Traduction par anonyme.
Arthus Bertrand Libraire (Tome 4p. 215-237).
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CHAPITRE L.

Il était extrêmement agréable à Emma de trouver qu’Henriette était aussi portée qu’elle à éviter de se trouver ensemble. Il était assez pénible de s’écrire ; il eût été bien pire de se voir.

Henriette s’exprimait fortement, sans cependant faire de reproches, ni se plaindre d’être mal traitée ; pourtant Emma crut apercevoir qu’elle avait du ressentiment, et que son style en annonçait, c’est ce qui lui faisait désirer de plus en plus d’en être éloignée ; peut-être ce n’était qu’une imagination, mais aussi il aurait fallu être un ange pour ne pas ressentir un coup si violent.

Elle n’eut pas de difficulté à obtenir une invitation de la part d’Isabelle, heureuse d’avoir trouvé un prétexte plausible pour en faire la demande, sans avoir recours à en inventer un. Elle avait mal aux dents. Henriette souhaitait depuis long-temps de pouvoir consulter un dentiste. Madame Knightley fut enchantée de trouver l’occasion de se rendre utile ; toute espèce de maladie était pour elle une forte recommandation, et quoiqu’elle n’eût pas tant d’égards pour un dentiste que pour un M. Wingfield, elle n’en eut pas moins d’empressement à se charger de prendre soin d’Henriette. Lorsque tout fut réglé avec sa sœur, Emma proposa ce petit voyage à son amie, et la trouva très-disposée à se rendre à Londres. Tout fut arrangé très-promptement et la voiture de M. Woodhouse la conduisit en sûreté à la place Brunswick.

Ce fut seulement alors qu’Emma put jouir en paix des visites de M. Knightley, elle pouvait l’écouter, lui parler avec un plaisir extrême, sans en être troublée par aucune idée d’injustice, ou même par un sentiment plus pénible encore, celui d’avoir dans son voisinage une jeune infortunée dont le cœur avait été trompé dans ses plus chères espérances ; et par qui ? par la personne qui n’avait cessé de lui faire faire de fausses démarches.

La différence de savoir Henriette à Londres plutôt que chez madame Goddard, en faisait peut-être une peu raisonnable dans l’esprit d’Emma ; mais elle espérait que la vue d’objets nouveaux l’occuperait agréablement, ou au moins la distrairait de ses chagrins, et peu à peu les lui ferait oublier.

Emma se trouva donc parfaitement tranquille et heureuse après le départ d’Henriette. Une seule chose l’occupait sérieusement, c’était la confession qu’elle devait faire à son père de l’engagement qu’elle avait contracté avec M. Knightley. Elle seule pouvait le faire avec succès ; mais elle prit le parti d’attendre le parfait rétablissement de madame Weston. Elle ne voulut qu’aucun chagrin vînt à la traverse diminuer le plaisir dont elle jouissait : elle voulut passer la quinzaine de l’absence d’Henriette en paix, et ne s’occuper que de son bonheur présent. Emma voulut s’acquitter d’un devoir, dans ces premiers jours de fête, ce devoir ne serait pas sans plaisir, c’était d’aller rendre une visite à mademoiselle Fairfax. Elle était impatiente de la voir. La ressemblance de leur situation augmentait le bien qu’elle lui voulait. C’était déjà une satisfaction. Mais les communications que Jeanne pourrait lui faire ajoutaient encore à l’intérêt de cette visite.

Elle se rendu donc chez madame Bates. Depuis la partie de Box-Hill, elle avait été en voiture jusqu’à la porte, mais n’avait pas été admise. C’était pendant la maladie de Jeanne, dont elle plaignait l’état, sans en soupçonner la cause.

La crainte d’être encore refusée lui fit prendre le parti, quoiqu’elle sût que tout le monde était à la maison, de se faire annoncer. Elle entendit Marthe prononcer son nom, et dire sur-le-champ : « Priez mademoiselle Woodhouse d’entrer. » Mademoiselle Bates étant dehors, il ne se fit aucun bruit extraordinaire ; mademoiselle Fairfax vint la recevoir au haut de l’escalier, avec tout l’empressement possible. Emma ne l’avait jamais vue si belle, si aimable, ni si engageante. Elle était animée, sa contenance et ses manières étaient tout à fait changées. Elle s’avança vers Emma les bras ouverts, et lui dit à voix basse, mais avec une sensibilité exquise :

« Que vous êtes bonne, mademoiselle Woodhouse ! Je ne puis vous exprimer… J’espère que vous me croirez. Excusez-moi, les paroles me manquent. »

Emma fut enchantée : elle eût bien trouvé des paroles, mais le son de la voix de madame Elton l’obligea à se retenir ; elle crut devoir cacher ces sentimens d’amitié, et ne les exprimer qu’en l’embrassant de tout son cœur. Madame Bates et madame Elton étaient ensemble ; mademoiselle Bates étant absente, on était tranquille. Emma eût désiré que madame Elton fût partout ailleurs que chez madame Bates ; mais elle était d’humeur à prendre patience : et comme madame Elton la reçut d’une manière gracieuse, elle espéra que tout irait bien.

Emma crut pénétrer les pensées de madame Elton, et attribua l’enjouement de cette précieuse, au plaisir qu’elle ressentait d’être dans la confidence de mademoiselle Fairfax, et à la satisfaction de s’imaginer savoir des secrets qu’on cacherait avec soin aux autres. Elle vit des symptômes de ces sentimens sur sa figure ; car en faisant ses complimens à madame Bates, et semblant attentive à écouter les réponses de la bonne vieille dame, elle la vit serrer avec une espèce de parade mystérieuse, une lettre qu’elle lisait apparemment tout haut à mademoiselle Fairfax, et la déposer dans un beau ridicule pourpre et or qui pendait à son côté. Elle dit ensuite, faisant un signe de tête en même temps :

« Nous la finirons dans un autre moment. Vous et moi, nous ne manquerons pas de trouver une occasion opportune. À la vérité, vous savez ce qu’il y a d’essentiel à présent. Je voulais seulement vous prouver que madame S. recevait notre apologie, et n’était point offensée. Vous voyez qu’elle écrit gracieusement. C’est une charmante femme ! Vous en auriez été folle, si vous étiez entrée chez elle. Mais soyons discrètes. Pas un mot de plus. Conduisons-nous bien. Chut ! Vous vous souvenez de ces vers. J’oublie de quel poème.

S’agit-il d’une dame,
On doit tout oublier.

Maintenant, ma chère, dans le cas où nous nous trouvons, au lieu de dame, lisez… Chut ! Un demi-mot suffit au sage. Je suis enjouée aujourd’hui, n’est-il pas vrai ? Mais je veux vous mettre à votre aise au sujet de madame S. Les représentations que je lui ai faites, l’ont appaisée, comme vous voyez. »

Ensuite Emma tournant la tête du côté de madame Bates, qui tricotait, elle dit moitié bas à l’oreille de Jeanne.

« Je ne nomme personne. Oh ! non, circonspecte comme un ministre d’état. Je m’en tire à merveille. »

Emma n’eut alors aucun doute. Elle se décelait en toute occasion. Après avoir un peu parlé ensemble du temps et de madame Weston, elle se trouva interpellée ainsi :

« Ne trouvez-vous pas, mademoiselle Woodhouse, que notre petite amie est bien remise ? N’êtes-vous pas d’avis que sa guérison fait beaucoup d’honneur à M. Perry ? (Ici elle fit un signe de côté à Jeanne.) En vérité, Perry l’a rétablie en bien peu de temps. Oh ! si vous l’aviez vue comme moi, surtout quand la maladie était à son comble ! Et lorsque madame Bates dit quelque chose à Emma, elle dit à l’oreille à mademoiselle Fairfax, nous ne disons pas quelle assistance a eu M. Perry, pas un mot d’un jeune docteur de Windsor. Oh ! non, Perry a tout fait.

« Je ne vous ai presque pas vue, mademoiselle Woodhouse, depuis Box-Hill. Ce fut une charmante partie ; cependant, à mon avis, il y manquait quelque chose. Il m’a paru qu’il y avait des gens dont les esprits n’étaient pas tournés à la gaîté ; c’est du moins ce que j’ai cru apercevoir. Peut-être me suis-je trompée. Malgré cela, je pense qu’on s’y est assez amusé, pour en essayer encore une fois. Qu’en dites-vous ? Rassemblons la même compagnie pour une seconde excursion à Box-Hill. Il faut que la même compagnie s’y rende, tous sans exception. »

Peu après mademoiselle Bates entra, et divertit beaucoup Emma par ses réponses aux prétendues questions qu’on ne lui faisait pas.

« Je vous remercie, mademoiselle Woodhouse ; vous avez trop de bonté. Il est impossible de dire. Oui, je conçois que les espérances de Jeanne. Je ne veux pas dire. Mais elle est parfaitement remise. Comment se porte M. Woodhouse. J’en suis ravie. Le charmant jeune homme ! Il est si obligeant. Je veux dire M. Perry. »

Par les grands égards, mêlés de remercîmens cérémonieux que mademoiselle Bates avait pour madame Elton, Emma comprit qu’il s’était passé quelque chose de désagréable entre elle et mademoiselle Fairfax, et qu’on avait heureusement fait la paix. Après quelques chuchotemens, madame Elton dit tout haut.

« Oui, ma bonne amie, il y a si long-temps que je suis ici, que dans toute autre maison, je croirais être obligée de faire des excuses ; mais la vérité est que j’attends mon seigneur et maître. Il m’a promis de venir me prendre, et présenter ses respects à mademoiselle Fairfax. »

« Quoi ! nous aurons le plaisir de voir M. Elton ? Ce sera une grande faveur ; car je sais que les messieurs n’aiment pas à rendre des visites le matin ; et M. Elton a tant d’affaires. »

Sur ma parole, vous dites vrai, mademoiselle Bates. Il est occupé depuis le matin jusqu’au soir. On vient de toutes parts sous un prétexte quelconque. Les magistrats, les inspecteurs, les marguillers viennent toujours le consulter : ils ne peuvent rien faire sans lui. Sur ma parole, monsieur E., lui dis-je souvent, j’aime mieux que ce soit vous que moi. Car que deviendraient mes crayons et mon piano. Je les néglige assez, il est vrai. Il y a quinze jours que je n’ai joué un air. Cependant, je vous assure qu’il viendra. (Et se mettant la main devant la bouche). Une visite de félicitation, vous savez, est indispensable. Il m’a promis de venir aussitôt qu’il pourrait se dégager de Knightley ; mais ils sont renfermés pour se consulter ensemble. M. E. est le bras droit de Knightley.

Emma eut bien de la peine à s’empêcher de rire, et dit : « Si M. Elton s’est rendu à pied à Donwell, il aura eu bien chaud. »

« Oh ! non, ils doivent s’assembler à la Couronne ; Weston et Cole y seront : on ne parle que des principaux. Je m’imagine que M. E. et Knightley font tout ce qu’ils veulent. »

« Ne vous êtes-vous pas trompée de jour ? dit Emma. Je suis presque sûre que l’assemblée ne doit avoir lieu que demain. M. Knightley vint hier à Hartfield, et dit qu’elle ne se tiendrait que samedi. »

« Oh ! non, très-certainement ; elle aura lieu aujourd’hui. Telle fut la réponse polie qui prouvait que madame Elton ne pouvait pas se tromper. Je crois, continua-t-elle, qu’il n’y a jamais eu de paroisse aussi ennuyeuse que celle-ci. Jamais nous n’avons rien vu de pareil à Maple-Grove. »

« Votre paroisse est petite, dit mademoiselle Fairfax. »

« En vérité, ma chère, je n’en sais rien. »

« Il est aisé de le prouver par la petitesse des écoles, dont je vous ai entendu parler, comme étant sous le patronage de madame Bragge et de votre sœur, il n’y avait que vingt-cinq enfans. »

« Qu’elle est spirituelle ! Quelle mémoire ! Jeanne, si l’on nous amalgamait, on ferait de nous deux une créature parfaite. Mon enjouement et votre esprit solide produiraient une femme parfaite. Je ne veux pas dire qu’il n’existe pas quelque part des gens qui croyent que vous ne la soyez. Mais, chut ! Pas un mot de plus. »

La précaution était inutile. Jeanne avait envie de parler ; mais ce n’était pas à madame Elton, c’était à mademoiselle Woodhouse, à laquelle, malgré son intention, elle ne pouvait exprimer ses sentimens que par ses regards.

M. Elton entra. Son épouse l’accueillit avec sa vivacité ordinaire.

« C’est en vérité très-poli à vous de m’envoyer ici pour être à charge à mes amis ; mais vous comptiez sur ma docilité. Vous ne vous êtes pas pressé de venir, parce que vous saviez que j’attendrais mon seigneur et maître. Je suis ici depuis une heure, donnant à ces jeunes demoiselles l’exemple de l’obéissance conjugale. Qui peut savoir si elles n’en auront pas bientôt besoin ? »

M. Elton avait tellement chaud, et était si las, que cette tirade de bel esprit fut perdue pour lui. Il avait d’abord ses devoirs à rendre aux dames, et ensuite à s’occuper de lui-même. Il se plaignit de la chaleur et de la longue course qu’il venait de faire inutilement.

« Lorsque j’arrivai à Donwell, Knightley ne s’y trouva pas. Extraordinaire ! Cela ne se conçoit pas ! D’après le billet que je lui ai écrit ce matin, et sa réponse, il devait être à la maison jusqu’à une heure ! »

« Donwell ! s’écria sa femme, mais vous ne deviez pas aller à Donwell, mon cher monsieur E., l’assemblée devait se tenir à la Couronne ? »

« Non, non, c’est pour demain, et c’est justement pour cela que je voulais voir Knightley. Par une chaleur aussi brûlante ! et encore je m’y suis rendu à travers champs, (parlant comme si il eût été très-maltraité) ce qui était bien pis. Ne pas le trouver à la maison. Je vous assure que je ne suis pas du tout content. Point d’apologie, pas un mot. La femme de charge m’a déclaré qu’elle ignorait que je fusse attendu. C’est très-extraordinaire. Personne n’a pu dire ce qu’il était devenu. Peut-être à Hartfield, peut-être à l’Abbaye, ou dans les bois. Mademoiselle Woodhouse, ce n’est plus le même Knightley, Pouvez-vous m’expliquer cela ? »

Emma, pour s’amuser, protesta que la chose lui paraissait tout à fait extraordinaire, et qu’elle n’avait pas un mot à dire en faveur de M. Knightley. »

« Je ne puis m’imaginer, s’écria madame Elton, (sentant l’indignité de ce procédé, comme une épouse le devait) je ne conçois pas qu’il ait pu se conduire ainsi, surtout envers un homme comme vous ! la dernière personne qu’il pût oublier ! Mon cher monsieur E., il aura laissé un billet, j’en suis sûre. Knightley ne peut pas s’être oublié à ce point-là. Son domestique ne s’en sera pas souvenu. Comptez là-dessus. Les domestiques, à Donwell, sont très-négligens, j’ai aussi observé qu’ils étaient maladroits. Je ne voudrais pas voir au buffet une créature comme son Henri. Quant à madame Hodges, Wright n’en fait pas grand cas. Elle lui avait promis une recette, et ne la lui a jamais envoyée. »

« J’ai rencontré Larkins, continua M. Elton, lorsque j’arrivai à Donwell, et il me prévint que je ne trouverais pas son maître à la maison ; mais je ne l’ai pas cru. Il paraissait de mauvaise humeur. Il ignorait ce qu’avait son maître depuis un certain temps, mais il devait lui être arrivé quelque chose d’étrange, car il avait bien de la peine à lui arracher une parole. Je n’avais rien à faire avec Larkins ; mais il était de la plus grande conséquence que je visse Knightley aujourd’hui. Et ce n’est pas peu désagréable d’avoir essuyé tant de chaleur pour rien. »

Emma sentit que ce qu’elle avait de mieux à faire, c’était de s’en retourner à la maison. Il était très-probable qu’il l’attendait ; et qu’en s’en allant à Hartfield, elle empêcheraît M. Knightley de se brouiller sérieusement avec M. Elton, et peut-être même avec Larkins.

Elle fut charmée, en prenant congé, de trouver mademoiselle Fairfax prête à l’accompagner, non seulement hors de la chambre, mais même jusqu’au bas de l’escalier. Cela lui donna l’occasion qu’elle désirait trouver ; et elle en profita sur-le-champ pour dire.

« Il est peut-être heureux qu’il m’ait été impossible de vous parler. Si vous n’aviez pas été entourée d’amis, j’aurais sans doute mis sur le tapis un sujet, fait des questions, et parlé plus ouvertement que je n’aurais dû. Je sens enfin que j’aurais été impertinente. »

« Oh ! s’écria Jeanne, en rougissant et avec une hésitation qui, suivant Emma, lui allait mieux que l’élégance du maintien réservé qu’elle avait autrefois. Il n’y avait pas de danger. S’il y en eût eu, ce ne pouvait être que celui de vous ennuyer. Vous ne pouviez me faire plus de plaisir qu’en témoignant de l’intérêt… En vérité, mademoiselle Woodhouse, le sentiment que j’ai de la manière dont je me suis conduite, me force d’avouer qu’il est consolant pour moi de savoir que ceux de mes amis dont l’estime mérite d’être conservée, n’ont pas été dégoûtés de persévérer. Je n’ai pas le temps de vous confier la moitié de ce que je voudrais vous dire à ce sujet. Je meurs d’envie de faire des apologies, des excuses, de dire enfin quelque chose pour faire oublier mes torts. Je sens que je le dois. Et si vous n’avez pas pitié de moi… »

« Oh ! vous poussez le scrupule trop loin, s’écria Emma avec chaleur. Vous ne me devez aucune apologie ; et tous ceux à qui vous croyez en devoir, sont si satisfaits, si heureux, que… »

« Vous êtes trop bonne ; ma conduite avec vous a été, et je le sens, une suite d’artifice et de froideur. J’avais un rôle à jouer… Et ce rôle était d’en imposer. Je sais que cela devait vous déplaire. »

« N’en dites pas davantage, je vous en prie. Pardonnons-nous nos torts respectifs. Nous devons nous dépêcher de faire ce qui doit nécessairement être fait : je crois qu’en cela nos sentimens se rencontreront. Je me flatte que vous avez de bonnes nouvelles de Windsor. »

« Très-bonnes. »

« Et les premières, je présume, annonceront que nous devons nous attendre à vous perdre dans peu, justement au moment où je commençais à vous connaître. »

« Quant à cela, l’on ne peut encore y penser. Je resterai ici jusqu’à ce que le colonel et madame Campbell me demandent. »

« Rien ne peut être encore décidé à présent, dit Emma, en souriant ; mais excusez-moi, il faut néanmoins y songer. »

Jeanne, en lui répondant, l’imita.

« Vous avez raison ; on y a pensé : et je vous avouerai (bien sûr que ma confiance ne peut être mieux placée) que quant à l’endroit où nous devons demeurer, M. Churchill a décidé que ce serait avec lui, à Enscombe. On doit porter le grand deuil pendant trois mois au moins ; mais ce temps passé, j’imagine qu’il n’y aura plus de difficulté. »

« Mille grâces ; c’est justement ce que je désirais apprendre. Oh ! si vous saviez combien j’aime que les choses se décident promptement et avec franchise ! Adieu, adieu. »