Tristesses d’été

Tristesses d’été
Fayard (p. 85).

TRISTESSES D’ÉTÉ ![1]


Dimanche…

Les rideaux sont fermés, aux carrefours déserts.
Fraîches, Elles ont quitté le rouet et la porte
Pour la fraîcheur et la gaieté des lointains verts…
… Quelque part, un piano sanglote…

Et ce matin, pourtant, parce que c’était l’Été,
on avait cru les voir sourire en robe blanche :
Et pourtant, ce matin, les cloches ont chanté
parce que c’était Dimanche…

Désespoirs ensoleillés d’après-midis déserts,
Poussière… silence… et rayons des gaietés mortes,
Jours de rideaux baissés, tristes comme des hivers !…
… Et, pleureuses venues. et lasse.., des notes
Qu’un piano,.. quelque part.., d’oubliée, sanglote…


Août 1904
  1. Poème, le plus ancien semble-t-il qui soit conservé. Nous respectons ponctuation et orthographe.