LES
DEUX CHASSEURS ET L’OURS
Fable mise en pièce
par
ERNEST DOIN.

PERSONNAGES

Bastien, Jeune villageois 13 ans.

Lucas, Son frère 12 ans.

Denise, Leur sœur 9 ans.

Un ours.


Le théâtre représente une forêt, un arbre au milieu détaché.


Scène 1ère

(Bastien est couché et dort. Lucas arrive en chantant.)
Lucas

 Ami ! si tu fais bien
 Et si tu veux m’en croire

Ne va pas, ne va pas

Dans la forêt noire.

bis

(Il secoue Bastien.) Eh ! Eh ! Bastien ! grand paresseux, réveille-toi donc ? Voici le jour.

Bastien (étendant les bras près de son fusil)

Oh ! oh ! oh ! c’est-y l’ours ?

Lucas (le fusil sur l’épaule)

Ah ben oui, l’ours, allons lève-toi, je crois que tu dors encore !

Bastien (il se lève)

Ah ! c’est toi, Lucas !… Dieu que je faisais un beau rêve !

Lucas

Oh ! je m’en doute bien, et que rêvais-tu donc ?

Bastien

Écoute, frère, nous avions tué l’ours, nous étions dans une belle maison et de la fenêtre je me voyais passer en belle voiture.

Lucas

Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Pauvre Bastien, je vois que tu es dans les brouillards du Saint-Laurent ; en effet, c’était un beau rêve, mais l’ours n’est pas encore tué, c’est pourquoi je viens te trouver pour en parler. Tu sais comme moi que Mr. le Maire a promis cent piastres de prime à celui qui tuerait l’ours qui depuis quelque temps désole nos campagnes par les ravages qu’il y fait ?

Bastien

Oui, et que de plus, Mr. le Préfet accorde le susdit ours aux chasseurs ; donc, nous avons formé le plan tous les deux de lui faire la chasse et si nous pouvons réussir nous serons à même de soulager notre bon vieux père et de nous procurer, à nous, un joli petit avenir.

Lucas

Bien entendu, car, outre les cent piastres, nous aurons la peau, la chair, la graisse

Bastien

Enfin, tout ! Oh ! quel bonheur, Lucas ! Quelle joie, quand nous aurons nos cent piastres, bien belles, bien luisantes, et que nous dirons à notre vieux père : Tenez, père, plus de peines pour vous, vous n’irez plus vous fatiguer à un travail au-dessus de vos forces, voilà de quoi vous faire vivre heureux ; et le pauvre père, rira, pleurera de joie ! Hein ! Lucas ?

Lucas

Et nous, nous serons fiers, dimanche prochain, quand tous les garçons du village nous verront et qu’ils entendront dire : Tiens, vois-tu ? les vlà ? Bastien, Lucas, ce sont eux qui ont tué l’ours, c’est brave, ça ? Hein ?… à propos, sais-tu que pas plus tard qu’avant hier, on parlait de l’jours à la veillée chez la mère Mathieu ; vlà que j’dis : « Ma foi, j’crois bien que j’pourrais tuer l’ours aussi bien qu’un autre ; » l’grand Blaisot s’met à rire et à m’regarder de travers en disant aux autres : « A-t-on jamais vu un gamin pareil ?… Morveux, va !…comprends-tu ? Bastien, hein ? m’appeler morveux ?

Bastien (frappant du pied)

Ah ! morbleu ! Il t’a appelé morveux ! Ah ! si j’avais été là j’lui aurais fait voir à ce grand rougeau, qu’cest pas du sang de carotte qui coule dans nos veines !

Lucas

Sois tranquille, après notre chasse, je l’retrouverai et je saurai quoi lui dire ; en attendant je me moque de lui comme du Roi de Prusse.

Bastien

Bravo ! Lucas, tu as raison !… mais dis-moi, ton fusil est-il bien en ordre ? est-il chargé ?

Lucas

Oh ! oui, je t’en réponds, rien n’y manque et il est chargé d’une solide manière ; il y a dedans une prune que Mr. l’ours aura d’la peine à digérer.

Bastien

Ah ! pardi, frère, je t’en livre autant ; car (en montrant son fusil) mon camarade possède trois belles cerises que compère l’ours ne trouvera pas trop sucrées !

Lucas (riant)

Ah ! Ah ! Ah ! Vive la joie ! Je me vois déjà avec notre belle somme ! Dieu ! quel bonheur ! quel plaisir !

Bastien

Écoute donc, Lucas, avant que nous allions définitivement à la rencontre de Mr. l’ours comment comptes-tu employer tout cet argent ?

Lucas

Ma foi, je te dirai bien que je n’y avais pas encore pensé, alors, pendant que nous sommes là, arrangeons, dressons nos plans ; nous disons d’abord : cent piastres pour la prime, la peau nous la vendrons bien quinze piastres, la graisse et la chair trente piastres ; ça fait ?… compte Bastien.

Bastien

Pardi, ça fait… ça fait… à ton compte, toi, Lucas, combien ?

Lucas

C’est pas difficile, cent piastres et puis quinze piastres et puis trente… ça fait… ça fait… trouves-tu, toi, Bastien.

Bastien

Mais, bien sûr que j’trouve… ça fait… ça fait….

Lucas

Ça fait, ça fait, que tu ne le sais pas.

Bastien

Comment j’le sais pas ? j’compte mieux que toi ?

Lucas (s’échauffant)

Pas vrai !

Bastien (s’échauffant)

C’est vrai !

Lucas

Bastien !

Bastien

Lucas !… Allons, allons, ne nous fâchons pas, tiens, mettons nous chacun de notre côté et comptons.

Lucas

C’est ça, ça m’va.

(Ils s’éloignent tous les deux de chaque côté du théâtre ; ils restent un instant à compter sur leurs doigts et se rapprochent)
Lucas

Eh bien ! Bastien, as-tu trouvé ?

Bastien

Oui, oui, il y a longtemps.

Lucas

Et moi aussi… Eh ben, ça fait ?…

Bastien

Ça fait juste cent quarante-cinq piastres.

Lucas

C’est ça même. (À part) Du diable si jamais j’avais trouvé.

Bastien

À présent qu’allons nous, faire de tout cet argent-là-hein ? Lucas ! Voyons, toi d’abord.

Lucas (cherchant)

Moi… dame… moi… j’achèterais ou je ferais bâtir une jolie petite maison entourée de quelques beaux arpents de terre.

Bastien

D’accord !… Ensuite ?

Lucas

Ensuite… Eh bien… ensuite, un beau cheval et une belle voiture.

Bastien

Bath ! Bath ! Mais tu rêves avec tes beaux chevaux et tes belles voitures, moi je ne suis pas de ton avis ; j’achèterais une charrue, une herse, des pioches, des fourches, des faulx…,

Lucas (l’interrompant)

Bon ! marche, cours toujours.

Bastien

Des poules, des canards, des oies, des…

Lucas (vivement)

Des éléphants !

Bastien

Ah bien ! tiens, Lucas, tu plaisantes toujours, ma parole, tu es réellement un sans-sourcil.

Lucas

Sans-sourcil ?… Oh ! tu te trompes Bastien ! j’en ai, Dieu merci, une belle paire !

(Il les montre.)
Bastien

Eh ben, alors, laisse-moi donc dire ?

Lucas

Mais, petit frère, tu t’entortilles dans tout ce que tu dis.

Bastien

Comment ?

Lucas

Eh oui, avec tes charrues, tes herses et tout le reste, si tu n’as pas de chevaux, comment laboureras-tu ta terre, Monsieur le cultivateur ?

Bastien

C’est ma foi vrai.

Lucas

Et puis, le dimanche, riches comme nous serons, iras-tu à la messe à cheval sur un mouton ?

Bastien

C’est encore vrai !

Lucas

Eh ! alors, laisse-moi donc acheter un cheval et nous réussirons à tout ; parce que je suis avec toi pour le reste… Mais tu ne sais pas ?… nous ne sommes pas les seuls à faire des entreprises.

Bastien

Que veux tu dire ?

Lucas

Je veux dire que notre petite sœur Denise, s’est fourré dans sa petite tête de faire le commerce sur les œufs, le lait ; elle va, comme tu le sais, travailler dans différentes fermes ; là, on lui donne des œufs, ici du beurre…Tiens, je l’entendais ce matin faire son petit calcul, c’était risible ;… Je ferai ci… Je ferai ça.

Bastien

Cette pauvre petite… Mais je crois que c’est elle que j’entends.

Lucas

Par ma foi, oui, la voilà qui passe la barrière, regarde comme elle a l’air joyeux, son petit panier au bras et son potager à la main.


Scène 2ème

(Les précédents, Denise).
Denise

Ah ! bonjour, petits frères, bonjour, Bastien, bonjour, Lucas, vous voilà levés de bonne heure.

Bastien

Eh ! oui, petite sœur, est-ce que tu ne devines pas pourquoi ?

Denise

Ah ! dame, si fait ! je le devine, c’est que vous voulez tuer ce gros vilain ours… Je vous ai entendu la nuit dernière, je ne dormais pas et vous faisiez vos plans de chasse, est-ce ça ?

Lucas

Elle a deviné la petite… Et toi que veux-tu faire, Denise ?

Denise

Ah ! ben moi, c’est différent, je ne vais pas à la chasse, mais je vas vendre des œufs, du beurre, du lait.

Bastien

Et que feras-tu de ton argent, petite sœur ?

Denise

Oh ! je ne suis pas en peine ; avec tout mon argent j’achèterai de beaux moutons, et avec leur laine, j’en ferai de beaux chaussons que je vendrai bien cher.

Lucas

Et as-tu déjà un petit magot, Denise ?

Denise

Mais oui, j’ai déjà trois beaux écus tout neufs dans ma petite bourse.

Lucas

Et aujourd’hui, tu vas encore vendre des œufs, du beurre, ça te fera de plus des beaux petits écus tout neufs, hein ?

Denise (le menaçant en riant, de son doigt).

Tu ris d’moi, Lucas ?

Bastien

Bath ! bath ! laisse-le donc, tu sais bien qu’il n’aime qu’à rire !… Ce que tu fais est bien Denise et Dieu te bénira.

Denise

Merci, Bastien… Mais-dites moi, petits frères, êtes-vous bien assurés de réussir dans votre chasse.

Lucas

Réussir ! Oh ! oui, crois le bien, tiens ! (il lui montre son fusil) tiens, regarde, ce camarade. Quand il va cracher à la figure de papa l’ours, il n’aura plus envie de renifler ni de venir dévorer les moutons dans les fermes !… D’ailleurs, mes bons amis, ne craignons rien, marchons à notre but et tant que nous serons sur le sol hospitalier, le beau Canada, nous ne périrons jamais !

Bastien

Bravo ! Bravo ! Lucas ! J’aime à l’entendre parler ainsi ; oui, tu as raison, notre bon père est étranger, il est venu se fixer dans ce pays, la fortune ne lui a pas été favorable ; à nous de faire ce que nous pourrons. Mais, patience ! courage ! le bonheur n’est pas loin, à nous l’avenir !

Denise

Allons, je pars pour le village et aussitôt que j’aurai tout vendu, je reviendrai vous rejoindre, car il me tarde de vous revoir. Adieu Bastien, adieu Lucas, bonne chance, bonne chasse.

(Elle sort).

Scène 3ème.

(Lucas, Bastien).
Bastien (qui l’a conduite).

Adieu, Denise…(Revenant) Pauvre petite sœur, comme elle a du courage !

Lucas

Et nous donc, elle ne risque rien, elle, tandis que nous…

Bastien

Comment, nous… Est-ce que la peur te prendrait par hasard, Lucas ?

Lucas

Moi, peur ! Ah ben oui ; j’te dis ça, comme je dirais autre chose… peur !… Ah ! saperlotte ! Laisse venir l’ours et tu verras si je serai le dernier pour l’approcher.

Bastien

Va, va, mon cher Lucas, je ne doute pas de ton courage, et tu peux compter que je ne te laisserai pas seul au moment du danger.

Lucas

Mais, dis donc, sais-tu que l’ours tarde diablement à venir nous faire visite ?

Bastien

Parbleu ! ce n’est pas difficile à deviner, il sait que nous sommes trop bien disposés à lui faire une réception honorable.

Lucas (mettant en joue).

Oui, honorable, et surtout touchante.

Bastien

Précisément !… Mais tiens, Lucas, si tu veux m’en croire, nous irons à sa rencontre ; hier, on l’a vu sur la lisière du bois près de la ferme du père Simon, et bien entendu que cette nuit il sera rentré sous bois ; ainsi je suis d’avis d’aller le dépister !… Qu’en dis-tu, petit frère !

Lucas

J’en suis… mais regardons bien si nos fusils sont bien, afin qu’ils ne ratent pas (ils examinent leurs fusils). Tout est bien, es tu prêt ?

Bastien

Oui, partons, en avant et du courage !

Lucas

Oui ! Oui ! du courage !

(On entend dans le lointain un hurlement de l’ours.)
Bastien (baissant la voix)

Eh ! Lucas !

Lucas (de même)

Eh ! Bastien !

Bastien (de même)

Entends-tu ?

Lucas (de même jusqu’au départ de l’ours)

J’crois ben qu’j’entends.

Bastien

C’est l’ours qui vient.

Lucas

Ben sûr que c’est l’ours.

Bastien

Eh bien ?

Lucas

Eh bien ?

(Les hurlements sont plus rapprochés)
Bastien

Il s’approche.

Lucas

Oui, oui,… Voyons, Bastien, as-tu peur ?

Bastien

Non ; et toi, Lucas ?

Lucas

Ah ben !… Ah ben !… Dame… Non.

Bastien

Attention !… Apprêtons nos armes, mets-toi devant moi, Lucas ?

Lucas

Ben non… t’es pus grand, toi ?… mets toi devant moi.

(Hurlements)
Bastien

Diable !… Diable !… Lucas !

Lucas

Hein ?… Bastien !

Bastien

Le vois-tu ?

Lucas

Pas encore.

(Pendant toute cette scène les deux acteurs tiennent leur fusil et parcourent le théâtre.)
(Hurlements).
Bastien

Lucas ! Lucas ! Je l’vois… Je l’vois… oh !

Lucas

Où ça ?… Où ça ?

Bastien

Tiens, tiens… regarde… dans l’fouré… là bas !

Lucas

Oui,… oui… c’est lui !.. Oh ! quels yeux !

Bastien

Dieu !… Quelle grosse tête !

Lucas

Comme il est gros… mon Dieu !… mon Dieu ! Bastien.

Bastien

Ne parle pas si fort, petit frère, du courage !

Lucas

Mon courage s’en va !… Le v’là qu’il avance !

Bastien

Ciel !… Ciel !… Que faire ?… J’tremble comme une feuille.

Lucas

Moi, j’n’ai plus une goutte de sang dans les veines !…… Brrrrrrou !…

Bastien

Que faire ?… où nous cacher ?… Le v’là ! Le v’là !

Lucas

Bastien !… Bastien !… J’sais pus où aller… j’pers la tête.

Bastien

Vite !… Vite… petit frère… grimpons à l’arbre, cachons-nous dans les branches.

Lucas

C’est ça !… c’est ça… Vite à l’arbre !

(Hurlements très-rapprochés).
Bastien

Mon Dieu !… Il n’est plus temps !… Tiens, viens… petit frère !…

(Bastien monte dans l’arbre du milieu et arrangé exprès pour faciliter l’ascension).

Mais viens donc, viens donc, Lucas, tu es perdu !

Lucas

Je n’ai plus de jambes !… Le voilà !… c’est fait de moi !… (se ravisant) Ah !… on m’a dit qu’un ours ne touchait jamais un cadavre, faisons le mort (il se jette à genoux).

Mon Dieu ! prenez pitié d’un pauvre enfant ! sauvez moi !

(Il se courbe, reste immobile, l’ours entre sur le théâtre, le parcourt en grognant ; il fait le tour de l’arbre, enfin s’approche de Lucas, le tourne et retourne en hurlant ; après quelques instants il fait encore le tour du théâtre et sort.)

Lucas (après un moment)

Eh ! Bastien.

Bastien

Lucas !

Lucas

Eh ben ! l’ours !

Bastien

Eh ben ! Quoi ?… l’ours ?

Lucas

Est-il parti !

Bastien

Oui, il est déjà loin.

Lucas (se levant et tombant à genoux)

Ô mon Dieu ! Je vous remercie ! (Il se lève, Bastien est descendu.)

(Ensemble ils se jettent dans les bras l’un de l’autre.)

Mon bon frère !… (ils restent embrassés une seconde.)

Lucas

Qu’est-ce que tu dis d’ça, mon pauvre Bastien ?

Bastien

Dam’j’sais pas trop… Mais, à propos, qu’est-ce qu’il te disait donc à l’oreille quand il te retournait et le flairait de si près ?

Lucas (un doigt sur la bouche.)

Il m’a dit !… de ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

Bastien

Et par ma foi le proverbe n’est pas faux ; nous ne sommes pas des chasseurs, mais deux pauvres enfants qui ont bâti…

Lucas (vivement)

des châteaux en Espagne.

Bastien

Oui, encore un proverbe pour nous.

Lucas (on entend pleurer)

Mais j’entends pleurer là-bas… eh ! je ne me trompe pas, c’est la petite Denise.

Bastien

C’est pourtant vrai, que lui est-il arrivé ?… allons au-devant d’elle.

(Ils vont jusqu’à la dernière coulisse du fond)

Scène 6ème

les précédents, Denise.
Denise (entre en pleurant)

Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! (elle tient le coin de son tablier sur les yeux.)

Bastien (avec affection)

Qu’as-tu donc, ma petite Denise ?

Denise (récite d’une voix larmoyante)

Ah ! Ah ! Ah ! Tout le long de la route, je faisais mille beaux projets pour réussir, et en arrivant au…village… j étais… si… contente… que… je… me suis mise à sauter ; le pied m’a manqué, je suis tombée !… et patatros !… mes œufs cassés… mon lait renversé !… ah ! ah ! ah !

Bastien (tristement)

Allons, il ne nous manquait plus qu’ça !

Lucas (de même)

Adieu nos beaux projets !… adieu notre fortune !… Tout est perdu dans un seul jour !

Bastien (au milieu d’eux et avec force)

Non, petit frère ! Non, petite sœur ! Tout n’est pas perdu !… sèchons nos larmes ! Dieu a vu nos bonnes intentions ; il est content de nous ; nous le prierons toujours avec ferveur ; et, touché de nos prières, il les exaucera et nous bénira et nous verrons bientôt devant nous se dérouler un avenir heureux !… Mais, pour ce soir, si ces Messieurs et ces Dames veulent bien nous encourager par leurs applaudissements, ce sera notre plus douce récompense.

(Le voile tombe.)



E. D.



COSTUMES DE LA PIÈCE.

Pour les deux Chasseurs. Pantalon gris de toile, collet rabattu, veste sans manches, petite veste à manches couleur verte ou bleu foncé, petit chapeau rond.
Denise. Jupon rouge avec trois rangs tavelle noire en bas, corsage bleu ciel avec garniture par devant en galon rouge (tavelle), les manches au coude, petit chapeau à ruban.
(Nota.) Pour l’ours faire une tête en carton couverte en pelleterie, et on peut se servir d’un capot de pelleterie ; il n’y a que pour les pattes de derrière qu’il faudra adopter aussi de la même pelleterie.