« Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t2, 1887.djvu/11 » : différence entre les versions

AkBot (discussion | contributions)
Pywikibot touch edit
mAucun résumé des modifications
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 6 : Ligne 6 :
<br /><br />
<br /><br />


{{Lettrine|C|lignes=3}}{{sc|harles-Marie Leconte de Lisle}}, <i>né à l’île
{{Lettrine|C|lignes=3}}{{sc|harles-Marie Leconte de Lisle}}, <i>né à l’île Bourbon en 1818, a publié successivement les</i> Poèmes antiques, <i>les</i> Poèmes barbares, <i>les</i> Poèmes tragiques. <i>Il a, en outre, donné des traductions d’</i>Homère, <i>d’</i>Hésiode, <i>d’</i>Eschyle, <i>de</i> Sophocle, <i>d’</i>Euripide, <i>de</i> Théocrite, <i>d’</i>Horace.
Bourbon en 1818, a publié successivement les </i>Poèmes antiques<i>,
les </i>Poèmes barbares<i>, les </i>Poèmes tragiques<i>. Il a, en outre,
donné des traductions d’</i>Homère<i>, d’</i>Hésiode<i>, d’</i>Eschyle<i>, de </i>Sophocle<i>,
d’</i>Euripide<i>, de </i>Théocrite<i>, d’</i>Horace<i>.


Des vers d’une splendeur précise, une sérénité imperturbable, voilà ce
<i>Des vers d’une splendeur précise, une sérénité imperturbable, voilà ce qui frappe tout d’abord chez M. Leconte de Lisle. Au fond, il y a autre chose que nous verrons, mais cela est caché et ne se révèle qu’à ceux qui n’ont pas le cœur simple.</i>
qui frappe tout d’abord chez M. Leconte de Lisle. Au fond, il y a autre
chose que nous verrons, mais cela est caché et ne se révèle qu’à ceux qui
n’ont pas le cœur simple.
{{Séparateur de points|20}}
{{Séparateur de points|20}}


<i>Il ne faut pas oublier que Leconte de Lisle est né à l’île Bourbon et qu’il y a passé son enfance. Là, mieux que chez nous, il put sentir l’énormité indomptable des forces naturelles et les lourds midis endormeurs de la conscience et de la volonté. Il connut la rêverie sans tendresse, le sentiment de notre impuissance à l’égard des choses, la soif de rentrer au grand Tout, dont la vie un moment nous distingue, et, en attendant, la joie immobile de contempler de splendides tableaux sans y chercher autre chose que leur beauté.
Il ne faut pas oublier que Leconte de Lisle est né à l’île Bourbon et
qu’il y a passé son enfance. Là, mieux que chez nous, il put sentir
l’énormité indomptable des forces naturelles et les lourds midis endormeurs de
la conscience et de la volonté. Il connut la rêverie sans tendresse, le
sentiment de notre impuissance à l’égard des choses, la soif de rentrer au grand
Tout, dont la vie un moment nous distingue, et, en attendant, la joie
immobile de contempler de splendides tableaux sans y chercher autre chose
que leur beauté.


Il vint à Paris. Après la fatalité inconsciente des choses, il rencontra
Il vint à Paris. Après la fatalité inconsciente des choses, il rencontra la fatalité furieuse de l’égoïsme humain. Il eut des jours difficiles, et souffrit d’autant plus qu’il apportait dans la mêlée des compétitions féroces une âme déjà touchée de la grave songerie orientale.</i>
la fatalité furieuse de l’égoïsme humain. Il eut des jours difficiles, et
souffrit d’autant plus qu’il apportait dans la mêlée des compétitions féroces
une âme déjà touchée de la grave songerie orientale.</i>