« Les Caprices de Marianne (Charpentier, 1888) » : différence entre les versions

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CLAUDIO, DEUX SPADASSINS, TIBIA.
 
'''CLAUDIO'''.—  Laissez-le entrer, et jetez-vous sur lui dès qu’il sera parvenu à ce bosquet.
 
'''TIBIA'''.—  Et s’il entre par l’autre côté ?
 
'''CLAUDIO'''.—  Alors, attendez-le au coin du mur.
 
'''UN SPADASSIN'''.—  Oui, monsieur.
 
'''TIBIA'''.—  Le voilà qui arrive. Tenez, Monsieur, voyez comme son ombre est grande ! c’est un homme d’une belle stature.
 
'''CLAUDIO'''.—  Retirons-nous à l’écart, et frappons quand il en sera temps.
 
''Entre Coelio.''
 
'''COELIO''','' frappant à la jalousie''.—  Marianne ! Marianne ! Êtes-vous là ?
 
'''MARIANNE''','' paraissant à la fenêtre''.—  Fuyez, Octave; vous n’avez donc pas reçu ma lettre ?
 
'''COELIO'''.—  Seigneur mon Dieu ! Quel nom ai-je entendu ?
 
'''MARIANNE'''.—  La maison est entourée d’assassins! mon mari vous a vu entrer ce soir ; il a écouté notre conversation, et votre mort est certaine, si vous restez une minute encore.
 
'''COELIO'''.—  Est-ce un rêve ? Suis-je Coelio ?
 
'''MARIANNE'''.—  Octave, Octave ! Au nom du ciel, ne vous arrêtez pas ! Puisse-t-il être encore temps de vous échapper ! Demain trouvez-vous à midi dans un confessionnal de l’église, j’y serai.
 
''La jalousie se referme.''
 
'''COELIO'''.—  Ô mort ! Puisque tu es là, viens donc à mon secours. Octave, traître Octave ! Puisse mon sang retomber sur toi ! Puisque tu savais quel sort m’attendait ici, et que tu m’y as envoyé à ta place, tu seras satisfait dans ton désir. Ô mort ! Je t’ouvre les bras ; voici le terme de mes maux.
 
''Il sort. On entend des cris étouffés et un bruit éloigné dans le jardin.''
 
'''OCTAVE''','' en dehors''.—  Ouvrez, ou j’enfonce les portes !
 
'''CLAUDIO''','' ouvrant, son épée sous le bras''.—  Que voulez-vous ?
 
'''OCTAVE'''.—  Où est Coelio ?
 
'''CLAUDIO'''.—  Je ne pense pas que son habitude soit de coucher dans cette maison.
 
'''OCTAVE'''.—  Si tu l’as assassiné, Claudio, prends garde à toi ; je te tordrai le cou de ces mains que voilà.
 
'''CLAUDIO'''.—  Etes-vous fou ou somnambule ?
 
'''OCTAVE'''.—  Ne l’es-tu pas toi-même, pour te promener à cette heure, ton épée sous le bras ?
 
'''CLAUDIO'''.—  Cherchez dans ce jardin, si bon vous semble ; je n’y ai vu entrer personne ; et si quelqu’un l’a voulu faire, il me semble que j’avais le droit de ne pas lui ouvrir.
 
'''OCTAVE''','' à ses gens''.—  Venez et cherchez partout !
 
'''CLAUDIO''','' bas à Tibia''.—  Tout est-il fini comme je l’ai ordonné ?
 
'''TIBIA'''.—  Oui, Monsieur; soyez en repos, ils peuvent chercher tant qu’ils voudront.
 
''Tous sortent.''