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800 IJi RUSSIE ET LES RUSSES,

à ses prêtres. Le pauvre maniaque eût aussi bien pu dire
à ses prêtres. Le pauvre maniaque eût aussi bien pu dire
la messe en qualité de grand maître de Tordre de Malle
la messe en qualité de grand maître de l’ordre de Malte
qu'en qualité de chef de l’Église russe. Le tsar n'a aucun
qu’en qualité de chef de l’Église russe. Le tsar n’a aucun
caractère ecclésiastique. Ses droits vis-à-vis de l'Église lui
caractère ecclésiastique. Ses droits vis-à-vis de l’Église lui
viennent de son pouvoir civil; ce n'est pas comme chef du
viennent de son pouvoir civil ; ce n’est pas comme chef du
clergé, c'est comme autocrate, qu'il intervient dans l'admi-
clergé, c’est comme autocrate, qu’il intervient dans l’administration ecclésiastique.
nistration ecclésiastique.


Il faut toutefois faire ici une distinction essentielle. Si le
Il faut toutefois faire ici une distinction essentielle. Si le
tsar reste un laïc, si, dans les affaires religieuses aussi
tsar reste un laïc, si, dans les affaires religieuses aussi
biep que dans les affaires civiles, l'empereur agit en qua-
biep que dans les affaires civiles, l’empereur agit en qualité de chef de l’État, ce n’est point comme chef d’État laïc,
à la façon moderne ou à la manière occidentale. S’il n’a
lité de chef de l'État, ce n'est point comme chef d'État laïc,
à la façon moderne ou à la manière occidentale. S'il n'a
aucun caractère ecclésiastique, le tsar a, pour la masse du
aucun caractère ecclésiastique, le tsar a, pour la masse du
peuple, un caractère religieux. Il est l'oint du Seigneur,
peuple, un caractère religieux. Il est l’oint du Seigneur,
préposé par la main divine à la garde et à la direction du
préposé par la main divine à la garde et à la direction du
peuple chrétien<ref>Voyez plus haut, livre I, ch. {{sc|iv}}. Ce sentiment se trouve naïvement exprimé dans une adresse envoyée à l’empereur Alexandre III par une ''stanista'' de Cosaques du Don, à l’occasion de l’attentat de mars 1887. « La loi du Seigneur, disaient ces Cosaques, nous enseigne que les Souverains sont désignés et sacrés par le Seigneur lui-même. C’est Lui qui leur donne le sceptre et le pouvoir suprême ; c’est Lui qui gouverne les hommes et délègue son pouvoir à qui il lui plait. Comme l’œil est fait pour diriger le corps humain, de même le Souverain est donné à un peuple pour le guider dans la bonne voie. Le Souverain est sur la terre l’image de Dieu, car il n’y a personne au-dessus de lui. Le cœur du Souverain est entre les mains de Dieu… Tel est l’enseignement de l’Écriture sainte et des antiques traditions de nos ancêtres… »</ref>. Le sacre sous l’étroite coupole d’Ouspenski
peuple chrétien *. Le sacre sous Tétroite coupole d'Ouspenski
lui a conféré une vertu sacrée. Sa dignité est hors de pair
lui a conféré une vertu sacrée. Sa dignité est hors de pair
sous le ciel. Ses sujets de toutes classes lui ont, collecti-
sous le ciel. Ses sujets de toutes classes lui ont, collectivement ou individuellement, prêté serment de fidélité sur
l’Évangile<ref name=p300> « Nous Cosaques du Don, Tes fils et fidèles sujets, nous sommes prêts comme l’ordonne le serment que nous T’avons prêté, à Te faire le sacrifice de nos biens de notre vie, de tout ce qui est en notre pouvoir, selon l’exemple de nos ancêtres. » (Adresse de la ''stanitsa'' de Oust-Belokaliventak, en</ref>. L’autocrate couronné, par les soins de l’Église,
vement ou individuellement, prêté serment de fidélité sur
selon le rit emprunté à Byzance, est, par le fait de l’onction,
l'Évangile*. L'autocrate couronné, par les soins de l'Église,
non seulement le défenseur de l’Église, mais, à certain
selon le rit emprunté à Byzance, est, par le fait de l'onction.'
égard, le suprême représentant de l’orthodoxie. Le sacre
non seulement le défenseur de l'Église, mais, à certain
égard, le suprême représentant de l’orthodoxie. Le sacre

1. Voyez plus hauf, livre I, ch. iv. Ce sentimeDt se trouve naïvement ex-
primé dans une adresse envoyée à l'empereur Alexandre III par une sianiUa
de Cosaques du Don, à Toccasion de rallenlal de mars 1887. « La loi du Sei-
gneur, disaient ces Cosaques, nous enseigne que les Souverains sont désignés
Cl sacrés par le Seigneur lui-même. C'est Lui qui leur donne le sceptre et le
pouvoir suprême; c'est Lui qui gouverne les hommes et délègue son pouvoir
A qui U lui piaf t. Comme l'œil est fait pour diriger le corps humain, de même
le Souverain est donné à un peuple pour le guider dans la bonne voie. Le
Souverain est sur la terre l'image de Dieu, car il n'y a personne auniessus de
lui. Le cœur du Souverain est entre les mains de Dieu... Tel est l'enseigne^
ment de 1 Écnlure sainte et des antiques traditions de nos ancêtres.... i

2. « Nous Cosaques du Don, Tes (Ils et fidèles sujets, nous sommes prêts
comme 1 ordonne le serment que nous T'avons prêté, à Te faire le sacrifice
de nos biens de notre vie, de tout ce qui est en notre pouvoir, selon l'exemple
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