais la mer est paresseuse. Une rosée pâle s'attarde et s'encouronne Au front de la belle amie « Yvonne Il Clame la mer si rieuse

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/55 modifier

42 BERCEUSE Et son petit Prince est là, sans haleine, Une brise l'a mené de par la plaine, Sur la mer capricieuse! Des cerises, il a plein sa corbeille Et la belle amie a pris la plus vermeille, Et la mer est très heureuse..

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/56 modifier

GALANTISE A Pierre Louys. Douces tes paroles, ma chère. De la musique! Autant le friselis des vergers De Pomone; un canzone d'automne Mais, qui es-tu, si mélancolique, Si belle avec tes bijoux bocagers De feuilles et de Heurs en couronnes?. N'es-tu la fiancée pâle de Bohême Amoureuse de la giroflée?. La belle fille d'exil, que j'aime Et qui, le soir, dans les allées S'en vient cueillir la cerise, à même. 0 ne m'importe ton nom, mon exquise, Que tu sois Florise ou la belle Estelle,

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/57 modifier

44 GALANTISE Hermine la douce ou la folle Ghislaine! Mais, veux-tu de mes bagatelles, De mes jonquilles et de niîs anthémises, Et de mon manteau de laine? Ecoute le cor sur les collines. La branche des mimosas s'incline, Je t'aime! 0 le soleil qui décline. Je t'aime Et c'est l'angelus sur les moissons Et c'est encore mes chansons!

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/58 modifier

MUSIQUE LENTE A Andhré et Jacqzces des Gâchons. Entends-tu pas dans le val qui frissonne, Sur le sentier longeant les étangs bleus, Une plainte, comme un doux chant d'automne, S'exhaler et mourir auprès des cieux ? La nuit est pensive et l'étoile est pâle, Les linots ne rêvent plus deux à deux, Et dans les taillis mugit la rafale La rafale de nos coeurs malheureux. Elle monte et s'étend lente et bien lente, Effleurant les joncs verts des étangs bleus, Et, ma Dame, comme la Nuit tremblante, A ce sanglot des bois, ferme les yeux.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/59 modifier

46 MUSIQUE LENTE Entends-tu pas dans le val qui frissonne, Sur le sentier bordé d'un vert linceul, Une plainte, comme un long glas qui sonne, S'exhaler pour un cœur, un cœur trop seul?.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/60 modifier

NOCTURNE A Léon Maillard. Les bois ont des frissons Des langueurs de chansons Dans la nuit lente. Au velours des cieux bleus Sont fixés de grands yeux Des yeux d'amante. Les champs sont apaisés Par les discrets baisers D'une phalène, Baisers plus parfumés Que les aveux aimés De Son haleine.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/61 modifier

48 NOCTURNE Le vers luisant qui dort Eteint sa lampe d'or Dans les ravines, Et vers le sentier noir Passe l'oiseau du soir Venant des ruines. L'onde des ruisselets Egrène des couplets Connus des anges. Tandis qu'au bois lointain S'apprête le matin Pour les mésanges. Seule, mon âme a peur Comme une frêle fleur Qui craint les belles, Et dans l'immense nuit, On n'entend aucun bruit. Pas même d'ailes!

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/62 modifier

5 BARCAROLLE ANCIENNE A Pierre Lelong. Pour voguer vers l'île où rêvent les iris bleus, Prends au rivage vert la dolente nacelle, Qui plane sur les eaux comme une aile des cieux Prends la barque d'amour qui joliment chancelle Ah va dans la nuitée appâlie et tranquille, Va voir les grands roseaux frémir et s'étonner, En le calme noir et si fantômal de l'île; Va sous les nids où la brise va frissonner. Entends-tu pas, ô mienne, errer le chant des rames, Battant lentement l'onde éprise de la nuit; Oh, les oiseaux n'ont pas de ces épithalames, Qui bercent tant l'azur à l'heure de minuit

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/63 modifier

50 BARCAROLLE ANCIENNE 1/1-- Ta barque fut* et glisse et le flot bleu s'incline C'est une ombre qui flotte en la mer des lointains, Et qu'alanguit la voix d'une flîtte câline Mélodieux accord précédant les matins Va rêver aux baisers veloutés des phalènes, Dansant le menuet sur les pollens très doux, Les feuilles en tombant te diront leurs haleines, Et les joncs amoureux berceront tes genoux! Et seul à te guider, je serai sur la rive; Tous mes adieux d'amour te suivront en la nuit Et je verrai toujours ta nacelle pensive, Partir aux pays d'or comme un baiser qui fuit!

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/64 modifier

MÉLODIE TRISTE A André Gide. Que la clairière est triste au cœur profond des bois Jadis, sur l'églantine chantaient des oiselles. Et les nids s'agitaient aux accords de leurs voix, Mais elles n'ont voulu flûter encor une fois Et plus ne jase l'amour au coeur des damoiselles Les feuilles tombent pensives au long du sentier, Au sentier ou passaient de blanches bergères, Et sur l'étang pâli les roseaux font pitié. Tant le papillon, naguère bellement altier, Se blottit en frissonnant sous leurs palmes légères. Souviens-toi des cytises d'or cueillis au matin, Quand les rayons du soleil auréolaient les ruines

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/65 modifier

52 MÉLODIE TRISTE L'horizon tremblant s'estompait de roses an lointains, Et ton regard d'étoile, si gentiment mutin Désirait encor les baisers pris aux ravines Souviens-toi des soirs émus par les aveux du cor, Au parc sur le banc perdu dans les allées, Les rames nous berçaient en leur frôlant décor, Et ton cœur palpitait comme le ver luisant d'or; En l'herbe pleuraient des chansons éplorées. Hélas voici l'automne adieu rêves d'antan Les oiseaux sont frileux et les,nuits sont très pâles, Les feuilles tombent pensives au sentier dormant En nos âmes murmurent les souffles de l'autan, Et sur les rameaux d'or ne chantent plus les cigales

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/66 modifier

5. RITOURNELLE DOUCE A Dauphin Meunier. En le boudoir jonché de roses, Aux genoux d'une marquise, J'ai dit des chants moroses Et chanté des paroles indécises Mais ma lyre dût elle médire, Je n'ai pas ri de mon doux rire. Au quadrille des belles filles, Sous les éventails couleur d'aurore, J'ai vu des mains gentilles Plisser la missive amoureuse; Mais les plus belles j'en tremble encore, Effeuillaient des scabieuses.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/67 modifier

54 RITOURNELLE DOUCE J'ai vu les jardins en automne Se couvrir d'anémones Et les étamines des églantines Mosir sous les brises fines; Mais, hélas! sur pétales et corolles. J'ai vu mourir l'âme des folles Las pleurez plus, la belle, Le jcûvencel rebelle Qui vous a conté fleurette! Ailleurs fL prissent les bleuettes, Et, pour preuve, ô vous, si vous n'êtes sage, Je cueillerai votre corsage. Ah! n'oublierai jamais celle Qui, jadis se donna pucelle En le jardin de mon âme 0 cœur joli, ô douce femme, Rêve ailé de cavatine Du nom charmeur de Valentine

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/68 modifier

CHANSON D'AUTOMNE A T1'istan Klingsor. La douce amie a tissé tout ce soir, Sa fine capeline de laine En la salle oü venait la voir Jadis son aiR'nt le capitaine. Mais il a fui de par le monde Préférant encor mieux Son épée aux baisers de sa blonde De sa blonde aux yeux si bleus. Tout autour d'elle pleure un souvenir 0 les caresses et les baisers! Mais tout se meurt, l'été va finir Et les oiseaux sont apaisés!

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/69 modifier

56 CHANSON D'AUTOMN E Las! Comme elle souffre en silence, Et son rouet ne tourne pas. Car elle écoute, avec dolence, Si dans la nuit passent des pas. Puis elle dort. Elle dort si jolie. Les jùux très clos frôlant sa laine Et le soir lent de mélancolie, Entend à peine son haleine. Elle rêve. et son rêve est d'automne, Le vent gémit en la persierme Sa fable triste et monotone « C'était à l'époque ancienne » Et lentement s'égrène et sonne Minuit par la prairie. Elle rêve. et son rêve est d'automne La nuit s'en vient aux métairies. La douce amie a tissé tout ce soir Sa fine capeline de laine.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/70 modifier

VIEUX AIRS TRÈS VAGUES A Charles Morice. La biche est en pleurs où songent les libellules, La rosée larmoie au pollen de l'ancolie Ah tristes les fins de crépuscule Et voici les mélancolies 1 Les feuilles tombent nimbées d'automne On dirait une manne d'âmes lointaines, Venues par quelque nuitée monotone, Pour consoler des châtelaines. Peut-être, au loin, le rire des fontaines Trouble-t -il les cygnes blancs en leurs rêves. Sur l'étang s'assoupit une haleine Douce à faire pâmer la fleur des grèves.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/71 modifier

58 VIEUX AIRS TRÈS VAGUES Or, une voix s'attriste sur les collines, Et pleurent aux jardins les lobélies, Et sont passées les mandolines, Celles de nos mélancolies Mon âme est un champ désert où l'automne, A vu s'étioler ses ancolies; Pas même l'espoir n'y frissonne, Et mortes les mélancolies

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/72 modifier

SOIR.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/73 modifier

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/74 modifier

6 Oui, c'est bien là le calme et lointain reposoir, Que mon cœur a choisi pour comprendre le Soir. Le Soir! Ce baiser lent du ciel et du mystère, Alors que le sommeil sur les fleurs de la terre, Retient tous les parfums,' garde tous les frissons Et vers les coteaux bleus fait taire les chansons Ne dirait-on, là-bas, comme un murmure d'ailes Près du velours vert où veillent les asphodèles? Des nids de mousse y sont cachés et leurs berceaux Palpitent en cadence au rire des ruisseaux Et i>M!f- ce chant de la colline et de la plaine. Ces longs échos frileux que la nuitée amène, Et qui tant murmurés au seuil mourant du jour S'en viennent jusqu'à nous pour t. veiller l'Amour! SOIR A Henri de Régnier.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/75 modifier

62 SOIR. 0 que la nuit est belle et le parc est en rêve, Les rossignols subtils entre eux ont fait la trêve, Et les fleurs, les gazons, les lilas bocagers Épandent en douceur tous leurs flocons légers, Des rythmes inconnus flottent par la ramie, Qu'on dirait envolés d'une lyre endormie. C'est l'heure du silence et celle du berger, Et la feuille elle-même n'ose plus bouger! Des taillis aux bosquets, la nuit claire s'étonne, De voir ainsi doucement s'effeuiller l'automne! Mais l'heure tinte. et se perd dans le fond des bois, II passe sur l'étang des ombres d'autrefois!

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/76 modifier

VERDURES A mon maître aimé PAUL VERLAINE

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/77 modifier

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/78 modifier

6. LES BOIS A Yvanhoë Rambosson. Si vert, en sa frondaison douce où sommeille Un peu de l'oubli, le bois s'étend superbe et profond, Plein des rires d'un ciel qui l'ensoleille, Plein du murmure très lent que font Des chuchotements de feuilles et des nids d'abeilles. Aux sommets des Chênes, planent les ailes d'un Rêve Ailes si frêles! Tels, d'un mystère, les frissons Qui s'en iraient mourir au delà des grèves, Aux lointains inconnus qui n'ont pas de chansons Aux r,h:il"3 de l'irréel où les joies sontbrèves! Les sentiers s'enfoncent inquiets dans l'ombre Aux ravins coutumiers des roseaux,

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/79 modifier

66 LES BOIS Mais c'est un tel parfum en ces fourrés sombres, Que de peur d'éveiller l'âme des oiseaux, Les filets d'eau chantent plus bas dans les pénombres. Sous ces berceaux où tout tressaille Les baisers de lune ne s'y rencontrent pas; Seuls, les frôlements des papillons par la broussaille Enchantent à peine les lilas En quête aussi de blanches épousailles. Parfois s'alanguit, la fuyante libellule, Au tranquille miroir d'un étang somnolent, Elles fleurs ô verveines, aspérules. Exhalent leurs aveux comme un souffle embaumant, En attendant le Crépuscule Forêts, qui bercez la solitude immense Forêts, dont les voix sont d'autrefois. Dormez, car sur vous va passer la luisance Des étoiles amoureuses de vos bois, Et, j'irai, seul, écouter votre silence

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/80 modifier

MATINALE A Hugues Rebell. Alors qu'avril flotte en l'indécis des matins, Matins frileux encor sous une lune grise, Et que les brouillards bleus ont fleuri les lointains De la lueur du ciel, tremblante mais exquise, La Belle aux rires d'or, doucelette et gentille, A passé frôlant les baisers nouveaux des fleurs Et les oiseaux ont tu leurs chansons et leurs pleurs. Pour voler tire-lire et de rame en ramille Et lui montrer gaîment le sentier frais des Bois Où donnent les lutins une rosée aux doigts

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/81 modifier

FLEURS A Saint-Pol Roux. Dans l'air, les reflets d'un lent automne Ont versé sur les rameaux leurs dentelles'd'or, Et voici qu'en l'éparpillement du silence, Se balance Et s'épancuit le décor. D'un parc lointain qui se pelotonne. Des fleurs, encore des fleurs, dans l'allégresse. Molle du crépuscule, Versent à plein nectar la senteur et la caresse, La gloire des bouquets où lentement circule Comme un appel ancien de sève Qui voudrait voir le jour avant d'aller en rêve.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/82 modifier

FLEURS 69 0 la beauté des champs fleuris d'automne Et tous leurs sentiers silencieux. Et dans la paix du soir, tous ces diadèmes Parmi l'air monotone. Tous ces bijoux blonds des cieux. Et pour les veuves. ces chrysanthèmes

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/83 modifier

PAYSAGE (LES FILS DE LA VIERGE) A Adrien Remacle. Au beau matin d'aurore où les iris des nues, En un poudroiement d'or fleurent sur du velours, Les âmes d'amour vont par la sente, éperdues,. Sangloter doucement au castel plein d'atours. Leurs voiles de lis pur ont la blancheur des neiges Et leurs beaux corps flottants telsdescygnesrêveurs Tremblent au lac de l'aube où l'essaim des cortèges Sillonne le ciel bleu des chérubins sauveurs. Des flûtes de pinsons aux voix énamourées Palpitent bas aux bois parfumés de baisers Tandis qu'aux nids d'azur des plaintes soupirées Se perdent en la brise aux échos apaisés.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/84 modifier

PAYSAGE 7i La tonnelle murmure en chansons cristallins Et la palombe rêy.p à l'anse d'un rameau, L'étang s'ètoile et meurt sous des rames divines Il passe en la forêt de longs soupirs d'ormeau. Dans la ravine flotte une ha.leine d'aurore Toutes vont au nuage irisé de soleil. Et les duvets du ciel, qu'un frisson d'or colore, Tombent en fils d'argent pour la Vierge en éveil Le nuage se meurt en des lueurs câlines, L'horizon se déroule en des courtines d'or, Et bien loin des lointains aux teintes opalines, En un songe, une fée amoureusement dort

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/85 modifier

LES JARDINS CÉLESTES A Roger de Sivry. Mon rêve a vu des jardins nouveaux et très beaux, En plein ciel d'azur, au berceau même des anges Bocages d'espoir, où mouvrait sur les rameaux, Une gloire enfantine et pure de mésanges Et leurs sentiers ornés d'acacias très doux, Et poudrés de mois pollens, se perdaiet.1 très pâles, En des fouillis d'or où se donnaient rendez-vous, Au clair des astres vieux les saints et les vestales! Or, j'allais telle une âme qui ne songe plus Aux bords des lacs pâlis entourer de silence, Et mille feux follets qui planaient éperdus Me donnaient le frisson de la nuitée immense

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/86 modifier

LES JARDINS CÉLESTES 73 1 Ah! ces berceaux si flottants bercés de senteurs, Pleins du chant des ruisseaux, pleins des rires de lune, Ils enivraient mon cœur souffrant de leurs moiteurs, Et sans cesse, j'allais sous la lune importune. Ah! j'y restai longtemps au céleste verger! Et, ô de bonheur, mes larmes, sur les dentelles Des fleurs d'amour, s'épandirent sans dérager Les colibris en sommeil sur des asphodèles! Alors, un ange ce fut une âme d'oiseau Vint me donner son aile blanche et son sourire. Et mon rêve encor, se faisant plus grand, plus beau, M'offrit le ciel entier sous une immense lyre!

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/87 modifier

CRÉPUSCULE A Raymond dè la Tailhède. Au lointain, dans les près la senteur des aspérules Fait incliner les saules amoureux des roseaux, Les frissons de la nuit, dorment au luth des oiseaux, Cependant qu'aux calices rêvent les libellules. 0 les coteaux gemmés par les ors du crépuscule, A l'heure où les bois pensifs se bi'ument, recueillis, Le lent zéphyr se meurt en la. feuille qui vagule Confiant aux couchants, aux nids, le secret des lis. Et la plaine dort au firmament noir du silence, Et les ramiers font l'amour dans la forêt immense. Et près des sous-bois quelque murmure tintinnule Pour le brouillard doucement bleu du lent crépuscule..

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/88 modifier

CRÉPUSCULE 75 La cloche tinte là-bas. Donnez, dormez mon âme, Il fait nuit sur les fleurs. les nymphes rêvent encor, Et sur les cimes de l'éther, ia 1-ne se pâme En son lit où fui gurent mille diamants d'or.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/89 modifier

STANCES D'HIVER A Achille Delaroche. L'avril est défunt qui, tout larmoyant de calices, Epanchait ses parfums doux de la branche à la plaine Et ce, parmi les moiteurs chaudement en délices D'un soleil en sourire, allumant les cieux, à peine. Car j'ai su des coteaux où se pâmaient les cytises, Car j'ai su des sentiers tout amollis d'asphodèles, Où naguère s'acheminaient, bergères exquises, Tenant en mains guirlandes et plumes d'hirondelles. Mais, depuis qu'un jour une belle et pâle déesse, Rejeta son hermine par-dessus les automnes, Je cherche dans les bois, hélas, l'ancienne caresse Des feuilles et des brises et du chant des pinsonnes.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/90 modifier

STANCES D'HIVER T7 Un deuil très lent parcourt le sommet tremblant des arbres Et la brise se donne au profond clair des allées, Pour mieux engourdir les gestes ingénus des marbres Ne pouvant plus faire signe aux oiselles gelées. Or, allez, rêveurs, aux alpes lointaines du rêve, Allez, des frimas ramasser les dernières cueilles, Et si vous ne trouvez pour chanter, la forte sève, Du moins, l'hiver vous offrira bien ses mortes feuilles Et, là-bas, près des lacs glacés flagellés des neiges, Vous irez goélands d'amour ravir les rivages, Où la mer, en la ;uut radieuse des Norvèges, A des rayons d'or pour les poètes et les sages!

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/91 modifier

SUR NOS RITES A Jean Moréas. Prince aventurier des chemin poussiéreux. Qui vas dardant au vent et la strophe et la rime, Fasse que de mes vers l'accord mélodieux, Enchante tes pensers laurés comme les cimes! N'importe! Ta couronne est d'étrange blason, Mais tes guirlandes d'or qui autour le colorent, Sont d'un bouquet nouveau arc-en-ciel d'horizon D'azur, et, tout vermeil, qu'on dirait une aurore! N'importe! si toi, roi d'un rutilant pays, Eriges tes vers purs tels de Paros, le marbre En quatrains martelés de par Pindare appris, Sous la frondaison chaude accompagnant les arbres

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/92 modifier

SUR NOS RIVES 79 Je sais des conquérants aussi du froid brouillard, Qui vers les flots si verte battant toute l'Irlande, Ont sur mandore folle avoué chants mignards, Et tressé pour Cypris de bien doulces guirlandes! Or, je connais encor ravins eu loin des bois, Où la nuit, beaux pastours sur musettes des plaines, Murmurent en rêvavt chansons d'anciens hautbois Qui font sangloter mieux cascades et fontaines! Et, ces coins mouillés d'ombre, embellis d'oiselets Où très fols amoureux échangent leurs haleines Aux yeux du ciel clément et dans les feux follets, Valent les vallons d'cr où chantent les Hellènes!

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/93 modifier

FRISSONS A Edouard Dubus. Par delà les bois noirs où soupirent des ailes, Des ailes de ramiers heureux sous les taillis, Le parc ancien étend son immense fouillis Que dorlotent, le soir, de vieilles ritournelles. On dirait dans ces bois de vieilles cathédrales Bruissant sous les voix des saints d'un autre manoir, Et l'on croirait ouïr l'écho triste des râles Adieux d'oiseaux mourants jaloux des chants du soir. Et les feuilles du parc ont l'air de trépassées; Elles tremblent aux pleurs d'un ruissel en souci, Et des coteaux prochains, monte en prière aussi, La touchante senteur des fenaisons passes.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/94 modifier

ÉLÉGIE AU PAYSAGE FAVORI A Laurent Tailhade. Or, dans le vallon propice aux ferveurs du noir, Frémissant entier, du parfum des fleurs promises, J'ai dressé, voyageur, mon discret reposoir A l'heure des clartés frôlement imprécises. Tout s'était bleuté dans la plaine et dans les bois Les rumeurs de la ville, ici, s'étaient éteintes, Mais du cœur des berceaux les oiselets en voix, Célébraient la verdure et les étreintes saintes. Et dans un lent accord de rêve et de sommeil, Les roseaux de l'étang se balançaient tranquilles, Heureux le soir de ne plus sentir le soleil, Et d'offrir leur mystère aux cygnes fous des îles. Seul, aux lointains, le berger gaîment indolent, Saluait le soir en chantant, caché dans l'ombre,

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/95 modifier

82 ÉLÉGIE Et le bûcheron, maître de l'aubier tremblant, Livrait aux airs les secrets de la forêt sombre 0 vallon, riche de votre magie en fleurs, Vallon qui dormez sous le surplis des nuitées, J'ai su votre silence et vos feuilles en pleurs Et souffrez de savoir mes rimes attristées. En ce retrait sacré me cachant l'horizon, Au passant égaré devers le paysage. Je dirai «  Vois, du Poète c'est la maison « Pour les naufragés, elle tient lieu de rivage »

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/96 modifier

Les grands frissons du soir ont envahi la plainte, Et les coteaux si bleutés se sont effacés. Ne faisant voir qu'une ombre houleuse et noire,-et pleine D'inconnus murmurants et d'échos trépassés! Et la route des bois, sans arbres entassés, Comme un long serpent blanc d'une forme incertaine, Sait les haltes, sans fin, des voyageurs lassés, Tant son immensité leur apparaît lointaine. Et la route insensible aux appels des autans, LA ROUTE A Alfred Vaîlette.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/97 modifier

84 LA ROUTE Longeant de-ci de-là quelque rare maison, N'a jamais vu surelle une fleur de printemps Dans la nuit, elle va poursuîvant son chemin Vers l'étendue intense et vers un lendemain Que l'homme ne reconnaît pas pour l'horizon!

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/98 modifier

8 SOLITUDE A F1'ancis Viélé-Griffin. En la palpitante pâleur des palmes, Voici passer les villanelles calmes. Des chœurs, à peine, chantent sou£ les herbes Chuchotis d'oiseaux pâmés et superbe, Pleurs de roseaux sur les étangs, là-bas. Dirait-on pas les échos d'anciens pas Venant froisser le cœur si lointain des ruines?. Ah. les bois ont des sanglots de bruine Et les feuilles sous la brise, en allées, Cachent les veuves au fond des allées.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/99 modifier

AU PARC SI BLEU A Maurice du Plessys. Au parc, au parc si bleu caché dans le silence, La brise de la nuit murmure une pensée Si musicalement pour l'amour cadencée, Que le saule, très loin, en tremble et se balance. Sur le banc, Elle dort. comme dort une enfance Et le rêve très doux en son âme lassée, Fait briller au ciel d'or une Ange, trépassée D'avoir su les baisers pâles de la souffrance. Elle dort et confesse un aveu que la nuit

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/100 modifier

AU PARC SI BLEU 87 Pensive a recueil' comme en son cœur, sans bruit: Les coteaux le diront au lever de l'aurore. Mais du manoir voisin dei accords inconnus Ont pénétré les bois gentiment ingénus, Pour,la belle amoureuse ensommeillée encore..

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/101 modifier

Elle et moi, dans le parc d'automne et vers l'allée Si seule et silencieuse aux frondaisons d'or Nous avons passé. C'était très loin "<î décor D'intimité douce et d'ombre pâle et troublée. On eût dit sar le soir une douceur ailée La lassitude avant-coureuse de la mort, Le rappel puéril d'une pensée encor Autour des longs massifs de forme désolée. Et nous avons vécu tout notre souvenir, L'ALLÉE A Léon Vanter.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/102 modifier

L'ALLÉE 89 Les amours de l'enfance, hélas atténuées Le premier bonheur qui ne devait pas finir. Mais que triste l'automne en l'abandon des bois. Et parmi ses senteurs de fleurs exténuées Je suis revenu seul, mais. c'était autrefois!

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/103 modifier

RÊVERIE 4 Albert Samain.' Lorsque le vent du soir fait frémir les lilas, Lorsque les chants d'oiseaux ne se font plus entendre, Et que la lune au loin, semble suivre mes pas, Je m en vais, calme et seul, sous un bosquet attendre Que la nuit vienne pour endormir ici-bas. Bientôt un crêpe noir messager du sommeil, Arrive lentement endeuiller la contrée Tout est paisible et dort, sans souci du réveil, La nuit et ses secrets font leur discrète entrée, Pour s'enfuir aussitôt aux rayons du soleil Et je vais m'enfoncer par les chemins des bois, Dans les ravins cachés où chuchote la mousse

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/104 modifier

RÊVERIE H La forêt en silence, et le cerf aux abois, Tressaillent dans la nuit majestueux et douce, Comme s'ils avaient peur de distinguer ma voix. Mais voici qu'au loin meurt l'aurore aux baisers lents, La fleur s'épanouit et la clarté s'élève, Les oiseaux radieux clament tout un printemps, Et moi, demain, j'irai recommencer mon rêve. Dans la fraîcheur du soir sous les genêts tremblants!

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/105 modifier

LES BOIS EN PRIÈRE A Louis le Cardonnel.. Seigneur, la nuit s'en vient et fait neiger des ailes. Seigneur, pour vous vont roucouler les tourterelles, Et des anges rêvant aux lointains noirs des bois, Laissent les berceaux verts s'endormir à leur voix. Au lac tremblant et bleu, Silence se recueille, Seigneur La clairière est à vous en prière, Vous offrant sa corbeille de nids et de feuilles, Avec des rayons iC.s de lune sans lumière. S'éclosent à vous les baisers blancs des pervenches, Les larmes de fontaine osant chanter plus bas, Pour sentir le velours sacré de vos mains 'blanche;s En la tranquillité des matins délicats.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/106 modifier

LES BOIS EN PRIÈRE 93 Seigneur, entendez la cloche du monastère Au loin des bois! Son appel meurt devers les cieux, Bénissez les pêcheurs qui dorment sur la terre, Et voyez les fleurs se mouiller comme des yeux

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/107 modifier

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/108 modifier

CLARTÉ.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/109 modifier

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/110 modifier

9 CLARTÉ A Mecislas Golberg Au seuil noir de la nuit je me suis arrêté Les cieux étaient obscurs et les bois remplis d'ombre, Et le spectre effarant des silences d'été, Errait devant mes yeux plus charmeur et plus sombre. Puis j'ai marché longtemps sans souci de mes pas, Dans les sentiers fanés au hasard des murmures, Effarouchant les ramiers bleus s'aimant tout bas, N'ayant pour me guider que des troncs sans ramures. Et je ne voyais rien, hormis l'Immensité Qui dormait son sommeil à la face du monde Je ne voyais pas même un logis enchanté, Pour bénir d'un repos ma course vagabonde

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/111 modifier

98 CLARTÉ Alors! j'ai crié mon angoisse dans la nuit, J'ai crié ma détresse et mon premier naufrage, J'ai pleuré tout ce qui pour moi s'était enfui Le bonheur d'ici-bas et la foi du jeune u&o. Et seul, enlinceulé, contemplant mon destin, Devant la solitude immense et sans clémence, Je me suis demandé, dans ma pauvre démence, Quel chemin je prendrais pour gagner le matin! Ocspiôres, automne 1892.

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/112 modifier

Racontars préalables, par Adolphe Retté vu MÉDAILLONS POUR ROBERTE. 1 Pour la Dame de mon silence 9 AMOUREUSES. '13 Jonchée princière. 31 MUSETTES SENTIMENTALES 37 Soir. 59 VERDUR'i:S. 63 Clarté.. 95 ÉVREUX, IMPRIMERIE DE CHARLES HÉ RISSE Y- TABLE

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/113 modifier

Page:Degron - Corbeille ancienne, 1895.djvu/114 modifier

TABLE Racontars préalables, par MEDAILLONS POUR ROBERTE Pour la Dame de mon silence RAMAGERIES AMOUREUSES Jonchée princière MUSETTES SENTIMENTALES Soir VERDURES Clarté