Symphonie n° 2 de Gustav Mahler

Symphonie nº 2 en ut mineur « Résurrection »
Traduction par des contributeur de Wikisource.
Universal edition, The Kaplan foundation (p. 1).

Urlicht[1]


Version originale
O Röschen rot!
Der Mensch liegt in größter Not!
Der Mensch liegt in größter Pein!
Je lieber möcht ich im Himmel sein.
Da kam ich auf einen breiten Weg:
Da kam ein Engelein und wollt’ mich abweisen.
Ach nein! Ich ließ mich nicht abweisen!
Ich bin von Gott und will wieder zu Gott!
Der liebe Gott wird mir ein Lichtchen geben,
Wird leuchten mir bis in das ewig selig Leben!
Traduction française
Oh petite rose rouge !
L’Homme gît dans la misère !
L’Homme gît dans la douleur !
J’aimerais plutôt être au Ciel.
Je suis arrivé sur une large route :
Un angelot est venu qui voulait m’en détourner.
Ah non ! Je ne m’en laissai pas détourner !
Je viens de Dieu et veux retourner à Dieu !
Le Dieu bien-aimé me donnera une petite lumière
Qui m’éclairera jusqu’à la bienheureuse vie éternelle !


Aufersteh’n[2]


Version originale
Aufersteh’n, ja aufersteh’n wirst du,
Mein Staub, nach kurzer Ruh’!
Unsterblich Leben!
Wird, der dich rief, dir geben!
Wieder aufzublüh’n wirst du gesät!
Der Herr der Ernte geht
Und sammelt Garben
Uns ein, die starben!
O glaube, mein Herz, o glaube:
Es geht dir nichts verloren!
Dein ist, ja dein, was du gesehnt!
Dein, was du geliebt, was du gestritten!
O glaube: Du wardst nicht umsonst geboren!
Hast nicht umsonst gelebt, gelitten!
Was entstanden ist, das muß vergehen!
Was vergangen, auferstehen!
Hör auf zu beben!
Bereite dich zu leben!
O Schmerz! Du Alldurchdringer!
Dir bin ich entrungen!
O Tod! Du Allbezwinger!
Nun bist du bezwungen!
Mit Flügeln, die ich mir errungen,
In heißem Liebesstreben,
Werd’ ich entschweben
Zum Licht, zu dem kein Aug’ gedrungen!
Sterben werd’ ich, um zu leben!
Aufersteh'n, ja aufersteh'n wirst du,
mein Herz, in einem Nu!
Was du geschlagen,
Zu Gott wird es dich tragen!
Traduction française
Tu ressusciteras, oui, tu ressusciteras,
Ma poussière, après un court repos !
La vie immortelle
Te sera donnée par Celui qui t’a appelée !
Tu es semée pour fleurir de nouveau !
Le Seigneur de la moisson va
Ramasser des gerbes
De nous, qui sommes morts !
Oh crois, mon cœur, crois :
Tu n’auras rien de perdu !
Ce que tu as désiré est à toi, à toi, oui, à toi !
À toi, ce que tu as aimé et ce pour quoi tu t’es battu !
Oh, crois : tu n’es pas né en vain !
Tu n’as pas vécu ni souffert en vain !
Tout ce qui est advenu doit passer
Et ce qui est passé, ressusciter !
Cesse de trembler !
Prépare-toi à vivre !
Ô douleur, toi qui pénètres en toute chose,
Je t’ai échappé !
Ô mort, toi qui conquiers tout,
Tu es maintenant conquise !
Avec des ailes que j’ai gagnées
Dans le chaud élan de l’amour
Je m’envolerai
Vers la lumière qu’aucun œil n’a pénétrée !
Je mourrai afin de vivre !
Tu ressusciteras, oui, tu ressusciteras,
Mon cœur, en un instant !
Ce que tu as vaincu
Te portera vers Dieu !
  1. note Wikisource : Le texte du quatrième mouvement est celui du chant populaire Urlicht, recueilli dans le volume II de Des Knaben Wunderhorn.
  2. Note Wikisource : Les huit premiers vers sont extraits de l’ode Aufersteh’n de Friedrich Gottlieb Klopstock.