L’Adieu (Albert Mérat)/Te souviens-tu de ce matin d’hiver

L’AdieuAlphonse Lemerre, éditeur (p. 30).




XXVI



Te souviens-tu de ce matin d’hiver,
De la dernière et chère promenade ?
Il faisait beau, le soleil était clair :
C’était un temps d’heureux ou de malade.

C’était aussi notre pays charmant,
Le fleuve lent et sa rive un peu plate ;
Et les coteaux qui dressent finement
Au bord du ciel leur forme délicate ;

Et je pensais : les pentes de velours
Verront encor la belle promeneuse.
Aux mois si doux où l’été fait les jours
Longs et pareils à l’âme lumineuse.