CHAPITRE CXX.

Juifs.


Ils sont très-nombreux à Paris ; & quoiqu’ils n’y aient point de synagogue, ils pratiquent toutes leurs cérémonies antiques ou leurs superstitions à huis clos. La tolérance de l’administration à cet égard ne sauroit aller plus loin. Ils font leur commerce librement : leurs mariages sont valides, & ceux des protestans ne le sont pas. Les enfans des juifs sont légitimes, leurs testamens ont de la force ; & tout protestant, aux yeux de la loi, n’est qu’un bâtard qui n’a ni pere ni mere.

Un juif Allemand, venu de Hollande, propriétaire de la seigneurie de Pequigny, à qui l’on disputoit le droit de nomination aux cures qui dépendent de sa terre, a gagné son procès en plein ; & du milieu de la rue Saint-Martin, cet heureux hébreux, qui ne croit pas en Jésus-Christ, fait des curés & crée des chanoines dans l’église épiscopale d’Amiens.