A. Lefrançois (p. 11-12).
AVANT-PROPOS


Appelé par la confiance de sa famille à l’honneur de classer et trier la volumineuse correspondance trouvée, après sa mort, dans les papiers du Sénateur, comte Clément de Ris, nous avons été amené à nous occuper du mystérieux enlèvement dont il fut la victime en septembre 1800. Un premier examen nous avait laissé sous l’impression que cette correspondance ne révélait, sur l’aventure, rien qu’on ne sût déjà[1]. Une lecture plus attentive nous a conduit à y trouver, sinon la lumière complète, du moins des clartés jetant jour sur maints points demeurés obscurs. Telle est l’origine de cette étude.

Nous avons lu tout ce qui, à notre connaissance, avait été imprimé sur l’affaire. Les renseignements des livres ont été contrôlés, ou complétés au besoin, par ceux des papiers d’Archives qu’on a bien voulu mettre à notre disposition. Ce sont principalement :

1° Aux Archives nationales, les dossiers Clément de Ris, de Bourmont, Carlos Sourdat, Gondé, et les Bulletins du Ministère de la Police générale ;

2° Aux Archives du Ministère de la Guerre, le dossier Viriot (Archives administratives), la Correspondance générale et la Correspondance de l’armée de l’Ouest (Archives historiques) ;

3° Au Greffe du Tribunal d’Angers, le dossier du procès Clément de Ris.

Nous remercions tous ceux qui, gardiens de ces Archives, ont, avec une inlassable obligeance, facilité et guidé nos recherches.

À ces sources de renseignements, sont venus s’ajouter ceux, d’importance très inégale, que contenait la Correspondance privée de Clément de Ris. Le nombre des pièces et lettres de cette correspondance, où, soit par allusions, soit directement et de façon spéciale, il est question de l’enlèvement, n’est pas inférieur à quatre-vingt-onze. Toutes seront déposées, aussitôt après publication du présent volume, aux Archives nationales.

Nous estimons, en effet, qu’il ne suffit pas à l’historien d’appuyer son dire sur des indications contenues dans des papiers privés, où il est difficile, parfois impossible, d’aller les chercher. Il doit, quand il en a le pouvoir, placer les chercheurs à même d’en contrôler l’exactitude, ou, s’il y a lieu, de substituer leur interprétation à la sienne. Nous sommes heureux que la famille de Clément de Ris, en nous autorisant à effectuer ce dépôt, nous fournisse moyen de donner satisfaction à ce sentiment.



  1. C’est cette impression que nous avions naguère traduite dans une note d’un article publié dans la Revue des Deux-Mondes (numéro du 1er novembre 1907, page 196).