« Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/4 » : différence entre les versions

(Aucune différence)

Version du 28 mars 2019 à 20:38

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

malade ne la quittait que pour revenir aussitôt. “Sans doute, se répétait Catherine de Cordé, je suis si malade, si affaiblie, bien vieille aussi, mes nerfs s’agitent sans trop de raison… Oui, oui, ajoutait-elle en pressant d’une main tremblante son coeur aux lentes pulsations, la lampe s’éteint graduellement, je m’en vais… et plus rapidement, qu’on ne croit ».

Elle ne se trompait guère, la bonne aïeule. Ses forces déclinaient de façon alarmante. Mais cette constatation ne l’étonnait ni ne l’effrayait. Son tour était venu, voilà tout. Son Créateur l’appelait enfin. Ah ! n’était la crainte de voir demeurer souvent seule, au Canada, sa Perrine, sa jeune compagne aux soins filiaux, dont le frère, hélas ! ne songeait qu’aux aventures héroïques, aux coups d’épée, soldat jusqu’au fond de l’âme, n’était cette crainte, elle partirait presque sans regret. Ses enfants ? Ses petits-enfants ? Ils étaient entourés de solides affections, environnés d’assez de sécurité et de bien-être, en ce pays difficile. Puis, là-haut, que de chers aimés l’attendaient !