Traité des sièges et de l’attaque des places/40

DES FONCTIONS
des officiers généraux à la tranchée.

Si les attaques sont séparées, le lieutenant-général de jour choisit celle qui lui plaît ; si elles sont liées, comme il a le commandement général, il commande aux deux, et par conséquent il doit occuper le milieu entre les deux, Poste du lieutenant-général de jour. non à la tête des attaques, parce que les allées et venues des gens qui ont affaire à lui, embarrasseraient le travail, à joindre qu’il serait trop éloigné du gros des troupes ; mais le milieu de la tête des bataillons, est le lieu qui lui convient le mieux. Il peut et doit visiter de temps en temps la tête des ouvrages. Le plus ancien maréchal-de-camp doit se mettre à la droite, l’autre à la gauche ; les brigadiers à la queue des détachemens plus avancés. Le lieutenant-général de jour commande à la cavalerie, infanterie et artillerie, ingénieurs et mineurs, et généralement à tout ce qui regarde la sûreté et avancement des attaques ; mais il se doit concerter avec le directeur de la tranchée, et ne rien entreprendre ni résoudre sans sa participation ; car ce dernier est l’âme et le véritable mobile des attaques.

Ses fonctions. L’application particulière du lieutenant-général, doit être de bien poster les troupes, régler les détachemens faire servir les têtes de la tranchée, et faire fournir des travailleurs extraordinaires, quand on lui demandera. Les maréchaux-de-camp font la même chose que lui, par sous-ordination, et doivent recevoir ses ordres, et les rendre aux brigadiers, et ceux-ci aux colonels qui les distribuent à leurs régimens, à qui ils ont soin de les faire exécuter.

Quand il y a quelque entreprise à faire, c’est le lieutenant-général qui doit ordonner de l’exécution par l’avis et sur l’exposé du directeur, ce qui se fait presque toujours en exécution des ordres du général *, * En chef. qui ordonne, tranche, taille et fait sur cela comme il lui plaît.

Je parle des attributs du lieutenant-général et de ce qui se devrait faire par les officiers généraux, et non de ce qui se fait. Au surplus quand il y a peu de ces premiers officiers dans une armée, ce n’est pas une nécessité que le lieutenant-général de jour couche à la tranchée, il suffit qu’il la visite pendant le jour, et qu’il y donne ses ordres.

J’estime qu’il suffirait de quatre lieutenans-généraux au plus pour une armée commandée par un maréchal de France ; le double de maréchaux-de-camp, et le double de ceux-ci en brigadiers ; c’est-à-dire que s’il y a quatre lieutenans-généraux, il y devrait avoir huit maréchaux-de-camp et seize brigadiers ; j’estime le surplus de ce nombre inutile, et bien plus à charge que nécessaire dans les armées.