Traité élémentaire de la peinture/024

Traduction par Roland Fréart de Chambray.
Texte établi par Jean-François DetervilleDeterville, Libraire (p. 17).


CHAPITRE XXIV.

Qu’il ne faut pas qu’un Peintre en imite servilement un autre.

Un Peintre ne doit jamais s’attacher servilement à la manière d’un autre Peintre, parce qu’il ne doit pas représenter les ouvrages des hommes, mais ceux de la nature ; laquelle est d’ailleurs si abondante et si féconde en ses productions, qu’on doit plutôt recourir à elle-même qu’aux Peintres qui ne sont que ses disciples, et qui donnent toujours des idées de la nature moins belles, moins vives, et moins variées que celles qu’elle en donne elle-même, quand elle se présente à nos yeux.