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social général en se dépouillant dans le processus
social le temps de travail contenu dans les marchandises, Gray le pose comme temps de travail collectif ou comme temps de travail d’individus directement associés. Alors effective­ment une mar­chandise spécifique, comme l’or et l’argent, ne pourrait affronter les autres marchandises comme incarnation du travail général, la valeur d’échange ne deviendrait pas prix, mais la valeur d’usage ne se transformerait pas non plus en valeur d’échange, le produit ne devien­drait pas marchandise et ainsi serait supprimée la base même de la production bour­geoise. Mais telle n’est nullement la pensée de Gray. Les produits doivent être fabriqués comme marchandises, mais non être échangés comme marchandises. Gray confie à une ban­que nationale la réalisation de ce pieux désir. D’une part, la société sous la forme de la banque rend les individus indépendants des conditions de l’échange privé et, d’autre part, elle laisse ces mêmes individus continuer de produire sur la base de l’échange privé. La logique interne cependant pousse Gray à nier les unes après les autres les conditions de la production bourgeoise, bien qu’il veuille seulement “ réformer ” la monnaie engendrée par l’échange des marchandises. C’est ainsi qu’il transforme
de l’échange individuel, ou le travail, dans la production marchande, ne devient travail social qu’en
perdant ses caractères de travail individuel. En
posant le temps de travail contenu dans les marchandises comme temps de travail ''directement social'', Gray le pose comme temps de travail collectif ou comme temps de travail d'individus directement associés. Dans ces conditions, en fait,
une marchandise spécifique, comme l’argent ou
l'or, ne pourrait pas être pour les autres marchandises l’incarnation du travail général, la valeur d’échange ne deviendrait pas prix, mais la
valeur d'usage ne deviendrait pas non plus valeur
d’échange, le produit ne deviendrait pas marchandise et ainsi disparaîtrait la base sur laquelle
repose la production bourgeoise. Mais ce n’est
pas là la pensée de Gray. ''Les produits doivent être produits comme marchandises mais ils ne doivent pas être échangés comme marchandises''.

Gray confie à une banque nationale l’exécution
de ce pieux désir. D'un côté la société, par l’entremise de la banque, rend les individus dépendants
des conditions de l’échange individuel, et d’un
autre côté, elle les laisse continuer à produire sur
la base de l'échange individuel. La logique oblige
Gray à nier successivement toutes les conditions
de la production bourgeoise, quoiqu’il veuille
simplement « réformer » la monnaie, conséquence de l'échange des marchandises. Il {{tiret|trans|forme}}