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qui lui auraient paru plus graves et plus sérieuses. Il n’était pas non plus fort porté à faire plaisir au pape Innocent X, qui n’avait jamais témoigné beaucoup de bonne volonté pour lui, et à qui, de son côté, il avait donné longtemps tous les dégoûts qu’il avait pu. Mais depuis l’emprisonnement du cardinal de Retz, qu’il regardait comme son ennemi capital, il avait gardé plus de mesures avec ce même pape, de peur qu’il ne voulût prendre connaissance de cette affaire, et qu’il n’en vînt à quelque déclaration qui aurait pu faire de l’embarras.

Là-dessus le Père Annat, nouvellement arrivé de Rome pour être confesseur du roi, fit entendre à ce premier ministre que la chose du monde qui pouvait le plus gagner le pape, c’était de faire en sorte que la constitution fût reçue par toute la France sans aucune explication ni distinction. Le cardinal se résolut donc de faire au Saint-Père un plaisir qui lui coûterait si peu. Il assembla au Louvre, en sa présence, trente-huit archevêques ou évêques qui se trouvaient alors à Paris. Quelques jours auparavant, le nonce du pape avait fait au roi de fort grandes plaintes d’une lettre pastorale que l’archevêque de Sens[1] avait publiée au sujet de la constitution, et dont la cour de Rome avait été extrêmement piquée. Le cardinal ne fit

  1. Henri de Gondrin.