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CAU

turion. Leur Tribun étoit la féconde perfonne du Royaume. Plutarque dit , dans la vie de Numa , que ce Prince cafîà le Régiment des Ce/ères -.ii cela eft vrai , il fut rétabli bientôt après , & l’on en trouve encore fous les Rois fuivans, témoin le fameux Brutus qui chaffa les Tarquins , & qui fut Tribun des Ce/ères. Ro.’în. Aniii]. Rom, L. FUI , c. 4. Vigenere iur Tite-Live, Tom.I, p. 1017, 1028, 1373. Ce nom vient àe Celer , prompt, vite ;& il leur fut donné , ou à raifon de leur promptitude à obéir au Roi , ou à caufe que leur premier chef s’appela Celer , ou d’un autre Celer compagnon de Romulus, qui lui fut d’im grand fecours dans le combat contre Remus , & qui tua ce Prince. On prétend que c’cft eux que l’on nomma dans la fuite Tro/^ fuies, cro(fuli, parce qu’ils prirent feuls la ville de Troffulumtn Etrurie, fans le fecours d’aucune infanterie , ou pout quclqu’ autre raifon qu’on ne fait pas.

CÉLÉRET , ou COLORET. f m. Filet dont on fe fcrt lut les côtes de Normandie.

CELERI, f, m. C’eft une efpèce de perfîl qu’on cultive avec loin dans les jardins. Quelques-uns l’ap" ’ pellent perfil de Macédoine. Apium Macedonicum. Il eft le même que celui qu’on appelle perjil de marais , en latin-, apium pali/Jire , Jiye ojjicinarum -, mais par la culture il devient plus doux , & : de meilleur goût. ’^fT On feme la graine de cilirl fur -couche au mois d’Avril : on le replante au mois de Juin , on l’arrofe fouvent.

^T On le blanchit en butant fes tiges de terre & de fumier , juiqu’au haut des feuilles. |tCF Le cclèr’i fe mange en ialade & entre dans pluiîeurs ragoûts. Ce mot nous eft venu des Italiens , qui nomment cette plante céleri ou fceleri. tfT CELERIER. Foye^ Cellerier.

CÉLERIN. f. m. Nom d’homme. Celeriniis. Saint Cèlirin , Ledcur de l’Egliié de Carthàge du temps de S. Cyprien, & ConfcHeur de J. C. fous Dcce , croit d’une race très-illuftre parmi les Chrétiens , 6i ne doit pas être confondu avec un autre Confeflcur Celérin qui étoit à Rome dans le temps de l’Eleftion du Pape Corneille , & : fe trouva engagé dans le parti Novatien , qu’il quitta bientôt en fe léunidant aux Catholiques.

Le peuple dit proverbialement d’un grand parleur, qui dit tout ce qu’il fait, & ce qu’il devroit taire, que c’eft un faint Celerin. C’eft une froide équivoque, pour exprimer un homme qui ne celé rien. Le peuple prononce rin ou ren pour rien, CÉLERIN. f m. Petit poilTon de mer , qui eft une efpcce de fardinc. Il a le corps blanc & la tête dorée.

ffT On trouve dans les lacs de Savoie un petit poiffon qu’on appelle auffi célérin à caufe de fa reffcmblance avec le célérin de mer. On l’appelle en ItiWe far dan elle.

CÉLÉRINE. f. f. Nom de femme, Celerina, grand’mere de S. Célérin , Diacre,

CELERITE, f f. Promptitude , diligence. Celeritas, C’eft une affaire qui requiert aUrité, Il ne fe dit guère qu’au Palais.

Cependant le P. Catrou a dit dans fon Hift, Rom. Les Romains bâtiilênt des navires avec une célérité capable de faire croire que leurs forêts font toutà-coup métamorpholées en galères,

|tC ? CÉLÉRITÉ, Terme de Phyiîque. Voye :^ Vitesse qui eft le mot propre.

Ce mot vient du latin celer , qui vient du grec y.lxKa , curro,

CELESTE, adj. m. & f Qui a rapport au ciel , qui appartient au ciel, qui vient du cie.Cœ/eJiis.Lcs coips célejles Ibnt incorruptibles. Les influences ce/ejie’s agifiént lut les corps fublunaires. Ariftote a admis des intelligences celejies qui faifoient mouvoir ■ les aftres. Les Poètes appellent les aftres , les celejies flambeaux. Notre ame a une origine celejle.

Que le plus coupable de nous

Sefacrifie aux traits du cclefte courroux. La Fon, Céleste , ( Harmonie ) eft une harmonie que quelques Philofophes fe l’ont imaginés être produite par les aftres, & par leurs mouvemens , & que noire cloignement nous empêchoit d’entendre , comme Platon, Philon Juif, S. Auguftin, S. Ambroife, S. Ilidore, Boéce & plufieurs autres. Ils difenr que le mouvement & l’impullion des globes célefes , qui lé poulfent par des intervalles" dilTemblables , forment des tons dont la variété eft tout-à- fait mulicale. Il eft impolfiblc , lelon eux , que des corps Il vaftes ne forment pas une efpèce d’harmonie , en fourniffant leur carrière avec tant de rapidité. L’ait Irapé par la force de leur impuUion , rend néceffaiiement un bruit proportioné à la violence qu’if a foufferte. Ain(i comme la fphère céLjle eft mue avec une grande jufteilc par la main toute-puilfante qui y préîide, & que tous les globes ne font pas tous le même circuit , & ne’ roulent pas avec la mcmeviteiîe, les tons diffjrcns que produit la différence de leurs mouvemens , forment un concert admirable. Mais cette opinion a été réfurée d’avance par S. Irenée , & enfuite par S. Bafile & S. Epiphane,

En Aftrologie on appelle thime o. figure célefte la difpolition du ciel à certain moment défigné , comme la nailfance d’un enfant , quelque accident lignalé -de fa vie , de fes aélions : & c’eft et qu’on appelle autrement horofcope.

On appillc gloire célcjie , la béatitude éternelle : les Efprits ceLft^s , les Anges & : les Saints qui en jouillent : les inspirations céleJies , les grâces qui nous viennent du ciel. 03" Corneille a employé ce mot dans les Horaces,

• Tattefle

Le fouverain pouvoir de la troupe célefte. Sur quoi Voltaire remarque que cette expr^llion eft hors d’ufage , & bannie du ftyle noble , fur-tout depuis que Scarron l’a employée dans le ftyle burlefque.

Céleste fe dit aulTi par extenfion pour extraordinaire. C’eft une beauté celejle , un efprit célejie. Et dès qu’on vient à voir vos céleftes appas , Un cœurfe laiffe prendre & ne raifonne pas. Mol. Céleste, ( Bleu ) eft un bleu qui eft de la couleur du ciel ferein. Or ce bleu du ciel vient du grand éloignement où il eft de nos yeux, à caufe que la lumière fe perd dans cette vafte étendue, _On appelle à Paris les Sœurs Celefies^ les Religieufes de l’Annonciade , à caufe qu’elles font en partie habillées de bleu. Moniales annunciatx Virgtnis ah habita cœlejiis coloris , Cœlejîes appellattzi Cœlejles for or es, Virgines,

Il y a en Italie desAnnonciades que l’on nomme Annonciades célejles , parce que fur une robe blan che & un fcapulaire elles portent un manteau bleu. Elles furent fondées en iGoj^ Se 1^05 fous Clément VIII & Paul V , qui approuvèrent leurs conftitutions. Leur Fondatrice fut la Mère Viéloire Fornari /■’)V£-,7 Annonciade,

CELESTE, f f Cœlejlis. Terme de Mythologie. C’étoit une Dée/fe honorée à Carthàge. Tertullien dans fon Apologétique , & Philaftrius , difent que c’étoit une Déelfe d’Afrique ; Philaftrius , que c’eft celle qu’on appeloit ailleurs Reine 8c Fortune du ciel. Baronius, qui parle fort au long de cette Décile fur l’an 5 99 de J. C. , croit que c’étoit l’Aftarte des Sidoniens, qu’on appeloit la Reine du ciel. En jc»)^ les Chrétiens de Carthàge changèrent le Temple de Celejle en Eglife. On la répréfentoit portée fur un lion -, & fi l’on en croit Capitolin , dans la vie de Pertinax , elle rendoit des Oracles dans ce Temple. Lucien, Apulée, Hérodien fie pluiieurs autres te-X X ij