« Michel Strogoff/Partie 1/Chapitre 14 » : différence entre les versions

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m tirest
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«Une jeune fille m'accompagnait! dit-il.
 
--Ils—Ils ne l'ont pas tuée! répondit le moujik, allant au-devant de
l'inquiétude qu'il lisait dans les yeux de son hôte. Ils l'ont emmenée
dans leur barque, et ils ont continué de descendre l'Irtyche! C'est
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«Où suis-je? demanda-t-il.
 
--Sur—Sur la rive droite de l'Irtyche, et seulement à cinq verstes d'Omsk,
répondit le moujik.
 
--Quelle—Quelle blessure ai-je donc reçue, qui ait pu me foudroyer ainsi? Ce
n'est pas un coup de feu?
 
--Non—Non, un coup de lance à la tête, cicatrisé maintenant, répondit le
moujik. Après quelques jours de repos, petit père, tu pourras
continuer ta route. Tu es tombé dans le fleuve, mais les Tartares ne
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«Ami, dit-il, depuis combien de temps suis-je dans ta cabane?
 
--Depuis—Depuis trois jours.
 
--Trois—Trois jours perdus!
 
--Trois—Trois jours pendant lesquels tu as été sans connaissance!
 
--As—As-tu un cheval à me vendre?
 
--Tu—Tu veux partir?
 
--A—A l'instant.
 
--Je—Je n'ai ni cheval ni voiture, petit père! Où les Tartares ont passé,
il ne reste plus rien!
 
--Eh—Eh bien, j'irai a pied à Omsk chercher un cheval...
 
--Quelques—Quelques heures de repos encore, et tu seras mieux en état de
continuer ton voyage!
 
--Pas—Pas une heure!
 
--Viens—Viens donc! répondit le moujik, comprenant qu'il n'y avait pas à
lutter contre la volonté de son hôte. Je te conduirai moi-même,
ajouta-t-il. D'ailleurs, les Russes sont encore en grand nombre à
Omsk, et tu pourras peut-être passer inaperçu.
 
--Ami—Ami, répondit Michel Strogoff, que le ciel te récompense de tout ce
que tu as fait pour moi!
 
--Une—Une récompense! Les fous seuls en attendent sur la terre,» répondit
le moujik.
 
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qu'il pût craindre d'être reconnu. Dans cette ville, sa vieille mère
aurait seule pu l'appeler de son vrai nom, mais il avait juré de ne
pas la voir, et il ne la verrait pas. D'ailleurs,--il—il le souhaitait de
tout coeur,--peut—peut-être avait-elle fui dans quelque portion tranquille
de la steppe.
 
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mouvement.
 
--Silence—Silence,» se hâta de répondre Michel Strogoff, en mettant un doigt
sur ses lèvres.
 
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respirait la haine.
 
--Lui—Lui!» s'écria Michel Strogoff, auquel ce mot échappa avec un accent
de rage qu'il ne put maîtriser.
 
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Ogareff et faire en sorte de ne point en être vu. Lorsque le moment
serait venu de se rencontrer avec lui face à face, il saurait le
retrouver,--fut—fut-il maître de la Sibérie toute entière!
 
Le moujik et lui reprirent donc leur course à travers la ville, et ils
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passait dans les gares russes, les habitants, très-anxieux, venaient y
chercher des nouvelles. On parlait de l'arrivée prochaine d'un corps
de troupes moscovites, non pas à Omsk, mais à Tomsk,--corps—corps destiné à
reprendre cette ville sur les Tartares de Féofar-Khan.
 
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«Michel! s'écria sa mère.
 
--Qui—Qui êtes-vous, ma brave dame? demanda Michel Strogoff, balbutiant
ces mots plutôt qu'il ne les prononça.
 
--Qui—Qui je suis? tu le demandes! Mon enfant, est-ce que tu ne reconnais
plus ta mère?
 
--Vous—Vous vous trompez!... répondit froidement Michel Strogoff. Une
ressemblance vous abuse...»
 
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répondit-il en reculant de quelques pas.
 
--Michel—Michel! cria encore la vieille mère.
 
--Je—Je ne me nomme pas Michel! Je n'ai jamais été votre fils! Je suis
Nicolas Korpanoff, marchand à Irkoutsk!...»
 
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«Marfa Strogoff? demanda-t-il.
 
--C—C'est moi, répondit la vieille femme d'un ton si calme et le visage
si tranquille, que les témoins de la rencontre qui venait de se
produire ne l'auraient pas reconnue.
 
--Viens—Viens,» dit l'officier.
 
Marfa Strogoff, d'un pas assuré, suivit l'officier tartare et quitta
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«Ton nom? demanda-t-il d'un ton rude.
 
--Marfa—Marfa Strogoff.
 
--Tu—Tu as un fils?
 
—Oui.
--Oui.
 
--Il—Il est courrier du czar?
 
—Oui.
--Oui.
 
--Où—Où est-il?
 
--A—A Moscou.
 
--Tu—Tu es sans nouvelles de lui?
 
--Sans—Sans nouvelles.
 
--Depuis—Depuis combien de temps?
 
--Depuis—Depuis deux mois.
 
--Quel—Quel est donc ce jeune homme que tu appelais ton fils, il y a
quelques instants, au relais de poste?
 
--Un—Un jeune Sibérien que j'ai pris pour lui, répondit Marfa Strogoff.
C'est le dixième en qui je crois retrouver mon fils depuis que la
ville est pleine d'étrangers! Je crois le voir partout!
 
--Ainsi—Ainsi ce jeune homme n'était pas Michel Strogoff?
 
--Ce—Ce n'était pas Michel Strogoff.
 
--Sais—Sais-tu, vieille femme, que je puis te faire torturer jusqu'à ce que
tu avoues la vérité?
 
--J—J'ai dit la vérité, et la torture ne me fera rien changer à mes
paroles.
 
--Ce—Ce Sibérien n'était pas Michel Strogoff? demanda une seconde fois
Ivan Ogareff.
 
--Non—Non! Ce n'était pas lui, répondit une seconde fois Marfa Strogoff.
Croyez-vous que pour rien au monde je renierais un fils comme celui
que Dieu m'a donné?»