Une voix dans la foule/Pourquoi donc tes baisers rouges parmi les roses

XVII

Pourquoi donc tes baisers rouges parmi les roses,
Ta voix m’ensorcelant de paroles d’amour,
Ton rire qui raillait mes alarmes moroses
Et tout ce grand bonheur qui ne dura qu’un jour,

Qui ne dura qu’une heure en le jardin des roses
Où je crus, comme un dieu, me consumer d’amour,
Sans avoir pris souci des automnes moroses
Qui furent la rançon de cet unique jour ?


Ah ! pourquoi, maintenant que sont mortes les roses,
Et que le souvenir même de mon amour
Est plus mort que les fleurs et les heures moroses,
Pourquoi ce grand bonheur qui ne dura qu’un jour ?