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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

impie. À qui, en effet, le prêtre imposera-t-il les mains ? à qui donnera-t-il sa bénédiction ? Ce ne sera point certes à cette femme, mais aux cheveux trompeurs qu’elle porte, et par ces cheveux à une tête qui n’est point la sienne. Ainsi elles pèchent à la fois contre l’homme et contre le Christ, à qui elles doivent obéissance et soumission ; contre l’homme, qu’elles trompent impudemment ; contre le Christ, qu’elles outragent autant qu’il est en elles, puisqu’elles attirent, par ce mensonge impur, ses malédictions sur la plus noble partie de leur corps, sur leur tête, dis-je, destinée à recevoir ses bénédictions.

Le même motif nous oblige à ne pas changer, par des couleurs artificielles, la couleur naturelle de nos cheveux et de nos sourcils. S’il nous est défendu de porter des habits de couleurs différentes et mélangées, il nous l’est à plus forte raison de détruire la blancheur de nos cheveux, qui est une cause de respect et un signe d’autorité. Cette blancheur est une marque d’honneur que Dieu nous donne et que nous devons montrer aux jeunes gens, afin qu’ils le respectent en nous. Il a souvent suffi de la tête blanche d’un vieillard, et de son aspect vénérable, pour arrêter le désordre d’une assemblée de jeunes gens, et pour les rappeler à la modestie par une crainte respectueuse et un soudain repentir. Il ne faut pas cependant que les femmes arment leur visage d’une sagesse hypocrite qui ne soit point au fond de leur cœur. Je leur vais montrer une chaste parure, je veux dire la beauté de l’âme, qui suffit seule à les parer, comme je le leur ai déjà répété tant de fois, lorsque remplies d’une joie pure par la présence du Saint-Esprit, elles brillent sans cesse des couleurs vives et inaltérables des vertus chrétiennes, la justice, la prudence, la force, la modération, l’amour du bien et la pudeur. Après avoir embelli leur âme, elles peuvent songer à la beauté de leur corps, beauté qui consiste dans une juste proportion de tous les membres et dans ces couleurs fraîches et pures qui naissent d’une santé forte et habituelle. Cet ornement naturel de la santé est le seul qui convienne à la noble figure que nous avons reçue de Dieu. La tempérance, sans qu’il soit besoin d’aucun artifice, produit la