Thresor de la langue françoise/Caille (oiseau)

Caille, f. penac. Est ce petit oiseau grivelé de pennage, qui repaire dans les bleds, laquelle se paist d'hellebore, herbe venimeuse, et spasmeuse, et à cette occasion plusieurs en refuyent le manger. Elle est de chaude complexion, dont est procedé le Proverbe, Estre chaut comme une caille: Si que l'usage de telle chair engendre le sperme. Cet oiseau ne fait l'hyver où il a fait l'esté, ains passe d'un païs à autre, comme se voit en la coste de mer de Gayete, par où passent à si grandes troupes, venans de l'Isle de Ponzo, que les Fregates et autres moindres vaisseaux singlans par là, encourent souvent danger et fortune par le grand Choc, que telles hardes de cailles traversans la mer, donnent aux voiles d'iceux vaisseaux, duquel long voler (ores qu'elles au partir de ladite Isle, empietent une buchette chacune, à la faveur de laquelle en leur lassitude se reposent quelque peu sur la mer) elles sont si eslourdies, que arrivées à la Falaise de ladite coste, se laissent prendre à la main. Et y en fait-on si grande prinse par nuict, à tout de grandes pantieres de toile blanche, que la ferme de ce en est tres-grosse. L'Italien dit Quaglia. l'Espagnol retient le Latin, disant: Codorniz. acut.

Le roy des cailles, Glottis, Glottidis.