Une voix dans la foule/Viens, cette nuit, poser tes lèvres

V

Viens, cette nuit, poser tes lèvres,
Fleurs tièdes de chair, sur mes yeux.
Je croirai sentir sur mes fièvres
Des roses s’effeuiller des cieux.

Glisse tes deux mains dans les miennes,
Doucement, comme un don secret ;
Puis chante des choses anciennes
Faites d’amour et de regret.


On dirait que par la fenêtre
Le Malheur nous guette, sournois.
Mais l’aube va bientôt paraître,
Et j’ai tes baisers et ta voix.