« Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/97 » : différence entre les versions

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(l’Eltchi du Nabab), & qui n’avoit de force que juſqu’a Balaſſor, obligé de tirer mes reſſources de ma tête, parmi des Peuples auxquels le nom même des François étoit inconnu, ou qui n’avoient plus de raiſon de les menager. Cet etat d’abandon, preſque déſeſpérant, me parut digne de mon courage, & je continuai ma route [1]. Je pris le chemin que l’armée avoit ſuivi, & me rendis en quatre jours à Moxoudabad.
(l’Eltchi du Nabab), & qui n’avoit de force que juſqu’a Balaſſor, obligé de tirer mes reſſources de ma tête, parmi des Peuples auxquels le nom même des François étoit inconnu, ou qui n’avoient plus de raiſon de les menager. Cet etat d’abandon, preſque déſeſpérant, me parut digne de mon courage, & je continuai ma route [1]. Je pris le chemin que l’armée avoit ſuivi, & me rendis en quatre jours à Moxoudabad.
<ref follow="p96">milieu de ſa route, ils le laiſſent paſſer librement. Qu’ils ſçachent que cela leur eſt (enjoint) expreffement, abfolument. Ecr’u le 14. du mois (nomme) le Grand Sckact~ ban, Van quatre (de I’inflallation du Roi).</ref>
<ref follow="p96">milieu de ſa route, ils le laiſſent paſſer librement. Qu’ils ſçachent que cela leur eſt (enjoint) expressément, absolument. Ecrit le 14 du mois (nomme) le Grand Schaaban, l'an quatre (de l’installation du Roi).</ref>


[1] Je ne puis m’empêcher de faire ici quelques réflexions ſur la manière dont les Européens fe conduifeat dans le Bengale. En general, les Compagnies ne confiderent pas alTez que dans des Pays audi eloignes, l’interet perfonnel thez les Particuliers l’emponera toujours fur celui des Corps qui les envoyent, & meme, en cas de concurrence, 1’abforbera entierement ; je ptends pour exemple les Anglois ecablis dans le Bengale.
[1] Je ne puis m’empêcher de faire ici quelques réflexions sur la manière dont les Européens se conduisent dans le Bengale. En général, les Compagnies ne considèrent pas assez que dans des Pays aussi éloignés, l'intérêt personnel chez les Particuliers l’emportera toujours sur celui des Corps qui les envoyent, & même, en cas de concurrence, 1’absorbera entièrement ; je prends pour exemple les Anglois établis dans le Bengale.


Cette Contrée eſt la plus riche Province de l’lndouftan. Elle produit le neceffaire &c i’agreable. Le Tek, excellent bois de conftru&ion & de meuble, fe trouve en abondance dans les forets de Soundri, entre Daka & Schandernagor ; Patna fournit le meilleur Salpetre & le meilleur Olypm ; on fabrique avec la foie dc kj Caflunbazar Sc des environs d’aiTez jolies etoffes. Le Pays produit auffi du coton, fans parler de celui de Surate que Ton y met en ceuvre, Sc qui donne entre autres etorres, les belles moufTelines unies & Doreas ( rayees ) que Ton ne brode nulle part avec tant de delicatelTe. Lebeurre fondu, l’huile, les grains, le poivre long, le Gingembre & le Tabac y font encore un objet de Commerce dans le Pays meme. On y voit de jolis chevaux Bays mouchetes. Au Nord, le boeuf eft excellent j a Schandernagor le Cabril eft un manger delicieux. On donnoit il y a trentc ans cent ceufs pour unc roupie, Sc vingt-cinq poules pour le meme prix ; mais lorfque j’arrivai dans leBengale, ces denrees etoient dejabienaugmentees.La plupart des legumes d’Europe y viennent fort bien : les petits pois entr’autres y font tres-delicats. Tel etoit il y a feize ans le gain que Ton rctiroit des moufTelines. On avancoit 1’argent aux Fabriquans etablis dans les terres, Sc les moufTelines qu’ils remettoient au bout de plufieurs rnois rapportoient vingt-cinq pout cent dans la Colonie meme, & vingt-cinq pour cent, de la Colonie a Pondichery.
Cette Contrée est la plus riche Province de l’Indoustan. Elle produit le nécessaire & l’agréable. Le Tek, excellent bois de construction & de meuble, se trouve en abondance dans les forêts de Soundri, entre Daka & Schandernagor ; Patna fournit le meilleur Salpêtre & le meilleur Opom ; on fabrique avec la soie de Cassimbazar et des environs d’assez jolies étoffes. Le Pays produit aussi du coton, sans parler de celui de Surate que l'on y met en œuvre, & qui donne entre autres étoffes, les belles mousselines unies & Doreas ( rayées ) que l'on ne brode nulle part avec tant de délicatesse. Le beurre fondu, l’huile, les grains, le poivre long, le Gingembre & le Tabac y font encore un objet de Commerce dans le Pays même. On y voit de jolis chevaux Bays mouchetés. Au Nord, le bœuf est excellent; à Schandernagor le Cabril est un manger délicieux. On donnoit il y a trente ans cent œufs pour une roupie, & vingt-cinq poules pour le même prix ; mais lorsque j’arrivai dans le Bengale, ces denrées étoient déjà bien augmentées. La plupart des légumes d’Europe y viennent fort bien : les petits pois entr’autres y sont très-délicats. Tel étoit il y a seize ans le gain que l'on retiroit des mousselines. On avançoit 1’argent aux Fabriquans établis dans les terres, & les mousselines qu’ils remettoient au bout de plusieurs mois rapportoient vingt-cinq pour cent dans la Colonie même, & vingt-cinq pour cent, de la Colonie a Pondichéry.


Je ne parlerai pas du drap, du plomb, du cuivre& autres marchandifes Européennes qu’on peut envoyer tous les ans a Patna, a Daka, par de petites flottes qui remontent le Gange, & qui fourniffent de-la l’lndouftan, le Pays d’Afchem, le Thibet meme, &c. Ce Commerce etoit dans tout fon brillant, lorfque M. Dupleix commandoit a Schandernagor. On m’a die dans le Pays que par des envois faits a terns, des fonds employes apropos, il avoit fait manquer plufieurs fois les Comptoirs Anglois & Hollandois. Le Bengale eft done une mine d’or, qu’il n’eft queftion que aexploiter habilement, mais toujours avec management, pour ne pas s’6ter, en l’epuifant, le germe de nouvelles richeſſes.
Je ne parlerai pas du drap, du plomb, du cuivre & autres marchandises Européennes qu’on peut envoyer tous les ans à Patna, à Daka, par de petites flottes qui remontent le Gange, & qui fournissent de- l’Indoustan, le Pays d’Aschem, le Thibet même, &c. Ce Commerce étoit dans tout son brillant, lorsque M. Dupleix commandoit à Schandernagor. On m’a dit dans le Pays que par des envois faits à tems, des fonds employés à propos, il avoit fait manquer plusieurs fois les Comptoirs Anglois & Hollandois. Le Bengale est donc une mine d’or, qu’il n’est question que d'exploiter habilement, mais toujours avec ménagement, pour ne pas s’ôter, en l’épuisant, le germe de nouvelles richesses.


La Monnoye de Moxoudabad produit ſeule au Nabab pluſieurs millions par an. On ignore d’ailleurs quels ſont au juſte les revenus de ce Prince. Il commande à plus de vingt, tant Rajahs que Nababs & autres Chefs, qui peuvent mettre chacun quinze & vingt mille hommes ſur pied. Enfin, plus de vingt millions {{tiret|en|levés}}</ref>
La Monnoye de Moxoudabad produit seule au Nabab plusieurs millions par an. On ignore d’ailleurs quels sont au juste les revenus de ce Prince. Il commande à plus de vingt, tant Rajahs que Nababs & autres Chefs, qui peuvent mettre chacun quinze & vingt mille hommes sur pied. Enfin, plus de vingt millions {{tiret|en|levés}}</ref>