« Charlotte Corday (Michel Corday) » : différence entre les versions

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Puis, comme Charlotte, il avait souffert devoirde
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voir la Révolution glisser dans le sang. Comme elle, il avait eu pitié de Louis XVI, il avait souhaité que le peuple décidât de son sort. Ses strophes à Charlotte Corday sont bien dignes de leur héroïne, puisqu’elles témoignent d’autant de courage que de beauté :
 
 
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Un autre des Girondins proscrits, Salle, lui rendit un hommage plus touchant encore. Leur parti défait, lui et ses compagnons, Guadet, Buzot, Pétion, Barbaroux, d’autres encore, avaient quitté Caen et s’étaient jetés à travers la France. Ils étaient traqués comme des bêtes, repoussés comme des lépreux. Au prix d’angoisses et de souffrances indicibles, ils atteignirent Saint-Emilion. Une femme admirable, Mme Bouquey, qui paya d’ailleurs son
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son dévouement de sa vie, se chargea de les cacher. D'abord dans des grottes, puis dans deux greniers. Et c’est là, dans une soupente où il ne pouvait ni se tenir debout ni allumer de lampe, que Salle écrivit sur Charlotte Corday une tragédie en cinq actes et en vers !.…
 
 
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En effet, ils furent dénoncés. Le 17 juin 94, une véritable armée, lancée à leur recherche, envahit le bourg. Des chiens mème étaient chargés de les dépister. Salle et Guadet sont arrêtés,
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arrêtés, puis guillotinés à Bordeaux deux jours après. Les trois autres se sauvent dans les bois. Mais le lendemain, ils se croient découverts par des soldats. Barbaroux tente de se tuer et se brise la mâchoire d’un coup de pistolet. On le porte sanglant et muet sur l’échafaud. Huit jours plus tard on découvrit dans un champ de blé les cadavres de Buzot et Pétion, à demi rongés par les chiens. L’état de leurs corps ne permit pas d'établir comment ils s'étaient tués.
 
 
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Beaucoup de ses lettres, disent-ils, sont signées Marie de Corday ou Marie Corday. Notamment la dernière, celle qu’elle écrivait à Gustave Doulcet, quand le bourreau entra dans sa cellule. Doulcet lui-même, qui connaissait bien la jeune fille, l’appelle Marie Corday dans la lettre à Montané et dans la note aux journaux où il proteste contre l’accusation portée par elle contre lui. Enfin son premier biographe, l’Allemand Klause, qui fut son contemporain, l’appelle également Marie Corday. On
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On pourrait, sur le même terrain, produire des preuves contraires. Un bourgeois lettré de Caen, Laurent Esnault, qui écrivit des Mémoires pendant la Révolution, parle de « la fameuse Charlotte Corday ». Bougon-Longrais, lorsqu'il écrit à sa mère quelques instants avant d’être exécuté, invoque ainsi la jeune fille : « Oh ! Charlotte Corday ! Oh ! ma noble et généreuse amie… »
 
 
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On retrouve dans des chartes de 1077 la trace du Normand Robert de Corday, qui servit sous Robert Guiscard. La famille de Corday tire son nom de la terre de Corday, située dans la commune de Boucé, près d’Argentan. Il existe d’ailleurs un village de Corday à six kilomètres au sud de Falaise. Le blason de la famille de Corday « porte d’azur à trois chevrons brisés d’or avec couronne de comte et devise : corde et ore ».Toutes
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Toutes les maisons de son enfance dessinent sur la carte une petite constellation. (Page 11.)
 
 
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Je rappelle que toutes ces demeures sont inscrites dans le triangle Argentan-Falaise-Vimoutiers. Elle
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Elle était l’arrière-petite-fille de Corneille. (Page 12.)
 
 
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En 1788, Charlotte Corday aurait offert à l’abbesse, Mme de Pontécoulant, un dessin colorié pour sa fête, la Sainte-Aimée. Il représentait un cœur principal, relié à d’autres cœurs
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cœurs par des guirlandes de roses que soutenaient des anges ailés. Il était signé Corde.
 
 
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À propos des connaissances que Charlotte souhaitait d’acquérir, notons encore qu’elle voulut apprendre l'italien, l’anglais. Son amie, Mlle
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amie, Mlle Levaillant, commença de les lui enseigner. Mais le départ pour Rouen des Levaillant interrompit les leçons.
 
 
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Récemment, en 1928, en appendice d’un ouvrage intitulé Épisodes de la Révolution à Caen et qui contient les Mémoires de l’avocat Laurent Esnault, M. Lesage a publié une lettre adressée à Mlle Corday, chez Mme Bretteville, vis-à-vis l’église Saint-Jean, et qui fut retenue par le Cabinet Noir, le 1er juin 1793. Écrite par un commis marchand nommé Beausoleil, elle vient de Maëstricht et montre bien que la jeune fille, sortie du couvent, continuait de s'occuper des mêmes transactions. En effet, Beausoleil
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Beausoleil fait allusion à l’un de ces envois de dentelles qui servaient alors de monnaie d'échange, gémit sur le renchérissement des marchandises et s’excuse de ne pas pouvoir lui faire livrer de toile contre des assignats.
 
 
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En dehors de ces deux lettres, il existe encore une relique de Charlotte, relative à son séjour à l’Abbaye-aux-Dames. Tous ses biographes signalent ce petit livre, illustré d’emblèmes, un Typus Mundi, un « portrait du monde », relié de vélin blanc à fleurons d’or, qu’
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onqu’on peut voir sous vitrine dans la Salle Révolutionnaire du Musée Carnavalet. Au verso du faux-titre, on lit : « Acheté 4 livres. Corday d’Armont, Sainte-Trinité de Caen, 20 décembre 1790. »
 
 
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Vatel a signalé cette erreur fréquente. Elle est
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est capitale, En effet, quand le jeune Henri de Belzunce arriva en garnison à Caen, en avril 89, l’abbesse était morte depuis deux ans. (Elle n’était d’ailleurs que sa parente éloignée ; elle descendait des Belzunce de Castelmoron et lui des Belzunce de Macaïe.) Il n’avait donc aucune raison de se présenter en 89 à l’Abbaye-aux-Dames, et il est probable qu’il n’y a jamais rencontré Charlotte Corday. Or, nombre d’historiens et de romanciers ont fait de Charlotte la fiancée mystique, inconsolable, du jeune vicomte de Belzunce.
 
 
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En réalité, chaque îlot de maisons de Caen contenait et contient encore de véritables suites de cours intérieures. Ainsi, d’après le plan même que j’ai sous les yeux, derrière la façade du 148, rue Saint-Jean, on trouvait d’abord la cour proprement dite de la maison de Mme de Bretteville, puis la petite cour qui la séparait de la maison du brasseur Lacouture, enfin, en s’enfonçant toujours, la cour du
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du Grand Manoir. C’est donc sans doute la proximité des deux demeures qui a créé cette confusion singulière.