Su la mé
SÛ LA MÉ
Paroles et Musique de
Créée par CH. GOHEL
Alfred ROSSEL
Refrain
Quand je sî sû le ri-va-ge,
Bi tranquille, êt’ oû coum’ mé ?
J’pense à ceux qui sont en v’yage,
En v’yage, au loin, sû la mé,
En viage, au loin,
En v’yage, au loin, sû la mé.
Couplets
I.
La mé, ch’est vraiment su-per-be,
Et j’aim’ bi, quand i fait biâo
L’été sous nos clios en herbe,
La vaî s’endormin un miau,
Mais quand o’ s’fâch, la vi-lai-ne,
Et qu’no z’entend de t’cheu nous,
La gross’ vouai de la si-rai-ne,
No z’en a quasiment poux
J’aim’ bi, dans les jours de fête,
Quand nos batiaux sont à’quai,
À l’abri de la tempête,
À Chidbourg coum’ au Bèquai.
Ch’est là qui sont l’mû sans doute,
Des trais couleurs pavouêsés ;
Mais, de gnit, dans la Déroute,
Hélas ! qui sont exposés !
Quand je sî etc.
Quand o’saôt’, par sus la Digue,
Dont o’fait tremblier les blios,
Qu’à l’ancre l’vaisseau fatigue,
Ah ver’je pense ès mat’los !
Reverront-i lûs villages,
Et pourront-i ratteri ?
J’avons d’si maôvais parages,
De Barflieu jusqu’à Goury.
Quand je sî etc.
J’ai deux fils dans la mareine
- Deux forts et hardis gaillards -
L’un revî de Cochincheine,
L’autre de Madagascars.
Y rentrent lû corvê faite ;-
D’y penser no n'en vit pas,-
Mais, que j’pliains, sans les counaîte,
Ceux qui sont restés là-bas.
Quand je sî sû le rivage,
Bi tranquille, et’ oû coum’ mé ?
J’pense à ceux qui sont en v’yage,