Thresor de la langue françoise/Bers

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Bers, m. C'est la petite couche portatisse aisée à bransler, où l'on met coucher les enfançons, Cunæ, Nicole Gilles en la vie du Roy S. Louys : La Royne femme de S. Louys, qui estoit en la cité de Damiete, accoucha d'vn fils, lequel tost apres sa natiuité, fut desrobé en son bers, par vn sarrazin esclaue. Le Laguedoc, vse aussi de ce mesme mot : mais le diminutif d'iceluy asçauoir Berseau, est plus comunémet vsité parmy les François, Cunulæ, s'il se peut dire, On dit aussi Bers de chariot, qu'aucuns appellent Ridelles.

Berseau, m. acut. Est le diminutif de bers.

Berser, acti. acut. Est bransler le bers d'vn costé à autre pour endormir l'enfançon qui y est couché, Vltrò citró que cunas impellere, Reciprocatim cunas agere, Ce qui se sait aisement, parce que le bers est assis par les deux bouts sur deux bastons retournez contremont en forme de croissant ou demicercle. Et par metaphore on dit, Il l'a si longuement bersé qu'il l'a endormi en son opinion, de celuy qui par le plat de sa langue afait condescendre autruy en son opinion, luy faisant perdre le iugement par sa longue persuasion, Cantando pertraxit in suam sententiam.