Sérénade de Don Juan

(D’APRÈS LE COMTE ALEXIS TOLSTOÏ)
















SÉRÉNADE DE DON JUAN



La guitare à la main et l’épée au côté,
Les yeux fixés sur ta fenêtre
D’où tes regards sur moi verseront la clarté,
J’attends ! Ne vas-tu point paraître ?

Dans le calme de la nuit,
Toute l’Espagne entend le bruit des sérénades
Auquel se mêle le bruit
Des fers entre-choqués en belles estocades.


Et musique et duel, tout se fait en l’honneur
De vos beaux yeux, nobles dames.
C’est pour vous que nos luths ont si grande douceur,
Si grande fierté nos lames !

Pour te chanter mon amour,
J’assouplirai ma voix et soignerai mes phrases ;
Je ferai le troubadour
Pour exprimer l’émoi de mes tendres extases.

Mais si quelqu’un prétend qu’il est une beauté
À la tienne comparable,
Comme un blasphémateur, pour son impiété
Je tuerai le misérable !

La guitare à la main et l’épée au côté,
Les yeux fixés sur ta fenêtre
D’où tes regards sur moi verseront la clarté,
J’attends ! Ne vas-tu point paraître ?