« Discours sur la question du libre-échange » : différence entre les versions

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En principe, en économie politique, il ne faut jamais grouper les chiffres d'une seule année pour en tirer des lois générales. Il faut toujours prendre le terme moyen de six à sept ans - laps de temps pendant lequel l'industrie moderne passe par les différentes phases de prospérité, de surproduction, de stagnation, de crise et achève son cycle fatal.
 
Sans doute, si le prix de toutes les marchandises tombe, et c'est là la conséquence nécessaire du libre-échange, je pourrai me procurer pour 1 fr. bien plus de choses qu'auparavant. Et le franc de l'ouvrier vaut autant que tout autre. Donc le libre-échange sera très avantageux à l'ouvrier. Il y a seulement un petit inconvénient à cela, c'est que l'ouvrier, avant d'échanger son franc pour d'autres marchandises, a fait d'abord l'échange de son travail contre le capital. Si dans cet échange il recevait toujours pour le même travail le franc en question, et que le prix de toutes les autres marchandises tombait, il gagnerait toujours à ce marché. Le point difficile, ce n'est pas de prouver que, le prix de toute marchandise baissant, j'aurai plus de marchandises pour le même argent.
 
Les économistes prennent toujours le prix du travail au moment où il s'échange contre d'autres marchandises. Mais ils laissent tout à fait de côté le moment où le travail opère son échange contre le capital.
 
Quand il faudra moins de frais pour mettre en mouvement la machine qui produit les marchandises, les choses nécessaires pour entretenir cette machine qui s'appelle travailleur coûteront également moins cher. Si toutes les marchandises sont à meilleurs marché, le travail, qui est aussi une marchandise, baissera également de prix, et, comme nous le verrons plus tard, ce travail marchandise baissera proportionnellement beaucoup plus que les autres marchandises. Le travailleur comptant toujours sur l'argumentation des économistes trouvera que le franc s'est fondu dans sa poche, et qu'il ne lui reste plus que cinq sous.
 
Là-dessus les économistes vous diront : Eh bien, nous convenons que la concurrence parmi les ouvriers, qui certes n'aura pas diminué sous le régime du libre-échange, ne tardera pas à mettre les salaires en accord avec le bas prix des marchandises. Mais d'autre part le bas prix des marchandises augmentera la consommation; la plus grande consommation exigera une plus grande production, laquelle sera suivi d'une plus forte demande de bras, et à cette plus forte demande de bras succédera une hausse de salaires.