« Description du château de Coucy » : différence entre les versions

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De ce premier domaine il ne reste aucun vestige ; peut-être la chapelle qui autrefois existait dans la basse-cour du château (voy.
[[#Fig1|fig. 1]], en A) était-elle un débris de ces constructions,
antérieures au <small>XIII<sup>e</sup></small> siècle ; la forme de son plan et les débris retrouvés pourraient le faire supposer. Ce qu'on ne saurait contester, c'est que les parties les plus anciennes du château ne remontent pas au delà du commencement du <small>XIII<sup>e</sup></small> siècle.
 
Ce fut Enguerrand III, le vassal le plus puissant de la couronne de France, qui non -seulement éleva le vaste château de Coucy dont nous voyons encore les restes, mais qui fit bâtir toute l'enceinte de la ville. Enguerrand III eut des démêlés avec l'archevêque de Reims ; il ravagea le territoire de cette église, qui ne rentra en possession de ses terres que par l'intervention de Philippe-Auguste. Enguerrand fit partie de l'expédition contre les Albigeois, avec le célèbre comte Simon de Montfort, et fut un des héros de la bataille de Bovines. Peu après, il eut de nouveaux démêlés avec le chapitre de Laon ; il s'empara de la cathédrale, enleva le doyen, le fit enfermer à Coucy et ravagea les terres de l'église. La querelle dura deux années, pendant lesquelles, malgré les protestations des évêques voisins et l'intervention du pape, le doyen resta en prison. Enguerrand contracta des alliances qui augmentèrent encore sa puissance et ses richesses ; il se maria trois fois, et sa dernière femme, Marie de Montmirail, lui apporta en dot la terre de Condé en Brie.
 
Enguerrand, par voie de succession, devint seigneur de Montmirail, d'Oisy, de Crèvecœur et de la Ferté-Ancoul, de la Ferté-Gaucher, vicomte de Meaux et châtelain de Cambrai ; il était déjà
seigneur de Saint-Gobain, d'Assis, de Marle, de la Fère et de Folembray {{Refl|1}}. Ses richesses, et surtout la trempe de son caractère, engagèrent le sire de Coucy dans les entreprises tentées contre le pouvoir royal pendant la minorité de saint Louis. Un instant le vassal pensa pouvoir mettre la main sur la couronne de France ; mais ses sourdes menées et ses projets ambitieux furent déjoués par la politique de la reine Blanche, qui sut enlever à la coalition féodale un de ses plus puissants appuis, le comte de Champagne. Le sire de Coucy fut bientôt obligé de prêter serment de fidélité entre les mains du roi, qui ne voulut pas se souvenir des projets de son trop puissant vassal. C'est à l'époque des rêves ambitieux d'Enguerrand III qu'il faut faire remonter la construction du château magnifique dont nous voyons encore les ruines gigantesques. Le château de Coucy dut être élevé très-rapidement, ainsi que l'enceinte de la ville qui l'avoisine, de 1225 à 1230. Le caractère de la sculpture, les profils, ainsi que la construction, ne permettent pas de lui assigner une date plus ancienne ni plus récente.
 
Le château de Coucy n'est plus une enceinte flanquée, enveloppant des bâtiments disposés au hasard, ainsi que les châteaux des <small>XI<sup>e</sup></small> et <small>XII<sup>e</sup></small> siècles ; c'est un édifice vaste, conçu d'ensemble et élevé d'un seul jet, sous une volonté puissante et au moyen de ressources immenses. Son assiette est admirablement choisie, et ses défenses sont disposées avec un art dont la description ne donne qu'une faible idée.
 
Bâti à l'extrémité d'un plateau de forme très-irrégulière, le château de Coucy domine des escarpements assez rapides, qui s'élèvent de cinquante mètres environ au-dessus d'une riche vallée, terminée au nord-ouest par la ville de Noyon et au nord-nord-est par celle de Chauny ; il couvre une surface de dix mille mètres environ. Entre la ville et le château est une vaste basse-cour fortifiée, dont la surface est triple au moins de celle occupée par le château. Cette basse-cour, ou ''baille'', renfermait des salles assez étendues, dont il reste des amorces visibles encore aujourd'hui, enrichies de colonnes et chapiteaux sculptés, avec voûtes d'arête,; des écuries et la