Bref, nous partons avec Émile
Pour visiter l’Exposition
De Lyon.
Ceci se passait en l’an mille-
Huit-cent-quatre-vingt-quatorz’. Juste
En débarquant, l’air navré,
Émil me dit : « Dis donc, Auguste,
Un curé ! »
Nous touchons du fer et, dar’ dare,
Nous courons à l’Exposition
De Lyon.
Plac’ Bell’cour, yavait un’ fanfar
Avec, autour, des gens d’la ville
Qui prenaient des airs inspirés.
« R’ garde donc, que j’dis à Émile.
Deux curés ! »
Nous r’touchons du fer, puis… en route !
Nous filons à l’Exposition
De Lyon.
Émil’ disait : « Vrai, ça m’dégoûte… »
Quand, dans la ru’ d’la République,
Où qu’nous nous étions égarés,
Qu’est-c’ que nous voyons près d’un flique ?
Trois curés !
Alors nous obliquons à droite,
Pour aller à l’Exposition
De Lyon.
Nous enfilons un’ rue étroite,
Puis nous traversons la rivière,
Et… quéqu’ nous trouvons amarrés
Au coin du quai d’la Guillotière ?
Quat’ curés !
Par la porte monumentale,
Nous entrons à l’Exposition
De Lyon.
Un’ macédoine orientale,
Quéqu’ chos’ comm’ qui dirait un’ foire,
Un’ salad’ de gens bigarrés
Gueulant : Boum ra ta coum ! et noire
De curés !
— Ben, crottas ! que j’dis à Émile,
C’est ça l’Exposition
De Lyon !
Ah ! non… foutons l’camp de c’tte ville !
Vrai, j’en ai soupé d’leur boutique !
On n’y trouv’ que des tonsurés ;
C’est pas un’ vill’… c’est un’fabrique
De curés !
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