Tintin-Lutin/Le Pot de Crème
Tic, tac, tic, tac ! Dans la chambre tranquille
Le coucou marche et Noiraud immobile,
Au haut d’un meuble, assis sur son séant,
Nonchalamment écoute fuir le temps.
Sur la table est une grande terrine
Pleine de crème apprêtée par Justine
Qui la destine au repas du dimanche,
Une belle crème épaisse et bien blanche.
Sur le dessus une couche figée
Présente à l’œil une teinte nacrée.
Que cette crème est donc appétissante !
Tic, tac, tic, tac ! L’heure s’envole, lente.
......................
Quand, tout à coup, par la porte entr’ouverte,
Tintin-Lutin entre et, d’un pas alerte,
S’approchant de la terrine, y dépose
Doucement sur la crème quelque chose…
Savez-vous quoi ? Oh ! c’est épouvantable !
Une souris morte prise à l’étable.
Ce que voyant, Noiraud resta surpris.
Un bon matou n’aime pas les souris.
Noiraud les hait ; aussi sans hésiter,
S’élance-t-il d’un bond et va tomber
Au beau milieu de la jatte de crème,
Sur la souris… Vous devinez vous-même
L’effet subit de cette brusque chute ! ! !
Justine, au bruit, croyant à une lutte,
Est accourue et contemple la scène
Avec horreur ! (On le comprend sans peine.)
Quant à Tintin, il pousse de grands cris,
Car à son piège lui-même s’est pris.
