Utilisateur:Gilles Mairet/Psychopathia sexualis/Chapitre IV

Psychopathia sexualis
(Édition allemande originale : 1886. Édition française : 1895)

Traduction d’Émile Laurent (1861-1904)
et de Sigismond Csapo


Page de titre
Préface
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Table des matières


Deux types d'appels de note :

  • [1] : note du texte original ;
  • [ws 1] : commentaire d’un contributeur à Wikisource.





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PATHOLOGIE SPÉCIALE


IV

PATHOLOGIE SPÉCIALE

Les phénomènes de la vie sexuelle morbide dans les diverses formes et états de l’aliénation mentale. – Entraves psychiques. – Affaiblissement mental aigu. – Faiblesse mentale consécutive à des psychoses, à des attaques d’apoplexie, à une lésion de la tête ou à un lues cerebralis[ws 1]. – Démence paralytique. – Épilepsie. – Folie périodique. – Psychopathie sexuelle périodique. – Manie. – Symptômes d’excitation sexuelle chez les maniaques. – Satyriasis. – Nymphomanie. – Satyriasis et nymphomanie chroniques. – Mélancolie. – Hystérie. – Paranoïa.


ENTRAVES PSYCHIQUES AU DÉVELOPPEMENT

En général, la vie sexuelle est très peu développée chez les idiots. Elle fait même totalement défaut chez les idiots d’un degré avancé. Les parties génitales sont, dans ce cas, petites, atrophiées, les menstrues ne se produisent que tard ou pas du tout. Il y a impuissance ou stérilité. Même chez les idiots qui ont des facultés mentales d’un niveau relativement plus élevé, la vie sexuelle ne tient pas le premier rang. Elle se manifeste, dans quelques cas très rares, avec une certaine périodicité et alors elle se fait jour avec une grande intensité. Elle ne peut apparaître que sous forme de rut et elle exige avec impétuosité une satisfaction. Les perversions de l’instinct génital ne semblent pas se rencontrer chez les individus dont le développement intellectuel reste à un degré aussi peu élevé.

Si l’impulsion à la satisfaction sexuelle se butte à une résistance, il se produit de puissants désirs accompagnés de violences dangereuses contre les personnes. Il est bien compréhensible que l’idiot ne soit pas difficile quand il s’agit de sa satisfaction sexuelle et qu’il s’attaque même aux personnes de sa plus proche parenté.

Ainsi Marc Ideler rapporte le cas d’un idiot qui voulut stuprer sa propre sœur et qui l’avait presque étranglée quand on l’empêcha de commettre l’acte.

Un cas analogue est raconté par Friedreich (Friedreichs Blätter, 1858, p. 50).

J’ai, à plusieurs reprises, donné mon avis médical sur des délits contre les mœurs commis sur des petites filles.

Girard aussi (Annales méd.-psych., 1885, no 1) cite un cas à ce sujet. La conscience de la portée de l’acte manque toujours, mais souvent l’idiot a le sentiment instinctif que ces actes obscènes ne sont pas permis en public, c’est ce qui le décide à accomplir les actes sexuels dans un lieu solitaire.

Chez les imbéciles, la vie sexuelle est ordinairement aussi développée que chez les individus qui jouissent de la plénitude de leurs facultés mentales. Les sentiments d’arrêt moraux sont très peu développés. Voilà pourquoi la vie sexuelle de ces individus se fait jour d’une manière plus ou moins vive. C’est aussi pour cette raison que les imbéciles sont un élément troublant pour la vie sociale. L’accentuation morbide et la perversion de l’instinct sont très rares chez eux.

La satisfaction de l’instinct génital la plus usitée, c’est l’onanisme. L’imbécile ose rarement s’attaquer aux personnes adultes de l’autre sexe.

Souvent il stupre des animaux. L’immense majorité des sodomistes sont des imbéciles. Les enfants aussi sont assez souvent l’objet de leurs agressions.

Emminghaus (Maschka’s Handbuch, IV, p. 234) rappelle la grande fréquence chez eux des manifestations impudiques de l’instinct génital : masturbation dans un lieu public, exhibition des parties génitales, violences sur des enfants et même sur des personnes de leur propre sexe, sodomie.

Giraud (Annales méd.-psychol., 1885, no 1) a rapporté toute une série d’attentats aux mœurs commis sur des enfants.

1o H…, dix-sept ans, imbécile, a entraîné avec des noix une petite fille dans un grenier, (Genitalia puellæ nudavit, sua genitalia ei ostendit et in abdomine infantis coitum conatus est.[ws 2]) Il n’a pas du tout conscience de la signification de son acte au point de vue légal et moral.

2o L…, vingt et un ans, imbécile, dégénéré, est occupé à garder les troupeaux. Sa sœur âgée de onze ans vient avec une camarade âgée de huit ans et raconte qu’un inconnu a essayé de commettre sur elles des attentats obscènes. L… conduit aussitôt les enfants dans une maison inhabitée, essaie le coït sur l’enfant de huit ans, mais il abandonne bientôt sa tentative car l'immissio[ws 3] ne réussit pas et l’enfant crie. Rentré à la maison, il promet à l’enfant de l’épouser si elle ne le trahit pas. Amené devant le juge, il exprime l’intention de réparer son tort en épousant la petite.

3o G…, vingt et un ans, microcéphale, imbécile, pratique depuis l’âge de six ans la masturbation : il fut plus tard pédéraste[ws 4], tantôt actif, tantôt passif ; a essayé à plusieurs reprises de faire l’acte de pédérastie sur des garçons et a attaqué des petites filles. Il ne comprenait absolument pas la portée de ses actes. Ses envies sexuelles le prenaient périodiquement et sous forme de rut, comme chez les animaux[1]

4o B…, vingt et un ans, imbécile, se trouvant seul au bois avec sa sœur âgée de dix-neuf ans, lui demande de consentir au coït. Elle refuse. Il menace de l’étrangler et la blesse d’un coup de couteau. La fille affolée lui tire violemment le pénis comme pour l’arracher, alors il renonce à sa tentative et revient tranquillement à son ouvrage. B… a un crâne microcéphale, mal conformé : il n’a aucune compréhension de son acte.

Emminghaus (op. cit. p. 234) cite un cas d’exhibitionnisme.


Observation 144. – Un homme de quarante ans, marié, avait pendant seize ans exhibitionné dans des squares et autres endroits publics, devant des petites filles, des bonnes, etc. Il choisissait toujours l’heure du crépuscule et sifflait pour attirer l’attention sur lui. Des gens qui le guettaient l’avaient souvent surpris et lui avaient administré une verte correction. Il évitait alors ces endroits ; mais il continuait ailleurs. Hydrocéphalie. Imbécillité à un degré léger. Le tribunal inflige une punition minime.


Observation 145. – X…, issu d’une famille chargée de tares héréditaires, imbécile, étrange et bizarre dans ses pensées, ses sentiments et ses actes, est arrivé, grâce au népotisme, à occuper les fonctions de juge suppléant. Accusatus est quod iterum iterumque ancilis genitalia sua ostendit et superiorem corporis partem de fenestra demonstravit[ws 5]. Hors cela aucune trace d’instinct génital. Prétend n’avoir jamais pratiqué la masturbation. (Sander : Archiv. f. Psych. T. I, p. 655)


Observation 146. (Actes de pédérastie sur un enfant). – Le 8 avril 1884, à dix heures du matin, un certain V… entre en conversation dans la rue avec Mme X… qui tenait sur ses genoux un garçon de seize mois. V… lui prit l’enfant sous prétexte qu’il voulait le mener promener. Il s’éloigna à une distance d’un demi-kilomètre, revint et déclara que l’enfant lui était tombé des bras et s’était, dans sa chute, blessé à l’anus. Cette partie du corps était déchirée et il en coulait du sang. À l’endroit où l’accident a eu lieu, on a trouvé des traces de sperme. V… avoua son crime abominable, mais pendant l’audience il eut une attitude si étrange, qu’on ordonna un examen de son état mental. Il fit l’impression d’un imbécile aux gardiens de la prison.

V…, quarante-cinq ans, ouvrier maçon, moralement et psychiquement taré, est dolichomicrocéphale ; il a une face étroite et resserrée, une figure et des oreilles asymétriques, un front bas et fuyant. Les parties génitales sont normales. V… fait preuve d’une sensibilité cutanée très minime en général ; c’est un imbécile, il n’a pas de conception de rien. Il vit au jour le jour, sans s’inquiéter de rien, vit pour lui et ne fait rien de sa propre initiative. Il n’a ni désirs ni cœur ; il n’a jamais fait le coït. Il est impossible d’obtenir de lui d’autres détails sur sa vita sexualis. L’idiotie intellectuelle et morale est prouvée par sa microcéphalie ; le crime doit être attribué à un instinct sexuel indomptable et pervers. Il est interné dans un asile d’aliénés (Virgilio. Il Manicomio. Ve année no 3).

Un cas analysé par L. Meyer (Arch. f. Psych T. I, p. 103) nous montre des femmes imbéciles devenues indécentes, se livrant à la prostitution et à d’autres actes d’immoralité[2].


DÉBILITÉ MENTALE ACQUISE

Dans la pathologie générale, nous avons déjà parlé des anomalies variées de la vita sexualis dans les cas de dementia senilis[ws 6]. Dans les autres états de faiblesse mentale acquise, produits par l’apoplexie, le trauma capitis[ws 7], ou existant comme phases secondaires des psychoses non encore établies ou bien sur la base d’inflammations chroniques de l’écorce cérébrale (lues, dem. paralytica[ws 8]), les perversions de l’instinct génital semblent être très rares et les actes sexuels choquants ne semblent avoir pour origine qu’une accentuation morbide ou une manifestation effrénée d’une vie sexuelle qui en soi-même n’est point anormale.


1o Débilité mentale (idiotie) consécutive aux psychoses

Casper (Klin. Novellen, cas 31) cite un cas d’impudicité commis sur un enfant et dont s’était rendu coupable un médecin, âgé de trente-trois ans, faible d’esprit consécutivement à une maladie hypocondriaque. Il s’excusa d’une manière toute puérile, ne saisissant point la portée légale et morale de cet acte qui évidemment n’était que la conséquence d’un instinct sexuel devenu indomptable par suite de la faiblesse mentale de l’individu.

Un cas analogue est cité dans l’observation 21 de l’ouvrage Zweifelhafte Geisteszustaende de Liman (Dementia par mélancolie ; outrage à la pudeur ; exhibitionnisme).


2o Idiotie consécutive à l’apoplexie

Observation 147. – B…, cinquante-deux ans, a eu une maladie du cerveau à la suite de laquelle il est devenu incapable de continuer son métier de négociant.

Un jour, pendant l’absence de sa femme, il attira deux petites filles dans sa chambre, leur fit boire des boissons alcooliques, leur fit des attouchements voluptueux, leur recommanda de ne rien dire et alla ensuite vaquer à ses affaires. L’expertise a constaté une idiotie consécutive à un double accès d’apoplexie. B… qui jusque-là avait eu une conduite irréprochable, prétend avoir commis l’acte sous l’obsession d’une impulsion qu’il ne s’explique pas lui-même et lui a fait perdre la raison. Après le délit, lorsqu’il fut revenu à lui-même, il en eut honte et il renvoya immédiatement les petites filles. Depuis ses attaques d’apoplexie, B… était affaibli mentalement, incapable d’exercer son métier, à moitié paralysé, pouvant à peine parler et penser. Il pleurait souvent comme un enfant, et fit bientôt après son arrestation une tentative puérile de suicide. En tout cas, son énergie morale et intellectuelle était trop affaiblie pour combattre ses mouvements sensuels. Pas de condamnation. (Giraud, Ann. méd.-psychol., 1881, mars).


3o Idiotie consécutive à des lésions de la tête

Observation 148. – K…, à l’âge de quatorze ans, a été gravement blessé à la tête par un cheval. Le crâne était brisé en plusieurs endroits ; il a fallu enlever plusieurs esquilles. Depuis cet accident, il paraît très borné d’esprit, violent et emporté. Peu à peu s’est développée chez lui une sensualité démesurée et vraiment bestiale qui l’amenait aux actes les plus impudiques. Un jour il viola une fille de douze ans et l’étrangla, pour qu’on ne découvrît pas son crime. Arrêté, il avoua. Le médecin légiste le déclara responsable. Exécution capitale.

L’autopsie a fait constater une soudure de presque toutes les sutures du crâne, une asymétrie remarquable des deux moitiés du crâne, des traces de fractures du crâne guéries. La moitié du cerveau affectée était traversée par des masses cicatrisées en forme de rayons ; elle était d’un tiers plus petite que l’autre moitié. (Friedreichs Blätter, 1855, fascicule 6.)


4o Idiotie acquise, probablement par lues[ws 9]

Observation 140. – X… officier. Sæpius cum parvis puellis stupra fecit, eas masturbare ipsum jussit, genitalia sua ostendit earumque genitalia tetigit.[ws 10]

X…, autrefois sain et d’une conduite irréprochable, fut atteint, en 1867, de syphilis. En 1879, il se produisit une paralysie du premier abducteur. On remarqua alors chez lui, comme conséquence de cet accident, de la faiblesse de la mémoire, un changement dans toutes ses manières et dans son caractère, des maux de tête, parfois de l’incohérence du langage, de la diminution dans la vivacité de l’esprit et de la logique, par moment de l’inégalité des pupilles, de la paralysie du côté droit de la bouche.

X…, trente-sept ans, ne présente, lors de l’examen, aucune trace de lues. La paralysie de l’abducteur subsiste toujours. L’œil gauche est ambliopique. Il est affaibli mentalement ; en présence des preuves écrasantes recueillies contre lui, il prétend qu’il s’agit d’un malentendu innocent. Traces d’aphasie. Faiblesse de la mémoire surtout pour les faits très récents, caractère superficiel de la réaction morale ; l’esprit se fatigue très vite au point qu’il perd la mémoire et la faculté de parler. Cela prouve que la défectuosité éthique et que l’instinct génital pervers sont des symptômes d’un état cérébral morbide qui a été probablement occasionné par des lues.

Les poursuites sont abandonnées (Observation personnelle. Jahrbuscher für Psychiatrie).


5o Dementia paralytica[ws 11]

Dans cette maladie aussi, la vie sexuelle est affectée morbidement ; elle est accentuée dans les premières phases de la maladie et dans les états d’excitation épisodiques ; elle est quelquefois aussi perverse ; vers les dernières phases de la maladie, le libido et la puissance baissent habituellement jusqu’à zéro.

Comme dans les phases prodromiques des formes séniles, on voit se produire de très bonne heure, à côté de lacunes morales et intellectuelles plus ou moins grandes, des manifestations d’un instinct sexuel exagéré (propos obscènes, lascivité dans les rapports avec l’autre sexe, projets de mariage, fréquentation des bordels, etc.), manifestations qui se font avec un sans-gêne bien caractéristique dû à l’obscurcissement de la conscience.

Excitation à la débauche, enlèvement de femmes, scandales publics, sont dans ce cas à l’ordre du jour. Au début, l’individu tient encore quelque peu compte des circonstances, bien que le cynisme de sa manière d’agir soit déjà assez frappant.

À mesure que la faiblesse mentale fait des progrès, les malades de cette catégorie deviennent choquants par exhibitionnisme, ils se masturbent dans la rue, font des actes obscènes avec des enfants.

Des états d’excitation psychique amènent le malade à des tentatives de viol ou du moins à des outrages grossiers à la pudeur, il attaque les femmes dans la rue, paraît en public dans une toilette incomplète, pénètre en toilette négligée dans les appartements d’autrui avec l’intention de faire le coït avec la femme d’un ami ou d’épouser séance tenante la fille de la maison.

De nombreux cas de ce genre se trouvent enregistrés dans Tardieu (Attentats aux mœurs) ; Mendel (Progr. Paralyse der Irren, 1880, p. 123) ; Westphal (Archiv f. Psychiatrie, VII, p. 622). Un cas rapporté par Pétrucci (Annal. méd.-psychol. 1875) nous montre que, dans ce genre de maladie, les individus atteints peuvent être aussi amenés à la bigamie.

Ce qui est très caractéristique, c’est la brutalité avec laquelle les malades à l’état avancé procèdent pour satisfaire leur instinct sexuel.

Dans un cas rapporté par Legrand (La folie, p. 519), on surprit un père de famille qui se masturbait en pleine rue. Après l’acte, il avala son sperme.

Un malade que j’ai observé, officier, issu d’une grande famille, fit dans une ville de saison, en plein jour, des tentatives obscènes sur des petites filles.

Un cas analogue est rapporté par Regis (De la dynamie ou exaltation fonctionnelle au début de la paralysie générale, 1878).

Les observations de Tarnowsky (Op. cit., p. 82), nous apprennent que, dans les phases prodromiques et au cours de la maladie, il se produit aussi des cas de pédérastie et de bestialité.


ÉPILEPSIE

Il faut ajouter aux maladies dont nous venons de parler l’épilepsie, qui est souvent une cause d’affaiblissement psychique et qui peut donner naissance à tous les faits de satisfaction sexuelle brutale dont nous venons de parler.

D’ailleurs, chez beaucoup d’épileptiques, l’instinct génital est très vif. Dans la plupart des cas, il est satisfait par la masturbation, parfois par des actes obscènes avec des enfants, par la pédérastie[ws 12]. La perversion de l’instinct suivie d’actes sexuels pervers ne semble se rencontrer que rarement.

De beaucoup plus importants sont les cas, – qu’on cite de plus en plus fréquemment dans les ouvrages spéciaux, – les cas dans lesquels les épileptiques ne présentent pendant certains intervalles aucun symptôme de sexualité excessive, mais seulement au moment des accès épileptiques, quand ils sont dans un état d’exception psychique équivalent ou post-épileptique.

Ces cas ont été jusqu’ici à peine analysés au point de vue clinique, et nullement au point de vue médico-légal ; ils méritent pourtant une étude approfondie, car on pourrait ainsi mieux juger certains actes contre la morale et certains viols, et éviter par ce moyen certains arrêts injustes des tribunaux.

Les faits suivants feront clairement ressortir que les altérations du cerveau, qui se produisent à la suite des affections épileptiques, peuvent occasionner une excitation morbide de la vie sexuelle[3].

De plus, dans les états d’exception psychique, l’épileptique a les sens troublés et se trouve sans résistance contre ses impulsions sexuelles.

Depuis des années, je vois un jeune épileptique, très taré, qui, toutes les fois qu’il a eu des accès réitérés, s’élance sur sa mère et veut la stuprer. Le malade reprend ses sens après un certain temps, mais avec amnésie pour les faits qui se sont passés. Dans les intervalles, c’est un homme d’une moralité sévère et qui n’a pas de besoins sexuels.

Il y a quelques années, j’ai connu un valet de ferme qui, au moment de ses accès épileptiques, se livrait à une masturbation effrénée. Pendant les intervalles, sa conduite était irréprochable.

Simon (Crimes et délits, p. 220), fait mention d’une fille épileptique de vingt-trois ans, de la meilleure éducation et d’une moralité des plus sévères, qui, dans l’attaque de vertige, murmure quelques paroles obscènes, soulève ensuite ses jupons, fait des mouvements lascifs et cherche à déchirer son pantalon fermé.

Kiernan (Alienist und Neurologiste, janvier 1884) raconte qu’un épileptique avait toujours comme aura de ses accès la vision d’une belle femme en position lascive et qu’il en avait de l’éjaculation. Après des années et à la suite d’un traitement bromuré, cette vision a été remplacée par celle d’un diable qui l’attaque avec un trident. Au moment où celui-ci l’atteint, il perd conscience.

Le même auteur fait mention d’un homme très respectable qui avait deux à trois fois par an des accès épileptiques suivis de rage dysthymique et des impulsions à la pédérastie qui duraient huit à quinze jours ; il parle ensuite d’une dame qui, à la ménopause, avait des accès épileptiques avec des impulsions sexuelles pour un garçon.


Observation 150. – W…, sans tare, autrefois sain, intellectuellement normal, tranquille, bon, de mœurs décentes, non adonné à la boisson, manqua d’appétit le 13 avril 1877. Le 14 au matin, en présence de sa femme et de ses enfants, il se leva brusquement de son siège, s’élança sur une amie de sa femme, la conjura et conjura sa femme ensuite de lui accorder le coït. Repoussé, il fut atteint immédiatement d’une crise épileptiforme, à la suite de laquelle il se mit à rager, cassant ce qu’il trouvait, jetant de l’eau bouillante à ceux qui voulaient l’approcher et jetant un enfant dans le foyer. Bientôt après il devint calme, resta troublé pendant quelques jours encore et recouvrit ensuite ses sens mais avec une amnésie complète pour tout ce qui s’était passé (Howalewsky, Jahrbuescher f. Psych., 1879).


Un autre cas étudié par Casper (Klin. Novellen, p. 267) dans lequel un homme ordinairement très convenable, attaqua à peu d’intervalle quatre femmes dans la rue (une fois même devant deux témoins) et en viola une, quoique son épouse, jeune, jolie et saine, habitât tout près, – peut être aussi rattaché à une épilepsie larvée, d’autant plus que l’individu en question avait de l’amnésie de ses actes scandaleux.

La nature épileptique des actes sexuels est incontestable et claire dans les observations suivantes.


Observation 151. – L…, fonctionnaire, quarante ans, époux affectueux, bon père, commit, en quatre années, vingt-cinq délits graves contre les mœurs pour lesquels il eut à purger des peines d’emprisonnement d’assez longue durée.

Comme premier chef, il était accusé d’avoir, en passant à cheval, mis à nu ses parties génitales devant des filles de onze à treize ans et attiré l’attention de celles-ci par des paroles obscènes. Même étant en prison, il s’est montré (genitalibus denudatis[ws 13]) à la fenêtre qui donnait sur une promenade très fréquentée.

Le père de L… était un aliéné, le frère de L… a été un jour rencontré dans la rue, vêtu seulement d’une chemise. Pendant son service militaire, L… eut deux fois des syncopes très graves. Depuis 1859, il souffrait d’étranges accès de vertige qui devenaient de plus en plus fréquents ; il devenait alors tout faible, tremblait de tout son corps, devenait d’une pâleur de mort ; un voile obscurcissait ses yeux, il voyait de petites étincelles scintiller ; il était obligé de s’appuyer pour ne pas tomber. Après des attaques plus violentes, grande fatigue et sueurs profuses.

Depuis 1861, grande irascibilité qui attirait des blâmes sévères à ce fonctionnaire dont on avait toujours à se louer dans le service. Sa femme le trouvait changé : il y avait des jours où il se démenait comme un fou à la maison, se tenait la tête entre les mains, la cognait contre le mur et se plaignait de maux de tête. Pendant l’été de 1869, le malade est tombé quatre fois par terre, restant engourdi et les yeux ouverts.

On a constaté aussi des états de crépuscule intellectuel.

L… prétend ne rien savoir des délits qu’on lui reproche. L’observation a fait constater d’autres accès plus violents de vertigo epileptica[ws 14]. L… n’a pas été condamné. En 1875, il s’est développé chez lui une dementia paralytica[ws 15] qui se dénoua bientôt par la mort. (Westphal, Archiv f. Psych., VII, p. 113).


Observation 152. – Un homme de vingt-six ans, ayant de la fortune, vivait depuis un an avec une fille qu’il aimait beaucoup. Il faisait le coït rarement, ne se montrait jamais pervers. Pendant cette année, il a eu deux fois, après des excès alcooliques, des crises épileptiques. Le soir, après un dîner où il avait bu beaucoup de vin, il alla dans l’appartement de sa maîtresse, entra d’un pas ferme dans la chambre à coucher bien que la fille de chambre lui eût dit que sa maîtresse était sortie. De là il alla dans une autre chambre où un garçon de quatorze ans dormait : il se mit à le violer. Aux cris du garçon qu’il avait blessé au prépuce et à la main, la bonne accourut. Alors le malade laissa le garçon et fit violence à la bonne. Il se coucha ensuite et dormit pendant douze heures. En se réveillant, il ne se rappelait que sommairement de son ivresse et du coït. Plus tard, il a eu à plusieurs reprises des crises épileptiques. (Tarnowsky, op. cit., p. 52).


Observation 153. – X…, homme du meilleur monde, mène depuis quelque temps une vie très dissolue et a des attaques d’épilepsie. Il se fiance ensuite. Le jour fixé pour le mariage, peu de temps avant la cérémonie nuptiale, il paraît au bras de son frère dans la salle remplie d’invités pour la noce. Arrivé devant sa fiancée, denudat coram publico genitalia et masturbare incipit[ws 16]. On l’amène immédiatement dans une clinique psychiatrique ; en route il se masturbe sans cesse et il est encore, pendant quelques jours en proie à cette tentation. Le paroxysme passé, le malade n’avait qu’un souvenir très vague des incidents qui venaient de se passer, et il ne put donner aucune explication de sa manière d’agir. (Le même.)


OBSERVATION 154. – Z…, vingt-sept ans, très chargé de tares héréditaires, épileptique, viole une fille de onze ans et la tue ensuite. Il nie le fait. Amnésie. L’état d’exception psychique au moment du crime n’a pas été démontré. (Pugliese, Arch. di Psich., VIII, p. 622.)


OBSERVATION 155. – V.… soixante ans, médecin, a commis des actes obscènes avec des enfants ; il a été condamné à deux ans de prison. Le docteur Marandon a constaté plus tard des accès de peur épileptoïdes, démence, délire érotique et hypocondriaque par moments, accès d’angoisse. (Lacassagne, Lyon médical, 1887, no 51.)


OBSERVATION 156. – Le 4 août 1878, la fille H…, âgée de presque quinze ans, cueillait, en compagnie de plusieurs petites filles et petits garçons, des groseilles sur la route publique. Tout d’un coup, H… terrassa la petite L…, âgée de neuf ans et demi, la dénuda, la tint ferme et invita A… âgé de sept ans et demi et O… âgé de cinq ans à exécuter une conjunctio membrorum[ws 17] avec la fille, ce que ces deux petits garçons firent réellement.

H… avait une bonne réputation. Depuis cinq ans elle souffrait d’irritabilité nerveuse, de maux de tête, de vertiges, d’accès épileptiques et s’était arrêtée dans son développement physique et intellectuel. Elle n’est pas encore menstruée, mais elle présente le molimen menstruale[ws 18]. Sa mère est suspectée d’épilepsie. Depuis trois mois, H… avait souvent, après ses accès, fait des choses de travers sans en avoir souvenance.

H… paraît déflorée. Elle ne présente pas de défectuosités intellectuelles. Elle déclare ne rien savoir de l’acte dont on l’accuse.

D’après le témoignage de sa mère, elle avait eu le matin du 4 août un accès épileptique et sa mère lui avait, pour cette raison, donné l’ordre de ne pas quitter la maison. (Purkhauer, Friedreichs Blætter f. ger. Med., 1879, II. 3.)


Observation 157. (Actes d’impudicité en état d’inconscience morbide chez un épileptique.) – T…, percepteur d’impôts, cinquante-deux ans, marié, est accusé d’avoir pratiqué depuis dix-sept ans des actes d’impudicité avec des garçons en les masturbant ou en se faisant masturber par eux. L’accusé, un fonctionnaire jouissant de la plus grande estime, est consterné de cette accusation terrible, et prétend ne savoir absolument rien des actes qu’on lui impute. Son intégrité mentale paraît douteuse. Son médecin particulier, qui le connaît depuis vingt ans, fait remarquer le caractère sombre et renfermé de T…, ainsi que ses fréquents changements d’humeur.

Mme T…, de son côté, rapporte que son mari a voulu un jour la jeter à l’eau, qu’il avait de temps en temps des accès pendant lesquels il arrachait ses vêtements et voulait se jeter par la fenêtre. T… ne sait rien non plus de ces faits. D’autres témoins aussi rapportent des changements d’humeur surprenants et des bizarreries de caractère de l’inculpé. Un médecin prétend avoir constaté chez lui par moments des accès de vertige.

La grand’mère de T… était une aliénée, son père était tombé dans l’alcoolisme chronique et avait, dans ses dernières années, des accès épileptiformes ; le frère de ce dernier était un aliéné qui, dans un accès de délire, avait tué un parent. Un autre oncle de T… s’est suicidé. Des trois enfants de T…, l’un était idiot, un autre louchait, et le troisième a souffert de convulsions. L’accusé déclare avoir eu, par moments, des accès pendant lesquels sa conscience s’était troublée, de sorte qu’il ne savait plus ce qu’il faisait. Ces accès étaient précédés d’une douleur en forme d’aura dans la nuque. Il éprouvait alors le besoin de respirer de l’air frais. Il ne savait pas où il allait. Sa femme le satisfaisait bien sexuellement. Depuis dix-huit ans il a un eczéma chronique au scrotum (ce fait a été prouvé) qui lui cause une excitation sexuelle extraordinaire. Les avis des six médecins étaient contradictoires (facultés mentales intactes – accès d’épilepsie larvée) ; les voix des jurés furent partagées, de sorte qu’il y eut acquittement. Le docteur Legrand du Saulle, appelé comme expert, constata que jusqu’à l’âge de vingt-deux ans T… avait chaque année uriné dix à dix-huit fois dans le lit. Après cette époque l’incontinence nocturne avait cessé, mais depuis il y avait des heures pendant lesquelles l’esprit de T… était voilé et il avait de temps en temps de l’amnésie. Bientôt après T… fut de nouveau poursuivi pour outrage aux mœurs commis en public ; cette fois, il fut condamné à quinze mois de prison. En prison il était toujours malade et ses facultés mentales s’affaiblissaient à vue d’œil. Pour ce motif il fut gracié, mais sa faiblesse mentale progressait de plus en plus. À plusieurs reprises on constata chez lui des accès épileptiformes (crampes toniques avec perte de la conscience et tremblements). (Auzouy, Annal. méd.-psychol., 1874, novembre ; Legrand du Saulle, Étude méd.-légales, etc., p. 99.)


Nous allons clore cette énumération si importante au point de vue médico-légal par le cas suivant d’un délit de mœurs commis avec des enfants, cas que l’auteur a personnellement observé et ensuite rapporté dans Friedreichs Blætter[4]

Le cas est d’autant plus curieux qu’on a pu établir avec certitude qu’au moment de l’acte, il y avait inconscience épileptique et que – ainsi qu’il ressort des species facti[ws 19] – donnés en latin pour des raisons qu’on comprendra, – les procédés de raffinement sont pourtant possibles dans cet état.


Observation 158. – P…, quarante-neuf ans, marié, interne d’un hospice, est accusé d’avoir, le 25 mai 1883, commis dans sa chambre les horribles délits de mœurs suivants sur la personne de la petite D…, âgée de dix ans, et sur la petite G.… âgée de neuf ans.

Voici la déposition de la petite D… :

J’étais avec G…, et ma petite sœur J…, âgée de trois ans, dans le pré. P…, nous appela dans sa chambre de travail et en ferma la porte aux verrous. Tum nos exosculabatur, linguam in os meum demittere tentabat, faciem que mihi lambebat ; sustulit me in gremium, bracas aperuit, vestes meas sublevavit, digitis me in genitalibus titillabat et membro vulvam meam fricabat ita ut humidam fierem[ws 20]. Lorsque je criai, il me donna douze kreutzers et me menaça de me tuer d’un coup de fusil si je disais un mot de ce qui s’était passé. Finalement il m’invita à revenir le lendemain.

Voici la déposition de la petite G… :

P…, nates et genitalia D…, se exosculatus, iisdem me conatibus aggresus est. Deinde filiotum quoque tres annos natum in manus acceptum osculatus est nudatumque parti suæ virili appressit. Postea quæ nobis essent nomina interrogavit, ac censuit genitalia D…æ meis multo esse majora. Quia etiam nos impulit, ut membrum suum intueremur, manibus comprehenderemus et videremus, quantopere id esset erectum[ws 21].

Dans son interrogatoire du 29 mai, P…, allègue qu’il ne se souvient que vaguement d’avoir, il y a peu de temps, caressé et embrassé des petites filles et leur avoir donné des cadeaux. S’il a fait autre chose, il ne doit avoir agi ainsi que dans un état d’irresponsabilité complète. D’ailleurs, depuis qu’il a fait une chute, il y a plusieurs années, il souffre de maux de tête. Le 22 juin il ne sait rien des faits du 25 mai, et il ne se souvient pas plus de son interrogatoire du 29 mai. Cette amnésie est pleinement confirmée au cours des débats contradictoires.

P…, est issu d’une famille de cérébraux ; un de ses frères est épileptique. P… était autrefois adonné à la boisson. Il est exact qu’il a eu une lésion à la tête il y a plusieurs années. Depuis il eut pendant des intervalles de plusieurs semaines ou de quelques mois, des accès de troubles mentaux précédés de morosité, d’irritabilité, un penchant à l’abus de l’alcool, de l’angoisse, un délire de la persécution qui allait jusqu’aux menaces dangereuses et aux actes de violence. En même temps, il avait de l’hyperesthésie acoustique, des vertiges, des maux de tête, des congestions cérébrales. Tout cela lui causait un grand trouble d’esprit et une amnésie pour la période d’accès qui durait souvent des semaines entières.

Dans les intervalles, il souffrait de maux de tête au niveau de sa blessure (petite cicatrice cutanée à la tempe droite, douloureuse à la pression). Par l’exacerbation du mal de tête il devient irrité, morose au point d’être las de la vie ; il a une certaine exaltation du sensorium[ws 22]. En 1879, P…, se trouvant dans cet état, a commis tout à fait impulsivement une tentative de suicide, dont il ne se souvenait plus après. Bientôt après, reçu à l’hôpital, il faisait l’impression d’un épileptique et fut pendant une période prolongée soumis à un traitement par le bromure de potassium. Reçu vers la fin de 1879 à l’hospice des infirmes, on n’observa jamais chez lui de crise épileptique proprement dite.

Dans les intervalles, c’était un brave homme, laborieux et bon, et qui n’a jamais montré trace d’excitation sexuelle, même dans son état d’exception ; d’ailleurs il eut jusqu’à ces derniers temps des rapports sexuels avec sa femme. À l’époque de l’acte incriminé, P… présenta les symptômes d’un accès imminent et pria le médecin de lui faire donner du bromure de potassium.

P…, affirme que, depuis sa chute, il ne peut plus supporter les excès de chaleur ni d’alcool qui lui causent des maux de tête, et qu’il a tout de suite les sens troublés. L’observation médicale confirme ses autres assertions concernant sa faiblesse de mémoire, sa faiblesse d’esprit, son irascibilité, son mauvais sommeil.

Si l’on exerce une pression vigoureuse sur l’endroit de la trauma, P…, devient congestif, irrité, troublé ; alors il tremble de tout son corps, paraît excité avec trouble des sens, et reste dans cet état pendant des heures entières.

Dans les moments où il est exempt de ces sensations dont le point de départ est toujours la cicatrice, il paraît poli, expressif, franc, libre, serviable, mais toujours avec des facultés mentales faibles et un esprit voilé. P…, n’a pas été condamné. (Rapport détaillé dans Friedreichs Blætter.)


FOLIE PÉRIODIQUE

De même que dans les cas de manie non périodique, il se produit souvent aussi dans les accès périodiques une manifestation nette ou même une accentuation morbide de la sphère sexuelle.

Le cas suivant rapporté par Servaes (Archiv. f. Psych.), nous montre que le sentiment sexuel peut alors avoir un caractère pervers.


Observation 159. – Catherine W…, seize ans, non encore menstruée. Le père est d’une nature coléreuse et emportée.

Sept semaines avant son admission (3 décembre 1872), dépression mélancolique et irritabilité. Le 27 novembre, accès de folie furieuse qui a duré deux jours. Ensuite de nouveau mélancolique. Le 6 novembre, état normal.

Le 24 novembre (vingt-huit jours après le premier accès de folie furieuse), elle est tranquille, déprimée. Le 27 décembre, état d’exaltation (gaîté, rire, etc.), avec rut amoureux pour sa garde-malade. Le 31 décembre, accès mélancolique subit qui disparaît après une durée de deux heures. Le 20 janvier, nouvel accès tout à fait analogue au premier. Accès pareil le 18 février, en même temps traces des menses[ws 23]. La malade avait une amnésie absolue pour tout ce qui s’était passé pendant ses paroxysmes et apprit en rougissant et avec un grand étonnement le récit des faits passés.

À la suite elle eut encore des accès avortés mais qui, grâce à la réglementation des menses, au mois de juin, ont fait place à un complet bien-être psychique.


Dans un autre cas rapporté par Gock (Archiv. f. Psych.), où il s’agissait probablement d’une folie cyclique chez un homme chargé de lourdes tares, il se produisit pendant l’état d’exaltation un sentiment sexuel pour les hommes. Cet individu se prenait alors pour une femme ; l’on peut se demander si ce n’est pas plutôt la monomanie du changement de sexe que l’inversion sexuelle elle-même qui provoqua les idées sexuelles du malade.

On peut rapprocher de ces sortes de cas, avec manifestation morbide de la vie sexuelle comme phénomène partiel d’une manie, ceux plus intéressants où un sentiment sexuel morbide et souvent pervers ne se fait jour que sous forme d’accès périodiques, et constitue un état analogue à la dipsomanie, accès qui sont le noyau de tous les troubles psychiques, tandis que, dans les périodes d’intervalle, l’instinct génital n’a ni une intensité anormale ni un caractère pervers.

Un cas assez net de cette psychopathia sexualis périodique, liée au processus de la menstruation, a été rapporté par Anjel (Archiv. f. Psych., XV, fascicule 2).


Observation 160. – Dame tranquille, arrivant à la ménopause. Lourdes tares héréditaires. Pendant sa jeunesse accès de petit mal[ws 24]. Toujours excentrique, violente ; principes moraux rigides ; mariage sans enfants.

Il y a plusieurs années, après de fortes émotions morales, accès hystéro-épileptique ; ensuite, pendant plusieurs semaines, trouble mental post-épileptique. Puis insomnie pendant plusieurs mois. À la suite, parfois, insomnies dues à la menstruation et impulsion pueros decimum annum nondum agentes allicere, osculari et genitalia eorum tangere[ws 25]. À l’heure actuelle il n’y a pas de désir du coït et pas du tout de désirs de se rapprocher d’un homme adulte.

La malade parle parfois franchement de cette impulsion, demande à être surveillée, car elle ne pourrait pas répondre d’elle. Dans les intervalles, elle évite anxieusement toute conversation sur ce sujet, elle est très décente et n’a de besoins sexuels d’aucun genre.


Pour ces cas encore peu connus de psychopathia sexualis périodique, Tarnowsky (op. cit., p. 38) a fourni des documents précieux ; mais les cas qu’il rapporte n’ont pas tous un caractère de périodicité.

Il cite des cas où des hommes mariés très bien élevés, et pères de famille, étaient de temps en temps forcés de se livrer aux actes sexuels les plus abominables, tandis que, dans les périodes d’intervalle, ils étaient sexuellement normaux, abhorraient les actes commis dans leur paroxysme et frémissaient en pensant au retour de nouveaux accès auxquels ils devaient s’attendre.

Quand le paroxysme éclatait, le sentiment sexuel normal disparaissait ; il se produisait un état de surexcitation psychique accompagné d’insomnie, avec idées et obsessions d’exécuter des actes sexuels pervers, avec oppression anxieuse et impulsion de plus en plus forte à des actes sexuels habituellement abhorrés par l’individu, mais dans ce moment considérés comme une délivrance, puisqu’ils devaient faire disparaître l’état anormal.

L’analogie avec les dipsomanes est parfaite. Pour d’autres cas (concernant la pédérastie périodique), consulter Tarnowsky (op. cit., p. 41). Le cas 46 qui y est rapporté peut être classé dans la catégorie des épileptiques.

Le cas suivant, rapporté par Anjel Archiv. f. Psych., XV, fascicule 2) est un des plus caractéristiques pour la manifestation périodique de l’excitation sexuelle morbide.

Observation 161. – Homme de classe sociale supérieure, quarante-cinq ans, très aimé de tout le monde, sans tare, très estimé, d’une moralité rigoureuse, marié depuis quinze ans, ayant eu autrefois des rapports sexuels normaux, père de plusieurs enfants bien portants, vivant de la meilleure vie conjugale, eut, il y a huit ans, une peur terrible. À la suite de cet incident il eut pendant plusieurs semaines une oppression angoissante, des palpitations de cœur. Ensuite vinrent des accès singuliers à des intervalles de plusieurs mois et même d’une année, accès que le malade appelle son « rhume de cerveau moral ». Il perd le sommeil ; au bout de trois jours perte de l’appétit, irritation d’humeur croissante, air troublé, regard fixe, regarde devant lui un point fixe, grande pâleur alternant avec la rougeur, tremblement des doigts, yeux rouges et luisants avec une expression singulière de lubricité, langage violent et précipité. Impulsion pour les petites filles de cinq à dix ans, même ses propres filles. Prière adressée à sa femme de mettre ses filles en sûreté. Dans cet état, le malade se renferme dans sa chambre pendant des jours entiers. Autrefois il avait l’obsession de guetter dans les rues les petites filles sortant de l’école, et il éprouvait une satisfaction particulière iis præsentibus genitalia nudare, se mingentem fingens[ws 26].

De crainte de scandale il se renferme dans sa chambre, médite en silence, incapable de mouvement, de temps en temps tourmenté par des idées angoissantes. La conscience ne semble pas être troublée. Durée des accès : huit à quatorze jours. Causes du retour inexplicables. Amélioration subite ; grand besoin de dormir ; après la satisfaction de ce besoin, il se sent très bien. Dans l’intervalle rien d’anormal. Anjel suppose l’existence d’une base épileptique, et il considère les accès comme l’équivalent psychique d’une crise épileptique.


MANIE

La sphère sexuelle participe aussi souvent à l’excitation générale qui existe dans ce cas dans la sphère psychique.

Chez les maniaques du sexe féminin, c’est même la règle. Dans certains cas isolés, on peut se demander si l’instinct est réellement accentué, et s’il ne se manifeste pas seulement avec brutalité, ou bien s’il existe réellement une augmentation morbide. Dans la plupart des cas, cette dernière supposition pourrait être juste ; elle existe d’une façon certaine dans les délires sexuels ou dans leurs équivalents religieux. Selon le degré de la maladie, l’instinct accentué se manifeste sous des formes différentes.

Dans la simple exaltation maniaque et lorsqu’il s’agit d’hommes, on observe la manie de faire la cour, la frivolité, la lascivité des propos, la fréquentation des bordels ; quand il s’agit de femmes, on rencontre le penchant à faire des coquetteries dans la société des messieurs, à se bichonner, à se pommader, à parler d’histoires de mariages et de scandales, à suspecter, au point de vue sexuel, les autres femmes ; dans l’ardeur religieuse, équivalent de l’autre manie, on note des impulsions à participer aux pèlerinages et aux missions, à aller au couvent, ou à devenir au moins cuisinière d’un curé, en même temps que la malade parle beaucoup de son innocence et de sa virginité.

Au point culminant de la manie (accès furieux), on observe des invitations directes à faire le coït, l’exhibition, les propos obscènes, une irritation démesurée contre l’entourage féminin, un penchant à se barbouiller avec de la salive, de l’urine et même des excréments, des délires religioso-sexuels, où l’on est couverte par le Saint-Esprit, où l’on a mis au monde l’enfant Jésus, etc., onanisme effréné, mouvements du coït en remuant le bassin.

Chez les hommes susceptibles d’accès furieux, il faut s’attendre à des actes de masturbation éhontée, et à des viols d’individus féminins.


SATYRIASIS ET NYMPHOMANIE

On a appelé satyriasis (chez l’homme) et nymphomanie (chez la femme), des états d’excitation psychique dans lesquels l’instinct génital, accentué d’une manière morbide, tient le premier rang.

Moreau est d’avis que ces états sont d’un genre à part : il a certainement tort d’admettre cette théorie. La complexité des symptômes sexuels n’est toujours qu’un phénomène partiel d’une psychose générale (manie, folie hallucinatoire).

L’essentiel, dans l’état d’excitation sexuelle, est un état d’hyperesthésie psychique, avec participation de la sphère sexuelle. L’imagination ne présente que des scènes sexuelles, avec des hallucinations et des illusions, et un vrai délire hallucinatoire.

Les représentations les plus indifférentes provoquent des allusions sensuelles, et l’accentuation voluptueuse de ces représentations et de ces perceptions est augmentée à un vif degré. L’objet de la conscience morbide prend un empire sur tous les sentiments et toutes les tendances de l’individu ; et il y a alors une excitation physique générale, semblable à celle qui a lieu pendant le coït. Souvent les parties génitales sont en turgor[ws 27] constant (priapisme chez l’homme).

L’homme atteint de rage sexuelle cherche à satisfaire son instinct à tout prix, et, par là, il devient très dangereux pour les personnes de l’autre sexe. Faute de mieux, il se masturbe ou commet des actes de sodomie. La femme nymphomane cherche à attirer les hommes par exhibition ou par des gestes lascifs ; la simple vue d’un homme lui cause une surexcitation sexuelle démesurée qui se traduit ou par la masturbation, ou par des mouvements du bassin, ou en se frottant contre son lit.

Le satyriasis est rare. On remarque plus souvent des cas de nymphomanie, mais moins souvent à la ménopause. Elle peut se produire même dans la vieillesse.

L’abstinence alliée à une stimulation continuelle de la sphère sexuelle par des irritations psychiques et périphériques (pruritus pudendi[ws 28], oxyures, etc.) peut provoquer ces états, mais selon toute probabilité seulement chez des individus tarés[5].

En affirmant qu’elle peut se produire aussi à la suite de l’intoxication par les cantharides, on paraît se baser sur une confusion avec le priapisme. La sensation voluptueuse qui se manifeste au début dans le priapismus ab intoxicatione cantharidis[ws 29] se change bientôt en une sensation contraire. Le satyriasis et la nymphomanie sont des états morbides psycho-sexuels aigus.

Il existe du reste des cas qu’on pourrait non sans raison appeler des cas chroniques de satyriasis ou de nymphomanie.

Il faut classer dans cette catégorie de malades les hommes qui, dans la plupart des cas, après l’abusus Veneris[ws 30], surtout par la masturbation, souffrent de neurasthenia sexualis, mais ont en même temps un libido sexuel très développé. Leur imagination est, de même que dans les cas aigus, surchauffée, leur âme remplie d’images malpropres, de sorte que les choses même les plus sublimes y sont souillées par des images et des scènes cyniques.

Les pensées et les désirs de ces gens ne visent que la sphère sexuelle, et, comme leur chair est faible, ils arrivent, aidés par leur imagination, aux plus grandes perversités sexuelles.

On peut appeler nymphomanie chronique les états analogues chez les femmes, états qui mènent naturellement à la prostitution. Legrand du Saulle (La folie, p. 510) rapporte des cas intéressants qui évidemment ne peuvent s’expliquer autrement.


MÉLANCOLIE

La conscience et l’humeur du mélancolique ne sont pas favorables à l’éveil des instincts sexuels. Cependant il arrive parfois que ces malades se masturbent.

Dans les cas que j’ai observés personnellement, il s’agit toujours de malades tarés et qui, avant leur maladie déjà, s’étaient adonnés à la masturbation. L’acte ne paraissait pas être motivé par la satisfaction d’une excitation voluptueuse ; c’était plutôt par habitude, par ennui, par peur, pour amener un changement temporaire dans leur situation psychique très pénible.


HYSTÉRIE

Dans cette névrose, la vie sexuelle aussi est très souvent anormale ; il s’agit presque toujours d’individus tarés. Toutes les anomalies possibles de la fonction sexuelle se rencontrent ici, avec des aspects variés et des complications étranges ; quand il y a une base dégénérative héréditaire, de l’imbécillité morale, on peut constater les formes les plus perverses.

Le changement et l’aberration morbides du sentiment sexuel ne restent jamais sans conséquences pour la vie psychique de ces malades.

Un cas bien remarquable à ce sujet est rapporté par Giraud.


Observation 162. – Marianne L…, de Bordeaux, a la nuit, pendant que ses maîtres dormaient sous l’influence du narcotique qu’elle leur avait donné, pris les enfants de ses maîtres, les a livrés à son amant pour ses jouissances sexuelles et les a fait assister aux scènes les plus outrageantes pour la moralité. On a constaté que L… était hystérique (hémianesthésie et accès convulsifs) et que, avant sa maladie, c’était une personne très convenable et très digne de confiance. Depuis sa maladie, elle s’est prostituée d’une façon éhontée, et elle a perdu tout sens moral.


Chez les hystériques la vie sexuelle est souvent excitée morbidement. Cette excitation peut se manifester d’une manière intermittente (menstruelle). Elle peut avoir pour effet une prostitution éhontée même chez des femmes mariées. Quand l’impulsion sexuelle se manifeste sous une forme atténuée, il y a alors onanisme, promenades en état de nudité dans la chambre, manie de s’oindre d’urine ou d’autres matières malpropres, de se parer de vêtements d’hommes, etc.

Schule (Klin. Psychiatrie, 1886, p. 237) note surtout très fréquemment un instinct génital morbidement accentué, « qui transforme en Messalines des filles prédisposées et même des épouses qui vivaient heureuses en ménage. » Cet auteur cite des cas où, pendant le voyage de noces, des femmes ont essayé de s’enfuir avec des hommes de rencontre, des cas de femmes très respectées qui ont noué des liaisons sans choix et ont sacrifié toute dignité à leur insatiable avidité sexuelle.

Dans les délires hystériques, la vie sexuelle accentuée d’une manière morbide peut se manifester par la monomanie de la jalousie, par de fausses accusations contre des hommes pour de prétendus actes d’impudicité[6], par des hallucinations du coït[7], etc.

Par moments il peut aussi se produire de la frigidité avec manque de sensation voluptueuse qui survient dans la plupart des cas par suite de l’anesthésie génitale.


PARANOÏA

Dans les diverses formes de la folie primaire, les phénomènes anormaux de la vie sexuelle ne constituent pas un fait rare. Car plusieurs formes de l’aliénation mentale provoquent le développement des abus sexuels (paranoïa masturbatoire) ou des processus d’excitation sexuelle ; souvent il s’agit d’individus psychiquement dégénérés chez lesquels, en dehors d’autres stigmates de dégénérescence fonctionnelle, la vie sexuelle se trouve aussi souvent chargée de lourdes tares.

C’est surtout dans la paranoîa erotica et religiosa que la vie sexuelle est amenée à un degré morbide, que même elle devient perverse dans certaines circonstances et se manifeste assez distinctement. Mais, dans la folie érotique, l’état de surexcitation sexuelle ne se manifeste pas tant par des procédés et des actes qui visent directement la satisfaction sexuelle, que – il y a des exceptions – par un amour platonique, un enthousiasme romanesque pour une personne de l’autre sexe pour la satisfaction esthétique qu’elle procure ; dans certaines circonstances cet enthousiasme peut se reporter sur un produit de l’imagination, un tableau ou une statue.

L’amour sans vigueur ou qui ne se manifeste que spirituellement pour l’autre sexe, n’a d’ailleurs souvent sa cause que dans l’affaiblissement des organes génitaux, résultat de la masturbation pratiquée trop longtemps ; souvent sous l’enthousiasme chaste pour un être aimé, se cachent une grande lubricité et des abus sexuels. Chez les femmes notamment, une excitation sexuelle violente dans le sens de la nymphomanie peut se déclarer épisodiquement.

La paranoïa religiosa aussi porte, dans la plupart des cas, sur la sphère sexuelle qui se manifeste par un instinct sexuel d’une violence morbide et d’une précocité anormale.

Le libido trouve sa satisfaction dans la masturbation ou dans l’extase religieuse dont l’objet peut être la personne d’un prêtre ou de certains saints, etc.

Nous avons parlé assez longuement de ces rapports psycho-pathologiques sur le terrain sexuel et le terrain religieux.

À part la masturbation, les délits sexuels sont relativement assez fréquents dans la paranoïa religieuse.

L’ouvrage de Marc contient un cas bien remarquable de folie religieuse qui a conduit à l’adultère. Giraud. (Annal. méd.-psychol.) a rapporté un cas d’impudicité commis sur des petites filles par un homme de quarante-trois ans, atteint de paranoïa religiosa et qui était temporairement en excitation érotique. Il faut compter dans cette catégorie un cas d’inceste. (Liman, Vierteljahrssch. f. ger. Med.)


Observation 163. – M…, a mis sa fille en état de grossesse. La femme, mère de 18 enfants et qui est elle-même enceinte de son mari, l’a dénoncé au parquet. M… souffrait depuis deux ans de paranoǐa religieuse. « Il m’a été annoncé par le ciel que je devais coucher avec ma fille, l’éternel soleil. Alors il en naîtra un homme de chair et d’os par ma croyance qui date de dix-huit siècles. Cet homme sera un pont pour la vie éternelle entre l’ancien et le nouveau Testament. » Le fou avait obéi à cette impulsion qui selon lui était un ordre venu du ciel.


Dans la paranoǐa persecutoria il se produit aussi parfois des actes sexuels dus à une cause pathologique.


Observation 164. – Une femme âgée de trente ans avait attiré un garçon de cinq ans qui jouait près d’elle, en lui promettant de l’argent et un morceau de rôti ; pene lusit supra puerum flexa coitum conavit[ws 31]. Cette femme était une institutrice, qui, séduite et ensuite délaissée par un homme, s’était jetée pendant quelque temps dans la prostitution, bien qu’auparavant sa conduite fût d’une moralité rigoureuse. L’explication de sa légèreté de mœurs se trouvait dans le fait qu’elle avait une monomanie de la persécution très étendue et qu’elle croyait se trouver sous l’influence mystérieuse de son séducteur qui la forçait à des actes sexuels. Ainsi elle croyait que c’était son séducteur qui avait mis le petit garçon en travers de son chemin. On ne pouvait pas supposer que le mobile de son crime ait été une sensualité brutale, car il lui aurait été très facile de satisfaire son instinct sexuel d’une façon naturelle. (Kuessner, Berl. klin. Wochenschrift.)


Cullere (Perversions sexuelles chez les persécutés dans les Annales médico-psychol., mars 1886) a rapporté des cas analogues, par exemple l’observation d’un malade atteint de paranoia sexualis persecutoria qui a essayé de violer sa sœur, cédant à la prétendue pression qu’exerçaient sur lui les bonapartistes.

Dans un autre cas un capitaine, atteint de la monomanie de la persécution électro-magnétique, est poussé par ses persécuteurs à la pédérastie qu’il abhorre au fond. Dans un cas analogue le persécuteur excite à l’onanisme et à la pédérastie.


Notes originales
  1. Pour les nombreux cas de ce genre, voir Henkes Zeitschrift, XXIII, fascicule supplémentaire, p. 147 ; Combes, Annales med.-psych., 1866 ; Liman, Zweifelhafte Geisteszustaende, p. 389 ; Casper-Liman, Lehrb., 7e édit., cas 293 ; Bartels, Friedreichs Blätter f. d. gerichtl. Med., 1890, fascicule 1.
    Pour d’autres cas de pédérastie consulter Casper, Klin. Novellen, cas 5 ; Combes, Annales méd.-psychol., juillet.
  2. V. Sander, Vierteljahrschrift f. ger. M., XVIII, p. 31 ; Casper, Klin. Novellen, cas 27.
  3. Arndt (Lehrbuch. d. Psych., p. 140), relève particulièrement l’état de rut qui existe chez les épileptiques. « J’ai connu des épileptiques qui se sont enflammés de la passion la plus sensuelle pour leur propre mère et d’autres qui étaient suspectés par leur père d’avoir des rapports sexuels avec leur mère. » Mais Arndt est dans l’erreur quand il prétend que partout où il y a une vie sexuelle anormale, il faut supposer l’existence d’un élément épileptique.
  4. Comparez encore Liman : Zweifelhafte Geistessustaende, cas 6 ; le travail de Lasègue sur les exhibitionnistes (Union méd., 1871) ; Ball et Chamburd, Somnambulisme (Dict. des sciences méd., 1881).
  5. Comparez les cas intéressants de Marc-Ideler, II, p. 31. – Ideler. Grundriss der Seelenkeilkunde, II, p. 488-492.
  6. Voir plus loin, le cas Merlac dans le Lehrb. d. ger. Psychopathol., de l’auteur, 2e édit., p 322 ; Morel, Traité des maladies mentales, p. 687 ; Legrand, La Folie, p. 237 ; Procès La Roncière dans les Annales d’hyg., 1re série, IV, 3e série, XXII.
  7. C’est là-dessus que se basent les incubes dans les procès des sorcières au Moyen Âge.


Commentaires Wikisource
  1. ramolissement du cerveau
  2. Il dénuda les parties génitales de la fillette, exhiba son propre sexe et tenta le coït dans le ventre de l’enfant
  3. la pénétration
  4. sodomite
  5. Il est accusé d’avoir montré ses parties génitales à de nombreuses reprises et d’avoir exhibé d’une fenêtre la partie supérieure de son corps
  6. démence sénile
  7. traumatisme crânien
  8. syphilis
  9. syphilis
  10. Il pratiquait souvent la luxure avec des petites filles, il leur ordonnait de se masturber, il leur montrait son sexe et caressait le leur.
  11. suite de la syphilis
  12. sodomie
  13. avec les parties génitales dénudées
  14. vertige épileptique
  15. suite de la syphilis
  16. il dénude ses parties génitales devant toute l’assemblée et entreprend de se masturber
  17. union de leurs membres
  18. troubles menstruels
  19. constatations
  20. Alors, il nous a couvert de baisers, puis il a tenté d’introduire sa langue dans ma bouche, il me léchait le visage ; il me prit sans ses bras, ouvrit son pantalon, releva ma robe, il me titillat le sexe des doigts et frotta son membre sur ma vulve pour qu’elle devienne humide.
  21. P… embrassait les fesses et le sexe de D…, il tenta aussi de m’agresser. Puis il prit dans ses bras la petite qui n’avait que trois ans, l’embrassa et, après s’être dénudé, il prit en main ses parties viriles. Il nous demanda quelles étaient les choses que nous aimions, en étant d’avis que le sexe de D… était ce qui m’importait le plus. Il nous poussa à regarder son sexe, à le prendre dans nos mains et à l’observer jusqu’à ce qu’il entre en érection.
  22. exaltation sensorielle
  23. menstrues
  24. accès épileptiques
  25. de séduire un enfant de dix ans pas encore demandeur, de l’embrasser et de toucher son sexe
  26. à exhiber son sexe nu et à uriner en se tripotant
  27. turgescence
  28. démangeaisons génitales
  29. priapisme par intoxication aux cantharides
  30. abus de luxure
  31. elle joua avec le sexe de l’enfant et le courba pour tenter de coïter


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