Toutes les fleurs de Lis dont un Bourbon est ceint


Les Perles rouges : 93 sonnets historiquesBibliothèque-Charpentier (p. 176-177).


LXXXVIII


LILIA


Toutes les fleurs de Lis dont un Bourbon est ceint
Et dont Ingres joncha le bleu de Louis Treize,
Sont dans ce blanc jet d’eau qui s’irrite et s’apaise…
Le vent le courbe, un pleur l’accroît, rien ne le vainc.

Un Lis est toujours Lis, même bourbeux ou feint ;
Aux mains de Louis Quinze ou de sainte Thérèse.
Dieu qui juge les Bons et les Méchants, soupèse
Dans le bouquet dernier le sang dont il est teint.


Si le sang fut requis par le Lis, Dieu le broie ;
Dieu l’aime, si son sang pour d’autres fut versé,
Et les Cieux infinis s’en sont fait une joie.

J’ai fait jaillir les Lis, en gerbes, du Passé,
Comme fit le Vinci, cher à Ludovic Sforze :
Pour Louis Douze, Lui ; — moi, pour Louis Quatorze.