Un jour (recueil, Jammes)/Un Jour
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LA MÈRE DU POÈTE.
LE PÈRE DU POÈTE.
LE POÈTE (vingt-six ans).
L’ÂME DU POÈTE (jeune fille en blanc qui a vingt-six ans).
LA FIANCÉE DU POÈTE (jeune fille en bleu qui a dix-huit ans).
LA VIEILLE SERVANTE.
LA CHIENNE.
Scène Première
Il est onze heures du matin. Journée torride.
Une salle à manger campagnarde dont une porte et deux fenêtres donnent sur un jardin qui a des fleurs d’Été. En face de la porte, un buffet modeste sur lequel il y a des fruits et des pots de confiture. Suspendus au mur, aux côtés du buffet, deux vieux plats peinturlurés. Près de l’un d’eux, une petite carabine est accrochée…
Sur la table à manger recouverte d’une vieille toile cirée, des capucines.
Près d’une des fenêtres ouvertes la mère du poète coud du linge blanc. À côté d’elle, la fiancée du poète brode.
L’âme du poète reçoit, au bas du perron usé qui conduit du jardin à la salle à manger, le poète qui revient de la chasse avec sa chienne.
— Où est ma mère ?
elle coud le linge blanc près des capucines
qui font penser à Mademoiselle Linné.
C’est la mère douce aux cheveux gris dont tu es né.
Il y a un grand calme qui tombe de la vigne.
La chatte sur la pierre chaude s’étire
en baillant, ou roule au soleil son ventre blanc.
Ta chienne allongée allonge un museau pointant
sur ses pattes allongées, courtes et frisées.
Le ciel clair comme l’air entre par les croisées.
Dieu te rendra bon comme les hommes
et doux comme le miel, la méture et les pommes
où se collent les guêpes en or tout empêtrées.
Ta mère douce coud dans la salle à manger
où sentent bon les fruits, près de ta fiancée.
Tu avais mis tes bas à sécher sur la haie…
La vache en passant tout à l’heure les a mangés.
Oh ! que c’est ennuyeux… C’est la seconde fois…
Ça m’était arrivé il y a deux ou trois mois.
Tu pourrais les mettre à sécher près de la grange
où la génisse et la vache ne passent pas…
Il y a une corde en osier à des échalas…
Près de la grange l’ombre est trop épaisse à cause du noyer.
Ton cœur en ce moment est dans l’ombre du noyer.
Ton bonheur est comme le soleil qui glisse
sur le perron usé, les poules et les glycines
au bois tordu et dur. Là bas, sur la haie,
séchaient les bas légers de ta fiancée
et la vache qui passait les a mangés
parce qu’ils éclairaient le soleil comme l’herbe bleue.
parce que la vache était contente sous le ciel en feu,
parce que tout était bon, parce que tout était doux,
parce que tout était luisant comme le houx,
parce que la vie est comme l’eau qui coule
sur les cressons et les pierres dorées et douces.
Fiancée, donne moi un verre d’eau ?
Va au puits chercher de l’eau. Ne cogne pas
à la pierre le seau usé, la cruche. Va.
Écoute ? Le puits grince et les guêpes sonnent.
Le bleu dort sur la campagne aux maïs jaunes.
Tout est doux comme les cloches des vaches, l’Automne,
doux comme l’odeur de la poussière quand il tonne
et qu’il a plu — quand les ruisseaux deviennent jaunes,
doux comme le bruit des fusils des palombiers, l’Automne.
Tu as tué des cailles ? Qu’on prenne des feuilles à la vigne
qui ne soient pas sulfatées, pour faire cuire.
La mère et la fiancée sont comme des cygnes.
Tu es essoufflée, chienne amie ?… Tiens la terrine d’eau
et la bonne soupe que je t’ai faite tantôt.
J’ai deux cailles… manqué un rale…
Tu as manqué un rale ?
Je l’ai blessé… Il est tombé dans le regain
que l’on fauchait près du canal du gave…
Mais il a couru, il s’est glissé dans l’herbe molle
et la chienne a couru dessus comme une folle…
Mais elle n’a pu l’attraper…
Où est le père ?
Il taillait les rosiers et répare l’arrosoir :
le vert était parti. Il le repeint.
cet arrosoir est vert comme les sabres clairs
des glaïeuls. Sur le parterre il verse la pluie
par sa pomme dorée par l’usage. Ces pluies
d’Été qu’il verse sont douces pour les fleurs.
L’eau, le vieux père la prend au puits glacé par la chaleur.
Le puits est noir et beau, de mousse et d’ombre douce.
Au dehors il est sec par la terre et la mousse.
J’ai cueilli des roses. As-tu tué des cailles ?
Petite fiancée vous me paraissez pale…
Une vache a eu une génisse qui est belle…
Le garçon de ferme a tué une tourterelle
près de la châtaigneraie d’Angays.
Il est bien vieux, ce pauvre chapeau de paille.
Tu le reborderas. Il coûta deux cents francs.
L’oncle l’avait porté de l’étranger en France.
On en porte là-bas d’excessivement chers.
C’est la simplicité, la pauvreté d’hier
et de demain. Ce sont les simples doux et fiers.
Ils mangent leur gros pain sur la table luisante et noire.
Ils ont de vieux chapeaux bordés de vieille moire.
Leurs porte-monnaie sont usés mais ils ne savent pas
qu’une femme coûte quatre cent mille francs,
ni qu’il y a d’autres plantes que l’ombre des lilas,
les roses, les pourpiers, les lys, les giroflées,
les roses de Noël, les glaïeuls des allées,
les tristes buis luisants et les tulipes en fer.
Les gens pauvres et fiers sont pareils à des cygnes.
J’ai arrangé, près du laurier-thym, la ruche.
Il y avait encore, qu’on avait cassée, une cruche.
La servante est vieille. Elle est malade.
Elle n’a plus la force d’arracher la salade.
Bois ! C’est l’eau du puits qui crie.
Elle est claire comme elle, comme la pluie.
Elle est pure comme l’âme de ta fiancée.
Comme ses bras elle est douce et glacée.
En puisant au vieux puits la cruche s’est cassée,
parce que la vieille servante elle aussi est cassée.
L’eau est douce. Près des petites croisées
des toits, les chats n’en trouvent plus parce qu’il fait trop chaud
sous les vieilles tuiles.
L’angelus sonne doucement
comme un chapelet blanc, comme un chapelet blanc…
Le long du fossé un âne va lentement.
Près de l’eau bleue qui dort chantent les faulx brillantes
et les grillons aux voix rouges se répondant.
Comme un chapelet blanc se défait l’angelus…
Il est si clair que l’on dirait qu’il a plu.
Il fait si chaud que le ciel en plomb sue.
À peine les carottes sauvages bougent.
Le toit du clocher laisse tomber les ardoises.
Elles luisent au soleil comme des gorges de pigeons…
On a essayé de les arranger. L’ouvrier a pris mal.
Il est au lit. C’est au pied… Un morceau de métal…
Je lui ai envoyé un peu de vin tantôt…
Il faudra lui envoyer le reste du veau…
La garbure est bonne… Ces choux sont bons.
Ce vin est rose…
Il n’a pas été cuvé. Il en reste encore
une barrique et demie qui a l’air très bonne…
Ils l’ont vendangé sur les coteaux, aux mois d’Automne,
quand la rivière verdit et que les coteaux tonnent.
Ils l’ont mis aux barils usés et réparés
avec des gaules et des espèces de joncs…
Près du pressoir qui sent fort, près des ajoncs
du fumier, pourris et doux, où vont les vaches,
au soleil luisait un reste de sulfate
comme le bracelet d’une montagne bleue…
Oui, ces choux sont bons vraiment.
ils ont semé les choux qui dorment dans l’air bleu.
Le jardin est triste où est la tonnelle
verte et luisante auprès des brusques sauterelles.
Le mur du vieux jardin est blanc comme la chaux
la plus blanche, dans l’air clair comme l’eau,
l’air qui blanchit tant il est bleu et sans nuages.
Les choux qu’ils cueillent et mangent sont là.
Ils dorment, au Printemps, près des feuilles molles des lilas,
en Eté sous les mouches qui ont le bruit de la chaleur,
en Automne sous les pluies douces de bonne odeur.
Ce salé, c’est-il de l’oie ou du canard ?
De l’oie, monsieur.
sur la route blanche où les kilomètres dansent
au soleil. Elles allaient au bord des mares.
Elles tendaient le cou en sifflant du nez et, larges,
elles gonflaient leurs ailes en se précipitant.
Comment va le petit garçon du meunier ?
Il va mieux. On avait sonné son agonie,
mais il va mieux. La fièvre a diminué, la nuit.
J’ai été lui porter un pot de groseille.
Ça lui a fait plaisir, j’ai cru. La grand’mère
est mal à cause de la plaie de son talon.
Le médecin leur a fait payer cher, dit-on.
Ça ne devrait pas être.
ce veau entre elle et l’autre… l’ouvrier.
Les pauvres donnent aux pauvres. Je ne sais pas
si les riches donnent jamais… Le petit veau
dont on mange la viande je l’ai connu
avant qu’on le menât mort à la boucherie.
Il s’amusait gaîment aux luzernes fleuries
à menacer de ses jolies petites cornes un chien doux.
Ce petit veau était pauvre et, parce qu’il était pauvre,
il finit dans le ventre des pauvres.
Il a fait son devoir en vivant, en mourant.
Fais ton devoir aussi en mourant et vivant.
Scène Deuxième
Un vieux jardin. Buis. Puits. Ricins. Poiriers. Poules.
Suspendue à un arbre, une cage.
Au fond du jardin une tonnelle très ombreuse, noire et luisante.
Le poète et sa fiancée causent enlacés. Assise à la gauche du poète, blanche et grave, son âme.
Il est trois heures après midi. La canicule flambe.
Je t’aime.
Embrasse-moi sur la bouche… Tu n’es pas gai ?
Pourquoi es-tu triste presque toujours ? Embrasse-moi ?
Il n’est pas triste. Il est grave et pareil aux bois.
Il est pareil aux maisons des campagnes douces.
Il est pareil aux tranquilles et douces mousses.
Il est pareil aux fumées calmes des vieux toits.
Il est pareil à la rivière vers le soir.
Il est pareil au calme du vieux foyer noir.
Il est pareil à l’eau qui est claire et qui est grave.
Il est pareil à la pierre qu’un gave lave.
Il est pareil au verger doux rempli de pommes.
Il est pareil à toi. Il est pareil à l’homme.
Je t’aime. Tu ris. Pourquoi es-tu gaie toujours ?
Elle n’est pas gaie. Elle est égale et pareille à l’eau dormante.
Elle est pareille au vent qui fait rire cette eau.
Elle est pareille aux centaurées roses des prairies.
Elle est pareille au bruissaillement doux des pluies.
Elle est pareille aux agneaux blancs qui bondissent.
Elle est pareille au grillon qui dans l’herbe glisse.
Elle est pareille à la chanson des choses au soleil.
Elle est pareille au lys. Elle est pareille au miel.
Elle est pareille à l’air. Elle est pareille à l’âme.
Elle est pareille à toi, pareille à une femme.
Ceci est doux, bon, calme, endormi et pur.
Souviens-toi, quand enfant, au pied du vieux et doux mur
d’un cimetière, tu t’agenouillais, au Jubilé, avec ta mère.
Le soir tendre tombait aux fleurs parfumées.
La procession douce allait dans les allées.
C’est cela qui t’a donné cette âme douce
comme les chants des processions et la mousse.
Souviens-toi du jardin du presbytère où les
rossignols, près des lys, nichaient dans la nuit des rosiers.
À genoux ! Dieu est grand ! Tu étais un enfant…
Tu as grandi. Tu étais mort. Dieu t’a fait vivant.
Ne t’ennuieras-tu jamais ici ?
Non.
Que feras tu ?
Elle continuera la vie.
Je t’aimerai. Il me tarde que tu me prennes.
Je veux dormir sous toi parce que je t’aime.
La nature est calme. Les abeilles sonnent.
Je t’aime.
On va nous voir…
Non. Il n’y a personne.
Les cailles endorment leur vol lourd dans les chaumes.
Ton chardonneret dort. Lui as-tu donné de l’eau ?
Oui. Regarde ? Elle luit.
Je souffre malgré ce bonheur.
Cache-lui ton ennui parce qu’elle est une femme.
Elle est trop jeune pour pouvoir porter deux âmes.
Les faucheuses de foin, où sont-elles allées ?
Leurs faux luisent là-bas dans la claire vallée.
A-t-on retrouvé le chien malade, le pauvre courant ?
Il doit être mort aux mouches dans quelque champ.
A-t-on cueilli, pour faire les paniers, les gaules ?
Le vannier les portait, courbé, sur son épaule.
Le cochon est-il malade ? — ou mort ?… J’en ai peur.
Il sera mort sur la route blanche de chaleur.
Je vendrai ma chienne pour acheter un autre cochon.
On n’a pas d’argent quand on a du génie. On souffre.
Je t’aime.
Je t’aime. Ton corsage bat. Tu es pâle.
Vois ? La vigne bleue se tord sur les ceps noirs.
Les coteaux vont bientôt devenir en soir.
Ils ont une ligne douce comme une ligne,
douce comme l’odeur du miel et de la vigne.
Les angélus vont chanter et s’arrêter en tournant
comme des palombes, au-dessus des champs
qui ont, le soir, cette odeur forte de forêt
qui fait se tromper les chiens d’arrêt.
Les champs gras vont rouler dans une espèce de laine
douce, humide. Tu vas voir trembler toute la plaine.
Les roses, roses le jour, sont des roses noires la nuit.
Au delà des coteaux s’en sont allées les pluies.
Bois les baisers de ta douce et tendre fiancée.
Les larmes des femmes sont lourdes et salées
comme la mer qui noie ceux qui y sont allés.
Tu l’auras, cette fiancée douce, dans ton lit.
Elle est douce comme les plus légères pluies,
comme l’eau qui tremble dans les choux, le matin,
comme les toiles d’araignées dans la rosée du chemin,
comme l’écorce des cerisiers dans la main,
comme le poil des lapins sauvages broutant le thym,
comme les pas d’une bergeronnette sur la glace d’un chemin,
comme près du vieux puits l’aiguilleux romarin,
comme le gloussement des poules piquant les grains,
comme la chanson du puits d’argent sous une douce main,
comme le lys commun et comme le raisin,
comme la bonté qui est chez tous les hommes…
Je t’aime. Viens ?…
Scène Troisième
La nuit est tombée. C’est après souper. Ils sont tous dans la vieille cuisine. Tamis aux murs, lard au plafond, vieille horloge, cheminée immense et noire, vieilles et grandes tables. Une chandelle en résine et une chandelle en suif pour éclairer.
La mère et la fiancée ficellent des pots de confiture.
L’âme du poète à côté du poète qui est debout près de son père debout aussi et qui vient d’entrer.
Le poète parle à la vieille servante.
Leur a-t-on donné congé trois mois à l’avance ?
De quoi s’agit-il ?
On la lui a fait acheter pour placer son argent,
mais on ne lui paye pas le loyer depuis deux ans.
Elle dit qu’il faudrait qu’ils foutissent le camp.
Ils sont pauvres.
La mère a une tumeur à la hanche.
Le lit et le cercueil des pauvres sont des planches.
Voyons, que veux-tu faire ? Veux-tu les faire saisir ?
Non monsieur.
Attendons que l’on soit guéri.
Tu es énervé ? Tu as dû faire des vers tout à l’heure.
Cela te fait du mal. Il faut mener une vie meilleure.
Les vers, tu le sais, ne peuvent te mener à rien.
Tu sais que je te dis cela pour ton bien…
Il y en a si peu qui gagnent de l’argent.
Oh ! que c’est triste…
celle dont tu es né parce que Dieu l’a voulu.
Les poètes pèsent au ventre des femmes plus que les autres
parce que les poètes qui vont naître portent le monde.
J’ai perdu ma journée. Elle a été inutile et calme.
Le monde est-il inutile et calme ?
Le monde est bon à ceux qui sont riches.
Ils n’ont pas la médiocrité des soucis.
Je passe ici ma jeunesse sans plaisir.
J’aime et je souffre. Je fouille mon âme à en mourir.
Ayez pitié de moi, mon Dieu ?
Écoute ? L’or de Dieu sonne là-bas.
Ce sont les sonnailles des vaches au front lourd et paisibles.
Elles sonnent comme un trésor dans la nuit.
Tu veux de l’argent ? Regarde ? Il pleut des étoiles.
Comme l’argent elles sont luisantes et pâles.
Tu veux des bijoux ? Ta fiancée a des yeux.
Tu veux une urne ? Tu as le cœur de ta mère.
À genoux ! Dieu est grand ! Il parle à la terre.
Les sources prient jour et nuit. Fais comme elles.
Je souffre.
Est-ce la gloire que tu désires ? Nul ne sait s’il l’aura.
Je désirais la gloire quand j’étais un enfant.
Jamais je ne l’ai si peu souhaitée qu’à présent.
Si on me la donnait, est-ce que ma vieille pipe à bout d’ambre
sentirait meilleur ou moins bon ? Et dans ma chambre
est-ce que ma tristesse et ma joie ne seraient pas les mêmes
en écoutant au loin les pas de ma mère ?
La gloire ? Est-ce que c’est d’être mieux habillé ?
Est-ce que c’est d’être davantage regardé ?
Est-ce que c’est d’être davantage aimé ?
Mais presque tous ont crié que les femmes les trompaient.
Alors, qu’est-ce que c’est ?
Tous les hommes seront heureux un jour ou l’autre.
Ce paysan qui chante au loin est heureux.
Le grillon qui chante dans la suie est heureux.
Le cochon qui a fini d’être saigné est heureux.
Le pauvre veau quand on l’achève est heureux.
Le gibier que l’on tue roide est heureux.
Le blessé qui s’évanouit est heureux.
Le malheureux qui souffre est heureux.
L’homme qui naît est heureux. Celui qui meurt est heureux.
Qui t’a conseillé de me parler ainsi ?
Dieu.
Onze heures sonnent. Il faut aller se coucher.
La chandelle est finie. Je vais en chercher…
Qu’est-ce que c’est que ce bruit que j’entends dehors ?
Les âmes.
Scène Quatrième
Deux chambres à côté l’une de l’autre. Le poète est dans l’une, sa fiancée est dans l’autre.
La fiancée va se coucher. Ses bras sont nus. Elle se coiffe devant une glace puis s’agenouille et prie.
Le poète va se coucher ; Il finit sa pipe à sa fenêtre ouverte sur la nuit qui est calme comme Dieu.
Dans la profondeur bleue, pareilles à des éclats de givre et à des calices de lys blancs, les étoiles larmoient.
Il y a un grand silence.
Tout à coup des sonnailles de vaches. Elles chantent comme des sources et des sourires, se rapprochent, passent, s’éloignent.
Le poète ferme sa fenêtre.
Des cloches…