Traité de la science du blason et des armoiries/Des Diminutions des pièces honorables

CHAPITRE V


DES DIMINUTIONS


DES PIÈCES HONORABLES, ET DE PLUSIEURS PIÈCES CONSIDÉRABLES QUE L’ON PEUT Y JOINDRE


Il faut comprendre encore, dans les Partitions dont nous avons parlé, les diminutions des Pièces honorables, savoir :

Le Comble, qui est un Chef diminué.
La Devise, qui est une Fasce diminuée d’un tiers.
Les Trangles, qui sont des Fasces diminuées de la moitié et se mettent en nombre impair.

Les Burelles, qui sont des Fasces diminuées de deux tiers.

Les Jumelles, qui sont comme de petits rubans, et qui se mettent toujours deux à deux, soit en pal, soit en fasce, en bande, en barre, en chevron, etc. Alors on dit : Croix jumellée, sautoir jumellé, bande jumellée, barre jumellée, chevron jumellé, etc.

Les Tierces, qui sont de la même largeur et qui se mettent trois à trois.

La Cottice, qui n’a que la moitié de la Bande.

Le Bâton, qui a le tiers de la Bande.

Quand le Bâton est raccourci, il se nomme péri en bande.

Et s’il est mis de gauche à droite, alors il est péri en barre. C’est une marque de bâtardise.

Le Filet qui n’a que le quart de la Fasce ou de la Bande.
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La Vergette, qui est un demi-Pal.
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L’Étaïé, qui a le quart de la largeur du Chevron.
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Le Flanquis, qui est le tiers du Sautoir.
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La Fillière, qui est une Bordure diminuée.
L’Engrelure, qui a le quart de la Bordure.
Le Filet en croix, c’est-à-dire la croix, qui n’a que sa quatrième partie.

Quand l’écu est rempli de cottices à distances égales et alternées de métal et de couleurs, il se dit cotticé ; s’il est rempli de vergettes, vergetté ; de burelles, burellé ; d’Étaïe, étaïé.

Il faut de plus ajouter ici quelques autres pièces considérables du Blason ; quoi qu’elles soient d’un ordre bien différent de celui des précédentes. On les appelle Séantes-partitions et elles remplissent tout l’Écu à distances égales ; ce sont :

L’Échiquier. Les Points équipollés. Le Fuselé.
Le Losangé. Le Fretté.

Les Fusées, qui sont le symbole de la droiture, de la prudence et de l’équité.

Le Treillissé qui est le même que le fretté, avec cette différence, qu’étant un peu plus serré il s’y forme des vides un peu plus petits, et qu’il est ordinairement cloué sur les traverses, ce qu’on doit expliquer quand les clous ou chevilles sont d’autres émails.

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Le Treillissé. Le Papillonné.

Le Papillonné, qui se dit de l’écu rempli de ces petites marques, qui paraissent sur les ailes des papillons.

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Le Plumeté. Le Découpé.

À ces pièces ajoutons encore les suivantes :

Le Besans. Le Tourteaux.

Les Besans, qui ne sont autre chose que des pièces de monnaie d’or et d’argent. Ces pièces de monnaie ont tiré leur nom de la ville de Constantinople, qui s’appelait autrefois Bizance. Au retour des Croisades, les chevaliers en rapportaient qui étaient d’or. Lorsque l’écu en est rempli, on l’appelle Besanté.

Les Tourteaux, qui sont ainsi appelés à cause de leur forme ronde. Quoi qu’ils soient formés comme les Besans, il y a néanmoins cette différence que les Besans sont toujours d’or et d’argent, tandis que les Tourteaux peuvent être de quelque autre couleur.

Les Besans et les Tourteaux représentent le ciel, le monde.

Les Macles. Les Rustres.

Les Macles qui sont différentes des Losanges, en ce qu’on les perce en losanges au milieu. Si l’écu est tout rempli de Macles on l’appelle maclé.

Les Rustres, qui diffèrent des Macles, en ce qu’elles sont percées en rond au milieu.

Les Losanges et les Macles signifient sagesse, constance.

Les Billettes.

Les Billettes, qui sont des figures à quatre angles, plus longues que larges, et qu’on met ordinairement toutes droites dans l’écu qu’on dit billeté lorsqu’il en est rempli.

Les Annelets. Les Vires.

Les Annelets, qui sont de petits anneaux.

Les Vires, qui sont plusieurs anneaux, qui se rencontrent, dans l’écu, les uns dans les autres. En blasonnant, il en faut spécifier le nombre.

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