Tallandier (p. 11-20).

CHAPITRE II.


M. Montfort, sénateur, venait à Guézennec, aussitôt que les travaux parlementaires le lui permettaient. Il y possédait une belle villa au milieu d’un grand et magnifique jardin. Au fond de ce jardin se trouvait un pavillon, un petit pavillon composé d’une grande pièce et de deux petites. De la grande pièce, le sénateur avait fait son bureau ; là, il était plus tranquille pour travailler et recevoir ses électeurs. Les deux petites pièces avaient été aménagées pour loger son secrétaire.

Mais ce n’était pas un électeur que M. Montfort venait de recevoir et reconduisait avec des paroles affables, c’était Monsieur le baron Adhémar.

M. le baron depuis qu’il regardait les jeunes filles jouer au tennis, sentait monter en lui des ardeurs et des velléités de jeune homme. La seule vue de Germaine le transportait et son souvenir hantait son cerveau et troublait son cœur. Il se traitait de fou, il se morigénait lui-même, mais à toutes les récriminations de sa raison le baron répondait qu’il avait encore quelques bonnes années à vivre et qu’il voulait les vivre en beauté.

Et voilà pourquoi il avait sollicité cérémonieusement une audience du sénateur pour lui demander la main de sa fille, celui-ci fut un peu surpris, comme bien on pense. Mais enfin le baron était très riche ; il avait un beau titre et beaucoup d’influence dans le département, ce qui ne déplaisait pas au sénateur ; enfin, l’espoir du bonheur, la perspective d’avoir une femme jeune lui donnait à lui-même, en ce moment, un regain de jeunesse.

Aussi, après le premier moment de surprise, et après un quart d’heure de conversation, le sénateur en venait à envisager ce projet avec une certaine faveur.

— Je vais communiquer votre demande à ma femme et à ma fille, dit-il, et j’espère, baron, que leur réponse vous donnera satisfaction.

— Je suis déjà heureux que vous regardiez ma demande d’un œil favorable…

— Et je suis prêt à l’appuyer.

— Je vous remercie, et je vous prie, par surcroît, de presser le moment où j’aurai le bonheur de déposer mes hommages aux pieds de Mademoiselle votre fille.

— Aujourd’hui même elle saura votre démarche.

Le baron remercia encore et le sénateur alla trouver sa femme : Mme Montfort déclara que son avis serait celui de son mari et de sa fille. Le sénateur rentra dans son bureau et demanda qu’on lui envoie Germaine.

Mais il y rencontra d’abord son secrétaire.

— Rien au courrier, Maurice ?

— Rien d’intéressant. La nouvelle la plus marquante m’a été donnée par Mme de Saint-Crépin.

— Ah ! quoi donc ?

— Votre concurrent Comtois lui a écrit pour lui demander d’appuyer sa candidature auprès de ses amis aux prochaines élections.

— Tiens ! Et que dit-elle de ça ?

— Elle dit que Comtois lui a promis pour prix de son influence de lui faire avoir les palmes immédiatement et la rosette à bref délai, et elle est prête à passer à l’ennemi si vous ne lui donnez pas rapidement satisfaction.

— Elle vous l’a dit ?

— Elle me l’a dit.

— Et vous avez lu la lettre ?

— Pas encore mais elle doit me la montrer.

— Si nous pouvions l’avoir, quelle force ce serait !

— Oui, mais c’est une fine mouche, elle se méfiera.

— Avec un peu d’adresse.

— Pas facile… Enfin, j’essaierai.

— Je compte sur vous ; ce serait un coup de maître.

À ce moment on frappa à la porte et Germaine entra.

— Vous m’avez fait demander, père ?

— Oui, entre. Enfin, Maurice, dit-il à son secrétaire, je compte sur votre adresse, sur votre flair. Et maintenant, vous pouvez disposer.

Maurice sortit dans le jardin, mais il flaira quelque nouvelle dans l’air. Du jardin il rentra dans sa chambre qui communiquait avec le cabinet du sénateur par une porte étouffée par une lourde portière. L’indiscrétion est un vilain défaut et il ne faut pas écouter aux portes ; il n’en est pas moins vrai que c’est un excellent moyen pour apprendre ce que l’on a intérêt à savoir. C’est ce moyen-là que Maurice allait employer.

Cependant M. Montfort avait fait asseoir sa fille auprès de lui, et il lui disait :

— Ma petite Germaine, il nous arrive une chose à laquelle nous devions nous attendre… ta situation… ton âge… et il faut bien le dire, ta beauté…

Germaine commençait à rougir.

— Bref, on te demande en mariage.

Le sourire de Germaine s’épanouit.

— Je vois à ta physionomie, continua son père, que la chose n’est pas pour te déplaire. J’en suis enchanté ; les choses iront mieux ainsi et, pour ma part, j’aimerais te voir une situation solidement établie.

— Mon Dieu ! père, la situation…

— Allons, voilà ce qu’elles disent toutes : la situation !… Elles négligent la situation, quand elles ne la méprisent pas ; mais, mon enfant, la situation est la principale des choses à considérer dans le mariage : un établissement sérieux, c’est une garantie de bonheur.

— Je voulais dire père, que je ne croyais pas la situation si brillante.

— Très brillante. Et tant mieux, puisque le reste s’y trouve encore par surcroît.

— Certainement, mon père.

— Comment, certainement ?

— Je voulais dire… fit Germaine embarrassée.

— Allons, ne cherche pas à revenir sur le mot qui t’a échappé et qui me fait comprendre que vous vous étiez entendus, petite cachotière ; ça n’a d’ailleurs plus beaucoup d’importance, puisque tout est pour le mieux.

— En effet, père, il m’avait promis de venir sans tarder faire sa demande. Je vois qu’il a tenu sa promesse.

— Tu y tiens donc beaucoup ?

— Je vous l’avoue.

— Tant mieux, tant mieux. Car encore une fois, ce mariage te fera un établissement très brillant et même consolidera très solidement ma situation politique.

— C’est ce que je ne savais pas.

— Comment, tu ne sais pas que le baron est très influent dans le département ?

— Le baron ? Quel baron ?

— Mais le baron dont tu seras la baronne. Peste ! Baronne ! Ça n’est pas rien.

— Le baron est venu demander ma main ! s’écria Germaine stupéfaite en se levant.

— Sans doute, voilà un quart d’heure que nous en parlons, et tu as l’air de comprendre et d’approuver !

— Pas du tout, nous parlons mariage, mais nous ne parlons pas baron !

À ce moment, si les deux interlocuteurs n’avaient pas été aussi absorbés par l’orage naissant qu’ils sentaient prêt à éclater au-dessus de leur tête, ils auraient entendu le crissement bien léger pourtant de la porte qui menait à la chambre de Maurice, et ils auraient vu la portière remuer imperceptiblement.

— Ça va chauffer, pensa Maurice.

— Voyons, voyons, continuait le sénateur après un moment de silence, entendons nous et mettons les choses au point : le baron est venu me demander ta main.

Germaine bondit :

— Le baron ! Jamais ! jamais ! entendez-vous…

— J’entendrais même si tu criais moins fort, répliqua le sénateur, plus calme. Et pourquoi n’accepterais-tu pas ? La situation est très belle. Le baron est immensément riche, un nom…

— Peut-être, mais le bonhomme ! Regardez donc le bonhomme…

— Sois un peu plus respectueuse, je te prie.

— Je veux bien être respectueuse pour le baron par égard pour son âge, j’allais dire pour ses cheveux blancs, mais ce serait mal parler car il les teint assez bien.

— Allons, le sarcasme, maintenant… Et tu exagères…

— Peut-être un peu, je vous l’accorde ; mais voyons, à son âge on ne vient pas demander la main d’une jeune fille.

— Il y en a pourtant beaucoup qui, à ta place, seraient heureuses et flattées et accepteraient avec joie.

— Eh bien, qu’il s’adresse à l’une d’elles.

— Mais pourtant, tout à l’heure, tu paraissais contente.

— C’est qu’il y avait confusion de personne.

— Tiens, tiens ! À qui donc pensais-tu ?

Germaine hésita un moment à lâcher son secret, mais elle pensa qu’un peu plus tôt ou un peu plus tard, il faudrait en arriver là, et elle se risqua crânement.

— À M. José de Manaos, dit-elle.

— José ? s’écria le sénateur en bondissant à son tour, j’ai bien compris, José, ce petit sauteur, ce petit pistolet ?…

— Il vaut bien le baron, riposta Germaine, vexée.

— Ce petit propre à rien, qui vient d’on ne sait où et vit d’on ne sait quoi, il devait venir me demander ta main… et vous vous êtes entendus pour cela ?… Mais tu t’égares, voyons, Germaine, tu t’égares… Et c’est pour ce paltoquet que tu refuses le baron ?…

— Énergiquement ! Jamais je n’épouserai le baron.

— Peut-être, tu réfléchiras ; mais ce que je peux t’assurer, c’est que jamais tu n’épouseras ce M. José ; pour cela ma fille, je suis désolé de ne pas être d’accord, mais inutile d’insister.

Et Maurice, derrière son rideau, pensait :

— Bon, ils ne sont pas d’accord, c’est excellent pour le troisième larron qui surgira à son heure… Quoique cela sera peut-être pas facile…

Et il regardait Germaine, l’œil fixe, les dents serrées, l’air obstiné.

Le sénateur se leva et dit en matière de conclusion :

— C’est donc bien entendu : ton petit monsieur, jamais ! Pour le baron, tu réfléchiras, je ne veux pas te brusquer.

Il sortit et n’entendit pas la réponse de Germaine, qui se perdit dans le claquement de la porte :

— Jamais non plus !

L’ardeur de la lutte avait soutenu son courage ; mais dès qu’elle fut seule, sa belle assurance tomba, ses nerfs se détendirent et elle tomba sur une chaise en sanglotant. Maurice en eut le cœur serré.

— C’est, pensa-t-il, le moment d’intervenir.

Et il se préparait à entrer, à se présenter en ami, en consolateur, en conseiller. D’abord, il flattait les préférences de la jeune fille, puis peu à peu, par degrés insensibles et détours fleuris, il l’amenait où il voulait. Quel beau rôle à jouer !

Déjà il allait faire quelque bruit à la porte pour annoncer sa présence à la jeune fille qui sanglotait toujours, et il soulevait la portière, mais il la laissa brusquement retomber et resta immobile et silencieux ; on frappait à la porte, là-bas, et on entra aussitôt.

C’était Suzanne qui venait retrouver son amie. Elle la vit en larmes et se précipita vers elle.

— Tu pleures ?…

Germaine leva son beau visage baigné de larmes ; le chagrin la rendait plus touchante encore.

— Il y a bien de quoi, répondit-elle en haletant.

— Qu’y a-t-il donc ? Raconte vite.

Les deux amies n’avaient pas de secret l’une pour l’autre. Maurice le savait et il se trouva très heureux de n’avoir pas bougé. Après la scène entre le père et la fille, il allait donc entendre les confidences des deux amies ; décidément, le hasard le servait bien.

En effet, Germaine raconta à Suzanne ce qui venait de se passer.

— On t’offre d’épouser le baron, s’écria Suzanne, et tu le refuses ?

— Bien sûr je le refuse, tu sais bien que nous nous aimons, José et moi,

— Oh ! d’abord, ton José, vous vous aimez, ça va bien, mais tu sais, il ne me revient pas, à moi ; je t’ai déjà dit mon opinion : avec ces types qui viennent de loin, on ne sait jamais, et il faut toujours se méfier, Maurice sous son rideau, se réjouissait en lui-même.

— Bon, petite, pensait-il. Bon à savoir… Je te revaudrai ça.

Mais Germaine coupa un peu sèchement :

— Ce n’est pas de José qu’il s’agit, c’est du baron !

— Eh bien ! mon amie, si le baron me demandait en mariage, je dirais oui tout de suite.

— Mais il a au moins quarante ans, ton baron, il pourrait être notre père.

— Non, Germaine, non, tu exagères un peu. Et puis après ?

— Comment, et puis après ! Mais je veux épouser un jeune homme, tu entends, un homme qui ait quelques années de plus que moi, mais pas le double ! Ton baron, qu’a-t-il donc pour tant te plaire ?

— D’abord, il est baron.

— Tu te laisses encore émouvoir par ces choses là !

— Pas trop, mais j’avoue ne pas rester indifférente ; baronne, ça fait bien. Mais il y a mieux ; il est immensément riche.

— Ça, ça m’est égal.

— Tu en parles à ton aise, parce que tu es très riche toi-même, mais tu sais bien que je n’ai aucune fortune, et que pour moi le riche mariage, c’est le salut.

— Eh bien ! épouse-le… Si je peux t’y aider, compte sur moi.

— Je peux donc te le prendre sans scrupule ? dit Suzanne en riant.

— Puisque je te dis que je t’y aiderai, et tu m’en débarrasseras fort. Merci d’avance…

— C’est entendu. Mais pour José, ma petite Germaine, fais-moi le plaisir de réfléchir ; je t’assure, je ne suis pas tranquille pour toi à cause de lui… ou tout au moins, attends.

— C’est cela, pour qu’on me refourre le baron entre les pattes ! Non, vois-tu, nous nous aimons, et c’est tout vu, tout réfléchi, nous nous marierons…

— Pourtant, ton père…

— Nous nous marierons envers et contre tous. Mon père ne veut pas me donner son consentement, eh bien ! nous filerons.

— Oh ! Germaine, tu ne feras pas cela !

— Je ne le ferai pas ? Tu ne me connais pas ! Tu verras, nous filerons… Et le plus tôt sera le mieux. Pourquoi attendre, puisque nous sommes décidés ?

— Tu réfléchiras, Germaine.

— Une fois partis ensemble, on sera bien obligé de nous marier : mariage ou scandale.

— Allons, tu t’enflammes ! Viens plutôt prendre l’air, ça te feras du bien. Sèche tes yeux, un nuage de poudre pour effacer la trace de tes larmes, et allons faire un tour sur la plage ; le grand air nous rafraîchira les idées.

Suzanne embrassa son amie et l’amena.

La porte fermée, Maurice pénétra à son tour dans le bureau qu’elles venaient de quitter. Il se laissa tomber dans un fauteuil et se prit à réfléchir. À l’affût des nouvelles, il venait d’en apprendre plus qu’il n’en cherchait et de considérables ; et il les résumait en lui-même pour régler sa conduite : Germaine refusait le baron, mais Suzanne l’épouserait volontiers. Germaine aimait José — ça, ça pinçait au cœur le pauvre Maurice — et elle était disposée à partir avec lui, il était bien aise de le savoir, il veillerait au grain.

Elle aimait José ! En était-elle bien sûre ? De l’amour, ou bien une fantaisie passagère sans racines profondes ! Si ce José disparaissait, en éprouverait-elle un chagrin insurmontable ?

Et lui, lui qui connaissait, qui reconnaissait ce José, quel était son devoir ? Avertir le père ? Avertir la jeune fille ? Oui, plutôt ; encore y a-t-il la manière. Il lui faut jouer serré, car le danger est pressant, mais il faut agir avec tact pour ne pas effaroucher la jeune fille. Et ne pas oublier que la séparer de José ce n’est que la moitié de la besogne ; l’autre moitié, la plus délicate et la plus importante, c’est de se faire aimer de Germaine, qu’il aime.

Il s’accouda sur la table, prit sa tête entre ses mains et réfléchit profondément. Puis, brusquement, comme s’il se réveillait d’un long rêve, il se leva.

— Assez réfléchi, dit-il, j’ai un beau rôle à jouer, à l’action !

Deux coups frappés à la porte le ramenèrent à ses fonctions ; il se retourna pour voir entrer Mme de Saint-Crépin.

— Eh ! bonjour, cher Monsieur, minauda-t-elle, je venais voir M. Montfort pour ma petite affaire.

— Il vient de sortir, Madame.

— Enfin, je n’aurai pas fait un voyage inutile puisque j’ai le plaisir de vous trouver.

— C’est vrai, Madame, mais j’aurai le regret de ne pas vous donner des nouvelles de votre affaire ; nous n’aurons la note du Ministère qu’à la fin de la semaine prochaine.

— Eh ! dépêchez-vous… Vous savez que j’ai des propositions très alléchantes de la partie adverse…

— Sans doute, mais ce ne sont que des promesses…

— Des promesses que l’on tiendra.

— Mais nous aussi nous les tenons, les promesses ; seulement vous ne nous laissez pas le temps… Et puis, songez que si vous passiez à l’ennemi, vous n’auriez plus le plaisir de venir nous voir.

— C’est vrai, ne riez pas… Si je vous disais que c’est beaucoup pour vous que je reste fidèle à M. Montfort.

— J’en serais fier comme un bon secrétaire heureux de rendre service à son patron. Il tient beaucoup à vous, mon patron… et moi aussi, d’ailleurs ; mais ce n’est pas pour la même raison : lui, c’est pour sa politique… Je vous demande un peu si la politique tient devant une jolie femme…

À ces mots, Mme de Saint-Crépin se rengorgea, se trémoussa, dodelina de la tête ; sa patte d’oie s’épanouit et ses lèvres trop rouges s’entr’ouvrirent sur son râtelier.

— Croyez-vous que ce ne soit pas un plaisir, continua Maurice de voir entrer dans ce triste bureau une jeunesse alerte ?… Une robe claire met une note gaie… Il semble qu’il entre un peu de l’air pur et du soleil de dehors… Et dites-moi, chère Madame, ne deviez-vous pas me montrer cette fameuse lettre de Comtois.

— Vous y tenez donc bien ?

Maurice qui avait une idée derrière la tête, fit faire un quart de tour à sa chaise, prit avec effusion la main de la vieille belle, et d’un geste à la fois grotesque et attendrissant la porta à ses lèvres.

— Si j’y tiens !… Je crois bien… Songez donc : que je puisse dire à mon patron que je l’ai vue, quelle bonne note pour moi… Et la sympathie de M. Montfort, c’est son appui ; et son appui, c’est mon avenir. Voyez comme les choses qui parfois ne sont rien en apparence ont des conséquences considérables…

— Eh bien ! vous la verrez. Je ne l’ai pas sur moi en ce moment, mais je vous l’apporterai. Ça me donnera prétexte pour revenir.

— Oh ! Madame, avez-vous besoin d’un prétexte ?…

— Sans doute, non, mais enfin, le monde…

— Je comprends…

Elle rapprocha de lui son visage émaillé, si près qu’il eût un peu peur ; mais il se raidit bravement, prêt à tout pour voir et avoir ce document qui pouvait être si utile à son patron et le poser lui-même en garçon habile, intelligent et dévoué.

Mais pour cette fois, le visage de Mme de Saint-Crépin s’arrêta à quelque distance du sien, et elle se contenta de dire :

— Et dès que j’aurai la certitude pour mes palmes, si vous êtes bien gentil, je vous la donnerai.

— Mais je suis toujours très gentil, affirma Maurice.

— Je me comprends, dit-elle en clignant de l’œil. Et elle se sauva.