Traduction par Wikisource.
Cosmopoli (Ip. 131-163).

CHAPITRE V

Vous ne m’avez pas encore dit quand vous avez rencontré Teleny, ni comment votre rencontre s’est déroulée.

— Un peu de patience, et vous saurez tout. Vous comprenez qu’après avoir vu la comtesse sortir de chez lui à l’aube, portant sur son visage l’expression des émotions qu’elle avait ressenties, j’ai eu envie de me débarrasser de mon désir criminel.

Parfois, je me persuadais même que je ne me souciais plus de René. Seulement, quand je croyais que tout mon amour avait disparu, il n’avait qu’à me regarder, et je le sentais revenir plus fort que jamais, emplissant mon cœur et me privant de ma raison.

Je ne pouvais trouver le repos ni la nuit ni le jour.

Je pris alors la décision de ne plus revoir Teleny, ni d’assister à aucun de ses concerts ; mais les résolutions des amoureux sont comme les averses d’avril, et à la dernière minute, la moindre excuse était suffisante pour me faire vaciller et changer d’avis.

J’étais d’ailleurs curieux et anxieux de savoir si la comtesse ou quelqu’un d’autre irait le retrouver et passer la nuit avec lui.

— Et ces visites ont-elles été répétées ?

— Non, le comte est revenu à l’improviste, puis lui et la comtesse sont partis tous deux pour Nice.

Peu de temps après, cependant, comme j’étais toujours aux aguets, j’ai vu Teleny quitter le théâtre avec Briancourt.

Il n’y avait rien d’étrange à cela. Ils marchèrent bras dessus bras dessous et se dirigèrent vers le logement de Teleny.

Je m’attardai derrière, les suivant pas à pas à quelque distance. J’avais été jaloux de la comtesse, je l’étais dix fois plus de Briancourt.

« S’il passe chaque nuit avec un nouveau compagnon de lit », me dis-je, « pourquoi m’a-t-il dit que son cœur aspirait au mien ? »

Et toujours au fond de mon âme, j’étais certain qu’il m’aimait, que tous ces autres amours étaient des caprices, que ses sentiments pour moi étaient quelque chose de plus que le plaisir des sens, qu’il s’agissait d’un véritable amour, d’un amour du cœur, d’un amour sincère.

Arrivés à la porte de la maison de Teleny, les deux jeunes gens s’arrêtent et commencent à parler.

La rue était solitaire. On n’y voyait de temps en temps que des gens qui rentraient tardivement chez eux et qui avançaient en marchant d’un pas somnolent. Je m’étais arrêté au coin de la rue, faisant semblant de lire une réclame, mais en réalité pour suivre les mouvements des deux jeunes gens.

Tout à coup, j’ai cru qu’ils allaient se séparer, car j’ai vu Briancourt tendre ses deux mains et saisir celle de Teleny. Je frissonnais de joie. Après tout, j’ai fait du tort à Briancourt, fut la pensée qui me vint à l’esprit ; faut-il que tous les hommes et toutes les femmes soient amoureux du pianiste ?

Ma joie, cependant, ne fut pas de longue durée, car Briancourt avait attiré Teleny vers lui, et leurs lèvres se rencontrèrent dans un long baiser, un baiser qui pour moi était de fiel et d’absinthe[ws 1], les rois ont eu leurs mignons ; puis, après quelques mots, la porte de la maison de Teleny s’ouvrit et les deux jeunes gens entrèrent.

Quand je les eus vus disparaître, des larmes de rage, d’angoisse, de désappointement me montèrent aux yeux, je grinçai des dents, je me mordis les lèvres jusqu’au sang, je trépignais, je courus comme un fou, je m’arrêtai un instant devant la porte fermée, et j’épanchai ma colère en frappant le bois insensible. Enfin, entendant des pas s’approcher, je partis. J’ai marché dans les rues pendant la moitié de la nuit, puis, épuisé mentalement et physiquement, je suis rentré chez moi à l’aube.

— Et votre mère ?

— Ma mère n’était pas en ville à ce moment-là, elle était à ***, où je vous raconterai ses aventures une autre fois, car je peux vous assurer qu’elles valent la peine d’être entendues.

Le lendemain, j’ai pris la ferme résolution de ne plus aller aux concerts de Teleny, de ne plus le suivre, mais de l’oublier complètement. J’aurais dû quitter la ville, mais je pensais avoir trouvé un autre moyen de me débarrasser de cet horrible amour.

Notre femme de chambre s’étant récemment mariée, ma mère avait pris à son service, pour des raisons qu’elle seule connaissait, une paysanne de seize ans environ, mais qui, chose étrange, paraissait bien plus jeune qu’elle ne l’était en réalité, car, en règle générale, ces filles de village font beaucoup plus que leur âge. Bien que je ne l’aie pas trouvée belle, tout le monde semblait épris de ses charmes. Je ne peux pas dire qu’elle avait quelque chose de rustique ou de campagnard, car cela éveillerait immédiatement dans votre esprit une vague idée de gaucherie ou de maladresse, alors qu’elle était aussi enjouée qu’un moineau, et aussi gracieuse qu’un chaton ; cependant elle avait une forte fraîcheur campagnarde, et même, je pourrais presque dire, une acidité, comme celle d’une fraise ou d’une framboise qui pousse dans les taillis moussus.

En la voyant dans sa robe de ville, on avait toujours l’impression de l’avoir rencontrée un jour en haillons pittoresques, avec un bout de fichu rouge sur les épaules, et avec la grâce sauvage d’un jeune chevreuil debout sous des branches feuillues, entouré d’églantiers et de ronces, prêt à bondir au moindre bruit.

Elle avait l’allure svelte d’un jeune garçon et aurait pu être prise pour tel si elle n’avait pas eu des seins ronds, fermes et bourgeonnants qui gonflaient sa robe.

Bien qu’elle semblât sagement consciente qu’aucun de ses mouvements n’échappait aux badauds, elle semblait non seulement ne pas se soucier de l’admiration de quiconque, mais elle était même très vexée si elle n’était pas exprimée par des mots ou des signes.

Malheur au pauvre homme qui n’arrivait pas à contenir ses sentiments ; elle lui faisait bientôt sentir que si elle avait la beauté et la fraîcheur de l’églantine, elle en avait aussi les épines acérées.

De tous les hommes qu’elle avait connus, j’étais le seul à n’avoir jamais fait attention à elle. Pour ma part, elle me laissait, comme toutes les femmes, parfaitement indifférent. J’étais donc le seul homme qu’elle aimait. Mais sa grâce féline, ses manières un peu hâtives, qui lui donnaient l’air d’un Ganymède, me plaisaient, et bien que je sache très bien que je n’éprouvais pour elle ni amour, ni même la moindre attirance, je croyais pourtant que je pourrais apprendre à l’aimer et peut-être même à me l’attacher. Si j’avais pu ressentir un certain désir à son égard, je pense que je serais même allé jusqu’à l’épouser, plutôt que de devenir sodomite et d’avoir pour amant un homme infidèle qui ne s’intéressait pas à moi.

Quoi qu’il en soit, je me demandai si je ne pourrais pas ressentir un léger plaisir avec elle, juste assez pour calmer mes sens, pour endormir mon cerveau affolé ?

Et pourtant, quel était le plus grand mal des deux, celui de séduire une pauvre fille pour la ruiner et la rendre mère d’un pauvre enfant malheureux, ou celui de céder à la passion qui brisait mon corps et mon esprit ?

Notre honorable société fait un clin d’œil à la première peccadille et frémit d’horreur à la seconde, et comme notre société est composée d’hommes honorables, je suppose que les hommes honorables qui composent notre société vertueuse ont raison.

Je ne sais vraiment pas quelles sont les raisons intimes qui les poussent à penser de la sorte.

Dans l’état d’exaspération où je me trouvais, la vie était intolérable, je ne pouvais plus la supporter.

Las et épuisé par une nuit sans sommeil, le sang asséché par l’excitation et l’absinthe, je rentrais chez moi, pris un bain froid, m’habillais et appelais la jeune fille dans ma chambre.

Quand elle vit mon air las, mon visage pâle, mes yeux creux, elle me regarda fixement, puis…

« Êtes-vous malade, monsieur ? » demanda-t-elle.

« Oui, je ne vais pas bien. »

« Et où étiez-vous la nuit dernière ? »

« Où ? » demandai-je avec dédain.

« Oui, vous n’êtes pas rentré à la maison », dit-elle d’un air de défi.

Je lui répondit par un rire nerveux.

Je compris qu’une nature comme la sienne devait être maîtrisée d’un coup plutôt que d’être apprivoisée par étapes. Je l’ai donc prise dans mes bras et j’ai appuyé mes lèvres sur les siennes. Elle essaya de se libérer, mais plutôt comme un oiseau sans défense qui bat des ailes que comme un chat qui sort ses griffes de l’intérieur de ses pattes de velours.

Elle se tordait dans mes bras, frottant ses seins contre ma poitrine, ses cuisses contre mes jambes. Néanmoins, je la gardait écrasée contre mon corps, embrassant sa bouche, pressant mes lèvres brûlantes contre les siennes, respirant son haleine fraîche et saine.

C’était la première fois qu’on l’embrassait sur la bouche et, comme elle me l’a dit par la suite, la sensation secoua tout son corps comme un puissant courant électrique.

Je vis, en effet, qu’elle avait la tête qui tournait et ses yeux se noyaient sous l’effet de l’émotion que mes baisers produisaient sur sa constitution nerveuse.

Lorsque j’ai voulu pousser ma langue dans sa bouche, sa pudeur de jeune fille s’est révoltée ; elle résista et ne le voulait pas. Il lui semblait, disait-elle, qu’on lui avait enfoncé un morceau de fer brûlant dans la bouche, et elle avait l’impression de commettre un crime des plus odieux.

« Non, non », s’écria-t-elle, « vous m’étouffez. Vous me tuez, laissez-moi, je ne peux plus respirer, laissez-moi ou j’appelle à l’aide. »

Mais j’ai persisté et bientôt ma langue, jusqu’à sa racine, était dans sa bouche. Je la soulevais alors dans mes bras, car elle était aussi légère qu’une plume, et je l’étendis sur le lit. Là, l’oiseau voltigeant n’était plus une colombe sans défense, mais un faucon aux griffes et au bec acéré, se débattant avec force et vigueur, griffant et mordant mes mains, menaçant de m’arracher les yeux, me frappant de toutes ses forces.

Rien n’incite plus au plaisir qu’une bagarre. Une courte bagarre avec quelques claques retentissantes et quelques soufflets enflammera n’importe quel homme, tandis qu’une flagellation sonore réveillera le sang du vieillard le plus apathique, mieux que n’importe quel aphrodisiaque.

La lutte l’excitait autant que moi, et pourtant, à peine l’avais-je allongée, qu’elle réussit aussitôt à se rouler en boule sur le plancher ; mais je n’étais pas dupe de ses ruses et la dominait. Elle réussit pourtant à se glisser comme une anguille sous moi et, d’un bond, comme un jeune chevreau, se dirigea vers la porte. Mais je l’avais fermée à clé.

Une nouvelle bagarre s’ensuivit, j’étais maintenant déterminé à l’avoir. Si elle avait cédé docilement, je lui aurais ordonné de quitter la pièce, mais sa résistance la rendait désirable.

Je la serrais dans mes bras, elle se tordit et soupira, et toutes les parties de nos corps furent en contact étroit. Puis j’ai glissé ma jambe entre les siennes, nos bras se sont entrelacés et ses seins palpitaient contre ma poitrine. Pendant tout ce temps, elle me rouait de coups, et chacun d’eux, en tombant, semblait mettre le feu à son sang et au mien.

J’avais jeté mon manteau. Les boutons de mon gilet et de mon pantalon cédaient tous, le col de ma chemise avait été arraché, ma chemise fut bientôt en haillons, mes bras saignaient en plusieurs endroits. Ses yeux luisaient comme ceux d’un lynx, ses lèvres étaient agitées par le désir, elle semblait maintenant lutter non pas pour défendre sa condition de jeune fille, mais plutôt pour le plaisir que lui procurait le combat.

En pressant ma bouche sur la sienne, j’ai senti tout son corps frémir de plaisir, et une fois, et une seule, j’ai senti le bout de sa langue s’enfoncer légèrement dans ma bouche, puis elle a semblé folle de plaisir. Elle était en fait comme une jeune Ménade lors de sa première initiation.

Je commençais à la désirer, et pourtant je regrettais de la sacrifier sur l’autel de l’amour, car ce petit jeu valait la peine d’être répété plus d’une fois.

Je la soulevais à nouveau dans mes bras et je la posais sur le lit.

Comme elle était belle alors que je la maintenais dessus. Ses cheveux bouclés et ondulés, ébouriffés par le combat, étaient éparpillés en mèches sur les oreillers. Ses yeux sombres et vifs, aux cils courts mais épais, brillaient d’un feu presque phosphorescent, son visage tout illuminé était barbouillé de mon sang, ses lèvres ouvertes et haletantes auraient fait bondir d’une vie renouvelée le phallus mou d’un vieux monsignore épuisé.

Je la plaquais, pendant un moment, je me tins au-dessus d’elle, l’admirant. Mes regard semblaient l’irriter et elle se débattit à nouveau pour se libérer.

Les crochets et les œillets de sa robe avaient cédé, de sorte que l’on pouvait juste apercevoir une peau claire, dorée par le soleil des jours de moisson, et deux seins protubérants ; et vous savez combien ce coup d’œil est plus excitant que l’exposition de toute la chair exhibée dans les bals, les théâtres et les bordels.

J’arrachai tous les obstacles. J’enfonçai une main dans son sein, et j’essayai de glisser l’autre sous sa robe ; mais ses jupes étaient si étroitement entortillées entre ses jambes, et celles-ci étaient si fermement serrées, qu’il n’y avait pas moyen de les séparer.

Après de nombreux cris étouffés, qui ressemblaient plus aux gazouillis d’un oiseau blessé, après avoir beaucoup tiré et déchiré de mon côté, griffé et mordu du sien, ma main atteignit enfin ses genoux nus ; puis elle remonta jusqu’aux cuisses. Elle n’était pas corpulente, mais aussi ferme et musclée qu’une acrobate. Ma main atteignit la jointure des deux jambes ; enfin, je sentis le léger duvet qui recouvre le mont de Vénus.

Il était inutile de tenter d’enfoncer mon index entre les lèvres. Je la frottait un peu. Elle cria pitié. Les lèvres s’écartèrent légèrement. J’essayai d’y introduire mon doigt.

« Vous me faites mal, vous me griffez », s’écria-t-elle.

Enfin, ses jambes se détendirent, sa robe fut relevée et elle éclata en sanglots, des sanglots de peur, de honte et de vexation !

Mon doigt s’arrêta alors et, en le retirant, je sentis qu’il était également mouillé de larmes… des larmes qui n’étaient pas du tout saumâtres.

« Allons, n’aies pas peur ! » dis-je en prenant sa tête entre mes mains et en l’embrassant à plusieurs reprises. « Je ne faisais que plaisanter. Je ne veux pas vous faire de mal. Voilà, vous pouvez vous lever ! Vous pouvez partir, si vous voulez. Je ne vous retiendrai pas contre votre gré. »

Sur ce, j’ai introduis ma main entre ses seins et j’ai commencé à pincer le petit téton, qui n’était pas plus gros qu’une succulente fraise des bois, et dont il semblait avoir tout le parfum. Elle tremblait d’excitation et de plaisir comme je le faisais.

« Non », dit-elle sans chercher à se lever, « je suis en votre pouvoir. Vous pouvez faire de moi ce que vous voulez. Je ne peux plus m’en empêcher. Rappelez-vous seulement que si vous me déshonorez, je me tuerai. »

Il y avait une telle sincérité dans ses yeux quand elle disait cela que j’en tremblais et que je l’ai laissée partir. Pourrais-je jamais me pardonner si j’étais la cause de son suicide ?

Et pourtant, la pauvre fille me regardait avec des yeux si aimants et si désireux qu’il était évident qu’elle était incapable de supporter le feu cinglant qui la consumait. N’était-il pas de mon devoir, alors, de lui faire ressentir cette extase apaisante de la félicité qu’elle désirait manifestement goûter ?

« Je te jure », lui dis-je, « que je ne te ferai aucun mal ; n’aie donc pas peur, reste tranquille. »

J’ai relevé sa chemise de lin épais, et j’ai aperçu la plus petite fente qui se puisse voir, avec deux lèvres d’une teinte coralline, ombragées d’un duvet noir, doux et soyeux. Elles avaient la couleur, le lustre, la fraîcheur de ces coquillages roses si courants sur les rivages de l’orient.

Les charmes de Léda, qui transforma Jupiter en cygne, ou ceux de Danaé, qui ouvrit ses cuisses pour recevoir dans son ventre la brûlante pluie d’or, ne pouvaient être plus tentants que les lèvres de cette jeune fille.

Elles s’écartèrent involontairement, dévoilant, ce faisant, une minuscule baie, fraîche et saine, une goutte de rosée incarnate dans les pétales cramoisis d’une rose naissante.

Ma langue la pressa pendant une seconde, et la jeune fille fut prise de convulsions folles dues au plaisir brûlant qu’elle n’avait jamais imaginé auparavant. Un instant plus tard, nous étions de nouveau dans les bras l’un de l’autre.

« Oh, Camille », dit-elle, « vous ne savez pas comme je vous aime ! »

Elle attendait une réponse. J’ai fermé sa bouche avec un baiser.

« Mais dites-moi. M’aimez-vous ? Pouvez-vous m’aimer seulement un peu ? »

« Oui », dis-je, faiblement, car même dans un tel moment, je ne pouvais me résoudre à mentir.

Elle me regarda pendant une seconde.

« Non, vous ne m’aimez pas. »

« Pourquoi non ? »

« Je ne sais pas. J’ai l’impression que vous ne vous souciez pas le moins du monde de moi. Dites-moi, n’est-ce pas ? »

« Eh bien, si tu le penses, comment puis-je te convaincre du contraire ? »

« Je ne vous demande pas de m’épouser. Je ne veux pas être la maîtresse attitrée d’un homme, mais si vous m’aimez vraiment… »

Elle ne termina pas sa phrase.

« Eh bien ! »

« Vous ne comprenez pas ? » dit-elle en cachant son visage derrière mon oreille et en se blottissant plus près de moi.

« Non. »

« Si vous m’aimez, je suis à vous. »

Que pouvais-je faire ?

Je répugnais à avoir une fille qui s’offrait si inconditionnellement, et pourtant n’aurait-il pas été plus que stupide de la laisser partir sans satisfaire son désir et le mien ?

— Et puis vous savez que pour ce qui est de se suicider, c’est un non-sens.

— Pas autant que vous le pensez.

— Eh bien, eh bien, qu’avez-vous fait ?

— Moi ? Eh bien, j’ai fait la moitié du chemin.

En l’embrassant, je l’ai couchée sur le côté, j’ai ouvert ses petites lèvres, j’ai enfoncé le bout de mon phallus entre elles. Elles se sont écartées, et petit à petit, la moitié du gland, puis le gland entier, sont entrés.

J’ai poussé doucement, mais il semblait saisi de chaque côté, et surtout devant, il trouva un obstacle presque insurmontable. De même qu’en plantant un clou dans un mur, la pointe rencontre une pierre, et qu’en martelant, la pointe s’émousse, puis tourne sur elle-même, de même, en appuyant plus fort, la pointe de mon outil s’écrasait et s’étranglait. Je me suis tortillé pour trouver un moyen de sortir de cette impasse.

Elle gémit, mais plus de douleur que de plaisir. Je tâtonnai dans l’obscurité et donnai une nouvelle poussée, mais mon bélier ne fit qu’écraser davantage sa tête contre la forteresse. Je me demandais si je ne ferais pas mieux de la mettre sur le dos et de forcer mon entrée dans un véritable champ de bataille, mais en me retirant, je sentis que j’étais presque vaincu, non, pas presque, mais tout à fait, car je l’aspergeai de mon fluide de vie crémeux sur tout le corps. Elle, la pauvre, ne sentit rien, ou si peu, tandis que moi, troublé comme je l’étais jusqu’alors, et épuisé par mes promenades nocturnes, je tombais presque insensible à ses côtés. Elle me regarda un instant, puis se leva comme un chat, attrapa la clé qui était tombée de ma poche et, d’un bond, sortit par la porte.

Trop las pour la suivre, je m’endormis quelques instants plus tard ; c’était mon premier repos profond depuis longtemps.

Pendant quelques jours, j’ai été un peu tranquille, j’ai même renoncé à fréquenter les concerts et les lieux où je pouvais voir René ; j’ai presque commencé à penser qu’avec le temps, je pourrais devenir indifférent et l’oublier.

J’étais trop pressé, je m’efforçais tellement de l’effacer immédiatement de mon esprit, que mon anxiété même m’empêchait d’y parvenir ; j’avais tellement peur de ne pas pouvoir l’oublier, que cette peur elle-même ramenait toujours son image à mon esprit.

— Et votre fille ?

— Si je ne me trompe pas, elle ressentait pour moi ce que je ressentais pour Teleny. Elle estima qu’il était de son devoir de m’éviter, elle essaya même de me mépriser, de me haïr, mais elle n’y parvint pas.

— Mais pourquoi vous détester ?

— Elle semblait comprendre que si elle était encore vierge, c’était simplement parce que je me souciais peu d’elle ; j’avais éprouvé du plaisir avec elle, et cela me suffisait amplement.

L’aurai-je aimée et déflorée, elle m’aurait seulement aimé plus tendrement pour la blessure que je lui aurais infligée.

Lorsque je lui ai demandé si elle ne m’était pas reconnaissante d’avoir respecté sa virginité, elle me répondit simplement : « Non », et c’était un non très décidé. « D’ailleurs », ajouta-t-elle, « vous n’avez rien fait, tout simplement parce que vous ne pouviez rien faire. »

« Je n’ai pas pu ? »

« Non. »

Une nouvelle bagarre s’ensuivit. Elle était de nouveau enserrée dans mes bras et nous luttions comme deux combattants de haut niveau, avec autant d’ardeur mais sûrement moins d’habileté. C’était une petite diablesse musclée, loin d’être faible ; de plus, elle avait commencé à comprendre le piquant que le combat donne à la victoire.

C’était un vrai plaisir de sentir son corps palpiter contre le mien ; et bien qu’elle désirât céder, ce n’est qu’après bien des hésitations que j’ai pu approcher ma bouche de la sienne.

C’est sans grande difficulté que je l’ai mise sur mon lit et que j’ai réussi à passer ma tête sous ses jupes.

Les femmes sont des créatures stupides, pleines de préjugés absurdes, et cette paysanne rustaude considérait l’hommage que j’allais faire à son organe sexuel comme une sorte de sodomie.

Elle me traita de sale bête, de porc, et d’autres épithètes aussi plaisants. Elle commença par se tortiller, se trémousser et essayer de s’éloigner de moi, mais elle ne fit qu’accroître le plaisir que je lui procurais.

Enfin, elle coinça ma tête entre ses cuisses et pressa ma nuque de ses deux mains, de sorte que même si j’avais voulu retirer ma langue de ses lèvres brûlantes, je n’aurais pu le faire qu’au prix d’un effort.

Mais je restais là, à darder, lécher, gratter le petit clitoris, jusqu’à ce qu’il crie grâce et que ses larmes la convainquent que c’était un plaisir à ne pas dédaigner, car j’ai découvert que c’est le seul argument qui puisse convaincre une femme.

Quand toutes les parties internes furent bien lubrifiées par ma langue et humectées par les débordements apaisants d’un plaisir insupportable, quand elle eut goûté à cette joie extatique qu’une vierge peut donner à une autre sans lui infliger la moindre douleur ni briser le sceau de son innocence, alors la vue de son ravissement fit chanter mon propre coq à tue-tête. Je le fis donc sortir de son cachot obscur pour le conduire dans l’antre des ténèbres.

Mon gland s’enfonça joyeusement, puis il fut arrêté dans sa carrière. Une autre poussée puissante me donna plus de douleur que de plaisir, car la résistance était si grande que ma verge semblait se tordre dans l’action ; les parois étroites et fermes du vagin se dilatèrent, et mon piston s’enfonça comme dans un gant serré, et pourtant le tissu virginal ne fut pas déchiré.

Je me suis demandé pourquoi la nature insensée a ainsi barré la route du plaisir. Est-ce pour faire croire à l’époux vaniteux qu’il est le pionnier des régions inexplorées, mais ne sait-il pas que les sages-femmes réparent toujours avec art les serrures que des clés adultérines ont ouvertes ? Est-ce pour en faire une cérémonie religieuse, et pour confier la cueillette de ce bourgeon à quelque père confesseur, ce qui est depuis longtemps un des nombreux avantages de la prêtrise ?

La pauvre fille eut l’impression qu’on lui enfonçait un couteau dans le corps, mais elle ne cria pas, ne gémit pas, bien que ses yeux soient remplis de larmes.

Une autre poussée, un autre effort, et le voile du temple se déchirera en deux.

Mais je m’arrêtai à temps.

« Puis-je, oui ou non, t’avoir ? »

« Vous m’avez déjà déshonorée », répondit-elle tranquillement.

« Je ne l’ai pas fait ; tu es encore vierge, simplement parce que je ne suis pas un vaurien. Dis-moi seulement si je peux t’avoir ou non. »

« Si vous m’aimez, vous pouvez m’avoir, mais si vous ne le faites que pour le plaisir d’un instant… faites quand même ce que vous voulez, mais je vous jure que je me tuerai après, si vous vous fichez de moi. »

« Ce sont des choses que l’on dit et que l’on ne fait pas. »

« Vous verrez. »

J’ai sorti mon phallus de l’antre, mais avant de la laisser se relever, je l’ai chatouillée doucement avec le bout, lui faisant ressentir une grande satisfaction pour la douleur que je lui avais infligée.

« Aurais-je pu t’avoir, oui ou non ? » dit-je.

« Imbécile », siffla-t-elle comme un serpent, alors qu’elle glissait hors de mes bras et se trouvait hors de ma portée.

« Attends la prochaine fois, et tu verras qui est l’imbécile », dis-je, mais déjà elle n’entendait plus rien.

— Je dois admettre que vous étiez un peu un blanc-bec ; je suppose, cependant, que vous avez eu votre revanche, la prochaine fois.

— Ma vengeance, si l’on peut l’appeler ainsi, fut redoutable.

Notre cocher, un jeune homme robuste, aux épaules larges et musclées, dont l’affection s’était jusqu’alors portée sur ses chevaux, s’était épris de cette fille menue, qui semblait aussi sèche qu’un brin de houx.

Il essaya de la courtiser honorablement par tous les moyens possibles. Sa continence passée et sa passion naissante avaient adouci tout ce qu’il y avait de rustre en lui, il l’inonda de fleurs, de rubans et de colifichets, mais elle refusait avec mépris tous ses cadeaux.

Il lui proposa de l’épouser sur-le-champ ; il alla jusqu’à lui faire cadeau d’une maison de campagne et d’un lopin de terre qu’il possédait dans son pays.

Elle l’exaspérait en le traitant presque avec dédain, considérant son amour comme une insulte. Un désir irrésistible se lisait dans les yeux de l’homme, tandis que les siens reflétaient un regard vide[ws 2].

Poussé à la folie par son indifférence, il tenta par la force ce qu’il ne pouvait obtenir par l’amour, et comprit que le beau sexe n’est pas toujours le plus faible.

Après sa tentative et son échec, elle le titillait encore plus. Chaque fois qu’elle le rencontrait, elle mettait l’ongle de son pouce sur ses dents supérieures et émettait un léger son.

La cuisinière, qui avait un penchant latent pour ce jeune homme fort et musclé, et qui devait se douter qu’il s’était passé quelque chose entre cette fille et moi, l’informa évidemment du fait, ce qui suscita chez lui une crise de jalousie incontrôlable.

Piqué au vif, ne sachant plus s’il aimait ou haïssait cette fille, il se souciait peu de ce qu’il adviendrait de lui, pourvu qu’il puisse satisfaire son désir pour elle. Toute la douceur que l’amour avait éveillée céda la place à l’énergie sexuelle du mâle.

Sans se faire remarquer, ou probablement introduit par la cuisinière, il se cacha furtivement dans sa chambre et s’installa derrière un vieux paravent qui, avec d’autre bric-à-brac, avait été rangé à cet endroit.

Il avait l’intention de rester caché jusqu’à ce qu’elle soit bien endormie, puis d’entrer dans son lit et, nolens volens, de passer la nuit avec elle.

Après avoir attendu un certain temps dans une anxiété mortelle, chaque minute était une heure pour lui, il la vit enfin entrer.

Ce faisant, elle ferma et verrouilla la porte derrière elle. Tout son corps tremblait de joie à ce petit geste. D’abord, elle n’attendait manifestement personne, et puis elle était en sa possession.

Deux trous qu’il avait faits dans le papier du paravent lui permettaient de tout voir parfaitement. Petit à petit, elle se prépara pour la nuit. Elle défit ses cheveux, puis les recoiffa en un nœud lâche. Ensuite, elle enleva sa robe, son corset, ses jupes et tous ses sous-vêtements. Enfin, elle se retrouva en chemise.

Puis, avec un profond soupir, elle prit un rosaire et se mit à prier. Lui-même était un homme religieux, et il aurait bien voulu répéter ses prières après elle, mais il essaya vainement de marmonner quelques mots. Toutes ses pensées étaient tournées vers elle.

La lune était maintenant dans son plein et inondait la pièce de sa douce lumière, tombant sur ses bras nus, sur ses épaules arrondies et ses petits seins saillants, répandant sur eux toutes sortes de teintes opalines, leur donnant le lustre délicat du satin et l’éclat de l’ambre, tandis que la chemise de linon tombait en plis sur ses parties intimes avec la douceur de la flanelle.

Il resta là, immobile, presque effrayé, les yeux fixés sur elle, retenant son souffle épais et fiévreux, jubilant d’elle avec cette impatience fixe du chat observant la souris, ou du chasseur le gibier. Toutes les forces de son corps semblaient concentrées dans l’organe de la vision.

Enfin, elle termina ses prières, se signa et se leva. Elle leva le pied droit pour s’installer dans son lit assez haut, montrant au cocher ses jambes fines mais bien formées, ses fesses petites mais arrondies et, lorsqu’elle se pencha en avant, la partie inférieure des deux lèvres s’entrouvrit, car un genou était déjà posé sur le lit.

Le cocher n’eut cependant pas le temps de s’en apercevoir car, d’un bond félin, il était déjà sur elle.

Elle poussa le plus faible des cris, mais il l’avait déjà enserrée dans ses bras.

« Laisse-moi ! Laisse-moi ! ou j’appelle à l’aide. »

« Appelle autant que tu veux, ma chérie ; mais personne ne pourra ni ne voudra venir à ton aide avant que je ne t’aie eue, car je jure par la Vierge Marie que je ne quitterai pas cette pièce avant d’avoir joui de toi. Si ce bougre[trad 1] peut se servir de toi pour son plaisir, je le ferai aussi. S’il ne le peut pas, eh bien, après tout, il vaut mieux être la femme d’un pauvre que la putain d’un riche ; et tu sais si j’ai voulu t’épouser ou non. »

En disant ces mots, la tenant d’une main comme dans un étau, le dos contre lui, il essaya avec l’autre de lui tourner la tête pour atteindre ses lèvres ; mais, voyant qu’il n’y parvenait pas, il la plaqua sur le lit. La tenant par la nuque, il passa son autre main entre ses jambes et lui saisit la l’entrejambe dans sa paume musclée.

S’étant préparé à l’avance, il se glissa entre les jambes écartées et commença à presser son instrument contre la partie inférieure des lèvres entrouvertes.

Gonflées et sèches comme elles l’étaient restées après ma tentative, son phallus turgescent de bonne taille glissa, et la pointe se logea dans le coin supérieur. Puis, comme une étamine lourdement chargée qui, lorsqu’elle est embrassée par le vent dépuceleur, répand son pollen sur les ovaires ouverts qui l’entourent, à peine le phallus turgescent et débordant avait-il touché le minuscule clitoris qu’il fit jaillir sa semence gorgée non seulement sur lui, mais aussi sur toutes les parties environnantes. Lorsqu’elle sentit son ventre et ses cuisses baignés par le liquide chaud, il lui sembla qu’elle était brûlée par un poison brûlant et corrosif, et elle se tordit comme si elle souffrait.

Mais plus elle se débattait, plus le plaisir qu’il ressentait était grand, et ses gémissements et les gargouillis qui semblaient monter de ses parties intimes jusqu’à sa gorge, témoignaient du ravissement dans lequel il se trouvait. Il se reposa un instant, mais son organe n’avait rien perdu de sa force ni de sa rigidité, et les contorsions de la jeune fille ne faisaient que l’exciter davantage. Passant son énorme main entre ses jambes, il la souleva sur le lit, plus haut qu’elle n’était, et la maintenant brutalement, il pressa l’extrémité charnue de son gland contre elle, et les lèvres baignant dans le liquide visqueux se séparèrent facilement.

Il n’était plus question pour lui de plaisir donné ou reçu, mais de l’ardeur sauvage et écrasante que le mâle brutal manifeste dans la possession de la femelle, car vous auriez pu le tuer, mais il n’aurait pas relâché son emprise. Il s’élança vers elle avec toute la puissance et la lourdeur d’un taureau ; après un nouvel effort, le gland se logea entre les lèvres ; un autre encore, la moitié de la colonne était déjà entrée, lorsqu’elle fut arrêtée par la membrane virginale, non encore perforée, mais fortement dilatée. Se sentant ainsi arrêté à l’orifice extérieur du vagin, il eut un moment d’exaltation.

Il lui embrassa la tête avec ravissement.

« Tu es à moi », s’écria-t-il avec joie, « à moi pour la vie et la mort, à moi pour les siècles des siècles. »

Elle devait évidemment comparer son plaisir sauvage à ma froide indifférence, et pourtant elle essaya de crier, mais sa main lui bloqua la bouche. Elle la mordit, mais il n’y prêta pas attention.

Puis, sans se soucier de la douleur qu’il causait, sans se soucier de la tension qu’il faisait subir à la prisonnière logée dans son étroite cage, il la serra de toutes ses forces et, d’une dernière poussée puissante, la vulve fut non seulement atteinte mais transpercée ; la membrane, si forte chez la pauvre fille, fut fendue, son priape se logea profondément dans le vagin, et il glissa jusqu’au col de l’utérus.

Elle poussa un cri de douleur et d’angoisse, fort, strident, perçant, et ce cri, vibrant dans le calme de la nuit, fut entendu dans toute la maison. Sans se soucier des conséquences des bruits déjà entendus en réponse au cri, sans se soucier du sang qui jaillissait, il plongea et replongea avec délice sa lance dans la blessure qu’il avait faite, et ses gémissements de plaisir se mêlèrent au cri plaintif de la jeune fille.

Enfin, il retira son arme souple de son corps ; elle était libre, mais inconsciente et évanouie.

J’étais à peine sur les marches quand j’entendis le cri. Bien que je ne pensasse pas à la pauvre fille, il me sembla tout de suite reconnaître sa voix, je montais les marches en courant, je me précipitais dans la maison, et je trouvais la cuisinière pâle et tremblante dans le vestibule.

« Où est Catherine ? »

« Dans sa chambre, je crois. »

« Alors, qui a crié ? »

« Mais je ne sais pas. Peut-être que c’est elle. »

« Et pourquoi n’allez-vous pas l’aider ? »

« La porte est fermée à clé », dit-elle, l’air effaré.

Je me précipitai sur la porte. Je la secouai de toutes mes forces.

« Catherine, ouvre ! Qu’est-ce qu’il y a ? »

Au son de ma voix, la pauvre fille est revint à la vie.

D’une nouvelle secousse, j’ai fait sauter la serrure. La porte s’ouvrit.

J’eus juste le temps d’apercevoir la fille dans sa chemise tachée de sang.

Ses cheveux lâchés étaient ébouriffés. Ses yeux brillaient d’un feu sauvage. Son visage était déformé par la douleur, la honte et la folie. Elle ressemblait à Cassandre après avoir été violée par les soldats d’Ajax.

Comme elle se tenait non loin de la fenêtre, ses regards allaient du cocher vers moi avec dégoût et mépris.

Elle savait maintenant ce qu’était l’amour des hommes. Elle se précipita vers la croisée. Je bondis vers elle, mais elle sauta avant que le cocher ou moi-même ne puissions l’en empêcher ; et bien que j’aie attrapé le bout de son vêtement, son poids le déchira, et je me retrouvais avec un chiffon dans la main.

Nous avons entendu un bruit sourd, un cri, quelques gémissements, puis le silence.

La jeune fille avait tenu parole.

Fin du volume I


  1. Note de Wikisource. En français dans le texte.
  1. Note de Wikisource : Bible, Deutéronome, 29, 18, éd. King James (anglais) : « Lest there should be among you man, or woman, or family, or tribe, whose heart turneth away this day from the LORD our God, to go and serve the gods of these nations ; lest there should be among you a root that beareth gall and wormwood ; » et français éd. D. Martin (français) : « [Prenez garde] qu’il n’y ait parmi vous ni homme, ni femme, ni famille, ni Tribu qui détourne aujourd’hui son cœur de l’Éternel notre Dieu, pour aller servir les dieux de ces nations, [et] qu’il n’y ait parmi vous quelque racine qui produise du fiel et de l’absinthe. »
  2. Note de Wikisource. Dans une traduction textuelle de l’original (“An irresistible longing was in his eyes, in her’s a vacant stare”), on peut confondre l’homme et la femme : « Un désir irrésistible se lisait dans ses yeux, dans les siens un regard vide ». Il est par conséquent nécessaire de modifier la phrase pour éviter les confusions.