Thresor de la langue françoise/Ahan

(2p. 21-22).
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Ahan, m. acut. Proprement pris est la voix souspireuse qu’en l’effort du trauail les gens de penible besongne iettent hors, & consequemment se prend pour grand trauail, & est onomatopoeea, de han, son souspireux, que rendent ceux qui ruent vn grand coup de coignee ou autre outil, ou tirent & leuent à force quelque grief & pesant fardeau, ou font quelque autre penible besongne, Ainsi l’on dit, l’Ahan qu’il a souffert luy a cousté la vie, Labores improbi ad interitum eum deduxére, Grauis ac operosus cruciatus neci illi fuit. Le Languedoc & l’Espagnol disent Affan pour ce mesmes, & l’Italien Affanno. Labor ingens, vehemens, cruciatum excitans.

Ahaner, neutr. acut. Proprement prins est en effort, ietter cette voix souspireuse Ahan, & par catachrese, trauailler de grande force. Le Languedoc & l’Espagnol disent Affanar, mais l’Italien Affannare actiuemēt. Laborare, cruciari in opere. Acriter ac totis viribus opus laboriosum facere. Il ahanne beaucoup tous les iours. Valdè in opere faciundo quotidie cruciatur. Le Picard en vse aussi pour labourer la terre. Arare, Terram aratro proscindere, par ce que telle besongne est de grand trauail. Ingemere. Virgil. 1. Georgic.

Ahané, m. acut. Est trauaillé. E` labore improbo fessus. C’est celuy qui en trauaillant a ietté beaucoup de ahans. Qui opus faciundo crebriùs ingemuit. Le Languedoc dit Affanat, l’Espagnol Affanado, & l’Italien Affanato, en soucy & trauail d’esprit.

Ahanée, f. penac. Labore confecta, Opere faciundo attrita, Exhausta viribus.