Un dernier rêve/À deux sœurs, vers sur un exemplaire de la Marie de Brizeux

À DEUX SŒURS


sur un exemplaire de la MARIE de brizeux
— dans un chagrin —


Lire des vers touchants, les lire d’un cœur pur,
C’est prier, c’est pleurer, et le mal est moins dur.


(UN JOUR, QU’ON CROYAIT AVOIR TROUVÉ)


Il est trouvé le bonheur et le charme,
L’Ange clément qui planait au berceau,
L’être adoré, dans l’enfance si beau,
Que bien souvent nous cachait une larme.
L’amour parfait et de tout temps rêvé,
Il est trouvé !

IL est trouvé ce bien de tous les âges,
Le fruit du cœur, le frais rameau d’espoir,
Que dès douze ans je cherchais sans savoir
Dans tous les bois, par les sentiers sauvages,
Le nid d’amour sous la mousse couvé.
Il est trouvé !


Il est trouvé ce port que ma jeunesse
A poursuivi sur les flots agités,
Sous tous les vents et les feux irrités.
Plaisirs moqueurs, qui me trompiez sans cesse !
Le vrai signal, le bel astre levé,
Il est trouvé !

Il est trouvé l’ombrage où l’on repose,
Le droit chemin par le devoir tracé
Qu’un doux printemps si tard recommencé
Borde pour moi de sa plus jeune rose.
Le calme sûr au cœur trop éprouvé,
Il est trouvé !

IL est trouvé le bienfait de nature,
Le sein aimant qu’un Dieu nous vient rouvrir,
Ce qui permet de vivre et de mourir,
Ce qui fait croire, espérer sans murmure,
Et dire encor, même au terme arrivé :
Il est trouvé !