« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Cloître » : différence entre les versions

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a quel oredere relieuge apetien lpassaient les heures que
=== CLOÎTRE ===
 
s. m. <i>Cloistre, clouastre</i>. Cour entourée de murs et de
galeries établies à côté des églises cathédrales, collégiales et monastiques.
Dès les premiers temps du christianisme, des cloîtres furent élevés dans
le voisinage immédiat des églises. La forme des cloîtres en plan est généralement
celle d'un carré<span id="note1"></span>[[#footnote1|<sup>1</sup>]]. Les abbayes possédaient deux cloîtres: l'un
près de l'entrée occidentale de l'église; l'autre à l'Orient, derrière l'abside.
Le premier donnait accès dans les réfectoires, les dortoirs, la salle capitulaire,
la sacristie, le chauffoir et les prisons; c'était le cloître des religieux
dans lequel tous pouvaient circuler. Le second était particulièrement
réservé à l'abbé, aux dignitaires et aux copistes; plus retiré, plus petit
que le premier, il était bâti dans le voisinage de la bibliothèque, de l'infirmerie
et du cimetière. Les cathédrales avaient toutes un cloître accolé à
l'un des flancs de la nef, soit au nord, soit au sud; celui-ci était entouré
par les habitations des chanoines qui vivaient sous une règle commune.
Souvent les écoles étaient élevées dans le voisinage des cloîtres des abbayes
et des cathédrales. Dès le IX<sup>e</sup> siècle, les synodes s'étaient occupés de la
clôture des chapitres des cathédrales<span id="note2"></span>[[#footnote2|<sup>2</sup>]]. «Il est nécessaire, disent ces
assemblées, que les évêques établissent des cloîtres à proximité des églises
cathédrales, afin que les clercs vivent suivant la règle canonique, que les
prêtres s'y astreignent, ne délaissent pas l'église et n'aillent point habiter
ailleurs.» Il est dit aussi qu'un réfectoire et un dortoir doivent être bâtis
dans l'enceinte de ces cloîtres.
 
«La diversité des demeures et des offices dans le cloître, dit Guillaume
Durand<span id="note3"></span>[[#footnote3|<sup>3</sup>]], signifie la diversité des demeures et des récompenses dans le
royaume céleste: «Car, dans la maison de mon Père, il y a beaucoup de
«demeures,» dit le Seigneur. Et, dans le sens moral, «le cloître représente
la contemplation dans laquelle l'âme se replie sur elle-même, et où
elle se cache après s'être séparée de la foule des pensées charnelles, et où
elle médite les seuls biens célestes. Dans ce cloître, il y a quatre murailles,
qui sont le mépris de soi-même, le mépris du monde, l'amour du prochain
et l'amour de Dieu. Et chaque côté a sa rangée de colonnes... La base
de toutes les colonnes est la patience. Dans le cloître, la diversité des
demeures, c'est celle des vertus.»
 
La disposition la plus habituelle du cloître d'abbaye est celle-ci: une
galerie adossée à l'un des murs de la nef, avec une entrée sous le porche
et une entrée dans le voisinage de l'un des transsepts; une galerie à l'ouest,
à laquelle viennent s'accoler les bâtiments des étrangers, ou des magasins
et celliers ayant des entrées sur le dehors; une galerie à l'est donnant
entrée dans la sacristie, dans la salle capitulaire et les services ecclésiastiques;
la dernière galerie, opposée à celle longeant l'église, communique
au dortoir et au réfectoire. Les cloîtres des cathédrales étaient entourés de
maisons servant de demeure aux chanoines; quelquefois ceux-ci mangeaient
en commun. Les écoles étaient adossées à la galerie de l'ouest
proche de l'entrée de l'église. Nous devons ajouter ici qu'habituellement
les cloîtres des abbayes sont bâtis du côté méridional de l'église, tandis
que ceux des cathédrales sont le plus souvent au nord<span id="note4"></span>[[#footnote4|<sup>4</sup>]]. L'orientation du
midi est de beaucoup la plus agréable dans notre climat, et il n'est pas
surprenant que les religieux l'aient adoptée pour leur cloître. Mais, dès
une époque très-reculée, les évêchés avaient naturellement pris cette
situation comme la meilleure, et le côté nord des cathédrales restait seul
pour bâtir les cloîtres.
 
<span id="Auxerre15">Les dispositions des cloîtres d'abbayes ne furent guère modifiées
jusqu'au XVI<sup>e</sup> siècle; tandis que les cloîtres des cathédrales, au contraire,
subirent de notables changements, par suite des usages des chapitres,
plus variables que ceux des religieux réguliers. On continuait à désigner
sous la dénomination de cloître des cathédrales des amas de constructions
qui n'avaient plus rien, dans leur ensemble ou leurs détails, des dispositions
que nous avons indiquées en commençant cet article. Ainsi, par
exemple, le cloître de Notre-Dame de Paris, du temps de Louis le Gros,
se composait de maisons canoniales bâties dans son enceinte et de plusieurs
autres au dehors. Ce prince, avant de monter sur le trône, fit abattre une
partie de ces maisons sises hors du cloître, mais qui jouissaient cependant
des mêmes franchises que celles de l'intérieur; il répara ce tort fait au
chapitre le jour de son mariage. Au commencement du XIV<sup>e</sup> siècle, le
cloître de Notre-Dame de Paris, qui s'étendait, au nord et à l'est de la
cathédrale, jusqu'aux bords de la Seine, renfermait trente-sept maisons
canoniales. «Lorsqu'un chanoine venait à mourir<span id="note5"></span>[[#footnote5|<sup>5</sup>]], la maison, si elle était
dans le cloître, pouvait être occupée par la famille pendant quinze
jours; ensuite elle était visitée par le chapitre, et réparée, s'il y avait
lieu, aux frais de la succession du défunt; puis elle était vendue par
licitation à un autre chanoine, sur la mise à prix fixée par le chapitre.
Dans le cas où l'adjudicataire aurait eu déjà une maison dans le cloître,
il pouvait la vendre, toujours à un chanoine, et disposer du prix à sa
volonté; mais le prix de la maison du chanoine défunt devait être
converti en rentes pour la célébration de son anniversaire... Tout
chanoine qui recevait une maison dans le cloître était tenu de jurer que,
dans l'année précédant le jour où il l'avait reçue, il avait fait son stage
à Paris pendant vingt semaines, en passant une heure par jour soit au
chapitre, soit dans l'église, et qu'il se proposait d'agir de même dans la
suite. Il s'engageait en outre, par serment, à entretenir la maison et ses
dépendances en aussi bon état, sinon en meilleur état qu'elles lui avaient
été remises; enfin, à acquitter exactement la pension et les autres
charges auxquelles la maison était imposée<span id="note6"></span>[[#footnote6|<sup>6</sup>]].» Ces maisons étaient
dotées de terres et de rentes, mais elles étaient en même temps grevées
de charges nombreuses et très-variées; aussi les chanoines cherchaient-ils
les moyens de diminuer, autant que faire se pouvait, l'étendue de ces
charges par des bénéfices étrangers à leur état. Ils vendaient du vin en
détail, ouvraient même des tavernes, louaient partie des locaux qui leur
étaient affectés; aussi les statuts capitulaires suppriment expressément ces
abus, ce qui prouve qu'ils existaient. Ils défendent aussi à tout chanoine
de laisser passer la nuit dans la maison claustrale «à aucune femme, religieuse
ou autre, à l'exception de sa mère, de sa sœur, de sa parente au
troisième degré, ou d'une femme de haut rang qu'on ne peut éconduire
sans scandale<span id="note7"></span>[[#footnote7|<sup>7</sup>]].» Ces statuts s'élèvent à plusieurs reprises, pendant les
XIII<sup>e</sup> et XIV<sup>e</sup> siècles, contre les abus résultant de la présence des femmes
dans le cloître des chanoines. Le cloître de Notre-Dame de Paris, comme
la plupart de ceux des grandes cathédrales, était donc plutôt une agglomération
de maisons comprises dans une enceinte fermée qu'un cloître
proprement dit. Cependant nous verrons tout à l'heure que les maisons
capitulaires n'excluaient pas les galeries de cloîtres dans certaines églises
cathédrales. Les cloîtres de cathédrales conservaient ainsi souvent la
physionomie d'un quartier ayant son enceinte particulière, ses rues et
ses places. L'abbé Lebeuf<span id="note8"></span>[[#footnote8|<sup>8</sup>]] nous apprend que le cloître de la cathédrale
d'[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes A#Auxerre|Auxerre]] n'était, vers 1350, «qu'un amas de maisons voisines de l'église
Saint-Étienne, dont la plupart appartenoient au Chapitre par donation
des particuliers, par échange ou par acquisition... Qu'il n'y avoit que
deux portes à ce cloître, vers la rivière de l'Yonne... L'on n'est pas
bien certain, ajoute-t-il, quelles étoient les bornes du cloître dans le
quartier d'en haut. Il y avoit seulement quelques marques qui en
désignoient les limites, comme de grandes fleurs de lis et des croix de
fer. Mais cet espace, quoique non fermé de ce côté-là, contenoit environ
la moitié de l'ancien [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes A#Auxerre|Auxerre]]. Il y avait franchise et immunité dans
tout ce territoire pour tous les laïques même qui y demeuroient et qui
la vouloient reconnaître et la requéroient. L'évêque y avoit seul toute
seigneurie et justice temporelle haute, moyenne et basse, excepté dans
les maisons des chanoines que l'évêque Érard avoit exemptées de sa
juridiction temporelle... Le comte qui avoit disputé cette justice à
l'évêque avoit succombé. Il avoit aussi reconnu que ce que l'évêque
Érard en avoit cédé au Chapitre pour les maisons canoniales, et que ce
qui en dépend au delà des anciens murs, c'est-à-dire ce qui constituoit
dès lors les jardins de quelques-uns, appartenoit légitimement au
Chapitre. En conséquence, un de ces comtes avoit accordé à l'évêque
et au Chapitre de pouvoir faire des murs et des portes dans les endroits
où se terminoit le cloître vers le milieu de la cité, à condition de les
tenir ouvertes depuis le point du jour jusqu'au couvre-feu, comme on
le faisoit à l'égard des deux anciennes portes: et ce traité avoit été
confirmé par le roi, qui avoit permis la clôture aussi bien que l'évêque;
mais cette clôture, quoique bien autorisée; n'avoit point été consommée.
Le Chapitre avoit seulement fait pour cela des préparatifs de matériaux.
Ainsi, les bourgeois avoient toujours passé librement de nuit comme
de jour dans les rues du cloître Saint-Étienne, et y avoient fait
passer
leurs voitures... Les chanoines étoient cependant toujours en droit
d'user de la permission qu'ils avoient obtenue. Ils s'appuyoient sur le
pouvoir de l'évêque qui la leur avoit accordée, disant qu'un seigneur
haut justicier peut se fermer quand il le juge à propos; que l'abbé de
Saint-Germain avoit bien fait bâtir nouvellement, dans sa justice, une
tour pour les prisonniers qui occupoit une partie de la rue, et que
les
habitants d'[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes A#Auxerre|Auxerre]], qui s'y étoient opposés d'abord, avoient ensuite
quitté prise; que l'on avoit plusieurs exemples de rues du cloître
Saint-Étienne
qui avoient été fermées avec la permission de l'évêque, et dans
lesquelles on avoit construit des arcades ou allées, pour passer d'une
maison à l'autre par-dessus le chemin..... etc.» Les chanoines
fondaient leur demande de clôture principalement sur ce que des accidents
étaient arrivés récemment pendant la nuit. Un chanoine avait été tué en
allant à matines; des cavaliers avaient enfoncé des portes; un autre
chanoine avait été blessé par des sergents du comte; le prévôt et les
châtelains d'[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes A#Auxerre|Auxerre]] étaient venus une autre fois, au point du jour, chez
un chanoine collecteur des décimes du roi, avaient brisé ses portes, abattu
un escalier, maltraité ce chanoine et pillé la maison. Une autre fois, le
bailli et le prévôt d'[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes A#Auxerre|Auxerre]] avec leurs gens, au nombre de plus de
quatre-vingts, avaient assiégé le chanoine Raoul Jouvain dans sa maison.
Des cavaliers étaient venus, la nuit, dans le cloître, pour s'emparer des
chevaux des chanoines. Enfin, les insultes étaient devenues si communes
que, quand on voulait menacer un chanoine ou un clerc de l'église, on
disait: «Je te trouverai quand tu iras à matines.» Au mois d'octobre 1351,
cinq ou six cents des plus notables de la ville d'[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes A#Auxerre|Auxerre]], immédiatement
après complies, se fondant sur ce que le bailli de Sens, ignorant ces
insultes récentes, avait rendu une sentence qui maintenait aux bourgeois
le droit de passer quand bon leur semblait par le cloître Saint-Étienne,
vinrent se promener par toutes les rues du cloître en menaçant les
chanoines d'abattre leurs maisons et de <i>leur faire leurs couronnes rouges</i>;
ils ne se retirèrent qu'après avoir rempli d'immondices les rues du cloître
en plein jour et par dérision. L'affaire fut portée à la cour du parlement,
et le chapitre de Saint-Étienne se dessaisit de ses droits de clôture moyennant
une somme de deux mille livres, que la ville paya en quatre termes.
Nous avons résumé cette longue discussion, afin de faire connaître à nos
lecteurs l'extension qu'avaient prise certains cloîtres de
cathédrales, et
aussi les graves désordres que faisaient naître dans une ville populeuse les
privilèges accordés ainsi à des quartiers tout entiers formant comme une
cité dans la cité.
 
Les dispositions générales des cloîtres de cathédrales ou de monastères
étant connues, nous nous occuperons seulement des édifices auxquels ce
nom est particulièrement resté, c'est-à-dire des galeries couvertes bâties
dans le voisinage des églises.
 
Il est à croire que les premiers cloîtres n'étaient que des portiques dans
le genre des portiques antiques, c'est-à-dire des appentis en charpente
portés sur des colonnes dont la base reposait sur le sol. Nous avons
cherché vainement à découvrir à quelle époque la disposition si connue
de l'<i>impluvium</i> romain fut modifiée pour adopter celle que nous voyons
admise dans les cloîtres les plus anciens. Il dut y avoir une transition qui
nous échappe, faute de monuments décrits ou bâtis existant encore. Car
il est une démarcation bien tranchée entre l'<i>impluvium</i> romain et le cloître
chrétien de nos contrées, c'est que, dans le premier, les rangées de
colonnes portent directement sur le sol et que l'on peut passer de la
galerie dans le préau entre chaque entre-colonnement; tandis que, dans
le second, les piles ou colonnes sont toujours posées sur un socle, bahut
ou appui continu qui sépare la galerie du préau et qui n'est interrompu
que par de rares coupures servant d'issues. Cette disposition et le peu de
hauteur des colonnes caractérisent nettement le cloître en Occident, et en
font un monument particulier qui n'a plus de rapport avec les cours
entourées de portiques des Romains.
 
Un des cloîtres les plus anciens que nous possédions en France est le
cloître de la cathédrale du Puy-en-Vélay, dont la construction remonte en
partie au X<sup>e</sup> siècle. Au XII<sup>e</sup> siècle, ce cloître fut reconstruit sur trois côtés;
mais une des galeries anciennes existe encore. Les cloîtres primitifs ne
sont pas voûtés, mais sont couverts par des charpentes apparentes disposées
en appentis, ou, si le cloître est surmonté d'un étage, par un plafond
formé de solives posées en travers de la galerie. Ces cloîtres primitifs, dans
le midi de la France aussi bien que dans le nord, ne sont pas vitrés et se
composent d'une suite d'arcades portant sur des colonnes simples ou
accouplées, avec des points d'appui plus résistants et plus épais aux
angles. Cependant le cloître de la cathédrale du Puy-en-Vélay ne se
conforme point à ces dispositions. Il est couvert par une suite de voûtes
d'arêtes romaines portant sur les murs extérieurs, et, du côté de la cour,
sur de grosses piles flanquées de colonnettes dégagées. Ce cloître est tracé
conformément au plan (1) vers ses angles. Les piles portent sur un bahut
épais élevé de 0,45 c. au-dessus du pavé des galeries, et forment ainsi un
banc continu A à l'intérieur aussi bien que sur le préau; un autre banc B
pourtourne le mur et sert de socle aux colonnes adossées à ce mur. On
observera la disposition singulière de la pile d'angle C, dont le plan est
donné par les écartements que l'on voulait maintenir égaux entre les
colonnes D, afin de pouvoir construire des voûtes d'arêtes régulières.
</div>
[[Image:Cloitre.Puy.en.Velay.png|center]]
 
[[Image:Cloitre.Puy.en.Velay.2.png|center]]
<div class="text">
Voici l'élévation et la coupe de ce cloître prises sur la ligne EG
(2). Les
piles sont construites en assises et les colonnes sont monolithes; les
archivoltes extradossées sont composées de claveaux noirs et blancs
alternés, et doublées d'incrustations de brique et pierre formant une suite
de losanges. Les tympans sont incrustés de la même manière; au-dessus
est posée une frise également incrustée de morceaux de lave noire et de
briques. Une corniche sculptée termine le tout et portait le comble avant
la construction de la galerie supérieure, qui date du XIV<sup>e</sup> siècle. Afin de
mieux faire comprendre le mode de construction et de décoration de ce
curieux monument, nous présentons (3) l'élévation géométrale de l'une
des arcades à l'échelle de 0,025 millimètres pour mètre.
</div>
[[Image:Cloitre.Puy.en.Velay.3.png|center]]
<div class="text">
Cette bâtisse est d'ailleurs grossièrement exécutée, et les chapiteaux
sont d'un travail barbare qui rappelle la décadence romaine. Son aspect
général et le système de décoration employé ne laissent pas cependant
d'avoir un certain air de solidité et de grandeur empreint encore des traditions
antiques. Les constructeurs romans voulaient obtenir, dans la
composition des cloîtres, des galeries assez larges et basses, pour que
les religieux ne fussent pas incommodés par le soleil ou le vent. Ils ne se
départirent jamais de ce programme fort sensé, et même dans les
provinces
septentrionales, lorsque l'on se décida à vitrer les galeries des
cloîtres en totalité ou en partie, on continua de leur donner une grande
largeur comparativement à leur hauteur. Les cloîtres étant toujours
entourés de bâtiments, cette disposition permettait encore d'éclairer les
salles voisines au-dessus des combles des galeries.
 
Dès le XI<sup>e</sup> siècle, les abbayes construisirent des cloîtres d'une grande
richesse, car c'était, après l'église, la partie la plus importante de ces
établissements, celle dans laquelle les religieux passaient les heures que
l'on ne consacrait pas à la prière en commun ou aux travaux extérieurs et
intérieurs, les cloîtres servant non-seulement de galeries de service, mais