« Les Caprices de Marianne (Charpentier, 1888) » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
Ligne 793 :
CLAUDIO, DEUX SPADASSINS, TIBIA.
'''CLAUDIO'''.— Laissez-le entrer, et jetez-vous sur lui dès qu’il sera parvenu à ce bosquet.
'''TIBIA'''.— Et s’il entre par l’autre côté ?
'''CLAUDIO'''.— Alors, attendez-le au coin du mur.
'''UN SPADASSIN'''.— Oui, monsieur.
'''TIBIA'''.— Le voilà qui arrive. Tenez, Monsieur, voyez comme son ombre est grande ! c’est un homme d’une belle stature.
'''CLAUDIO'''.— Retirons-nous à l’écart, et frappons quand il en sera temps.
''Entre Coelio.''
'''COELIO''','' frappant à la jalousie''.— Marianne ! Marianne ! Êtes-vous là ?
'''MARIANNE''','' paraissant à la fenêtre''.— Fuyez, Octave; vous n’avez donc pas reçu ma lettre ?
'''COELIO'''.— Seigneur mon Dieu ! Quel nom ai-je entendu ?
'''MARIANNE'''.— La maison est entourée d’assassins! mon mari vous a vu entrer ce soir ; il a écouté notre conversation, et votre mort est certaine, si vous restez une minute encore.
'''COELIO'''.— Est-ce un rêve ? Suis-je Coelio ?
'''MARIANNE'''.— Octave, Octave ! Au nom du ciel, ne vous arrêtez pas ! Puisse-t-il être encore temps de vous échapper ! Demain trouvez-vous à midi dans un confessionnal de l’église, j’y serai.
''La jalousie se referme.''
'''COELIO'''.— Ô mort ! Puisque tu es là, viens donc à mon secours. Octave, traître Octave ! Puisse mon sang retomber sur toi ! Puisque tu savais quel sort m’attendait ici, et que tu m’y as envoyé à ta place, tu seras satisfait dans ton désir. Ô mort ! Je t’ouvre les bras ; voici le terme de mes maux.
''Il sort. On entend des cris étouffés et un bruit éloigné dans le jardin.''
'''OCTAVE''','' en dehors''.— Ouvrez, ou j’enfonce les portes !
'''CLAUDIO''','' ouvrant, son épée sous le bras''.— Que voulez-vous ?
'''OCTAVE'''.— Où est Coelio ?
'''CLAUDIO'''.— Je ne pense pas que son habitude soit de coucher dans cette maison.
'''OCTAVE'''.— Si tu l’as assassiné, Claudio, prends garde à toi ; je te tordrai le cou de ces mains que voilà.
'''CLAUDIO'''.— Etes-vous fou ou somnambule ?
'''OCTAVE'''.— Ne l’es-tu pas toi-même, pour te promener à cette heure, ton épée sous le bras ?
'''CLAUDIO'''.— Cherchez dans ce jardin, si bon vous semble ; je n’y ai vu entrer personne ; et si quelqu’un l’a voulu faire, il me semble que j’avais le droit de ne pas lui ouvrir.
'''OCTAVE''','' à ses gens''.— Venez et cherchez partout !
'''CLAUDIO''','' bas à Tibia''.— Tout est-il fini comme je l’ai ordonné ?
'''TIBIA'''.— Oui, Monsieur; soyez en repos, ils peuvent chercher tant qu’ils voudront.
''Tous sortent.''
|