Thresor de la langue françoise/Tunique

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Tunique, f. penac. Est vn mot que le François a approprié à la cotte d'armes. Robert Gaguin en son traicté des Rois d'armes, Herauts & Poursuiuants : Apres ces officiers d'armes & cheualiers pour la dignité & excellence des armes du Roy, viendra vn autre cheualier qui dessus vne lance croisée en façon d'vn confanon portera la turnicle ou cotte d'armes du Roy, en laquelle sera fichée en la poictrine vne couronne d'or & chargée de fines pierres precieuses, ou sera seulement esmaillé le blason du Roy. Et en autre passage : Le Roy Alexandre le Grand, pour exaucer le nom de vaillance de ses chefs de guerre, & autres v[a ?]illãs [?] seigneurs victorieux combateurs, afin qu'ils l'eussent plus grand & noble dessus leurs ennemis, ordonna donner aux chefs & seigneurs de sa compagnie, bannieres, pennons & tunicles, qui de present s'appellent cottes d'armes, selon le hardement & vaillance d'vn chacun, lequel mot est corrompu audit lieu, tout ainsi qu'en l'histoire de Bertrand du Guesclin, où elle est appelée Theumule : & ailleurs Tunicle, Le mot droicturier François est Tunique, & vient de cestuy Latin Tunica, qui est Vestimentum sine manicis, comme dit Nonius Marcellus. Aussi la cotte d'armes n'a que les seules espaulieres sans manches, non plus que le hoqueton, voyez Thumule.