Une petite gerbe de billets inédits/20
Une petite gerbe de billets inédits : Beaumarchais, sa femme, Mme Campan
(p. 24).
XII
Claremont, 18 septembre 1850.
Monsieur,
La Reine me charge de répondre à la lettre par laquelle vous lui exprimez la part que vous prenez au coup qui vient de la frapper[1]. Sa Majesté connaît votre dévoument, et elle était assurée à l’avance de votre sympathie. Elle ne l’est pas moins de vos regrets bien sincères pour celui qu’elle pleure. Les princes, ses fils, à qui elle a fait part des sentiments que vous leur conservez, s’assossient à ceux de leur auguste mère pour vous. Je regrette d’être auprès de vous, Monsieur, le trop faible interprète de Sa Majesté, et vous prie de vouloir bien agréer l’assurance de ma haute considération.
A. Trognon[2].
Extrait du Bulletin du Bibliophile
- ↑ La mort du roi Louis-Philippe (26 août 1850).
- ↑ Auguste Trognon est surtout célèbre comme fidèle courtisan du malheur. Il a laissé d’estimables ouvrages : le meilleur est sa Vie de Marie-Amélie reine des Français (Paris, 1871, in-8o). C’est la biographie d’une sainte écrite par un homme de cœur. On voit battre ce cœur à travers son talent, comme on voit palpiter la flamme à travers le cristal.