« Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/450 » : différence entre les versions

 
(Aucune différence)

Dernière version du 31 octobre 2018 à 19:19

Cette page n’a pas encore été corrigée
386
SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

soit honorable et réelle, consiste dans la beauté de l’âme et non point dans celle du corps. Nous donc, à qui le Seigneur lui-même daigne servir de maître ; nous qu’il adopte pour enfants, il nous convient, non point de paraître libres, mais de l’être en effet. Nos actions, nos démarches, nos mouvements, nos habits, toute notre vie en un mot, doit être réglée par une sage et honnête liberté. Quant à l’anneau qu’il nous est permis d’avoir, il ne faut point le porter au même doigt que les femmes, mais à l’extrémité du petit doigt, afin qu’il n’embarrasse point l’usage de la main et qu’il ne s’en échappe point facilement. Les images qu’on y fait graver, et qui nous servent de sceau, doivent être, de préférence, une colombe, un poisson, un vaisseau aux voiles déployées et rapides ; on y peut encore faire graver une lyre, comme Polycrate, ou une ancre, comme Séleucus ; enfin un homme qui, pêchant au bord des mers, nous rappelle saint Pierre et Moïse. Mais il faut se garder de porter à ses doigts l’image des idoles, dont la pensée seule est un crime. Point d’épée, point d’arc ni de flèche à ceux qui cherchent la paix. Point de vases qui rappellent les festins à ceux qui suivent la tempérance. Surtout n’imitons point ces voluptueux qui font peindre nus ceux ou celles qu’ils aiment, et qui, ayant toujours sous les yeux ces objets de leurs passions, ne peuvent les bannir de leur esprit lors même qu’ils le voudraient.

Je dois aussi quelques instructions sur la manière de porter la barbe et les cheveux. Les cheveux des hommes doivent être lisses et courts, leur barbe épaisse et touffue. Il ne faut point que leurs cheveux retombent en boucles sur leurs épaules, comme ceux des femmes, mais qu’ils se contentent de l’ornement de leur barbe. S’ils la coupent, ils ne la couperont point entièrement, car c’est un spectacle honteux, et c’est aussi par trop ressembler à ceux qui l’arrachent et l’épilent que de la raser jusqu’à la peau. Le psalmiste, plein d’admiration pour la belle et longue barbe d’Aaron, y répand dessus, dans ses chants, les parfums célestes. Si donc nous sommes obligés quelquefois de couper notre barbe ou nos cheveux par diverses cir-