Thresor de la langue françoise/Beiaune

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Beiaune, m. penac. Qu'on doit escrire Beciaune, aussi est-il composé de ces deux mots, Bec, & iaune : mais on n'en vse que par metaphore prinse des petis oiseaux estans niais, qui en leur plume follette ont le bec iaune, pour signifier les nouueaux apprentifs de quelque art & science : Ainsi és escholes de droict les prouects, appellent beiaunes les nouueaux institutaires, leur faisant payer leur beiaune, c'est à dire leur nouuel aduenement à l'estude des loix. On prent ce mot aussi plus largement, pour tout homme mais, sot & malusité.

Payer son beiaune, c'est payer son apprentissage & premiere abordée à quelque art, science & mestier, Pendere rudimentum, B.

Beiaunage, m. penac. Est apprentissage, Tyrocinium, Rudimentum, B.

Beiaunise, f. penac. On n'en vse aussi que par metaphore prinse en consequence de la susdite, parce que tout nouuel apprenti est simple, sot, & rude au mestier qu'il essaye d'apprendre, & par ainsi signifie lourdaudise, niaiseté & sottise, nouueauté en l'action.