« Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/439 » : différence entre les versions

 
(Aucune différence)

Dernière version du 24 octobre 2018 à 22:43

Cette page n’a pas encore été corrigée
375
SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

vertueux. Tel fut Abraham, qui chercha Dieu sans autre secours que lui-même. Le second degré de vertu, c’est d’être sensible aux bons conseils et de les suivre. Tels furent les disciples du Christ, qui crurent en lui et à sa parole. Aussi voyons-nous qu’Abraham fut honoré du nom d’ami de Dieu, et les disciples du nom d’apôtres. C’était un même et unique Dieu qu’Abraham cherchait et que les disciples annonçaient au monde. Les deux peuples qu’ils ont formés et instruits ont atteint le même salut et trouvé le même Dieu par des moyens différents. Mais ceux qui, ne sachant rien par eux-mêmes, ne veulent rien apprendre de ceux qui savent, sont des membres inutiles de la grande famille humaine. Tels sont les Gentils, peuples indociles, qui ignorent la loi du Christ et ne la veulent point apprendre. Cependant notre divin maître, bon et clément envers tous les hommes, ne se lasse point de leur être utile et de les aider. Il persuade, il reproche, il console. Il nous montre la honte dont se couvrent les pécheurs, et le supplice éternel qui suit cette honte ; mais il nous la montre pour nous détourner d’une voie funeste, et cet effroi légitime qu’il s’efforce de nous inspirer est la plus grande preuve de sa bienveillance et de son amour. Par ces images frappantes et multipliées qu’il met sous nos yeux, il nous détourne du vice, il nous assure dans la vertu. Sommes-nous sur le point de tomber, il nous rappelle la chute des autres. Sommes-nous près de commettre un crime, il nous montre le châtiment. Sommes-nous enfin dans la bonne voie, il nous y affermit par l’espoir d’obtenir la récompense que ceux qui nous ont précédé ont déjà reçue. Tous ces moyens sont admirables de sagesse et d’efficacité. Quel est, en effet, celui de nous qui, marchant dans une route ouverte, n’évitera point de tomber dans un fossé où celui qui le précède vient de tomber à ses yeux ? Quel est encore l’athlète, amoureux de la gloire et témoin du succès d’un rival, qui ne s’efforcera point de limiter, pour obtenir les mêmes couronnes ?

Toute la divine Écriture est pleine d’exemples dont on peut retirer de semblables fruits. Mais je n’en choisirai qu’un seul, et rendrai compte, en aussi peu de mots que je le pourrai, du