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SOUVENÎUS DE BRIMKKE |
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Bientôt après il mourut, laissant une fille qui vit actuelle- |
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la Révolution a interrompu toute correspondance entre ma |
la Révolution a interrompu toute correspondance entre ma |
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mère et son parent autrichien. |
mère et son parent autrichien. N’étant pas informé de cette |
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circonstance, je |
circonstance, je n’ai pu le rechercher pendant mon émigration, |
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et quand |
et quand j’ai été à Vienne avec l’armée française, en 1805 et |
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1809, l’idée ne m’est pas venue de m’en informer ; nous ne |
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savons plus ce |
savons plus ce qu’il est devenu. |
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J’étais âgé d’environ sept ans et demi quand un de mes |
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parents maternels, le comte Du Hamel, qui avait perdu son |
parents maternels, le comte Du Hamel, qui avait perdu son |
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fils et qui venait de marier ses deux filles, sachant combien |
fils et qui venait de marier ses deux filles, sachant combien |
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la fortune de ma mère était modique, et combien les |
la fortune de ma mère était modique, et combien les désagréments qu’elle éprouvait avec son frère nuisaient à mon éducation, lui écrivit de lui envoyer son fils aîné, dont il voulait se |
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charger jusqu’à ce qu’il l’eût mis en état d’entrer à l’École militaire. Je quittai donc ma mère en 1778, et, depuis ce moment |
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ments qu'elle éprouvait avec son frère nuisaient à mon éduca- |
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tion, lui écrivit de lui envoyer son fils aîné, dont il voulait se |
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charger jusqu'à ce qu'il l'eût mis en état d'entrer à l'École mili- |
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taire. Je quittai donc ma mère en 1778, et, depuis ce moment |
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mois. M. Du Hamel me mit en pension dans le village dont il |
mois. M. Du Hamel me mit en pension dans le village dont il |
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était seigneur, chez un ancien maître |
était seigneur, chez un ancien maître d’école retiré. Pendant |
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tout le temps que |
tout le temps que j’y suis resté, c’est-à-dire jusqu’à l’âge de |
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neuf ans et quelques mois, je |
neuf ans et quelques mois, je n’ai eu d’autre nourriture que |
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celle de ce villageois qui, tisserand de son métier, vivait du |
celle de ce villageois qui, tisserand de son métier, vivait du |
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travail de ses mains et du produit de la pension de sept ou |
travail de ses mains et du produit de la pension de sept ou |
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huit enfants de fermiers ou laboureurs des environs qui lui |
huit enfants de fermiers ou laboureurs des environs qui lui |
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étaient envoyés pendant |
étaient envoyés pendant l’hiver, entre la fin et le renouvellement des travaux de la campagne, et qui lui payaient six |
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ment des travaux de la campagne, et qui lui payaient six |
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francs et deux boisseaux de blé par mois pour être enseignés, |
francs et deux boisseaux de blé par mois pour être enseignés, |
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logés et nourris. Aussi ai-je contracté |
logés et nourris. Aussi ai-je contracté l’habitude d’une grande |
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sobriété qui ne me fait pas attacher un grand prix à la table |
sobriété qui ne me fait pas attacher un grand prix à la table |
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la plus délicate. Je |
la plus délicate. Je n’ai, de ma vie, fait un pas dans la vue |
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de me procurer |
de me procurer un dîner meilleur que celui de mon ordinaire. Le dimanche, j’allais dîner au château avec mon |
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naire. Le dimanche, j'allais dîner au château avec mon |
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parent. |
parent. |
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Ce fut dans cette pension que |
Ce fut dans cette pension que j’appris à lire, à écrire, à |
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calculer. |
calculer. À l’âge de neuf ans, je faisais les quatre règles de |
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l’arithmétique, quelque complexes qu’elles fussent, aussi bien |
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que je les ai faites depuis mais |
que je les ai faites depuis ; mais c’était en moi une routine et |
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je ne me rendais raison de rien. Je déchiffrais aussi avec |
je ne me rendais raison de rien. Je déchiffrais aussi avec |