Calmann-Lévy, éditeurs (p. 446-468).


XI

PARIS


Paris, rue d’Aguesseau.

« Ma fille, ta vanité te perdra. » Ces paroles, que ma pauvre mère m’a répétées si souvent dans mon enfance et dans ma jeunesse, me reviennent à la mémoire. Elles pourraient bien avoir été prophétiques. Je n’ai pas voulu être traitée en vieille femme et revenir sagement par le train. J’ai tenu à faire un dernier voyage, seule avec Guy, dans son automobile de garçon. Cela m’a valu un rhume épouvantable, un rhume foudroyant. Quelles que soient les conséquences de mon obstination, je ne saurais la regretter. Cette course entre Tours et Paris a été prestigieuse. Enveloppée de mon long manteau doublé de vison, plusieurs épaisseurs de gaze sur le visage, couverte de fourure, une boule d’eau chaude sous les pieds, fièrement assise à côté de my boy, j’ai connu un bien-être physique Page:Laperche - Sur la branche.djvu/465 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/466 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/467 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/468 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/469 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/470 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/471 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/472 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/473 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/474 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/475 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/476 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/477 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/478 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/479 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/480 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/481 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/482 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/483 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/484 Page:Laperche - Sur la branche.djvu/485 Non… eh bien, non. Quelque chose me dit que je pars à temps. Partir à temps ! Le moyen de se faire regretter.

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Il s’achève le dernier roman de Jean Noël !… Je me sens asphyxiée… Impossible de rien absorber… Par moments je perds pied. L’héroïne ne me relève plus… Elle plie, la branche… Elle plie terriblement… Elle craque même… Et je n’ai pas peur… pas peur du tout… Comme l’oiseau dont parle le poète : « Je sais que j’ai des ailes ! »…


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Tombée de la branche.


FIN




E. GREVIN — IMPRIMERIE DE LAGNY — 11082-7-10.