CHAPITRE XIII.

Esprit raffiné.


Peut-être y a-t-il dans la capitale vraiment trop de ce qu’on appelle esprit. On justifie tout, & le vice même. Notre malice, c’est-à-dire, le raffinement de nos passions, l’art de les justifier, auroit-elle pour mesure l’étendue donnée à notre faculté de penser ? Notre raison perfectionnée nous apprendront-elle en même tems à perfectionner le vice ? Ne nous servirions-nous pas d’une logique ingénieuse pour voiler l’artifice, & le progrès de nos goûts intéressés ? Ne deviennent-ils pas plus attrayans, plus tyranniques par la méthode même qui nous apprend ces subtilités ? Quoi, la science seroit accompagnée d’un poison subtil ! Je crains d’approfondir cet objet. Non, la science vraie est bonne. Il y en a de fausses, & ce sont celles-là qui excitent la cupidité ; il en est d’innocentes dans les siecles les plus corrompus.